Lycosia - Interview du 25/10/2011

Lycosia (interview)
 

Pour commencer, pourriez-vous présenter le groupe aux lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ? Comment qualifieriez-vous votre musique ?
Christi Scythe (guitare/chant/saz) : Salut, LYCOSIA existe depuis 1997. Actuellement nous revennons avec un cinquième album intitulé « Midnight Rock Celebration ». LYCOSIA c’est un groupe rock dont les influences très diverses nous donnent un côté hybride. Notre son peut osciller entre Joy Division et Slayer. On n’a aucun complexe à incorporer des influences en apparence totalement opposées. On revient d’une résidence artistique à Comines. On s’est tous éclaté. On a bossé sur le son live et la préparation du jeu de scène. Le groupe est composé de Jesse (guitare/ chœurs), Sly (Basse/ chœurs/ saz) et Greg (batterie). Greg c’est le petit nouveau du groupe. Initialement il bossait sur la vidéo pour le groupe et il est devenu batteur. Maintenant on retrouve dans LYCOSIA une bonne ambiance de potes.

D’où vient le nom du groupe ?
C.S : Lycosia correspond à la tarentule « araignée-loup ». Nous avons choisi cet animal comme un totem. Ce que représentent les mygales auprès des gens correspondait bien à notre style de musique des débuts. Avec le temps et l’intégration d’instruments orientaux c’est le côté Loup qui a pris le dessus.

Vous sortez là votre nouvel album, le troisième, après cinq ans d'absence. Pourquoi un tel délai entre les deux sorties ?
C.S : Après Apokalipstik, notre quatrième album, on a tourné en France et en Europe. Je me suis séparé du batteur un an après. Il gérait pas mal de choses sur l’administratif et la production. J’ai du reprendre la main sur le groupe parce que je me suis retrouvé seul. J’ai cherché à trouver le bon line-up pendant cette période. On a ensuite enregistré les démos du nouvel album avec Vince. On a trouvé un nouveau producteur « Sthephane Lumbroso ».  Tous ces changements m’ont obligé à faire des choix difficiles parfois mais maintenant l’ambiance est saine.

Comment s'est passé son enregistrement ? Plutôt facile ou bien ardu ? L’inspiration était-elle au rendez-vous ?
C.S : L’enregistrement s’est plutôt bien déroulé. Quand on est entré en studio on savait ce qu’on avait à enregistrer. Le contenu des démos était déjà suffisamment concis. De plus on avait testé les titres en live donc le groupe était prêt lorsque les portes du studio se sont ouvertes. On a pu se permettre de faire des arrangements de dernière minute au studio. Parfois certains titres trouvent un nouveau visage alors qu’on termine les prises de sons. J’aime bien cette sensation de surprise en studio. Sur « Midnight Rock Celebration » on a eu ce genre de surprise sur Burn Da Bitch, Divune Embrace et When the Sun disappears.

Qui s’est chargé de la production/enregistrement ? Combien de temps cela a-t-il pris ?
C.S : Vince c’est chargé de l’enregistrement de l’album assisté de Charles et supervisé par Stéphane notre producteur. Les prises de sons se sont déroulées pendant trois semaines puis le mixage des dix titres a duré 10 jours.

 

Comment un groupe non médiatisé à outrance fait de nos jours pour financer un album ?
C.S : Avant de nous signer, notre nouveau producteur a écouté les démos de « Midnight Rock Celebration ». Ca lui a donné envie de nous produire. On a enregistré l’album au studio Rive K à Paris puis on s’est mit d’accord pour faire renaître LYCOSIA. On s’efforce de repartir sur de bonnes bases.  Le contexte actuel de crise ne facilite pas les choses mais on va se battre pour faire avancer ce projet artistique.

Vous avez sorti l’album en version numérique tout d’abord, pour ensuite le distribuer physiquement quelques mois après. Pourquoi ce choix ?
C.S : C’est un choix du label. On retrouve progressivement une place dans le paysage musical après 5 années d’absence discographique. Cette démarche nous a permit de faire du teasing sur Internet et à mettre en place la sortie CD du nouvel album qui est imminente.

Le nouvel album apparaît un peu comme un melting pot de toutes vos influences, quelles sont telles vraiment au final ?
C.S : De manière générale on est fan de rock. Pour moi le groupe ultime c’est Mötley Crüe. Ce groupe m’a énormément influencé sur la manière de composer des bonnes songs. Depeche Mode, The CultType O Negative et Ministry ont été aussi des groupes marquants pour moi. Dans toutes les ramifications de ce genre de musique j’ai des groupes qui pour moi ressortent du lot. Dans le grunge c’est surtout Nirvana et Alice in Chains que je retiens. Dans le métal extrème j’adore SODAngel Corpse, Loudblast, Emperor, Slayer, Death, Entombed, Carcass et plein d’autres. Dans des genres plus dark ou électro  j’aime beaucoup Joy Division, The Hacker, Aphex Twin, Skinny Puppy… Dans un autre registre que le rock j’ai écouté beaucoup de musique des steppes d’Asie Centrale. Le travail des voix et des instruments à cordes est très intéressant. LYCOSIA reflète dans mes compositions la diversité de mes goûts musicaux. Si je devais jouer uniquement dans un registre extrême je me sentirai frustré et pareillement si je faisais que de la pop le métal extrême me manquerait considérablement.

Vous touchez à tout dans l'album : le thrash, l'indus, le rock, la pop...auriez-vous du mal à canaliser votre fougue créatrice ?
C.S : En fait, en musique et dans la vie en général tout est classé, rangé dans des boîtes. On compartimente les CD dans les bacs. Dans les immeubles, on range les gens dans des cages à lapins. C’est comme ça c’est typique des sédentaires. Soit ! Nous dans LYCOSIA on varie les plaisirs et notre public aime ça. Entre tous ces genres de musique il y a des liens, des ponts… Nous on joue là-dessus. Si on avait suivit la mode néo-métal on serait morts maintenant. Ca aurait tellement été plus facile comme plan de carrière pour nous. Mais on a pas fait ce choix on en a fait un autre. Sur le plan créatif on n’a pas de problème de page blanche.

Avec toutes vos influences et goûts musicaux, comment se passe la création, la composition ? Chacun y va de son idée ? Vous imposez vous un fil directeur ? ou alors y’a-t-il un chef ultime qui décide de tout ?
C.S : Généralement j’arrive avec une suite de riffs plus ou moins assemblée. Parfois j’apporte un titre pratiquement définitif. Dans d’autres cas j’enregistre un début de titre qui sera fini dans 3 ans. Même si le groupe a plusieurs facettes dans ses albums je m’efforce de garder un cerataine homogénéité.   Etant le fondateur et membre le plus ancien je prends le plus de décision par rapport aux autres mais je suis ouvert aux bonnes initiatives. Le nouveau line-up me plaît beaucoup. J’espère qu’on va continuer dans cette direction pour l’avenir de LYCOSIA.

Le côté glam, très présent avant, est un peu mis de côté ici. Est-ce la nouvelle facette du groupe ? Ou une volonté de changement/d’évolution ?
C.S : La vie fait que 5 ans après tu es toujours la même personne mais des évènements dans ta vie te font évoluer. A 18 ans tu ne vois pas la vie de la même manière qu’à 30 ans. En musique ça se traduit par des changements ou des évolutions de style.  Si on était un groupe commercial on ferait toujours une copie de notre album précédent et ça sentirait alors le réchauffé. Dans LYCOSIA c’est différent. « Midnight Rock Celebration » traduit notre état d’esprit à l’époque où nous l’avons composé. Le prochain album aura de nouvelles facettes après glam ou pas glam ? Qui vivra verra !

Avec ce nouvel album vous proposez deux titres très inspirés par la musique orientale. D'où vient ce goût prononcé pour ces ambiances, déjà développées sur les albums précédents ?
C.S : C’est une orientation qui est apparu à partir du deuxième album. Quand j’étais étudiant en archéologie j’ai découvert les cultures nomades antiques d’Eurasie. J’ai alors cherché à travers la musique à retrouver les racines et à faire partager aux fans de Lyco ces sonorités exotiques pour notre plus grand plaisir. Ca m’a ouvert des portes sur le plan créatif et le public réclame de plus en plus ces titres comme « Altaï » ou « Stareie Kachatane ».

Comme beaucoup de groupes hexagonaux, vous chantez en anglais, pourquoi ce choix ? La langue française ne convient pas à votre musique ?
C.S : J’adore la langue française ça c’est pas un problème. Dans l’univers musical de LYCOSIA je trouve que la langue anglaise sonne mieux. On chante aussi en russe sur minimum un titre par album. Sur le prochain album on aura au moins du turc et du persan en plus. Le chant en français pour moi c’est excellent sur du Gainsbourg ou Boris Vian. Avec LYCOSIA je cherche d’autres pistes créatives. Pour moi les langues orientales sont très intéressantes à intégrer dans le rock en général. C’est une approche personnelle où on peut innover surprendre l’auditeur. Beaucoup de groupe français chante en français pour avoir plus de chance de passer à la radio. Moi je ne suis pas cette voie là. Si je chante un jour en français dans LYCOSIA c’est parce que la démarche artistique du groupe me conduira dans cette direction.

Au début le groupe était qualifié d'underground, acceptez-vous encore cette étiquette ? Avec vos titres très catchy et mélodiques vous pourriez en tout cas facilement sortir de ce "monde" ?
C.S : On est un groupe qui a acquis une certaine notoriété avec des albums qui ont eu de bons pics de vente. Malgré cela on vend pas suffisamment pour pouvoir en vivre complètement. Je me suis toujours efforcé de faire des albums de qualité. Après on aime ou on n’aime pas mais ce que je fais je l’assume pleinement. C’est grâce à cette doctrine et ces objectifs de qualité aussi que LYCOSIA réussi à traverser toutes ces épreuves. Quand tu viens d’un petit bled en France et que t’essayes d’avancer le chemin est parsemé d’embûches, de gens jaloux… Et si malgré cela tu persistes tu tombes sur des opportunistes, des labels véreux… Enfin LYCOSIA renaît de ses cendres et actuellement on est une bonne « team ». Je me sens bien avec les gars du groupe j’espère que ça va avancer dans ce sens.

Etant également connus pour vos prestations scéniques, qu’en est-il des concerts ? Une tournée est-elle prévue ?
On joue le 4 novembre à Monthléry en Ile de France et au Crockmore à Perpignan le 5 novembre. On va tourner le plus possible.  Après 5 années d’absence nous devons retrouver notre place et ça passe par les concerts. On aura plus de dates ensuite à partir de Février.

Quelle sera la suite pour Lycosia dans les mois/années à venir ?
C.S : Parallèlement à la tournée on va travailler sur le sixième album. On a déjà de nombreuses idées à développer. Dans les six ou 8 mois avenir on devrait avoir la matière visuelle pour publier un DVD live de Lycosia. Dans deux ans  le prochain album. Je ne veux plus laisser trop de temps entre les sorties d’album. Maintenant l’équipe LYCOSIA est reconstituée on est prêt à en découdre et on a de l’énergie à revendre !

Quelles sont vos dernières découvertes musicales sinon ?
C.S : Dernièrement j’ai bien tripé sur Tosin Abasi, l’album de cover de Yat-Kha et the House of Usher.

 

Merci à toi !

photo de DreamBrother
le 21/11/2011

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