Spotlights - Alchemy For The Dead
Chronique CD album (47:57)

- Style
Heavy Occult Pop - Label(s)
Ipecac - Date de sortie
28 avril 2023 - Lieu d'enregistrement Recorded in The Winter Of 2022 At AudioMQ Headquarters, Pittsburgh, PA
- écouter via bandcamp
Comme vous vous le savez en tant que fidèles lecteurs de ces pages, tout a déjà été inventé, désinventé, bousillé puis remodelé par les Melvins, Earth, et David Bowie. Comme je le sais bien, le temps passe, j’ai raté plein de nouveautés, oublié plein d’anciennetés. Et la démence touche beaucoup de personnes, même des gens bien.
Spotlights, après un album simplement bon, très discret, bien fait mais pas forcément mémorable, revient avec une pochette qui elle n’est pas de mon goût (mélimélo de Terrifyer/Natasha de Pig Destroyer, Manson, et un groupe gothic de bananal split…). Il revient avec plein de trucs que je connais déjà, ou que je crois déjà connaitre. Il revient et m’interpelle de cette façon tout l’album durant. Et je ne parle pas de Duran Duran et des années 80, mais plutôt de tout ce qui m’a bercé dans les années fin 90-2000. Alors comme je le disais dans le premier paragraphe, je ne suis expert que sur ce que je connais et que je n’ai pas oublié. Alors attention voici le déballage de têtes d’affiche qui pourrait en rebuter plus d’un, oui sur ce nouveau Alchemy For The Dead j’ai l’impression de voir passer très clairement du Deftones (beaucoup avec ce chant clair assez « soupiré »), Isis (période Celestial et ses riffs lourds, tranchants, hypnotiques), Tool (les morceaux longs beaux et faussement compliqués à la fois, et une basse ronde en son clair avec de la réverb’), My Bloody Valentine (prends ta dose de pop cachée dans la brume), Nadja (vous avez dit heavy ?), Notwist (machines mélodiques à la rythmique), Elliot Smith (chant clair sur ensemble acoustique dépouillé en début de morceau), Kyuss (mega basses sur la guitare pour une fin de riff bendée)… (je compléterai au gré de souvenirs imaginés et, dès qu’ils me reviendront, des noms de groupes de doom pas old school et trucs vachement heavy as fuck qui à un moment se ressemblaient tous mais il y en avait des vraiment biens) (RAJOUT du rédacteur : Yob, Pallbearer, Samothrace, Fait Trembler le Parquet de Ton Voisin du Dessus ?). Tout cela subtilement distillé. Oui si la pochette est un mélimélo raté, pour la musique, par contre, ce n’est pas la même ! Et ne pensez pas qu’il ne s’agit que d’un pot-pourri de musiques heavy crades et de neo-post-hybrid-shoe pop-rock-metal dans un bel emballage avec du bolduc. Il y a leur son et leur forme. Et une ambiance.
Ça me rappelle plein de trucs donc, mais les morceaux sont tellement bons dans ce qu’ils humblement sont, simplement efficaces, intelligemment recherchés, beaux, scotchants, puissants, toujours mélodiques, qu’à aucun moment ça ne sonne forcé, recopié, ou repompé à la source. Tout coule naturellement, et je me dis qu’on a dû écouter et aimer les mêmes choses au même moment passé. Sauf qu’ils ont l’air d’avoir une meilleure mémoire que moi. Les riffs, le chant, les voix, les arrangements, la finesse, la production, nous sommes bien en 2023, le passé a été parfaitement digéré. J’en irais jusqu’à rêver de commentaires à cette chronique qui m’indiqueraient les groupes et/ou morceaux auxquels des passages de ce nouveau Spotlights vous font penser… Un sacré assemblage cet album. Fait pour nous hanter. De la plus belle des façons.
Si le thème navigue autour de la mort, ou plus précisément son approche en fonction des personnes et des cultures, rarement un groupe n’aura réussi comme Spotlights à ressusciter cet amour de musiques et de groupes que l’on avait peut-être trop rapidement enterrés, ou, juste, malheureusement, oubliés. Avec à la fois un gros gros coup de puissance, de lourdeur, et de polish "mainstream".
Alors sortez vos lunettes de soleil, vous allez en prendre plein les yeux ! (et pour les commentaires, tenue correcte exigée).
"Live and let Die" les autres, and let the good times be rescusités beautifully car "It’s a kind of magic".
Crédits :
All Song Written and Performed by Spotlights
Sarah Quintero - Bass//Vocals//Handclaps
Mario Quintero - Guitar//Vocals//Keys//Programming
Chris Enriquez - Drums//Percussion//Vocals
Ben Opie - Tenor Saxophone on “False Gods”
Recorded in The Winter Of 2022 At AudioMQ Headquarters, Pittsburgh, PA
Produced Engineered and Mixed by Mario Quintero
Mastered at West West Side Music by Alan Douches
7 COMMENTAIRES
pidji le 13/09/2023 à 08:38:08
Excellente sortie, ce côté planant est très agréable
Thedukilla le 13/09/2023 à 10:29:59
Cette pochette…la version gothique claquée de la cover du Jane Doe de Converge en gros.
Mais l’album vaut le coup de dépasser le réflexe vomitif premier.
Même si j’ai quand même les dents du fond qui baignent.
el gep le 13/09/2023 à 10:36:07
Je trouve que vous exagérez avec cette pochette. L'est pas formidable, mais y'a tellement plus moche franchement, ça passe... Mais bon.
Toujours pas écouté, sinon. A part la référence à Deftones, ça a l'air bien, ahahah.
Adrian le 13/09/2023 à 11:04:09
Cet album est une merveille, assurément dans le top 2023
lapaju le 15/09/2023 à 17:41:26
Excellent album musicalement mais j'ai parfois envie de secouer le chanteur pour que ça gueule un peu plus.
On est en effet pas très loin de Deftones mais Chino Moreno n'hésite pas à hurler sa rage quand il le faut.
C'est la seule critique que je ferai.
Rafff1 le 16/09/2023 à 21:32:07
1 : Mais oui... comment j'ai pu rater ce pastiche de Jane Do !!!
2 : El Gep, en plus de Deftones je viens d'y déceler un chantd'age Lenny Kravitz sur 2 passages ! Faut définitivement que tu l'écoutes (Spotlights ou Lenny je ne te laisse pas le choix) (don't shoot me I'm only the piano player !)
3 : assurément dans le top de 2023 pour moi aussi !
4 : Oui c'est vrai mais c'est bien qu'ils ne passent pas par la case "guelard" pour se démarquer de tous les autres ! Et puis ils laissent bien exploser les guitares à plusieurs moments donc ça me va très bien !!
5 : Pidji on drugs !!
Ptitseb le 18/09/2023 à 10:51:42
Au départ attiré par le label de Mike Patton (auquel je prête en général toutes mes oreilles), habitué à écouter de l'expérimental bizarre (ce que ce n'est pas ), je me suis surpris à ne pas arrêter la lecture de l'album et même à le réécouter...souvent. Je n'ai pas les ref citées, mais j'ai pensé à Soundgarden (vous savez l'effet "ratatouille" nostalgique) et même à ...Placebo (ben si quand même, l'avant dernier morceau là...). Mais c'est en effet le pro de l'ensemble, le twist de chaque morceau, la petite surprise expé qui est remarquable.
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