Akimbo - Live To Crush

Chronique CD album (36:41)

chronique Akimbo - Live To Crush

Akimbo est mort.

Vive Akimbo !

 

En effet, le groupe a décidé de se saborder en 2012, après 15 ans d’existence, 6 albums (heu…7 maintenant), une tripotée de tournées et de guitaristes usés. Et justement, c’est suite au départ du dernier en date que le groupe a pris la décision de s’arrêter, sans règlement de compte ni prise de tête mais sur ce simple constat que 15 années consacrées à un groupe de rock, c’est super, mais qu’on peut aussi consacrer son temps à d’autres choses, en l’occurrence ici, à d’autres groupes de rock…

 

Akimbo n’est donc plus, mais plutôt que de proposer un best-of qui aurait difficilement pu faire moins de 2 heures 30, le groupe a décidé de sortir cet album posthume, qui aurait du être le septième de sa carrière (bah oui au bout de sept albums, on commence à utiliser des termes rébarbatifs comme « carrière »). Un album dont l’écriture et l’enregistrement était terminés avant la séparation du groupe et qui (ouf de soulagement…) a quand même été sorti à 500 malheureux exemplaires pour le Record Store Day…Le « malheureux » étant pour tous ceux dont je fais parti, qui n’ont pas réussi à chopper la galette dans les temps.  Mais magie du numérique, cette rareté n’est que toute relative puisque quelques clics suffisent pour se procurer une version dématérialisée pourvue du principal (la musique, le son, pardi !) même si privée de l’essentiel (une rondelle en plastique et une pochette en carton, fichtre !).

 

Akimbo est mort, je le répète, mais il n’a paradoxalement jamais été aussi vivant, en tout cas pas depuis longtemps. Car Jersey shores, dernier album du groupe paru en 2008 accusait quand même, avec le recul, un sacré coup de mou, et faisait un peu tâche (de gras) dans une discographie jusqu’alors quasi parfaite. Un album un peu poussif, en forme de gros jam heavy rock, dépourvu de toutes les saignées noise / hardcore dont le groupe était si friand depuis ses débuts. Fort heureusement, le groupe n’a pas choisi, pour son chant du cygne, de poursuivre dans cette voie hasardeuse, mais a opté pour un retour à ce que qu’il fait objectivement de mieux : un hardcore dopé au noise rock et mâtiné de stoner.

 

Illustrant cela à merveille, l’introductif « the fucking french » commence même par une des phrases les plus sages et les plus lucides qu’il m’ait été donné d’entendre depuis très longtemps : « If you don’t like rock’n’roll, fuck off !!! ».  Tout est dit. Car quels que soient les mots barbares utilisés pour qualifier la musique ( ici noise, stoner, hardcore…) tout se résume finalement à une appellation sexagénaire que même ma chère maman peut comprendre : le rock’n’roll. Et si Akimbo a ce petit truc en plus, c’est bien parce qu’il n’oublie jamais de mettre ce dernier au centre de son petit univers bardé de basses massives et lardé de guitares malignes. C’est pour cela que la musique d’Akimbo fonctionne aussi bien, qu’elle choisisse de s’appuyer sur un motif « basse-batterie » martelé à l’envie ou sur une cavalcade punk importe finalement assez peu.  

 

Puisqu’il faut des noms, à mettre en gras pour que le lecteur impatient puisse en un coup d’œil jauger de l’intérêt à porter à ce disque/à cette chronique, on pointera le fait que ce dernier ne sonne pas du tout comme le dernier Dagoba, ni comme Lulu de Metallica (deux disques que je n’ai pas écouté, mais je reste néanmoins persuadé de ce que j’avance) et qu’il n’a pas été produit par le guitariste de Converge. Par contre, on conseillera à tous ceux qui pointeront leur mulot sur le lecteur en haut à gauche et qui seront charmés par la douce mélopée qui sortira de leurs enceintes de se (re)plonger dans la discographie de Taint (le frangin Gallois, moins noise, plus heavy),  de jeter une oreille à Lords (le cousin redneck, plus punk, plus sale) et de donner une chance au dernier The Catalyst (le fiston bien vénère en téléchargement libre sur le bandcamp du groupe). Précisons aussi que l’excellent label Destructure records a sorti il y a quelques années le tiercé dans le désordre, à savoir un disque d’Akimbo, un de Lords, et un deTaint. Mais là, on s’écarte doucement du sujet et il est donc grand temps de conclure cette chronique, nécrologique rappelons-le, en laissant la parole au groupe pour un dernier message, une réflexion murie durant 15 ans, 7 albums, soit des heures et des heures de répétitions, des jours et des jours passées dans un van pourri, des litres et des litres de bière à température ambiante dégustées, comme il se doit, à même la canette (cf. la pochette du disque qui ne doit rien au hasard…), une phrase  définitive qui raisonnera à la fois comme la devise du groupe et son épitaphe :

 

 

If you don ‘t like rock’n’roll, fuck off.

photo de Crousti boy
le 19/09/2013

3 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 19/09/2013 à 09:39:52

Excellente chronique / rétrospective, AKIMBO éfait un énorme groupe, ce disque est très bon, et vive le rock n' roll !

Geoffrey Fatbastard

Geoffrey Fatbastard le 19/09/2013 à 12:04:08

certainement un des groupes les plus sous évalués du genre

grubbs

grubbs le 19/11/2015 à 08:36:10

Pas d'accord sur le soit disant coup de mou de Jersey Shore...
Sinon merci pour la chronique, un groupe énormissime et quel dernier album putain!

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