Rorcal - Heliogabalus

Chronique CD album (01:10:27)

chronique Rorcal - Heliogabalus

Impossible de commencer cette chronique sans commencer par des lieux communs. Dérangeante, étouffante, traversée de désespoirs, sans répit, pleine de morgue, terriblement vivante, primale, la musique de Rorcal se pare de tous les attributs de nos tréfonds intérieurs.  Réduire Heliogabalus à une bande-son malade des bas-fonds va vite apparaître comme une injure, ou tout au plus un pis-aller pour l’auditeur qui aime les raccourcis.  Non, l’œuvre est bien pire que ça. Le jour où les terres arides, la puanteur, les gables forêts, le béton vérolé auront pris possession de nos quotidiens, Héliogabalus  sera installé dans nos cortex en guise de ritournelle.

 

On entre dans les 78 minutes qui couvrent l’unique ( !) titre de cette œuvre par la petite porte. Après avoir traversé un dédale qui nous mène à une arrière-cour. En l’occurrence, un charley étouffé.  Les premières semonces ne tardent pas à se déverser dans notre cerveau.

Rorcal avait déjà délivré l’un des titres le plus forts de la compilation Falling Down avec Descend from wherever we shall Ascend. Peut-être gêné par une production un peu chiche. En 2010, la donne a changé radicalement en l’espace de deux années. Sans doute que le groupe n’a rien à perdre que pour y jeter son âme et ses tourments dans ce maëlstrom résolument noir et abyssal.

 

La gorge déchirée, hurlante, les riffs saignants, les claquements assourdissants, la batterie infernale et vénale, la basse éruptive, cette lenteur, cette lourdeur, cette moiteur autant d’éléments qui inexorablement nous entraînent vers le fond. La seule « éclaircie » vient de beaux accords plaqués dans les moments calmes. L’attraction sidérante se mêle à une forme d’écœurement, boire le mal jusqu’à la lie ne pourra que susciter apnée et répulsion.  Attrait malsain, intérêt masochiste, tout doit avoir une fin. On veut la précipiter et arrêter d’un coup. Pause. Respiration. Plongée. Sur leur blog, les gaillards nous invitent à prendre une mousse avec eux. Tout n’est pas perdu.

 

« Et quand tu regardes l’abîme, l’abîme te regarde » ( F. Nietzsche)

photo de Eric D-Toorop
le 25/10/2010

5 COMMENTAIRES

vkng jzz

vkng jzz le 25/10/2010 à 19:36:52

moi j'appelle pas ça du doom...

pidji

pidji le 25/10/2010 à 21:06:56

post-hardcore alors ? Mais en + sombre quand même

breach

breach le 26/10/2010 à 11:11:45

pas du doom dans son sens le plus traditionnel en tout cas.

ukhan kizmiaz

ukhan kizmiaz le 26/10/2010 à 14:52:09

j'ai hésité à la classification (quel casse-tête d'ailleurs). J'ai donc repris l'info du groupe.
Je ne mis retrouve pas dans les post-trucs. (Mon grand âge peut -être).
Doom dans le sens de "profondeur abyssale"

botch

botch le 02/02/2011 à 14:45:34

en téléchargement libre sur la page du groupe: http://www.rorcal.com/doom/discography/heliogabalus

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