The Contortionist - Exoplanet

Chronique CD album (48:14)

chronique The Contortionist - Exoplanet

The Contortionist, en voilà un nom qu’il est judicieux! C’est qu’il en faut de la souplesse pour faire rentrer dans le tout petit boîtier du CD d’Exoplanet aussi bien Meshuggah que Textures, The Dillinger Escape Plan, Cynic, ainsi que des petits bouts de Kalisia, Voivod, Between The Buried And Me ou encore Devin Townsend. Ça oblige à se plier au moins en 4, et selon des angles pas franchement évidents!

 

Pour leur premier vrai album (après 2 EP, le tout étant sorti à la queue-leu-leu à 1 an d’écart les uns des autres), ces américains aux articulations flexibles ont choisi de rendre hommage aux Fredrik Thordendal’s angels dans un univers soumis aux fortes bourrasques de vents stellaires chaotico-mathcore ainsi qu’aux tirs laser de snipers du metal technique, mais également propice aux rêveries prog en apesanteur, l’ordinateur de bord étant chargé de veiller à ce que tout cela reste équilibré afin que les auditeurs ne soient pas sujets au mal de l’espace et ne vomissent pas dans leur scaphandre.

 

Et en effet, nulle nausée ne nous guette sur Exoplanet. Par contre vous risquez fort d’être pris d’une certaine ivresse tant la musique du groupe tourne la tête. Et on vous recommandera également de vous munir d’aspirine lors du voyage, les migraines classiquement causées par l’exercice de la Meshuggolâtrie étant cette fois encore logiquement au rendez-vous. En effet, comme souvent sur les disques de la génération djent, pour une polyrythmie invertébrée qui groove adroitement de la fesse, on se tape de la syncope douloureusement stroboscopique. Pour une mosh part lourdement caoutchouteuse, on se fait râper les nerfs à coups de ricochets barbelés. À ce titre, « Vessel » ou « Exoplanet: II Void » passionneront en priorité ceux dont les tympans possèdent la meilleure doublure en titane.

 

Mais outre ce panel de grosses claques difficiles à esquiver tant l’approche est retorse et les rebonds vicieux, la base djento-mathcore d’Exoplanet permet de judicieux contrastes avec des passages moins hystériques, tout en majesté, lors desquels le groupe ouvre de larges fenêtres sur de vastes panoramas fortement oxygénés et laisse couler le chant clair et de lumineuses guitares leads un peu à la façon de Textures, voire du père Townsend (cf. « Oscillator » et « Axiom »). C'est précisément dans ces moments – comme sur « Advent » ou sur le long mais passionnant « Flourish » – qu'on touche ponctuellement au sublime…

Mais ne vous y trompez pas: le morceau est gros, et particulièrement dur à avaler – surtout si vous ne jurez que par les trames musicales fluides et limpides, et que Periphery vous file déjà des boutons gros comme ça.

 

Exoplanet sera donc synonyme de ravissement sans fin pour les fans de djent et de metal technico-progressif qui n’ont pas peur de se faire parfois violemment secouer les bretelles. Si de plus les ambiances spatiales vous mettent le feu aux réacteurs, vous allez kiffer grave la race de votre mère en écoutant cet album, parole de gentleman-chroniqueur. Si par contre vous dédaignez les saccades de bûcheron, les structures à décalage fractal et les excès hardcore chaotique, vous risquez d’avoir du mal à mettre Popaul au garde-à-vous… Dans un cas comme dans l’autre – qu’il s’agisse de sauter sur la galette miraculeuse ou de soigneusement éviter la route de cet astéroïde bizarroïde – sachez que The Contortionist sort incessamment Intrinsic, son 2e et tout nouvel album. Perso' ça aurait plutôt tendance à me mettre la jauge à salive dans le rouge... 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: le déhanché monstrueux de Meshuggah, la violence chaotique mais maîtrisée de TDEP, les échappées mélodico-prog’ de Textures, plus Nono-le-petit-robot-ami-d’Ulysse et de belles effusions techniques… Avouez que le tableau est alléchant!

photo de Cglaume
le 24/09/2012

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