Wombbath - Choirs of the Fallen

Chronique CD album (49:25)

chronique Wombbath - Choirs of the Fallen

Quand tout vacille autour de vous, que Tata Suzanne a les poumons tout Coronaïfiés, que votre retraite part en 49-3, que le Moltonel épaisseur triple vient à manquer, que les concerts sont annulés et que le charmant petit bout de brunette qui habite sur le même palier que vous ne veut plus vous approcher à moins d’un mètre, il reste une valeur refuge: le Swedeath. Il sera toujours là, ses grumeaux brûlants, son fond de vase visqueux, ses nappes de brume glacées, son délicieux ronron de tronçonneuse, pour vous faire oublier tout vos soucis. Bien plus fidèle que cet égoïste de chat, bien moins à cheval sur le rangement du linge sale que Môman, bien plus intelligemment gras que le pot de Nutella: quel meilleur ami pour vos oreilles?

 

Et en matière de Swedeath à l’ancienne figé dans les traditions originelles, quel meilleur dealer que Wombbath, cet éternel oublié de la première heure qui a vomi son premier album 7 ans avant que Bloodbath (ça en fait de la baignoire, décidément!) n’ait l’idée de remettre le genre à la mode avec son EP Breeding Death? Sauf qu’en fait d’anciens il n’y a que Håkan Stuvemark qui a réellement droit d’afficher la médaille « Vétéran, level 30 ans » sur son poitrail. Pour le reste, le papier peint est tout neuf. Flambant neuf même vu que tout le line-up de The Great Desolation s’est fait dégager – à l’exception notable du stakhanoviste Jonny Pettersson (Skineater, Gods Forsaken, Berzerker Legion). Pour autant pas de profond changement à l’horizon sur Choirs of the Fallen: Wombbath y oscille entre gros Swedeath vrombissant, massif mais raisonnablement accrocheur, et élans plus atmo-épico-lugubres – parce qu’entre 2 épisodes où elle cavale derrière ses pauvres victimes à travers les marécages, la goule a du vague-à-l’âme et erre, l’âme en peine, les pieds lestés par un trop plein de noirs tourments, hurlant à la lune avec les loups et le clavier.

 

« Fallen » démarre la séance de Zumba par un sprint rustaud au milieu des coulées de lave fumante, façon 50% Grave, 50% Dismember. Parce que la mélodie est là, mais engoncée dans le bloc de basalte d’un « son HM-2 » d’autant plus bourdonnant et épais que la prod’ est voilée, voire étouffée. Alors certes, la chose colle pas trop mal à l’esthétique de la scène, n’empêche: les protestations de Jonny sont reléguées un peu trop en retrait, et plus encore: les leads ne s’extirpent de leur gangue qu’à grand peine, comme des choristes à moitié cachées en fond de scène, derrière la batterie et la gratte (la ponceuse même, pourrait-on dire ici) rythmique! Peut-être a-t-il voulu entretenir l’ambiance « vieux caveau » en procédant ainsi, m’enfin on ne validera que du bout des oreilles le mix de Tomas Skogsberg – qui a pourtant de l’expérience en la matière!

 

Très classiques, les 10 titres défilent sans que les sourcils ne se dressent ni ne se froncent. L’essaim guitaristique fait toujours preuve de cette accroche et de ce groove typiques de la scène, avec de réguliers interludes émo-horrifico-dââârk pour s’aérer les tympans. « We Shall Remain » laisse échapper quelques saccades peu communes (vers 2:14), ainsi que quelques blasts et du shriek, pour la « diversité » (comme le copain noir et la girl friend asiat’ du héros dans les blockbusters américains, voilà). Mais pas de vraies grosses variations à l’horizon. « A Vulgar Declaration » offre un léger pic d’inspiration via un supplément d’accroche et de groove, tandis que « In A Cloak Of Anger » marque quelques derniers points en jouant la carte des contrastes. Mais ce qui aurait pu faire de ce 4e album une progression qualitative par rapport à ses prédécesseurs est gâché par quelques contre-performances notables, comme un morceau-titre plat et rabâché – on se demande vraiment pourquoi mettre en avant un morceau aussi « lambda » – ou comme « Wings Of Horror » qui pompe trop ouvertement le Entombed du virage Wolverine Blues (exemple parmi d’autres: cette fin de morceau, ce ne serait pas celle de « Hellraiser » des fois?) pour qu’on laisse passer sans rien dire.

 

Il faut ajouter à cela un sentiment de trop plein (50 minutes à s’envoyer les mêmes lasagnes au saindoux que Mamie cuisine depuis 30 ans, ça finit par gaver), et vous comprendrez le pourquoi de la note attribuée à ce 4e album. Sur la durée d’un EP cette popotte honnête et consensuelle passerait vraiment toute seule. Mais consommée dans son intégralité, Choirs of the Fallen finit par souffrir de son trop grand classicisme. Aucune raison de tomber dessus à bras raccourcis. Mais pas non plus de quoi demander à votre disquaire (ça existait encore à ton époque Papy?) de faire une commande dédiée auprès de son fournisseur suédois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: sur Choirs of the Fallen Wombbath continue de patauger dans un Swedeath moulé à la louche, qui transpire certes l’honnêteté et l’abnégation, mais qui, sur la durée (50 minutes quand même!), finit par anesthésier par excès de classicisme et d’homogénéité.

photo de Cglaume
le 20/04/2020

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 20/04/2020 à 09:31:21

Pénible (très)

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