Trend the kill festival (Jarboe + Esoteric + Comity + Celeste + every Reason To...) le 23/05/2009, Le Glaz'art, Paris (75)

Jarboe + Esoteric + Comity + Celeste + every Reason To... (report)
Bon, il faut l'avouer, elle commençait pas spécialement sur les chapeaux de roues cette journée de festival placée sous le signe du "hype"icide...
Déjà, un ciel menaçant qui entrave un des seuls week-ends ensoleillés de la capitale depuis le début du printemps, ensuite une petite feuille A4 scotchée discrêtement devant le Glaz'art juste avant l'ouverture des portes et qui nous annonce - super - que Guapo est annulé. Problème logistique apparemment.... Bref, on aurait rêvé mieux comme préambule.

Après une bonne demi-heure de retard sur l'horaire prévue, on rentre au compte-goutte dans la salle (agrandie depuis peu pour ceux qui y seraient déjà venu il y a un moment), et il va en falloir d'la goutelette pour remplir cette baignoire. Un peu présomptueux de la part de l'orga compte tenu de la capacité de la salle ? L'avenir immédiat nous le dira mais, hônnetement, même en rendant le plateau assez eccléctique je ne pense pas qu'on en remplira la moitié.

Et c'est un des trois poulains de l'écurie Trendkill (qui sont les 3 premiers groupes de l'affiche plus précisément) qui ouvre le bal: Every reason to...
Le combo parisien n'aura malheureusement pas l'occasion de nous dévoiler beaucoup de nouveaux titres, leur set étant raccourci par soucis de respect de timing. On pourra donc apprécier essentiellement des titres du LP éponyme, datant dejà et un ou deux nouveaux morceaux qui seront présents soit sur le split avec The Dawn, soit sur leur prochaine galette, qui constituent la future actu du groupe en 2009. Quoi qu'il en soit le son est très bon, très lourd, ce qui correspond tout à fait à l'esprit d'ERT ; le set passe bien et quelques petits sourires et coups d'oeil nous laisse à penser que tout n'a peut-être pas été parfait, mais tout cela passe inaperçu et je me dis que, finalement, il commence plutôt bien ce mini-fest.

Le temps d'aller faire un petit tour dans l'espace fumeur couvert au fond de la salle, aménagé de maniêre exotique (pour qu'on oublie que toute la fumée reste sur place peut-être...), et les lyonnais de Celeste se mettent en place. Impressionné par leur prestation apocalyptique il y a plus d'un an à la miroiterie, resté sur ma faim il y a quelques mois au Klub, j'attendais de reprendre une claque cet après-midi. Et bien ce ne fut malheureusement pas le cas... Dans une configuration qui ne leur sied manifestement pas (festival trop ecclectique, salle trop grande, temps de jeu court etc...) les Celeste, desservis par un son abominable duquel ne ressort quasiment que le fuzz de la basse et par un set de 30 minutes seulement, ne montreront pas leur meilleur visage. Ajoutez à cela un problême de micro et une attitude de mecs excédés mise un peu trop en avant, ne convaincront pas ceux qui ne les connaissaient pas et ne claqueront pas la gueule aux autres comme ils savent pourtant le faire (moi y compris).

Nouvelle pause, nouveau turnover et le temps d'assécher le porte-monnaie pour une moussette... Beaucoup de têtes connues donc forcément ça discute, ça pérore, ça disgresse; histoire de prendre la température pour se rendre compte que je ne suis pas le seul à attendre de pied ferme la prestation des Comity.
Le temps d'une rumeur de split, d'un changement de batteur, de composer un nouvel EP et ça fait bientôt 2 ans 1/2 que j'attends de les revoir sur scène. Depuis, Comity est passé de quintet à quatuor, avec basse-chant, et il ne faut pas croire que cela change la donne. Ne tournons pas autour du pot: on a jamais été avares de superlatifs et de qualificatifs élogieux pour ce groupe ici, et bien ce n'est pas prês de changer. Quelle gifle mes aïeux!!! Ils nous l'auront mis sévère... Ca commence avec du "As everything is a tragedy", 3 blocs sur les 4 qui constituent l'album ; même furie, même ambiance, même rock'n'roll poussé dans ses retranchements, même voix caverneuse, même joie affichée à être et jouer sur scêne. Le plaisir est réciproque messieurs. Leur nouvelle recrue matraque les fûts de maniêre impeccable : précise, juste (quand on connaît la complexité des compos de ce groupe...) et puissante, les deux gratteux virtuoses sont à leur habitude absorbés pas leur son, et ça pour sonner ça sonne... On termine (déjà??) les 20 minutes du set par un seul et même titre qui constituera le prochain EP du groupe, "You Left Us Here". Dans la même veine que "As Everything..." ce morceau est un pur plaisir, j'ai juste hâte de pouvoir l'écouter et le réécouter tranquillement pour pouvoir tout capter, parce que pour ceux qui ne connaissaient pas Comity avant ce soir, ça a peut-être pu leur paraître abscons, mais qu'ils s'y plongent pour comprendre à quel point ce groupe va loin, três loin et qu'il est indubitablement un monument de la scêne française. Pas moins. Encore !!!

Difficile de se plonger dans d'autres sets après la fessée Comity, et il reste pourtant les têtes d'affiche. Et c'est là qu'on perçoit les limites d'une affiche ecclectique : une bonne partie du public présent pour les premiers groupes se disperse peu à peu, et ceux que l'on n'avait pas trop vu depuis le début investissent le devant de la scène... C'est, en tout cas, au tour d'Esoteric de fouler les planches du Glaz'art et je découvre ce groupe à l'occasion, n'ayant rien entendu de leur part jusqu'ici.
Et bien je ne resterai pas longtemps dans la salle durant ce set. Leur doom pesant (oui, c'est un pléonasme, je sais, mais bon...) et légêrement "ivol" me laisse complêtement de marbre. Impossible de rentrer dedans. J'aurais bien essayé, mais ce genre de son avec un côté à moitié épique dans la brume me soûle viscéralement. Donc, on sort, on attend que ça se passe et on se dit qu'il ne reste qu'un set...

C'est donc, à défaut de Guapo, l'ex-chanteuse des Swans qui cloturera ce mini-fest. Je ne connaissais d'elle, comme pas mal de monde autour de moi visiblement, que sa collaboration le temps d'un album avec les génialissimes Neurosis, et quel album. C'est donc plus par curiosité qu'autre chose que j'assiste au début du set de l'étrange diva. Là, c'est l'addition de l'enchaînement des sets de la journée, des mono-riffs lancinants et de la voix pas assez mise en avant qui me fera lâcher le set au bout de 2 ou 3 titres seulement. Pour le coup, il faudra que j'écoute sur CD pour mieux m'imprégner de l'esprit parce qu'il y a vraiment des ambiances que j'ai aimé, mais l'heure avançant et l'accumulation globale m'a un peu fermé à ce qu'avait à offrir la musique de Jarboe. Je pense que dans d'autres conditions je pourrais pleinement apprécier, donc : à suivre.
photo de Mat(taw)
le 27/05/2009

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