Waltari - Space Avenue

Chronique CD album (1:09:16)

chronique Waltari - Space Avenue

Contrairement au travail abattu par mon collègue El Gep – qui a passé au peigne fin l'ensemble de la discographie Melvinienne, ce qui atteste d'une érudition sans faille et de la possession d'un Doctorat ès Sciences Appliquées au Rock Psychiatrique –, l'entreprise plus modeste à laquelle je me suis attelé depuis quelques mois en passant en revue nombre des albums de Waltari ne reflète rien d'autre qu'une passion et une admiration sans borne, nées sur le tard, à l'occasion du passage du groupe au Hellfest 2013. Loin d'être une encyclopédie vivante en matière de Fusion finlandaise, je découvre l'un après l'autre les albums de Kärtsy et ses amis, semant pour l'occasion des chroniques comme autant de témoignages occasionnels d'une exploration progressive et émerveillée de cette joyeuse tour de Babel métallique.

 

Avantage de cette démarche: pas de danger de surnotage dû à une grosse et subjective couche de vernis nostalgique. Non, c'est jaugeant ces bombinettes une à une, sur un laps de temps qui pourrait en toute logique provoquer un certain rejet dû aux limites de ce qu'une oreille peu humainement encaisser, que les appréciations sont données, et les notes attribuées. Ce qui, finalement, est d'autant plus intéressant pour l'auditeur curieux qui, vierge lui aussi de toute attache sentimentale vis-à-vis de ces galettes, souhaiterait se faire un avis objectif sur leur valeur réelle.

 

Tout ce blablah pour en arriver là: oui, c'est vrai, cette nouvelle chronique d'un album de Waltari se voit une fois de plus attribuer une bonne grosse note bien joufflue. Et non, ce n'est pas parce que Kärsty est mon tonton, ni parce que le groupe me rappelle les jours merveilleux où [je regardais Croque-Vacances chez Mémé / j'ai mangé ma première tartiflette / j'ai découvert les joies de la fellation avec un doigt dans la lune]. C'est juste que les Finlandais ont sorti album dément après album dément, tube après tube. Et rétrospectivement je ne peux que me sentir le dernier des cons de ne pas avoir cédé à leurs avances quand j'étais plus jeune...

 

Mais revenons-en au sujet du jour: Space Avenue est le successeur de l'impressionnante Symphonie Death barrée Yeah! Yeah! Die! Die!. Et ce nouvel épisode n'a bien évidemment rien à voir avec la choucroute précédente, ce serait trop facile. Sur cet opus, on revient à l'œucuménisme musical foisonnant habituellement pratiqué par les Finlandais. Sauf que cette fois l'album a un arrière-goût Dance/Indus Metal spatial bien plus marqué que ce qui nous avait été proposé jusqu'ici. Les beats Techno, Jungle, Dub se tapent la bourre avec la batterie de Janne Parviainen. Le chant narquois et les attaques hiphopisantes de Kärsty cohabitent avec des harangues désincarnées. Les descentes Thrash et autres leads fulgurants alternent avec des riffs de fraiseur tourneur labelisés 100% Ministry. Space Avenue c'est la Fusion du futur, les pieds qui moonwalkent sur la piste aux étoiles, le corps qui ondule entre des faisceaux laser multicolores, les oreilles branchées sur Milky Way FM, et des parties de flipper Flash Gordon endiablées. Plus Electro, plus synthétique en apparence, l'opus n'abandonne en fait que peu de sa chaleur organique, ni de sa férocité guitaristique. C'est juste que le thème du moment impose un peu de rigueur martiale et l'application de cadences robotiques, et qu'une prod' made in Rhys Fulber (Front Line Assembly, Fear Factory, Nailbomb, Die Krupps...) s'imposait donc d'elle-même.

 

M'enfin malgré la “cyber touch” et le scaphandre, Waltari reste Waltari. On retrouve donc l'éternelle cover song (“Stars”, du Finlandais Rauli ''Badding'' Somerjoki, ici revisité en tube Indus à chant angélique), la petite bœuterie plus particulièrement couillue (“Main Stream”, très old-Metallica), les passages Rap Metal rappelant Clawfinger, le génie des contrastes juteux, l'invitation insistante à se bouger le popotin, les inclusions classiques (avec cette fois Apocalyptica aux commandes), l'insolence narquoise matinée de Punk. Et des tubes. Une nouvelle collection de putains de tubes. Comme “Look Out Tonite” qui mêle phrasé rapeux et mélopée chamanique sur fond de Metal cyber-atmo-épique à l'énergie communicative. Comme l'alliance Indus / Symphonique “Purify Yourself” et son refrain excellent. Comme la tuerie de groove froid “Wolves On The Street”, dont la rythmique martelée rivalise avec les plus dansants des hits de Die Krupps. Comme “Walkin' In The Neon”, pur tube d'Eurodance Metal interprété en compagnie d'Anita Davis, aussi démentiellement incongru que le “Splatter on A Bluegrass” d'Emiliano Sicilia.

 

Comment font-ils? Comment expliquer que – vu l'insolent talent et le peu de réussite commerciale – une major n'en ai pas profité pour en faire ses bons génies de l'ombre, leur déléguant l'écriture de vrais bons morceaux catchy pour relancer la carrière des stars de supermarché qui forment le gros de leurs troupes et squattent les playlists des radios pour ado? Comment l'humanité peut-elle ignorer plus longtemps les pleines charettes d'hymnes cross-genres pondues par ces modestes visionnaires? C'est à vous dégouter d'avoir du talent tiens!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Space Avenue, c'est tout ce que l'on aime chez Waltari: l'invitation à la fête, l'audace, les mélanges inédits, l'accroche irrésistible, les contrastes juteux, le tout cette fois vêtu du scaphandre Cyber-Electro-Indus de Die Krupps, Ministry et 2Unlimited (!). Et le résultat est aussi dément que d'habitude!

 

 

photo de Cglaume
le 08/01/2017

1 COMMENTAIRE

mcmetal

mcmetal le 08/01/2017 à 11:39:48

pas mon favori mais de sacrés tubes quand même

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