Dog Fashion Disco - Anarchists of Good Taste

Chronique CD album (51:45)

chronique Dog Fashion Disco - Anarchists of Good Taste

« Anarchists of Good Taste »? Dites donc: on n'essaierait pas de faire dans le clin d’œil oxymoresque désobligeant des fois? Hey, Cromy: j’ai mis la main sur des sagouins qui semblent prétendre qu’anarcho ne peut pas rimer avec "sens du beau". Je leur tiens les bras pendant que tu leur frottes le scrotum à la brosse métallique? Ou alors on se contente de leur lâcher les chiens aux fesses, histoire de voir s’ils continuent de danser le Disco entre caniches de bonne famille?

 

... Bon, maintenant qu’on a bien exploité les quelques possibilités que nous offrait le titre du 4e album de Dog Fashion Disco en matière d'intro débilo’, on va pouvoir se recaler sur les rails de la chronique bien élevée, bien peignée-la-raie-sur-le-côté et vous causer de ce petit totem du Nawak Metal américain. « Totem », oui, mot qui souligne avantageusement le côté à la fois référentiel et plus ou moins sacré de la chose. Car si Mr Bungle est le maître incontesté de l'Olympe nawaklandien, Dog Fashion Disco est – aux côtés de Secret Chiefs 3, Estradasphere, Sleepytime Gorilla Museum et Tub Ring – l’une de ces divinités "mineures" qui, en ce même monde merveilleux, peut exaucer vos souhaits les plus chers ou vous refiler la chaude-pisse la plus saignante selon que vous lui aurez fait une offrande généreuse ou que vous aurez utilisé son nom en vain. Et Anarchists of Good Taste est l’une de ses facéties discographiques les plus en vue.

 

Quatrième sortie du hot dog dansant et chantant, Anarchists of Good Taste est la première à voir le jour sur un relativement gros label, Spitfire Records. Il est également l’album de la « collaboration » avec Serj Tankian de System Of A Down – "collaboration" étant un mot bien ronflant pour résumer une poignée de Lalala entonnés en chœur sur le titre « Mushroom Cult ». Maintenant, malgré son statut culte, et malgré les allégations de mon vénéré mais néanmoins faillible patron Pidji qui, sur la chronique de The City is Alive Tonight - Live in Baltimore, écrivait « … l'excellent Anarchists of Good Taste, le moins bon Commited To A Bright Future… »: non, cet album ne constitue pas le pinacle créatif de la bande à Todd Smith, Greg Combs et John Ensminger. Car Committed to a Bright Future lui est supérieur. Tout comme Adultery. Et ne discutez pas: c’est la vérité puisque c’est moi qui ai le crayon en main. Non mais…

 

Car si Dog Fashion Disco est ici fidèle à lui-même, il ne livre pas autant de pures tueries que sur certains de ses albums à venir. Certes le groupe est tour à tour caressant, bien frappé, inquiétant, voire menaçant. Certes sa version psychotique, saturée et noisy de l’univers de Faith No More (… bordel que le début de « Leper Friend » rappelle celui d’« Epic »!) se voit régulièrement traversée de parenthèses What-The-Fuck Bungliennes. Mais les moments labellisés  « 100% spotless legend » ne sont pas aussi nombreux que sur ces autres albums dont on vous livrait les titres en pâture un peu plus haut. On traînerait même un peu la patte sur « Antiquity's Small Rewards », tandis qu’on bat la mesure sans grande conviction sur « Corpse is a Corpse » et qu’on se tortille d’inconfort sur « Pour Some Urine On Me ». On irait même jusqu’à se dire que ça manque sérieusement de gros tubes quand arrive la moitié de l’album… Sans parler de la coulée Doom Stoner brunâtre qui nous emporte au début de « Pink Riots » et semble annoncer une fin d’album sponsorisée par Prozac et Xanax.

 

Sauf que dès « 9 To 5 At The Morgue » le groupe nous mitone un titre qui ne prête que peu le flanc à la critique tant celui-ci présente tous les attributs de la Nawak song étalon. Et malgré les tourments initiaux qu’il nous fait endurer, « Valley Girl Ventriloquist » est bien l’un de ces indiscutables hits qui nous font bicher comme un Bambi béat. Par ailleurs, en matière de morceau fend-le-cœur-de-bonheur, on peut dire que « Vertigo Motel » lui aussi fait très fort. Sans parler de ces Nanana fripons, de cette basse coquine, de ce clavier espiègle et de ces multiples polissonneries malicieuses qui aèrent la tension ambiante d’autant de tours de manège bienvenus un peu partout tout au long de l’album.

 

Alors non: vous ne me ferez pas dire qu’Anarchists of Good Taste est l’album ultime de Dog Fashion Disco. Loin de là même. Mais à l’instar d’un Sweet Nothings sorti 13 ans plus tard, il est truffé d’une telle quantité de petites sources de bonheur éparses (... plus au moins 3 grands titres) qu’il serait complètement stupide de ne pas l’ajouter à sa collection. Mais je suis sûr que vous le saviez déjà, ami(e)s lecteurs(/rices) qui êtes autant de Nawakists of Good Taste…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: premier album de Dog Fashion Disco bénéficiant d’une bonne visibilité du grand public, Anarchists of Good Taste n’est sans doute pas les plus Wahou de la discographie du John Travolta des niches Nawak, mais il propose néanmoins tout ce que l’on aime chez la bande à Todd Smith – dont une triplette « 9 To 5 At The Morgue » / « Valley Girl Ventriloquist » / « Vertigo Motel » particulièrement goûtue!

photo de Cglaume
le 19/02/2017

1 COMMENTAIRE

pidji

pidji le 19/02/2017 à 22:13:04

Héhé il est très bon ce disque :P

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