Wombbath - Downfall Rising

Chronique CD album (31:59)

chronique Wombbath - Downfall Rising

« Wombbath »? Euh… Autrement dit « Bain moussant d’utérus »? Et pourquoi pas « Soupe de scrotum à la sauge » aussi, pendant qu’on y est? OK, l’annuaire des patronymes bracelet-cloutés commence à être bien garni, et donc c’est pas tous les jours facile de se dégoter un blaze original qui ait du chien, m’enfin quand même… D’autant que la formation n’a pas l’excuse des p'tits jeunes qui débarquent longtemps après que la bataille métallo-patronymique ait été menée par des bataillons d’anciens combattant. Non: Wombbath s’est formé en 1990, à une époque ou « Bloodbath » était encore libre de droits! ** hop: incursion biographique ni vu ni connu ** Car il s’agit en fait là du groupe que le père Håkan Stuvemark (Skineater, ex-In Thy Dreams) avait monté à l’époque où il échangeait encore ses cartes des Crados avec ses potes de collège, histoire d'exprimer à la face du monde son amour pour les premiers albums de Death.

 

Et on le comprend le père Håkan: pour s’aérer un peu les feuilles et changer de la popote Decameron + Hypocrisy + late Bloodbath qu’il pratique en mâchant de la vieille peau (au sein de Skineater, donc), il a naturellement eu envie de renfiler ses vieilles Pumps et ses T-shirts L.C. Waïkiki pour passer dans un monde bien différent, celui de la tambouille Dismember + Necrophobic + Decameron + early Bloodbath. 'Voyez le grand-écart stylistique? Non? C’est normal: vous n’êtes pas suédois! Disons qu’avec Wombbath, Håkan navigue plus clairement dans le bain Swedeath / Sunlight Studios – l’ombre de Dismember (surtout) et Entombed (aussi) planant nettement au-dessus de ce champ de bataille musical… Ceci tout en gardant un gros pied dans la mélodie evil, limitrophe des contrées Death/Black.

 

Si l’épaisseur basaltique et l’impact massif de la plupart des morceaux portent donc l’emprunte indubitable des 2 barons du genre précédemment cités – ainsi que du Bloodbath de Nightmares Made Flesh, growl gravement guttural oblige (... il est très bon ce Jonny Pettersson!) –, on y décèle également quelques coulées froidement mélodiques rappelant Necrophobic, cette chaude abrasivité qui évoque les tout premiers Edge of Sanity, voire l’allure de guerrier gaillard d’un Unleashed (sur « Fall of The Weak »). Que de belles références, prometteuses de magnifiques coulées volcaniques, vous dites vous... Et c'est carrément ça! Qui plus est, l’album finit sur une pièce massive et emprunte d’une grandiose mélancolie funèbre, « Abandonned Furthermore », qui achève de nous réveiller l’enthousiasme à la dynamite.

 

Mais comme 99% des productions du genre, Downfall Rising ne dépassera pas le statut de bonne petite claque hyper typée, ceci du fait d’un manque de ce « petit plus » qui fait les légendes – petit plus habituellement constitué d’un rien d’originalité, de tubes fédérateurs et de magie. Car même si « I Am The Abyss », « Fall of The Weak » et le final nous mettent les sens en émoi, ils ne deviendront pas non plus de nouveaux incontournables du genre. Par ailleurs on pourra reprocher à l’intro d’être tout à fait superflue, à « Underneath This Rotten Soil » d’être plus supplémentaire que nécessaire, et à « Putrid and Bound » de la jouer trop morose-les-pieds-qui-trainent-dans-la-gadoue. Sans compter quelques plans plus lourdauds qui plombent parfois des morceaux par ailleurs parfaitement équipés pour cartonner (« Under Apokalypsens Svarta Vingar », « Paid in Blood »).

 

Du coup ce 2e opus (sorti 22 ans après le précédent!) est à ranger sur l’étagère des bons albums de Swedeath de 2nde division, aux côtés de tous ceux qui – à quelques ajustements près – pourraient prétendre à la 1e division, mais qui se contentent de rassasier les fans d’Old School que nous sommes à l’aide d’une habile resucée de ce qui a déjà été fait par les totems du genre. Fans de Cassoulet Death mitonné avec savoir-faire, ce matos est pile-poil pour vous! Amateurs de « Copeaux de truffe sur brique de Comté » Death plein d’audace, passez votre chemin.

 

PS: amis fétichistes, sachez que l’album a été masterisé par James Murphy (Obituary, Death, Testament, Disincarnate)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: groupe de Swedeath pur jus ressuscité par un membre de Skineater, Wombbath propose un mélange juteux de Dismember, d'early Bloodbath, de Necrophobic et du Edge of Sanity des débuts, le bouillon obtenu apportant la chaude et épaisse dose de lipides attendue par les fans du genre.

photo de Cglaume
le 20/11/2015

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 21/11/2015 à 21:09:40

M'en vais sortir ma pioche pour creuser un peu tout ça.

cglaume

cglaume le 22/11/2015 à 00:18:19

Les mineurs de fond et autres manieurs de piolet seront en effet récompensés à la hauteur de leur espérance ;)

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