Lost Ubikyst In Apeiron - Abstruse Imbeciles Nailed On Slavery

Chronique CD album (1:09:53)

chronique Lost Ubikyst In Apeiron - Abstruse Imbeciles Nailed On Slavery

C’est impressionnant ce que la persévérance, le perfectionnisme et les techniques actuelles permettent de faire. Regardez Schrissse, la tête pensante (...Et les mains. Et le cœur. Et les ailes… A-a-a-a-a-louet-teuh…) de Lost Ubikyst in Apeiron: après le split de The Gateway, son groupe précédent – au sein duquel il a manifestement appris qu’il n’est pas toujours facile de créer en compagnie de gens aux sensibilités différentes –, il s’est mis en tête de n’en faire qu’à la sienne, et de réaliser « l’album de ses rêves » sans aide extérieure. Et joignant l'acte à la parole, il mettra 7 ans à composer, jouer de la guitare, de la basse, du clavier, programmer une BAR (avec une pertinence rare), modifier le résultat, recommencer, enregistrer, mixer, masteriser, concevoir l’artwork, le packaging… Et enfin autofinancer Abstruse Imbeciles Nailed On Slavery, son premier bébé. 

 

*** Il a faiiit un bébé tout seuuul... Il a FAIIIIIIIIIT un bébééé tout seuuuu-uuul. C'était dans ces années un peu f- TCHAC ! Ta gueule Jean-Jacques ! ***

 

...Et le résultat est carrément bluffant!

 

A vrai dire, bien qu’il ne joue pas exactement dans la même cour stylistique (quoique…) et qu’il ne soit peut-être pas tout à fait aussi haut sur mon podium perso, cet album a pas mal de points communs avec le Cybion de Kalisia. Car ce qu'il nous offre, c’est un metal extrême progressif et moderne au service de tableaux futuristes particulièrement léchés et indéniablement ambitieux. Le tout créé – donc – par un seul homme omnipotent. Mais là où l’œuvre de Brett Caldas-Lima (là je reviens donc à Kalisia) cligne très souvent de l’œil vers le grand-frère Cynic, L.U.i.A. lorgne plus vers Darkane et incorpore une facette « metal saccadé mais aéré » à la Textures – ce dernier aspect glissant parfois jusqu’aux limites des contrées djenteuses où règne Meshuggah. D’ailleurs si l’on consulte la liste des influences assumées indiquées par l'artiste lui-même, on trouvera encore SYL Devin Townsend, Scarve (en effet, c'est tangible), Coroner, The Haunted, Fear Factory, Atheist, S.U.P.… Et on arrêtera là pour ne pas abuser des bonnes choses. N’empêche qu’« à l’œil nu », on distingue également quelques faux airs de Kalisia et de Symbyosis.

 

Que de la bonne came, quoi!

 

Maintenant on contrebalancera tout de même ce début de chronique en fanfare par quelques remarques qui, si elles ne justifient pas qu’on se détourne de ce 1er album (ce serait particulièrement crétin!), mettent le doigt sur quelques points perfectibles qui laissent une petite chance au prochain volume d'être encore plus bandant que l'objet de nos présentes attentions. Pour commencer, bien que la prod’ de l’album soit globalement de grande qualité, on remarque que les guitares rythmiques souffrent parfois d’un grain légèrement « grésillant » qui pourra éventuellement froisser l’oreille chaste qui n'apprécie que les prod' à la Javel. Autre point qui effraiera les amateurs de pop: Abstruse… contient  11 morceaux dont la durée – si l’on fait exception des 2 interludes « Deaf To Reason » et « Peace » – oscille entre 5 et 11 minutes. Et malgré la richesse des compos, parfois on sent quelques longueurs, d’autant que l’album – s'il ne contient aucun morceau médiocre – ne propose pas non plus de hit incontournable.

 

Quoique j’écrive ça mais ce n’est pas tout à fait vrai: l’OVNI « Sarkoma » (...s’il pouvait tomber dedans et y rester, le Sarko, tiens!) s’avère franchement à part, plus direct, plus accrocheur, ses saccades crépitantes et ravageuses – quoique finalement assez sobres – n’ayant d’égales que les velléités émancipatrices d’un chant plus gothique, plus grave, plus multiple, moins franchement typé « modern metal ». Une petite merveille!

 

En définitive on ne peut qu’être impressionné devant le boulot abattu par Schrissse. A l’image des références précédemment évoquées, il a réussi à la seule force de sa volonté et de ses petits bras musclés à créer une véritable épopée à la dimension dramatique certaine (on a véritablement l’impression de suivre une histoire au cours de cette grosse heure) et dotée d'une finition que certains trouveront peut-être un poil clinique, mais en même temps parfaitement en phase avec l’univers développé. Fans de Darkane, Scarve, Symbyosis et Textures, foncez!

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Abstruse Imbeciles Nailed On Slavery est une œuvre moderne, progressive, futuriste et ambitieuse qui aura demandé pas moins de 7 ans de la vie de son créateur pour aboutir à un résultat à la croisée des univers de Darkane, Symbyosis, Textures, Scarve, Kalisia et bien d’autres. Impressionnant!

photo de Cglaume
le 08/01/2015

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