Cadaver - Edder & Bile

Chronique CD album (31:25)

chronique Cadaver - Edder & Bile

« Qui a osé mettre ce "truc" en base ? »

 

C'est le cri outragé qu'expectora notre Crom-Cruach national en découvrant l'ajout de Cadaver dans la base de données de CoreAndCo. Pourquoi diable la formation norvégienne provoque-t-elle de telles bouffées de chaleur chez un gaillard habitué à chasser l’aurochs torse nu dans les steppes offertes aux vents mauvais? C'est l'enquête que je vous propose de mener conjointement à la rédaction de la chronique d'Edder & Bile, 5e album qui marque le grand retour du vénérable macchabée.

 

Se pourrait-il que le Cromy soit gérontophobe? Parce qu'en effet, les Norvégiens commencent à avoir accumulé un max de points de retraite depuis leurs débuts en 1988, en cette époque lointaine où notre spécialiste ès Crust se curait encore le nez devant Musclor et Dorothée. Il jouait toujours aux G.I. Joes quand le groupe participa à un split légendaire aux côtés de Carnage, ce dernier y livrant ni plus ni moins qu'un Dark Recollections aujourd'hui encore révéré au plus haut des cieux Swedeath. Et il épuisait les ressources domestiques en Biactol et sopalin quand la formation posait un « Mr Tumours Misery » sinueusement brutal à la fin de Masters of Brutality 2, compilation qui fit découvrir à la population hexagonale de charmants teigneux comme Brutal Truth, Asphyx, Bolt Thrower, Nocturnus ou encore Gorefest.

Mais non, cette piste ne tient pas: le Cromy est fan de Discharge...

 

Se pourrait-il que le Cromy ne supporte pas l'inconstance? Parce qu'il est vrai que Cadaver n'a cessé de splitter et de se reformer, changeant tantôt son patronyme pour Cadaver Inc, avant de se raviser aux premiers balbutiements du nouveau millénaire.

Mais non, cette piste ne tient pas: le Cromy est fan de Tomas « Tompa » Lindberg, gugusse qui n'a eu de cesse dans sa longue carrière de passer d'un groupe à l'autre...

 

Se pourrait-il que le Cromy soit agacé par les association de malfaiteurs? Parce que, seul en haut de son fjord face à l'immensité d'un public avide de gros riffs crapuleux, Anders Odden se trouva fort dépourvu quand l'heure de mettre son nouvel album en boîte fut venue. Pas un seul petit morceau de batteur, ou de vermisseau. Il alla donc crier famine chez Dirk Verbeuren (Megadeth, Devin Townsend, Soilwork... ne manquent que Metallica et Les Musclés à son palmarès), son voisin. Et c'est ainsi épaulé du fourmi-dable Belge que notre ami se lança dans l'aventure, non sans réserver encore un peu de place à d'autres comparses croisés en ces années folles où le Death Metal n'avait pas encore perdu ses dents de lait: Jeff Becerra (Possessed) et Kam Lee (Massacre), qui apparaissent respectivement sur « Circle of Morbidity » et « Feed The Pigs ».

Mais non, cette piste ne tient pas: le Cromy est du genre à aimer Lock Up, Venomous Concept ou Brujeria...

 

Se pourrait-il que le Cromy n'apprécie pas le Death cracra, malsain, qui postillonne de plein grumeaux de haine acide? Parce que c'est vrai que le Metal extrême à la Cadaver n'est pas du genre à s'essuyer les pieds avant d'entrer. On a l'impression d'être face à un groupe de Death/Thrash/Punk purulent monté par un Chris Reifert particulièrement remonté, et coaché par Paul Speckmann. Nuclear Blast n'aurait pas mis les moyens pour faire entrer un peu de lumière dans l'abattoir, et la batterie de Dirk ne viendrait pas nous botter aussi vigoureusement les fesses (cette mise en avant des fûts rappelle d'ailleurs l'époque de l'album Discipline), on finirait les 2 bottes dans le jus de zombies, des mouches plein les plaies.

Mais non, ça ne tient pas: vous verriez la tronche de la piaule du Cromy...

 

Se pourrait-il que le Cromy n'apprécie pas le Black, et qu'il trouve que se tartiner la tronche avec du maquillage – rebaptisé « corpse paints » pour faire oublier qu'on a une carte de fidélité chez Sephora – c'est pas super Punk? C'est vrai qu'entre l'imagerie déployée sur les clips de « Reborn » et « Morgue Ritual », et les mélodies glacées entendues sur un titre comme « Deathmachine », ça sent un peu l'église brûlée sur Edder & Bile.

Mais non, cette piste ne tient pas: qui c'est-y qui a chroniqué du Månegarm, du Watain ou du Havukruunu, hein, d'après vous?

 

Se pourrait-il que le Cromy crache sur les groupes qui s'inspirent de ce qui se passe chez le voisin de palier? Parce qu'il faut bien reconnaître qu'après l'EP D.G.A.F. – dont la pochette reprenait le concept de celle de Symphonies of Sickness, et sur lequel Jeff Walker venait pousser la chansonnette – on peut trouver que le Cadaver nouveau empiète un peu trop sur les plate-bandes de Carcass. Et qu'il cligne beaucoup de l’œil vers – en même temps qu'il pique des vivres dans le panier de – les copains. Notamment ceux de Myrkskog, auquel renvoie « Deathmachine », sa violence noire, son titre évident. Et peut-être même de Pestilence, le riff de « The Pestilence » ayant un petit air de parenté (on parle plus de cousins que de jumeaux) avec celui de « Out Of The Body ».

Mais non, cette piste ne tient pas: on cause d'un gars qui écoute plus de groupes au blaze commençant par Dis- que je n'écoute moi-même de groupes à gros nez rouge.

 

Alors, qu'est-ce donc qui défrise le crâne pourtant dégarni du Cromy? Le fait que ce ne sont pas les idées originales qui étouffent les Norvégiens? Le fait que cette grosse batterie envahissante semble parfois combler un manque d'inspiration? Mouaif, peu crédible... On va donc devoir finir cette chronique le bec dans l'eau, les oreilles dans le pus et des points d'interrogation plein le crâne. Heureusement, la lumière devrait prestement se faire grâce à la section "Commentaires", dans laquelle – on y croit – l'intéressé se livrera...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: acide, malsain, crapoteux, rugueux au toucher et visqueux à l'oreille, le cinquième album de Cadaver préfère agrémenter sa grande soupe au pus d'accents carcassiens et d'une grosse batterie dirkverbeurienne plutôt que de mettre la cravate et les escarpins cirés du groupe fraîchement signé sur Nuclear Blast. Ce qui est tout à son honneur. Alors pourquoi ça rend notre Cromy aussi bougon?

photo de Cglaume
le 28/01/2021

7 COMMENTAIRES

Seisachtheion

Seisachtheion le 28/01/2021 à 09:19:46

Perso, j'préfère ton anaphore à celle de F. Hollande "Moi, président..." !😜

cglaume

cglaume le 28/01/2021 à 09:43:34

Haha, ouaip, c'était l'occasion ou jamais d'anaphorer (et non pas de forer de l'anal, je vous vois venir haha)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 28/01/2021 à 10:40:05

Ah ah ah (sale carotte va !!!!)

cglaume

cglaume le 28/01/2021 à 11:06:00

Ah non: nous on veut savoir! Pourquoi ce « Qui a osé mettre ce "truc" en base ? » alors ?

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 28/01/2021 à 11:15:41

Au fait: ça me rend bougon car c'est chiant comme la pluie, con comme une pelle et moche comme ma belle-mère

Filoche04

Filoche04 le 02/09/2021 à 01:21:05

album fantastique bien que trop court, j'ai pris un pied énorme et immédiat et à chaque écoute depuis ça déborde du slip. A écouter avec D.G.A.F. l'EP de 11 minutes qui va bien à la suite, on arrive à 42 minutes. Que des tubes et un son géant. Je précise que je découvre Cadaver sur le très tard, avec l'album "Necrosis" de 2004, le clip culte de "Decomposed Metal Skin" avec les "Jesus Is Dead". Instant classic. J'ai aussi écouté les 2 albums d'avant des années 90 et c'est de la bombe. Le Neddo joue de la basse en live avec Satyricon depuis ma grand-mère et je viens juste de faire le lien dans ma petite tête. Enorme ! Hate de les voir au Hellfest 2022 si jamais ça se fait.

cglaume

cglaume le 02/09/2021 à 06:46:02

Quel enthousiasme ! :)
Tu es l'anti-frère jumeau de Cromy haha.


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