Faith No More - Live at the Brixton Academy

Chronique CD album (50:59)

chronique Faith No More - Live at the Brixton Academy

« Acheter un album live? N’importe quoi! Et pourquoi pas accompagner de la poularde au vin jaune d'un verre de jus de goyave aussi? On acquiert une œuvre dans sa version studio pour la savourer dans toute sa subtilité. Puis on s'offre un ticket histoire d'aller se faire un gros rush d’adrénaline face aux artistes suant musique et eau du haut de la scène… Mais un album live? »

 

Bon, c’est vrai que pour les ceusses qui vivent dans une cabane au fin fond des Andes, les albums live permettent de compenser un peu la frustration due au manque certain d'occasions de communier en direct’ avec leurs groupes préférés. M’enfin ces considérations géo-logistiques exceptionnelles mises à part, le blablah ci-dessus résume assez bien ce que je pense habituellement de ce genre de sorties discographiques… Quoique je doive avouer qu’il existe quand même quelques exceptions qui – la nostalgie des années cartable, la qualité de l’objet, et les éraflures dans la cuirasse aidant – trouvent grâce à mes yeux. Non c’est vrai: Decade of Aggression de Slayer, Live in the UK d’Helloween, le Retinal Circus de Devin, Live After Death de Maiden, When Satan Lives de Deicide… Ça tue quand même!

 

Et dans la série des lives incontournables, dur de ne pas inclure le Live at the Brixton Academy dont il est aujourd’hui question. Certes, le fait que ce soit l’album qui m’ait conduit dans le giron de Faith No More doit jouer un brin dans la place très spéciale que celui-ci occupe dans mon petit cœur de rocker. Mais non, ce n’est pas uniquement parce que le lapin a l’impression de perdre 20 ans quand il se repasse cette galette qu’il bave d’admiration: l’objet est objectivement magique. C’est qu’il n’est rien d’autre que le best of 80s du groupe, autrement dit 85% de The Real Thing, plus « We Care a Lot ». Sans compter 2 Faces B carrément bonnardes. Plus une énergie et une gouaille qui, pour être tout à fait honnête, m’ont rendu un peu fade ma découverte ultérieure de The Real Thing. D’autant qu’en plus de faire preuve d’une pêche décuplée, lors de ce concert en terres angloises les américains ont écrémé la tracklist de leur dernier album d’alors (exit « Surprise! You're Dead! », « Underwater Love », « The Morning After » et « Woodpecker from Mars ») afin de n’en garder que les plus originaux et les plus percutants. Du coup on passe de perle en perle sans que le niveau d’excitation ne redescende jamais.

 

« This next soooong… It’s a soong… that has 4 letters in its title… And it starts… with an E.  »

 

D’ailleurs c’est exactement ça qui fait les grands albums live: booster à l’énergie brute des compos déjà tranchantes comme des canines de tigre à dents de sabres, en les désapant de manière à révéler que, sous une éventuelle sophistication et de multiples couches d’arrangements, il y a un putain de moteur qui rugit. C’est bien ce phénomène qui est à l’œuvre ici, l’interaction avec le public, les cabotinages incessants de Mike Patton, l’électricité dans l’air survoltant les compos, et élevant encore d’un cran les « Falling To Pieces », « Epic » ou même le plus swinguy « Edge Of The World » (« You Know What To Dooooo »!). Même le plus Prog' « The Real Thing » prend du poil de la bête, tandis que la version de « War Pigs » touche au sublime (blasphème, je sais, mais ‘m’en fous: l’hallucinant Mr Mike met une grosse claque au père Ozzy). Et bordel, entendre « Pump Up The Jam » de Technotronic à la fin d’« Epic », ou « The Right Stuff » des New Kids On The Block au sein de « We Care A Lot » (... du pur Nawak quoi), ça n’a pas de prix!

 

En bonus et fin de course sont inclus 2 titres qui figuraient préalablement sur le single « From Out Of Nowhere ». « The Grade » est un excellent instrumental hyper vitaminé que l’on pourrait abusivement décrire par « Devin Townsend livre sa version de la folle ballade de Buffalo Bill », tandis que « The Cowboy Song » est un très bon morceau 100% Faith No Morien, légèrement teinté d’une nostalgie découlant probablement de l’usage de sonorités de synthé très 70s.

 

« Acheter un album live? N’importe quoi. » qu’il disait… Il disait des conneries! Achetez Live at the Brixton Academy. Il y a peu d’album sur lequel Faith No More est aussi inattaquable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Un pur best of de Faith No More dans sa période « Fusion old school ». Un concentré de The Real Thing sans aucune trace de gras. Une prestation magique, touchante, folle, à l’énergie décuplée par une osmose totale entre des artistes en état de grâce et un public en transe (… si si). C’est ça Live at the Brixton Academy, et pas uniquement une bête retranscription live de compos béton.

photo de Cglaume
le 08/11/2015

8 COMMENTAIRES

Xuaterc

Xuaterc le 08/11/2015 à 12:54:16

Ou est passé le demi point manquant???
Pendant des années j'ai écouté en bavant ce live, et puis un jour, j'ai découvert la vidéo... Et là, mawashi geri derrière la nuque.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 08/11/2015 à 13:41:23

Voir ma note.

cglaume

cglaume le 08/11/2015 à 22:20:50

Damned, il faut que je me vois cette vidéo au moins une fois !

Xuaterc

Xuaterc le 09/11/2015 à 08:31:27

La prestation de Patton prend une toute autre ampleur

el gep

el gep le 11/11/2015 à 00:33:43

Suis-je le seul à penser que FNM n'a commencé à sonner vraiment bien qu'à partir d'Angel Dust et que Patton aie arrêté de chanter du nez.... et qu'ils aient viré leur clavier... ah non, ça ils l'ont jamais fait. Les cons!
Enfin, ici je trouve ça encore bien indigeste.

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 11/11/2015 à 12:33:22

Non tu n'es pas le seul... "Angel Dust" jusque "Album of the year - le temps de 6 morceaux". Soit 2 albums (et quelques) IMMENSES et INTENSES. Et le Clavier chez FNM, c'est fort bien ^^

papy_cyril

papy_cyril le 17/02/2017 à 16:08:28

live génial avec des versions supérieures à celles, studio, de the real thing

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 19/02/2017 à 12:27:22

You care a lot !

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