Waltari - So Fine!

Chronique CD album (1:10:29)

chronique Waltari - So Fine!

Au sein de l’univers déjà passablement tatoué et marron du slip du Metôôl, qu'est-ce qui peut bien encore être considéré comme « transgressif »? Organiser un grand méchoui de rennes cuits au feu de bois d’église? Mouaif, c’est « so 1990s »… Affubler son dernier album – Black Mass for the Pedosodomizers – d’une pochette sur laquelle la grosse veine du gourdin d’un zombie en soutane palpite dans sa capote en peau de fétus? Bouôrf, ça a déjà dû être fait… Donner le coup d’envoi d’un sous-courant « vltra » du NSBM (...le Faurissoncore) via la sortie d'une démo tape intitulée Quen’Hell? Nein: on a dit « transgressif », pas « trisomique »! Non, ce qui est vraiment transgressif, c’est de sortir un vrai album de metal – commençant par quelques secondes de gros blast sur fond de prod’ pourrie, thrashant méchamment les voisins sur « Celtic Funk », tartinant du death baveux sur « Rhythm is a Cancer », et se terminant sur de l’extrême doom/stoner suffixé d’un titre bonus chaotique et extrême – dont le morceau-titre est un tube mêlant proto-électro, piano, chants tribaux, grosses guitares et atours de hit pour nightclub. C’est enchaîner sans transition le poisseux et sus-mentionné « Rhythm is a Cancer » avec le synthétique autant que carton (…dans le sens « qui bute ») « Misty Man » au refrain semblant avoir été conçu dans le même moule que celui de « Barbie Girl »... Ça, putain, c’est transgressif! Voire suicidaire. Car qui, dans le petit monde du cheveu long et du T-shirt noir, va claquer son oseille dans un album contenant en plage 5 un « 4s » digne du « Purple Rain » de Prince? Quoi de plus punk, après une bonne harangue bien virile et une resucée du riff d’« Antisocial », que de balancer le plus badaboumesque et sautillant des pianos rock? Quoi de moins trve que d’associer « Chanana » nawak et trompettes excitées sur un gros riff thrash (...Tout ça s’écoutant sur « Piggy In The Middle »)? Ça c’est rebelle, bordel!

 

Le truc c’est que Waltari s’en pèle le jonc des bienséances et des usages. Ah ça, il aime le gros son: ce n’est pas un hasard si « Autumn » est un véritable hommage au Metallica de la grande époque. Mais ne comptez pas sur Kärtsy et sa clique pour se plier aux codes du genre. D’ailleurs, t'as qu'à voir: même sur ce titre, les finlandais s’arrangent pour coller des cuivres… Sacré eux! Mais les ceusses qui avaient déjà connu l’ivresse des grands écarts stylistiques de Torcha! étaient prévenus… D'ailleurs ils n’en attendaient pas moins! Du coup, avec ce 3e album, on peut dire qu'ils sont servis! Aussi barré que son prédécesseur, So Fine! continue de décliner la Fusion jusque dans ses dernières extrémités, ceci sans jamais sacrifier l’accroche sur l'autel de l’expérimentation pure. Et la chose est à ce point bien faite qu’on tient là l’un des tous meilleurs albums des finnois. C’est que ça n’arrête jamais! De la teuf hard’n’roll vivifiante « The Beginning Song » à la reprise du « A Forest » de The Cure, en passant par l’ultra-FaithNoMorien « Freddie Laker » et le swing tendu de « To Give », c’est de l’hyper croustillant qui nous attend à tous les virages. Impossible de ne pas fondre sur le refrain « rêveusement cavaleur » de « Celtic Funk ». Inutile d'espérer ne pas groover du popotin en se passant l’irrésistible « Mad Boy ». Inimaginable de ne pas se lancer dans une polka endiablée en compagnie de Bugs Bunny et de Gros Minet sur « Piggy In The Middle ». Bon, « Rythm is a Cancer » et « Mysterious » donnent peut être un peu moins envie de twister sur la plage, mais ce sont bien les seules exceptions.

 

La grande question du coup, pour celui qui découvrirait Waltari via les chroniques sorties dernièrement sur CoreandCo, c’est: « Oui mais avec mes maigres économies – et vu que je me refuse à télécharger sauvagement des œuvres artistiques aussi abouties (…nos lecteurs sont vraiment des gens à la déontologie irréprochable!) – lequel j’achète, moi, parmi les albums de ces sacrés zozos? ». Et la réponse de tomber, sans appel, mais avec point d’interrogation elle-aussi: « Si je te demande de choisir entre une plage tahitienne, mauricienne ou des Seychelles, tu choisis laquelle? ». Vous avez 2 heures pour me rendre votre copie...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: tout comme sur l’album précédent (Torcha!, donc), sur So Fine! (...pourquoi diable tous ces points d’exclamation?) Waltari propose une fusion à TRES large spectre, à l’accroche incroyable, et à l’esprit espièglement frondeur. De la bonne donc, mais qui demande quand même à l’auditeur d’avoir l’esprit ouvert façon XXXXL.

photo de Cglaume
le 02/08/2015

3 COMMENTAIRES

mcmetal

mcmetal le 02/08/2015 à 13:50:02

voilà rien a ajouter , chef d 'oeuvre

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 03/08/2015 à 11:09:58

"…nos lecteurs sont vraiment des gens à la déontologie irréprochable! " : déon- quoi ????

cglaume

cglaume le 03/08/2015 à 11:19:34

D'après le Larousse: "Ontologie: Théorie de l'être."
La déontologie ça doit donc être la théorie du non-être :D

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