Demonical - Darkness Unbound

Chronique CD album (41:15)

chronique Demonical - Darkness Unbound

En 2011, Demonical avait remporté haut la main la plupart des épreuves de suédoiserie aux Championnats du Monde de death old school. C’est que Death Infernal, son 3e et meilleur album à ce jour, ne se contentait pas d’honorer brillamment la mémoire des ancêtres Entombed et Dismember: il se permettait en outre d’aller voir ailleurs (chez Amon Amarth notamment) si l’enrichissement par la diversification y était. Petit plus finissant de légitimer les médailles d’or obtenues à la compétition évoquée quelques lignes plus haut: l’album alignait les hymnes comme Nadine Morano les gourdasseries. Bref, de la pépite en bidon de 5 litres.

 

Forcément, quand dans la boîte à promos M. Cyclone Empire a déposé un exemplaire numérique de Darkness Unbound, ça a aussi sec activé le module « Pavlov » de votre Cher et Dévoué webscribouillard, déclanchant les habituelles poussées hormonales anarchiques, les filets de bave incontrôlés et autres tremblements compulsifs d'usage. Bref, j’avais le Skogsbergomètre méchamment dans le rouge! M'enfin à présent que les MP3s promotionnels ont bien déchaîné leurs 0 et leurs 1 crasseux dans le creux céruménique de mes oreilles, il est vrai que la fièvre est redescendue de quelques bons degrés. En même temps il est rare qu’un album dément succède à un album monstrueux, surtout dans un style aussi étroitement balisé que le death stockholmois.

 

Pas que Darkness Unbound soit mauvais hein, oh non, mais le tube s’y fait plus rare, et l’épopée morbide dans les marécages ennemis moins victorieuse. Mais revenons-en à la description de l’engin. Demonical continue à faire dans le revival Dismembo-Entombedien furieux rehaussé de blast beats occasionnels et d’élans héroïques Unleasho-AmonAmarthiens. Ainsi le très bon « The Order » mêle la bourrino-mélodie de la bande à Matti Kärki à l’enthousiasme guerrier des barbares portant glaive et cotte de mailles. Sur « Contempt And Conquest » des blasts puissants habillent un rejeton d’Unleashed aux couleurs du Bloodbath dernière génération tandis que retentissent les échos lointains d’une lead mélodique aux nets accents finnois. Et dans un registre plus lent et bas du front, « King of All » réussit à nous graver efficacement son refrain au burin dans le marbre crânien. Ainsi, malgré quelques changements de line-up (départ du batteur pour Grave, arrivée d’un 2nd gratteux…), les ex-Centinex continuent à suivre la ligne de conduite précédemment éprouvée avec un savoir-faire et une réussite certains – le format court (peu de morceaux atteignent les 4 minutes) et le label Necromorbus n’y étant pas non plus pour rien.

 

Maintenant c’est vrai que cette livraison 2013 a le souffle plus court que son aînée, la 2nde moitié d’album étant quand même moins ébouriffante que ce que l’on aurait pu espérer. Cette baisse de régime est à mettre en grande partie sur le compte de l’usure – le 3e pot de Nutella d’affilé passant toujours moins bien que le 1er –, mais aussi sur celui d’un petit manque de personnalité  et d’accroche qui auraient pu faire la différence. Du coup, malgré le bon esprit, sur « Hellfire Empire », « Words Are Death » ou « Deathcrown » (qui propose quand même une dernière minute savoureuse), on décroche un peu. Anticipant le phénomène, les petits gars d’Avesta changent de tactique en fin de parcours histoire de ne pas nous laisser sur un dernier bâillement. Ainsi « The Great Praise » freine-t-il soudainement des 4 fers pour partir dans un sombre labour brumeux moins directement jouissif, certes, mais qui, finalement, marque plus durablement. Futés, sur la version digipack les suédois glissent encore la reprise du furieux « World Beyond » (cf. Coma of Souls de Kreator) ainsi qu’une version réenregistrée de « Burned Alive », titre qui figurait à l’origine sur leur tout premier album Servants of the Unlight... Ce qui fait qu'on a du mal à leur tenir rigueur de ce petit coup de mou relatif.

 

Si vous êtes amateurs de death metal revenu dans la graisse d’oie, avec Darkness Unbound vous êtes sûrs de ne pas faire fausse route. Les connaisseurs à qui l’évocation de Death Infernal met encore des étoiles dans les yeux devront certes revoir leurs exigences à la baisse, mais pas non plus de quoi se tirer une balle. Car, comme le dit la chanson populaire: « Demonic, -nic, -nical s’en allait toujours vaillant, bourbeux, gras, grésillaaaaant. En tout blast beat en tout riff il ne parle que du bon vieux, il ne parle que du bon vieux [temps] …»

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Sur Darkness Unbound, Demonical agrémente sa popote Entombo-Dismemberienne de quelques blasts et quelques poussées épiques avec la savante roublardise d’un Bloodbath. N’empêche, la cuvée 2013 s’avère tout de même un poil moins jouissive que l’excellent Death Infernal.

photo de Cglaume
le 05/02/2014

3 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 05/02/2014 à 18:43:09

Pfff, va encore falloir que j'écoute du Metal. C'est lourd.

Dis donc, tu crois qu'on t'as pas repéré avec ta chanson de bonne sœur lesbienne (lapalissade) ?

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 05/02/2014 à 18:53:01

"An Endless Celebration" est une énorme boucherie avec un refrain au poil.

cglaume

cglaume le 06/02/2014 à 00:39:32

... de bonne soeur lesbienne ? "Con-tempt & con-quest" ou "Dominiiiiiiii-queue..." ? :)))))

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements