Klone - Here comes the sun

Chronique CD album (50:00)

chronique Klone - Here comes the sun

Parler de Klone nécessite des mots délicats, à l'image de leur musique.

Laissons un temps l'argot et les vilains jeux de mots, ô combien coutumiers de ce zine : "Here comes the sun" se marie mal avec l'humour.

 

Après des jours sombres, Klone a décidé de prendre l'univers tout entier à contrepied et sa mentalité négativiste, en laissant passer des lueurs d'espoir dans sa musique.

Le soleil qui poind à l'horizon est souvent synonyme de renouveau.

Renouveau ? Pas pour les poitevins qui, musicalement, restent et persistent dans leur trip.

 

On eut vite fait de faire jouer Klone aux côtés d'autres groupes de metal, mais depuis deux albums le son du groupe a évolué vers une sorte de rock progressif, un peu larmoyant pour certains, qui joue avec de grosses ficelles sentimentales, de fines cordes musicales.

Ça fait toujours mouche, à la première comme à la millième écoute...mais jamais pour les mêmes raisons.

 

C'est encore le cas avec cet album long de 50 minutes qui n'en finit pas de se découvrir.

N'allez pas croire que Klone fasse quelque chose qui sorte des sentiers battus, puisqu'il en foule certains déjà bien connus.

 

Klone est une bête par laquelle s'exprime une flopée de paradoxes.

Si on rentre dans leur univers assez rapidement, cela n'empêche pas d'y rentrer tout en douceur.

Si les sonorités aériennes donnent cette sensation de légèreté à leur musique, c'est aussi grâce à une basse et une guitare très lourdes.

 

L'influence Porcupine Tree et donc Steven Wilson est extrêmement sensible notamment dans les montées et explosions sonores. Cela n'empêche pas les français d'avoir une personnalité touchante, à peine métallique.

Naviguant entre quelques gros noms comme ceux sus-nommés et l'inévitable Tool, ou leur quasi-copie Karnivool, celui de Klone s'impose dans un autre univers : son univers.

C'est là qu'est la plus belle performance.

 

Si leur rock-metal progressif rebute certains à la simple lecture d'une étiquette, il convient de dire que leur musique ne se résume pas à des morceaux de 7-8 minutes.

Le groupe sait aussi se concentrer sur la mélodie, il sait être concis et boucler une voyage en 3 minutes...sans accélérer le rythme.

 

Jamais le groupe ne se presse, et avec un tempo lent, on se sentirait presque "flotter", comme soulever par les ondes sonores des poitevins.

La limpidité de la prod' ajoute à cette sensation de "tendre déflagration" : les albums qui offrent une telle place à la basse sont trop rares. Sa rondeur, sa lourdeur, font passer un charme presque...enivrant, comme sur l'interlude muet "Gleaming"...mais aussi sur tous les titres.

 

Cela n'empêche pas la bande de se montrer incisive : les riffs parfois plus secs, les effets lourds et agressifs ne se font pas rares, mais ils sont relégués au second plan, complexifiant les sentiments que l'on peut avoir sur leur musique.
La confusion est encore plus flagrante sur « The last experience », psychédélique par la répétition de son arpège, maladif et fracassant dans son final.
Klone a toujours eu le chic pour mettre du piment à sa musique. A chaque fois que l'on s'approche d'un bord qui peut nous fait sombrer dans l'ennui, une bonne idée, un instrument en fond, une mélodie viennent au secours d'un titre qui n'a pas le temps de nous décevoir.

 

Même sans humour gras, sans grossieretés, les mots ne sont jamais aussi beau pour vous faire partager ce que Klone nous offre avec cet album qui, dès la pochette, se laisse contempler.
« Here comes the sun » n'entame pas une nouvelle ère dans la carrière de Klone, ce qui décevra encore les amoureux du groupe de metal, mais il s'engage juste dans une nouvelle journée. Une très belle journée.

photo de Tookie
le 14/04/2015

1 COMMENTAIRE

Maldoror

Maldoror le 22/04/2015 à 16:31:13

Frustré de ne plus accrocher, car c'est vrai que c'est quand meme tres bien fait

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