As Light Dies - The Love Album - Volume I

Chronique CD album (42:34)

chronique As Light Dies - The Love Album - Volume I

Entre le All You Need Is Love de Die Apokalyptischen Reiter et ce Love Album – Volume 1, les groupes de black aventureux semblent avoir un grand besoin de câlins. En même temps, vu que l’intelligentsia trve orthodox BM doit les noyer sous les lettres d’insultes, les menaces de mort et les propositions d’abonnement à VSD (ah les salauds!), on peut comprendre ce besoin pressant de réconfort. C’est donc avec ce premier tome d’un Kâma-Sûtra « avant-garde BM progressivo-folk » que nous reviennent les espagnols d’As Light Dies, le titre suggérant d’emblée que d’autres positions nous seront révélées par la suite, si l’on est sage.

 

Si vous avez encore en tête le contenu de l’opus précédent, vous savez que nos amis s’épanouissent dans les morceaux à rallonge, les plans alambiqués, les touches folk (violons et piano ayant ici carte blanche), les mélodies sombrement romantiques, les accès furieux taquinant le black metal de près, un chant clair qui rappelle Crimson (de Edge of Sanity… Il y a des choses comme ça qu’on ne devrait pas avoir à rappeler!), et des passages carrément freestyle frôlant le pur nawak (comme l'invocation du fantôme de Tom Jones sur « Insignificant Among Insignificance »: ça c’était grand!).

Eh bien rien de tout cela n’a changé!

 

Idem: cet amour immodéré pour les interludes qui caractérisait Ars Subtilior from Within the Cage, vous n’y couperez pas non plus cette fois-ci. 5 qu’ils nous en ont collés les zigotos! En même temps les 5 morceaux restant ne font jamais moins de 6 minutes et demie, donc il n’y a pas non plus arnaque sur le contenu. Autre invariant: c’est encore Dan Swanö qui s’est chargé de mixer l’album.

 

« C’est tout pareil qu’avant alors? »

 

Eh bien pas loin. Même défauts et mêmes qualités. Si l’on devait déceler une légère évolution, on pourrait néanmoins dire que l’accent a légèrement été mis sur le côté black de la chose, au détriment des autres familles du metal extrême. De fait les noms qui viennent à l’esprit à l’écoute de cette sombre mais belle épopée romantique sont Emperor (celui des débuts), Thy Serpent, Diabolical Masquerade, mais aussi – dans un registre plus prog’ – Opeth, Vintersorg ou Frantic Bleep. Par contre pas vraiment d’échappée 100% nawak cette fois-ci, bien que quelques touches électro s’invitent sur « Together As One » et que les passages les plus tumultueux où virevolte le violon évoquent parfois Unexpect.

 

Bref, pas de contestation possible: le bestiau est assez magnifique, sophistiqué, ambitieux, mélodique…

 « M’enfin précise un peu: "sophistiqué", "ambitieux"... Du genre à te laisser à genoux dans ta bave ou à briser les bonbons sur la durée du fait d’un trop plein de chichis snobinards? »

Eh bien après s'être mangé les 2 énormes baffes que sont « Orpheus Mourning » et « Together As One », on opte plutôt pour l’option arf-arf-truffe-humide-et-queue-qui-bat-l’air-follement. Parce que Miam. Par contre, bien que toujours assez impressionnantes et parsemées de moments grandioses (la 2e moitié de « Your Wake » par exemple), les 3 autres longues pièces qui nous sont proposées sont un poil moins solidement ficelées, et trop romantico-marshmallow pour le poilu fan de crust. On reste donc un peu le cul entre 2 chaises – ce qui aère idéalement la raie, certes, mais qui contrarie fortement les lois newtoniennes qui insistent pour vous faire atterrir le coccyx sans train d’atterrissage sur le tarmac carrelé de la cuisine.

 

Ce Love Album – Volume 1 est donc fortement recommandé aux amateurs de l’album précédent, à ceux qui aiment les gotheries romantico-folk, ainsi que les Vulture Industries et autres Le Grand Guignol. Si vous aimez également rêvassez en écoutant les caresses en chant clair d’Opeth, de Vintersorg ou de Frantic Bleep: allez-y de ma part, le patron vous offrira le kir à la betterave. Dans tous les autres cas, et notamment si votre truc c’est surtout le mélange Motörhead / Disgorge (Mex), faites d’abord un essai à vide pour voir si les couleurs ne bavent pas…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: c’est dans la droite lignée progo-romantico-folko-darko-avant-garde black déjà de mise sur Ars Subtilior from Within the Cage, son album précédent, qu’As Light Dies aborde ce 3e épitre. Si un mélange de Thy Serpent, Opeth et Frantic Bleep – avec, en option, un poil de roucoulades romantiques et de folie violoneuse à la Unexpect – vous tente, ne vous retenez pas: c’est extrêmement bien fait!

photo de Cglaume
le 05/12/2014

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