Sodom - Out of the Frontline Trench

Chronique CD album (28:43)

chronique Sodom - Out of the Frontline Trench

Tom Morello et Zack de la Rocha qui se rabibochent, Mike Patton et Trey Spruance qui refont des papouilles au lapin de Mr. Bungle, Cyco Miko et Robert Trujillo qui rempilent sous la bannière Infectious Grooves

 

« Si tous ceux qui ont laissé une empreinte durable sur le fion repartent comme en 40, c’est peut-être un signe, non? »

 

C’est peut-être la réflexion que s’est faite dernièrement le leader de Sodom. Sauf que, nettoie un peu ton sonotone Tom: pas « le fion », « la fusion »! Mais ne détrompons pas cette vénérable figure du Metal teuton, car sa réconciliation avec Frank Blackfire – le guitariste qui a sorti le groupe du proto Black/Thrash cracra des débuts pour en faire une belle machine de guerre, avant de sauter en marche du bombardier Agent Orange pour rejoindre Kreator – sa réconciliation avec Frank Blackfire, disais-je, pourrait bien être le viagra salvateur à même de durcir à nouveau le… ton de Herr Angelripper, et ce à un niveau de turgescence qui rappelle le bon vieux temps des rangeos dans la boue et des masques à gaz sur le groin. En tous cas les trois nouveaux titres révélés sur l’EP Out of the Frontline Trench auraient tendance à nous pousser à cette conclusion, que l’on espère ne pas être trop hâtive.

 

Pourtant, malgré une intro des plus menaçantes – quoiqu’il est dur de ne pas penser au générique d’Inspecteur Gadget quand déboule le tout premier riff –, on éprouve quelques doutes au moment de s’envoyer « Genesis XIX »:

 

« Quoi? C’est LE titre qui va figurer sur le prochain album? Et il dure 6:41? Il va être co-composé avec le leader de Vanden Plas le millésime 2020 ou quoi? »

 

Mais les noires vapeurs qui vont en s'épaississant au fur et à mesure que l’intro avance nous rassurent vite: le groupe veut manifestement que l’on ressente la présence d’un danger imminent. Et en effet, sur les minutes suivantes Tom ressort toute l’artillerie du soldat Sodom: les grosses chenilles qui écrabouillent, le metal froid de la baïonnette, l’acidité mauvaise des aboiements du chien de guerre, le déploiement de bataillons impitoyables prêts à pulvériser des villages entiers. Toute la palette qui va du vert-camouflage au marron-fond-de-tranchée est représentée. Par contre, sur une telle durée, Unkle Tom ne peut décemment pas se contenter de canarder à tout va, sous peine de vider sa cartouchière avant d’avoir atteint les lignes ennemies. Ce qui explique qu’à partir de la 3e minute – et pendant près de 120 secondes (bah oui, si je dis « 2 minutes » ça fait répétition, ce qui alourdit considérablement la phrase, tout comme cette interminable digression à l’intérieur des tirets) – le groupe ouvre une parenthèse qui d’abord rappelle (de loin) le « One » de Metallica, avant de laisser Franky taper le solo syndical, pour finir enfin la pause digestive sur une courte balade à travers un champs de bataille étonnamment calme.

 

Puis vient un « Down on Your Knees » qui n’est que fougue et fiel, et lorgne autant vers Agent Orange que Better Off Dead. Méchant, simple, efficace, sans sentir trop fort le réchauffé. Mais le meilleur est encore à venir sous le nom de « Out Of The Frontline Trench »: explosion initiale, sirène, voix d’adjudant désincarné, hurlement du Tommy, mise en marche du Panzer, une couche de basse vrombissante pour titiller les parties charnues et sensibles, et vlan: au bout de 32 secondes la machine décolle sur un superbe riff froid comme un corbeau dans le blizzard Black/Death. Et un « Get Out! » impérieux de nous forcer à nous extirper de la tranchée, les noix recroquevillées dans la caverne pelvienne, la crosse fermement empoignée, prêts à essuyer le feu ennemi. Putain que c’est bon mon cochon! On pouvait difficilement imaginer plus punitif venant d'un Sodom quand même âgé de bientôt 40 ans!

 

Suivent:

1) un réenregistrement du morceau « Agent Orange », qui prouve juste que le groupe peut encore interpréter celui-ci avec la même pertinence qu’à la grande époque – quoique le solo soit peut-être un peu moins ébouriffant

2) une version live de « Bombenhagel » (au Shalke's Veltins Arena, en juin 2018), assez sympa si ce n’est cette fin de morceau qui vire un peu trop grassement à l’Oktoberfest la plus huileuse (il semble que le groupe embraye en fait sur « Steigerlied », une chanson de mineur de fond)

 

Au final on se réjouit de ce retour en force, tout en regrettant que le morceau-titre ne finisse pas dans la tracklist de l’album à venir. Et on vous annonce tout de go que si cette courte vitrine n’est pas qu’un trompeur miroir aux alouettes, les rangs du régiment Sodom devraient se repeupler abondamment l’an prochain. Il est fini le temps de la permission camarades soldats: à mon commandement… FEUER!   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: ah ça on peut dire que Tom Angelripper sait teaser le chaland! Car – que ce soit grâce au retour de Frank Blackfire ou non – les 3 nouveaux morceaux proposés sur cet EP apéritif sentent la poudre et la chaire brûlée! Mention spéciale au morceau-titre qui voit Sodom déclencher chez nous de ces sensations plus jamais ressenties depuis la fermeture de la Fistinière.

photo de Cglaume
le 10/01/2020

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/01/2020 à 11:15:55

Hey c'est quoi cette "crustie pochette" qui déchire ?

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