The Texas Chainsaw Dust Lovers - Interview du 16/12/2014

C'est quoi ce nom à la con ? 

C’est vrai que c’est un nom de merde. On s’est définitivement mis à l’abri du succès ! Au tout départ, c’est Clem (chanteur) qui a eu l’idée, donc, c’est sa faute ! A la base, on aime le gore et le cinéma bisseux. On aime aussi les riffs bien poussiéreux, le stoner bien sûr mais aussi les trucs plus vieux. D’où la référence à Massacre à la Tronçonneuse (Texas Chainsaw Massacre) et la poussière, le désert, Dust quoi ! Enfin Lovers, c’est pour ta maman !

Avoir un groupe est une magnifique aventure humaine, au moins autant que "L'île de la tentation" ou "La ferme célébrités". Mais pouvez-vous vous présenter et présenter l'histoire de cette belle aventure ?

C’est même la Ferme de la Tentation (on tient un bon titre de film pour adulte) ! A la préhistoire du groupe, les âges farouches de TCDL, il y avait mon frangin Clément à la gratte et au chant, moi à la basse, un copain à la guitare et une super boite à rythmes Korg. C’était électro rock mais on s’ennuyait (« c’est de l’électro rock, c’est normal » tu me diras). Avec Christophe, qui nous a rejoint à la batterie en 2011, la saga TCDL commence ! Les premières compos ont un peu gardé ce côté électro des origines. Tu l’entends bien sur "Night Shift". Tout de suite, nous sommes partis sur des trucs rock fuzz, avec un premier EP, Born Bad sorti en 2012, puis un single White Teeth en 2013.

Fin 2012, c’est aussi le début des dates avec Romain, venu prendre durant l’été la place de lead guitar, laissée vacante suite à un départ précipité de notre ancien soliste vers un pays d’Asie (fuyait-il Interpol ou les Triades ? nul ne le sait). Romain et Chris sont ingés son (dans les jeux vidéos, ça a l’air cool, ils voient les grosses sorties avant tout le monde, et non je ne parle pas de ta mère), ce qui facilite grandement les prises de son et la réalisation de maquettes. Au fur et à mesure des compos, on se rend compte que l’on part sur un truc bien différent du rock du début. Guimbarde, harmonica, guitare slide, des arrangements de voix bien redneck… Bref, moult références à Ennio Morricone, au désert, à la poussière de l’Ouest. D’où le terme « Stoner Spaghetti », en hommage aux westerns des 60’s. Il nous fallait vite fixer cela sur galette.

Début 2014, on a donc investi deux studios et lancé une campagne de crowd funding pour sortir notre EP "The Wolf is Rising" et envoyer du lourd (ok, j’arrête sur ta mère). Du coup, on s’est fait plaisir. On a mis plein de guitares, une baryton, du banjo, des percus métalliques un peu improbables, et obtenu des coups de main de pas mal de potes pour des arrangements de voix, des ambiances sonores (le début de Car Crash fait par Dams Barquero de SIN ou les chœurs par les Glassisters). L’EP est sorti le 13 Septembre 2014. On a fait la release au Ferrailleur à Nantes (Clem, Chris et moi sommes de la région). Entre temps, Romain, retraité de la musique, a cédé en mai sa place à Nagui, notre jeune recrue, nouvelle machine à riffs.

C'est sans doute parce que je suis nul comme chroniqueur, mais j'ai un mal de chien à dégager une influence majeure dans votre musique. Même si c'est pour chaque membre : laquelle est-ce ?

Chris : Ne sois pas si dur avec toi-même, tu débutes dans le métier alors que nous avons acquis une grande expérience au fil des années. Il n’est pas anormal qu’une musique aussi complexe et aboutie, soit difficile à appréhender pour toi. Certaines personnes, en entendant « The Wolf is Rising », ont évoqué Tchaïkovski pour sa puissance, Kant pour la profondeur de ses paroles ou encore Bernard Menez pour son pouvoir de suggestion érotique.
J’aime laisser l’auditeur définir ces influences par lui-même, en citer nous même serait terriblement réducteur et flatterait inutilement ces références.

Chris : Au niveau batterie, j’ai été bercé au Suicidal Tendencies/Infectious et puis pas mal de néo metal Korn/Deftones/Snot, je crois que ça se ressent un peu dans mon jeu.

Etienne : niveau influence, j’aime surtout Laurent Voulzy… Et aussi un peu QOTSA, Motörhead, Red Fang, Tool,…
 

Il sort quand l'album ? Comme beaucoup de bons groupes vous comptez splitter en pleine gloire et vous reformer dans 10ans une fois que tout le monde vous aura oublié et que vous souhaiterez échapper à la vie de daron le temps des répètes ? 
 

Chris : L’idée c’est d’essayer de ne pas sortir l’album plus d’un an après l’EP histoire d’arriver à la fin de sa vague de la promo, donc septembre serait bien. Le problème, c’est que ça implique du travail, donc on pense sans doute embaucher un sous-traitant au Sri Lanka pour le faire à notre place. Ah attends, on me souffle que les pays de l’Est seraient meilleurs bien qu’un peu plus chers dans ce créneau. Bon, donc il va falloir trancher entre ces deux solutions, du travail en plus en somme, j’ai peur que ça décale la sortie de l’album du coup …
Ceci étant, on a 4 ou 5 nouveaux morceaux depuis l’EP, ça sera toujours ça en moins à faire pour eux, on arrivera peut être à tenir l’objectif.

Bilan 2014 ? Objectifs 2015 ? 

Chris : Je crois qu’on peut dire que 2014 est définitivement l’année où TCDL a assis sa domination sans partage sur la scène musicale mondiale. Ce qui est un bon début. Pour 2015, si on était arrogant, on parlerait de conquérir une autre galaxie mais puisque les moyens de transports humains ne sont pas à la hauteur des ambitions du groupe, on va dire qu’un max de concerts en France et un album seraient biens. On a déjà une dizaine de dates prévues d’ici mai, si on arrive à continuer sur ce rythme on sera ravis. On peut en profiter pour dire qu’on va essayer d’organiser un mini tour dans le sud cet été, donc avis aux organisateurs à fortes poitrines (même masculins), si ça vous intéresse, nous sommes aussi bien élevés qu’arrogants (et pas chers).

Sachant que je suis plus mauvais interviewer que chroniqueur, y'a t-il une question ou un sujet que vous auriez aimé aborder ? 

Chris : Je crois que malgré ton inexpérience criante, nous avons su faire un tour assez complet des questions importantes aux yeux du groupe. Nous pouvons donc en rester là tout en te remerciant modérément pour ton intérêt légitime pour le groupe.

Allez, un peu de sérieux et merci à eux, ("bien profondément" dixit la version vulgaire de ma maman).

Tookie

le 02/02/2015