Waltari - Blood Sample
Chronique CD album (1:18:50)

- Style
Fusion Nawak - Label(s)
Bluelight Records - Sortie
2005 - Lieu d'enregistrement Nosturi
écouter "Pigeons"
Désolé mais ça n’était plus possible… Vous parler de l’œuvre de Waltari en se contentant de suivre le bête axe des temps avec l’application panurgique du chroniqueur consciencieux, c’était carrément trahir l’esprit de Kärtsy et de ses boys… Ainsi après Torcha!, So Fine! et Big Bang, non non, désolé, nous n’embrayerons pas sur Yeah! Yeah! Die! Die!, le 5e album des Finlandais. A la place, nous ferons un bon(d) vieux « fois 2 » pour sauter direct’ jusqu'au 10e album, Blood Sample… Ce qui ne nous empêchera pas, par la suite, d'effectuer quelques judicieux flash-back, rassurez-vous.
Pourquoi Blood Sample? Parce que c’est l’album qui voit arriver Ville Vehviläinen à la batterie, poste qu’il ne quittera dès lors plus (… du moins jusqu’au début 2016 depuis lequel je vous parle)? Mouaif… Parce que c’est sans doute l’album du « retour au top », après une poignée de disques moins marquants? Pas bête… Parce que je fais ce que je veux avec mes cheveux? ... Bingo!
Quoi qu’il en soit, les échantillons de sang avec lesquels Waltari nous revient en 2005 sont formels: le groupe souffre toujours de la même grave pathologie, autrement dit une poly-schizophrénie stylistique aggravée. C’est que depuis qu’il est tombé dans la marmite de Fusion (quand il était petit), le combo finlandais n’en finit plus de barboter, crawler, plonger en apnée dans le grand bain des genres musicaux, tel un beau petit diable éclaboussant de son enthousiasme un public plutôt Metal, mais surtout franchement ouvert d’esprit. Car la Fusion de Waltari – théoriquement vous le savez déjà, mais faisons comme si vous tombiez par Zazard sur le groupe via ce papier – ne se contente pas d'être l'habituel mélange contrasté de quelques grosses guitares avec du Rap, du Reggae ou du Zouk tamoul, comme il est habituellement d’usage. Non, Waltari s’inscrit plus dans la tradition du Nawak Metal, ce qui signifie que plutôt qu’une musique vanille-fraise, le groupe propose une véritable partouze tutti frutti où l’auditeur peut tomber à tout moment sur tout et n’importe quoi, le n’importe quoi en question l’étant bien moins que ce que pourrait laisser supposer les trompeuses apparences.
Mais refocalisons-nous plus spécifiquement sur la galette aujourd’hui étudiée. Et affirmons que, sur Blood Sample comme sur la plupart de ses prédécesseurs, on peut grosso-merdo réduire la liste des styles pratiqués à 4 grandes familles: celle de l’[Electro/Indus], celle du [Metal], celle de la [Fusion HipHop-euse made in 90s /du Punk Rock joyeux], et celle de la [Pop & des Musiques radio-friendly]. C’est un peu fourre-tout comme silotage, mais ça permet de se concentrer, et d’y voir – un peu artificiellement, certes – plus clair. Mais, vous avez raison, cette simplification occulte la merveilleuse touche hispano-arabe de la friandise Electro-Metal/Rock « Pigeons ». Cela passe également sous silence les doux frissons de l’accordéon guest-starisant sur « Wide Awake ». Ça zappe complètement les chœurs grandioses s’épanouissant à la fin de « Helsinki ». Et pour finir ça ne dit rien non plus de la tension poignante d’un « Digging Inside » – titre qui illustrerait à merveille les moments les plus intimistes d’un « Blade Runner »…
Ce 10e album se révèle donc une fois de plus être un formidable arc-en-ciel où l’on passe d’un « New York » – où du Thrash à la old Metallica côtoie un refrain Hardcore et des accès limite Grindcore – à « I'm in Pain » – qui semble vouloir mélanger la mélodie du « Sweet Dreams » de Eurythmics / Marilyn Manson à quelques poussées plus franchement typées RHCP « the old way ». Où s'enchaînent le Ministry « en-junglifié » de « Back To The Audio » et le Punk Rock insouciant de « Too Much Emptiness ». Où la caricature Pop Rock « Shades To Grace » et ses gimmicks crispants laissera bientôt la place à un « Exterminator Warheads » au sein duquel il semble que Melt Banana veuille se mettre au Grind/Death. Où le survolté « All Roads Will Lead To Rome » – ses scratchs, son refrain Punk/Rock épique – avance main dans la main avec une brillante reprise des Beatles: « Julia ».
Si l’on ne se laissera pas envahir par une jubilation extatique à l’écoute d’un « Not Enough » trop sage, d’un « Shades To Grace » qui n’est a priori qu’une private joke (… à vérifier, mais ça semble trop gros), ou d’un « Darling Boy » un peu trop sucré, Blood Sample nous offre bien d’autres occasions de nous laisser submerger par de puissantes vagues d'endorphine. Le présent article commençant à être bien trop long, je me contenterai donc de vous livrer une short list constituée de l’excellent « Aching Eyes » (qui semble vouloir démarrer comme le « Brain Dance » d’Annihilator, puis qui défie toute classification pour se déployer autour de l’écho divin d’une merveilleuse gratte lead), du « Pigeons » ci-avant évoqué, et d’un « Helsinki » au large – mais très cohérent – spectre . Et on s’arrête à 3, contraint et forcé par Dame Ilfautsavoirraisongarder.
Conclure? Certes… Mes bien chers frères, mes très chères sœurs: rassemblés ici pour célébrer l’œcuménisme musical avec un grand Œ, louons ensemble la Fusion plurielle de qualité, et louons son prophète Waltari, envoyé parmi nous pour vaincre la monochromie métallique... Alléluia!
La chronique, version courte: 10e album de Waltari, Blood Sample maintient au plus haut niveau de qualité (… et de quantité: 17 morceaux crénom!) le mélange haut en couleur de Metal, de Punk, de Pop, d’Electro et de Fraise Tagada qui a fait la réputation des Finlandais. Ce n’est plus une discographie: c’est le Guinness des Records!
1 COMMENTAIRE
mcmetal le 13/03/2016 à 14:54:19
Il est tellement varié celui là
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