The dillinger escape plan - Interview du 20/06/2010

The dillinger escape plan (interview)
 
Pourquoi avez-vous quitté un géant comme Relapse pour signer chez Season of Mist ? Une passion pour Nocturnus, Atheist ou Mayhem ? (joke)
Jeff : Nous n'avons pas quitté Relapse par animosité. Il était tout simplement temps pour nous d'avancer. On a sorti 3 albums sur Relapse et nous avions atteint un point où nous ne pouvions pas vraiment attendre plus l'un de l'autre.
On a décidé de bosser avec Season of Mist car ils n'ont pas peur de sortir de la musique non commerciale.


Depuis Miss Machine, vous mélangez avec savoir-faire mathcore hystérique et des passages quasiment pop-rock super accrocheurs … Vous avez une recette pour réussir ce délicat équilibre ?
Jeff : On ne prévoit pas vraiment à l'avance d'écrire d'une manière ou d'une autre. On fait juste la musique qu'on aime, ça sort naturellement.
Quand on a commencé à écrire Option Paralysis, on s'est dit que ça allait être l'album le plus heavy, le plus rapide de Dillinger sorti à ce jour juste parce que les 4/5 premières chansons écrites étaient vraiment heavy et violentes, comme "Crystal Morning" ou "Farewell, Mona Lisa".
Puis l'album a commencé à plus s'équilibrer avec des chansons comme "Chines Whispers", "The Widower" ou "Gold Teeth on a Bum". C'est donc plutôt compliqué de savoir à l'avance comment va sonner un album, la plupart du temps on ne le sait pas nous même!
Billy : Et c'était le cas pour Option Paralysis, on n'avait aucune idée de la direction qu'allait prendre ce disque. On est très heureux du résultat final.


Dillinger a commencé comme un groupe hardcore extrême et underground. Aujourd'hui vous jouez avec de grands groupes tels que Slayer. Qu'en pensez-vous, et les petites salles vous manquent-elles?
Jeff : Rien qu'hier, on a joué en Allemagne dans une salle d'une capacité d'une centaine de personnes et aujourd'hui on joue au Hellfest, qui est un gros festival... On va aussi jouer au Download devant des milliers de personnes. Chaque jour est différent et c'est un vrai plaisir. C'est plus facile de se souvenir d'où l'on vient.
Ce qu'on peut faire sur une scène de festival, on ne peut pas le faire dans une petite salle et vice versa. Le lien avec le public est aussi différent selon la salle.
Billy : On aime autant jouer pour 100 personnes que pour 15000, du moment que les kids sont là, on est heureux de jouer.


L’EP « Irony is a Dead Scene » n’est pas super facile à dégoter. Aura-t-on droit à une réédition ?
Jeff : C'est une bonne question. On ne savait pas qu'il était dur à trouver. Irony is a dead scene est sorti sur Epitaph.
Dans le passé on a ressorti notre tout premier EP (The Dillinger Escape Plan), ainsi que l'EP Under the Running Board. Si la demande est là, carrément, on veut faire plaisir aux fans, donc on le ressortirait.
Billy : On ajouterait quelques nouvelles chansons ou live en bonus pour que les personnes qui l'aient déjà soient aussi contentes.


8 ans après cet EP Irony is a dead scene, certaines de vos chansons nous font toujours penser à Mike Patton. Est-ce que la comparaison vous énerve ?
Jeff : Énervant n'est pas le mot qui convient. Être comparé à Mike Patton est plutôt gratifiant. C'est quelqu'un qui s'est attaqué à un style de musique dans le but de l'amené dans différentes directions. On ne sonne pas comme Faith No More mais je pense que d'un point de vue éthique on ressent la même chose, on essaie de s'attaquer à un certain genre de musique et y mettre un peu de nouveauté.
Donc non, la comparaison avec Mike Patton est un compliment.


Liam (le bassiste) est vegan. Il y en a-t-il d'autres dans le groupe? Qu'est ce que cela implique dans votre vie en tournée?
Jeff : J'ai été végétarien pendant 10 ans et j'ai récemment recommencé à manger de la viande.
Billy : Je ne suis pas vraiment végétarien mais je dois avouer que faire partie du groupe a changé mes habitudes alimentaires, je mange bien plus sainement. Liam et Jeff, nous ont emmenés dans des restos vegan. La nourriture vegan est tellement bonne! Certains de mes meilleurs repas ont été des repas vegan.
Ce n'est pas trop dur pour Liam en tournée d'être vegan?
Jeff : Si, il rencontre évidemment quelques difficultés. Mais il l'est depuis tellement longtemps qu'il sait qu'il doit apporter quelques trucs avec lui.
Mais je peux te dire qu'après avoir été végétarien pendant 10 ans, recommencer à manger de la viande me rend la vie bien plus facile ! L'année dernière en France, j'ai pour la première fois mangé du steak tartare. Le cauchemar du vegan: un bon gros morceau de boeuf cru ! J'ai adoré ! (rires)


C'est d’ailleurs de LIAM qu’est venue cette idée de poser pour une photo pour l’association PETA... Comment s’est passé ce shooting ?
Jeff : En effet, je pense que nous avons attiré l'attention de PETA grâce à l'engagement de Liam.
Mais comme nous le disions, certains gars du groupe mangent de la viande donc nous ne sommes pas extremistes de la chose non plus. Nous avons tout de même fait un photo shoot contre les chiens maltraités et pour lutter contre le massacre les bébés phoques.
Je remange peut être de la viande mais il y a toujours certains aspects du mode de vie végétarien auxquels j'adhère.


Vous avez eu l'occasion de partager la scène avec Nine Inch Nails sur la chanson Wish. Avez-vous une relation spéciale avec Trent Reznor?
Jeff : Oui, à un certain degré.
Il n'a jamais voulu nous emmener sur une tourné avec lui.
Mais le fait qu'il nous fasse monter sur scène en disant un truc du genre « c'est un groupe qui fait vraiment de la bonne musique et vous devriez tous écouter » c'est presque mieux que de nous emmener en tournée avec lui. En effet, parfois un groupe tourne avec un autre groupe, personne n'est vraiment content, c'est juste une décision prise par le label qui pense que c'est une bonne idée, c'est plutôt une question de business.
Donc le fait que Trent Reznor, qui a influencé une bonne partie de la musique d'aujourd'hui, dise sur scène qu'on est un bon groupe, qu'on fait une musique qui lui plait, c'est génial.


Après le Hellfest, vous retournez aux USA pour participer au VANS WARPED TOUR... Un sacré programme vous y attends (concert tous les soirs pendant plus de deux mois). Vous avez hâte ? Ou ça vous fait un peu peur ?
Jeff : Oui on a hâte, on a plein de potes sur cette tournée. C'est marrant on sera les seniors du Warped Tour. Enfin, à part les dates où Jello Biaffra joue.
Billy : Le Warped Tour est connu pour faire jouer des groupes assez jeunes et attirer un public de jeunes.
Jeff : Ce sera plutôt un challenge pour nous d'essayer d'attirer l'attention des plus jeunes qui pensent qu'Attack Attack est le groupe plus heavy... (rires)


Que pensez-vous de la scène musicale aujourd'hui?
Jeff : Tu veux une réponse honnête? C'est de la merde ! Il y a toujours eu des côtés déplorables que ce soit du côté des groupes ou du côté de l'industrie, sauf qu'aujourd'hui ça s'est vraiment amplifié! Avec Internet et Myspace, on a droit à une parade sans fin de daubes...
De l'autre côté on a des personnes qui ne cherchent pas à faire avancer l'industrie. Clairement, le schéma ne marche plus aujourd'hui.
Ils n'ont aucune volonté à prendre les choses en main et faire en sorte que ça change.
Il n'y aura plus jamais de Rolling Stones ou de Led Zepellin, de groupes de ce gabarit. Le jour où ils réaliseront, l'industrie se mettra enfin en phase avec la technologie.


Ben est le seul membre du groupe issu de la formation originale. Comment arrivez-vous à garder l'identité de Dillinger ?
Jeff : Le son de Dillinger, les concerts...tout ça constitue l'identité du groupe. Lorsque quelqu'un écoute Option Paralysis, c'est facile d'identifier le son, à un festival si on voit des espèces de singes se pendre aux lights, les gens se diront « ah c'est Dillinger qui joue là-bas! ».
Même si les membres du groupe ont pas mal changé, les concerts et le son seront toujours liés à l'identité de Dillinger Escape Plan.
Billy : J'ai été fan du groupe, bien avant d'en faire partie. J'ai été influencé par la musique tout autant que par les shows live.
le 29/10/2010

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