Festival de Dour 2011 - Vendredi 15 juillet

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Ragaillardi par une courte mais réparatrice nuit de sommeil et une bonne recharge de petite fraîcheur (je vous expliquerai ce que c’est plus tard…), le vendredi s’annonce plus chaud que la veille. Wouh, le thermomètre annonce même 20°C, c’est complètement dingue pour un 15 Juillet !
Délaissant la Cannibal Stage pour le moment (la scène de metal hardcore du festival) en me disant que je l’arpenterai bien assez tôt, je me dirige vers le premier concert de la journée : Two Gallants. Ce duo folk-blues-garage m’avait déjà bluffé il y a de ça 5 ou 6 ans. J’ai donc décidé de remettre ça. Même s’ils se sont un peu assagis, les deux américains ont livré un super concert, une musique ciselée et fichtrement originale.
Puis vint Papa Roach. Il fallait bien une tête d’affiche affiliée nü metal dans tout ça. Ce fut tout simplement risible, au risque de froisser les pseudo-teenagers qui apprécient encore le groupe. Leur attitude est franchement ridicule et leur musique assurément trop prévisible. À en devenir énervant. Ils vont même jusqu’à mettre sur scène des petits podiums persos pour se mettre en valeur pendant leurs MA-GNI-FI-QUES soli respectifs. Bref, aucun intérêt. Sauf celui de retourner au stand, bien caché celui-ci, des bières spéciales belges. Miam la bière blanche grand cru! Il fait enfin beau, le site du festival est vraiment sympa avec un peu de soleil. Il y a plein d’espace pour se poser tranquille et causer tricot avec un énergumène déguisé en Captain America (true story !).
En fin d’après-midi, arrive l’heure de This Will Destroy You, combo post rock que je suis depuis le premier album. Je ne dirai que des bonnes choses sur ce groupe. Maîtrise parfaite du sujet. Peut-être un peu trop. En clair, ça joue vraiment très bien, mais ça ne sue pas des masses. Ajoutez à ça une communication avec le public limitée à son plus simple appareil et vous ne serez plus très loin du compte. Ils ont quand même fait un super set qui, peut-être, était proposé à une heure pas vraiment adéquate : difficile de rentrer dans cette musique à 19h. Difficile d’en sortir également.
Surtout qu’en guise d’enchaînement, c’est Skindred qui prend le relais. J’étais curieux de voir ce que pouvait proposer le groupe. N’étant pas à priori un fan, je pensais pour autant que cela avait des chances de marcher sur scène. Dans le mille, Emile ! Malgré la formule carrément vieillissante du ragga metal, sorte de Bad Brains sauce Metallica, le groupe s’en sort bougrement bien. Il offre une musique ultra énergique au public, qui ne s’y trompe et répond présent, au vu du nombre de stage divings. Tout le monde s’éclate. Respect.
Arrive alors la période du festival tant redoutée. Pourquoi n’ai-je pas le don d’ubiquité, maman ? Kylesa joue en même temps que Stupeflip puis Mogwai joue en même temps que Madball… J’ai pris l’option de voir des groupes que je n’avais pas encore vus cette année, à savoir Stupeflip et Madball, malgré l’affection que j’ai pour les deux autres groupes.
Stupeflip était pour moi une vaste blague. Je les avais vus en format groupe de rock, il y a de ça 4 ou 5 ans et leurs prestations étaient plus que décevantes. Du punk rappé adolescent qui n’avait pas la saveur de leurs disques. Le live qu’ils ont fait ce jour-là m’a réconcilié avec le crew. Revenus à une formule hip-hop grand guignolesque, les Stupeflip ont foutu la merde, mec ! Complètement barge et insolent, au risque de taper sur les nerfs aux personnes les moins réceptives, le gang hip-hop a su y faire. Les personnes happées par ce show ont au moins eu la chance de ne pas assister au concert de The Do, complètement insipide.
Pas le temps de souffler que s’apprête une des très grosses attentes du festival, en ce qui me concerne : Madball. Les messieurs du NYHC. Plus besoin de les présenter ici. Depuis plus de 25 ans, ils n’arrêtent pas de prouver que ce sont eux, les patrons. Et cette date-là ne déroge pas à la règle. Le son est nickel, le public réagit au quart de tour, malgré une fosse qui doit encore apprendre à piter selon moi (un mythe s’écroule, la Belgique ne sait plus piter sur du two step et du mosh part, snif). C’est simple, de bout en bout, Freddy Cricien nous emmène où il veut. Certes, son discours est très politiquement correct, du genre « je veux unifier la scène, blablabla », mais il est efficace et positif. En jouant un medley de ce qui l’a rendu aussi incontournable sans oublier quelques nouveaux titres, le groupe m’a mis une rouste, comme à chaque fois qu’il monte sur un plateau, en fait. C’est direct, puissant, impressionnant de maîtrise et surtout fédérateur. Chapeau, les mecs pour avoir encore autant d’envie. Et ce, sans jamais avoir changé d’attitude. L’underground vivra tant qu’il y aura des groupes comme ça, foi de Fatbastard.
Une fois passée cette heure quasi euphorique, c’est Neurosis qui lance son show. Pauvre de moi… Passer d’une humeur explosive à une autre plus introvertie relève d’une sacrée torture. Pire qu’un saut à l’élastique. Pourtant, j’aime beaucoup ce groupe, mais il m’a été impossible de m’immerger directement dans leur concert. Comme à chaque fois, c’est un choc tellurique. Leur mur du son n’a pu m’emporter que vers la fin et j’ai vraiment eu la sensation que les organisateurs du festival m’ont volé ce concert, tant je n’ai pas pu en profiter totalement. Vous materiez Shining juste après Fight Club, vous ? Il m’a fallu plus qu’une Jupiler pour m’en remettre, surtout que la météo se dégrade fortement.
Le reste de la soirée fut assez rigolote avec notamment Anthrax et son heavy metal d’une autre époque ; presque à se donner envie de se faire pousser la frange et d’aller faire un brushing ! Surtout que nous avons la belle surprise de voir officier M. Andreas Kisser au pupitre guitare !
Niveau electro, j’ai été très déçu par le set d’Ellen Allien, pourtant bien fan de ce type de techno minimale (oui, j’avoue, depuis mon passage à Berlin !) et un peu moins par celui de Vitalic, que je pensais trop mainstream. Comme quoi !
Le vendredi touche à sa fin, tout le monde en a pris plein la figure, aujourd’hui. Mais on n’est qu’à la moitié du festival… Comment tenir la longueur à ce rythme ? En allant se reposer quelque peu. Mais un de mes « compagnons de chambrée » en a décidé tout autrement en faisant la nouba toute la nuit et en réalisant des front flips sur les tentes. Courte embrouille, longue histoire…
Maître Ittei disait encore :
« pour bien faire, il fait en un mot : endurer la souffrance ».
Ne pas accepter de souffrir est mauvais. C’est un principe qui ne souffre aucune exception. »
Jocho Yamamoto
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