The Hellacopters - Payin' The Dues

Chronique CD album (28:51)

chronique The Hellacopters - Payin' The Dues

« You are nothing, I’m for real »

 

Ce sont sur ces mots que démarre ce brûlot rock ‘n roll garage « from sweden » de 1997 qu’est Payin’ The Dues. The Hellacopters est né de la volonté du multi instrumentiste incontournable en Suède Nick « Royale » Andersson (Nihilist, Entombed…), et de son nouveau pote Dregen, rescapé d’un tribute band à Mötley Crüe (en plus il ressemble vraiment à Nikki Sixx), de pratiquer un rock old school 200% high energy et donc sévèrement burné. Multi-talentueux comme pas deux mais puissance 4, et accompagnés de potes anciens roadies d’Entombed, le résultat est au-delà de toute espérance et surtout à des années lumières d’un groupe fait juste « pour le fun » (c’était au début un side-project). L’implication est totale, le degré d’exigence  est maximal, et les compositions dans leur ensemble, par leurs structures et leurs mélodies, sont tout simplement parfaites. On se rend de suite compte de l’importance qu’a eu le batteur-guitariste-bassiste-chanteur-compositeur-dessinateur qu’est Andersson – au chant, à la guitare et aux compos dans The Hellacopters - dans le son du Swedish Death Metal (comme beaucoup de groupes d’Oslo ont à leurs débuts copié Nihilist/Entombed).

 

On change de vitesse. Un premier titre qui pose les bases de l’album, rock garage donc, et ça accélère immédiatement sur le méchamment tubesque "Like No Other Man". Les guitares hurlent, des soli arrachés ponctuent les mesures en 4 temps, et l’on s’image les litres de sueur coulant le long des bonhommes. Le groupe est en feu – ils auraient le diable aux fesses selon les paroles - et l’on fond à l’écoute de l’album. Forcément avec cette approche rock ‘n rollesque « in your face » et ce son un peu crade version 60’s - mais avec une incroyable puissance (quelle production, vraiment, incroyable !) - sur le principe des pensées conditionnées, on s’imaginera en toile de fond des motos, de la bière, des cheveux au vent, des bikers, et le Iggy Pop version Stooges en plein fornicage de palettes en feu devant les yeux amusés de Lemmy. Ne nous méprenons pas, derrière cette énergie débordante et cette rage dans l’interprétation des morceaux, nous ne naviguons en rien sur les terres du punk comme aujourd’hui entendu (peut-être juste le riff d’intro de "Riot On The Rocks") et encore moins sur celles de l’énergie juvénile. Nous avons bien affaire à un groupe d’une maturité musicale sans conteste qui au final sait dérouler, avec une maîtrise encore impressionnante, ses compositions sur le chemin de la chanson parfaite, c’est à dire à la structure « pop ». J’entends par là que l’ensemble intro/couplet/refrain… est clairement identifié et que les refrains, les mélodies de chaque ensemble, accrochent comme la mort. Un riff guitare, parfait, mélodie en tête. Une ligne vocale, mélodie parfaite, on hurle à tue-tête. Un solo guitare, parfait, on headbangue. Des chœurs/cris sur un break, parfait, on hurle. Un solo d'harmonica pour remplacer une ligne de guitare, encore parfait et l’on reste sur le cul. Et ainsi de suite.

 

Les chansons alternerons entre « même vitesse que les autres groupes rock ‘n roll » et « salut les gars, on part devant » mais toujours avec la même fluidité, la même efficacité et jamais, au grand jamais, un groupe à « riffs guitares » n’aura été aussi bien accompagné de mélodies vocales. Putain oui il chante bien.

Quand certains n’ont que la technique, je pense aux pauvres Lords Of Altamont, copié-collé de chansons de groupes comme les Stooges, les Hellacopters ont eux la classe et l’intelligence de se réapproprier la musique non pas d’un ou de groupes d’une époque mais d’une approche musicale dans son ensemble, et le tout à leur sauce, ici épicée. Dans ces deux situations, le degré de sincérité est différent.

 

Malheureusement pour la suite, après un départ de Dregen parti former les biens moins bons Backyard Babies, le groupe c’est trop « pop »érisé, devenant plus propre, petit à petit plus lisse, le refrain accrocheur prenant le pas sur l’énergie…

 

Mais en 1997, avec ce Payin’ The Dues et sûrement la tournée qui suivit, The Hellacopters était le plus grand groupe de rock au monde et je défie quiconque ayant écouté cet album de me prouver le contraire.

photo de R.Savary
le 27/05/2012

5 COMMENTAIRES

l'ogre doux

l'ogre doux le 28/05/2012 à 08:32:04

Grand ! Leur meilleur album avec By the Grace of God.

Geronimo

Geronimo le 02/08/2019 à 06:37:29

J adore votre site qui est très complet

Geronimo

Geronimo le 02/08/2019 à 06:38:36

The Hellacopters un groupe culte qque j ai eu la chance de voir en 20 8 au HELLFEST. Quelle claque

Geronimo

Geronimo le 02/08/2019 à 06:39:24

A plus

cglaume

cglaume le 03/08/2019 à 04:37:59

Merci Geronimo !

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