Hah ( Hardcore Anal Hydrogen ) - Interview du 15/04/2021

Hah ( Hardcore Anal Hydrogen ) (interview)
 

Faut-il voir dans le titre Chimaera Monstrosa une pique indirecte à l’encontre de la chanteuse ChimèRe Badi ? Vous n’appréciez pas qu’on réussisse grâce à Popstars, puis en reprenant du Sardou, c’est ça ? :)

Sacha : Ce qui est génial c’est que je n’ai jamais entendu ce nom de ma vie…

Martyn : Le titre « Chimaera Monstrosa » peut être vu comme le reflet de notre musique : un assemblage improbable et étrange, une chimère musicale. Il est souvent difficile de décrire le style de certains de ces groupes que tu désignes en général sous l’appellation « Nawak metal » (Secret Chiefs 3, Pryapisme, Mr. Bungle...), et le terme de chimère me parle bien. Il fait écho à l'imaginaire, à quelque chose d'improbable et de surprenant. Pour les lecteurs qui l'ignorent, c'est aussi le nom d'un poisson abyssal – qui, lui, ne chante pas du Sardou, mais mange des sardines.

 

Avec la fin d’Apathia Records, vous vous retrouvez sans label. Est-ce vous qui n’avez pas voulu en démarcher, ou ceux-ci qui ont fait la sourde oreille ? Après la signature d’Igorrr chez Metal Blade on aurait pu imaginer que les grosses structures seraient à présent plus enclines à prendre ce « risque »… D’autant qu’outre le changement de nom vous avez tout fait pour les rassurer : un mastering effectué par Alan Douches, la constitution d’un line-up plus conséquent (et donc permettant de tourner plus sereinement, un aspect auquel les labels prêtent attention) …

Sacha : On n’a vraiment pas une démarche commerciale sur cet album. D’ailleurs on a fait un tirage qu’on va proposer gratuitement, libre aux auditeurs de soutenir le groupe ou pas. Concernant le mastering, notre collaboration avec Alan s’est super bien passée. C’était génial, il a réussi à appliquer un beau vernis américain à notre musique. Ce mec a travaillé sur un paquet d’albums légendaires ! Et tout comme on l’a choisi pour bénéficier d’un beau son, pour le live on veut également pouvoir proposer un beau spectacle. C’est pourquoi notre line-up continue d’évoluer, qu’il prend de la consistance. Pour doubler Martyn à la guitare il y a à présent Antoine, puis Tonton Ben à la basse, Micha au clavier, Roman à la batterie, et moi-même au « chant ». Ce qui nous motive, plus que d’être signés, c’est l’expérimentation, la recherche, et la restitution live devant un public.

 

Puisqu’on parle d’Alan Douches, continuons sur le sujet : si je ne me trompe pas c’est la première fois que vous faites appel à un aussi gros nom pour s’occuper de l’un de vos albums. Sans label, et n’ayant pas fait appel à une campagne de crowdfunding, qui a dû mettre une hypothèque sur sa maison pour obtenir ce « level up » sonore ?

Martyn : Sur Talas of Satan nous avions déjà fait appel à un tenor du mastering : John Golden, du studio Golden Mastering, connu pour avoir bossé sur des albums de Neurosis, Primus, Sonic Youth ou encore Chris Isaac. Mais c’est vrai qu’Alan Douches a fait un travail aux petits oignons. On aurait eu du mal à trouver meilleure personne pour ce job.

Sacha : Et pour en revenir aux gros sous, cet album n’aurait pas vu le jour sous une forme aussi ambitieuse sans l’aide de la Direction des Affaires Culturelles de Monaco, qui nous a soutenus sur ce projet.

 

Une bonne moitié des titres de l’album est relativement énigmatique, et nécessite un coup de main de la part de Google pour en comprendre le sens. Pourtant le célèbre moteur de recherche fait chou blanc sur deux d’entre eux : « Akrikhr » et « LES-1 ». Le premier serait-il une anagramme (« Kir harki », l’équivalent algérien de notre Blanc-Cass) ? Et quid du deuxième ? Faut-il s’attendre à un « LES-autres » sur le prochain album ?

Martyn : « Akrikhr » s'inscrit dans la grande lignée des « DoWhatTheFuckYouWant », « RAH! », « KRR » ou encore « Sproutch » : c’est un titre au piètre potentiel commercial, rempli de notes jouées très vite et très fort, et servi dans un grand bain de distorsion. Pour le coup ce titre ne veut pas dire autre chose que le son qu’il produit quand tu le prononces.

Sacha : Quant à « LES-1 », c’est le nom d’un satellite zombie : après plus de 40 ans d'inactivité, il a spontanément repris ses émissions en 2012.

 

Une dernière chimère, un dernier monstre ou une dernière onomatopée pour la route ?

Sacha : Je vais opter pour une chimère assez mythique : l’Homoursporc de South Park

Martyn : Pour moi ce sera "HAHA", parce qu'il est bon de rire.

photo de Cglaume
le 12/07/2021

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