Vulture Industries - Ghosts from the past

Chronique CD album (40:06)

chronique Vulture Industries - Ghosts from the past

Malgré la distance, j'ai bien senti la nervosité qui étreint les norvégiens de Vulture Industries pour la révélation à leurs fans, de plus en plus nombreux, à la presse spécialisée, mais aussi au reste du monde de leur cinquième album. Cinq années ont été nécessaires aux bergenois pour créer, infuser, distiller et décanter Ghosts from the Past. Connaissant bien (pas personnellement, hein, mais musicalement parce que je les suis depuis quasiment leurs débuts) les qualités d'écriture des musiciens, j'étais confiant dans le fait que ce temps allait être utilisé efficacement. Ils nous ont toujours habitué à toujours faire évoluer leur musique ; rappellons-le, son début de carrière était très imprégné de l'influence d'Arcturus, période La Masquerade Infernale, mais il a rapidement su faire évoluer son Black avant-gardiste à mesure des différents albums, en le rendant de plus en plus personnel. Cependant, cette fois-ci, les différences entre Stranger Times et Ghosts from the Past sont importantes, plus que par le passé. Un auditeur distrait et peu au fait de la carrière de Vulture Industries pourrait trouver cette évolution surprenante, d'où le sentiment de nervosité que j'évoquais plus haut. Les clés pour la comprendre était pourtant déjà présentes sur les albums précédents, parfois par touches légères.

 

Dès les premières mesures, les choses sont claires, le groupe n'a jamais sonné aussi Rock, laissant de côté quasiment totalement les atours métalliques qui faisaient sa personnalité jusqu'à présent, même son style est immédiatement reconnaissable, en particulier au niveau de la production et de la mise en son. Bjørnar Erevik Nilsen endosse une nouvelle fois sa redingote de meneur de revue tout droit sorti se son institution spécialisée, bourré de pilules de conformité, dans uns style toujours aussi théâtral. Pour qui a déjà croisé son regard fou en concert connait l'intensité et l’intention qu'il est capable d'insuffler dans ses prestations. Ça tombe plutôt bien car les musiciens qui l'entourent sont loin de démériter dans le domaine et proposent des ambiances et des arrangements cinématographiques.

 

Si le vocaliste attire le plus souvent la lumière, ils construisent une musique décadente aidés dans leur tâche par les cuivres de Hans Marius Andersen et par la voix féminine d'Ine Terese Hogstad sur le dernier titre « Tyrants Weep Alone ». La proximité avec Devil Doll est encore plus flagrante, mais Vulture Industries est trop intelligent pour être une simple copie carbone du mystérieux groupe. Avec Ghosts from the Past, il est plus proche de la NWOBHM ou de Black Sabbath que d'Enslaved, ce qui lui permet affiner son style. Il reste un cabaret décadent, mélodramatique où chacun exécute son numéro avec classe et application avec un Bjørnar E. Nilsen en maître de cérémonie, qui s'est l'également chargé des aspects techniques de l'enregistrement dans ses studios Conclave & Earshot. Chaque titre est un classique en puissance et il n'y a pas à en douter que le groupe pourra leur donner leur chance sur scène.

 

Bjørnar Erevik Nilsen, Eivind Huse, Kyrre Teigen, Oyvind Madsen et Tor Helge Gjengedal peuvent pousser un gros « OUFFFFFFFF ! » de soulagement. Mission accomplie, Ghosts from the Past est un album remarquable, réalisé par un groupe mature, qui n'a pas peur des qu'en-dira-t-on, foncièrement honnête et généreux.

photo de Xuaterc
le 27/09/2023

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements