Gojira - Terra Incognita

Chronique CD album (66:38)

chronique Gojira - Terra Incognita

Tous les albums de Gojira ont eu le droit à leur chronique, depuis The Way Of All Flesh c'est devenu la chasse-gardée de la plume si affutée et incroyable de Tookie. Sauf Terra Incognita, le premier album des landais. Avec un peu de retard, j’attrape mon clavier pour ses vingt ans. De 1996 à 2001, le groupe existe sous le nom de Godzilla, pratique un Death des plus classiques, publiant un certain nombre de démo, dont Possessed, et assurant diverses premières parties prestigieuses, en particulier Immortal au Jimmy à Bordeaux à l'automne 1999. Le groupe s'enferme au studio Impulse pour l'enregistrement et demande à Stephan Kraemer d'en assurer le mixage (il s'était déjà chargé du Fragments de Loudblast).

 

Joe Duplantier a expliqué avoir composé l'album pendant un période de deux ans d’isolement avec sa copine dans une cabane dans les bois, sans électricité, construite par lui-même. Terra Incognita s'ouvre sur un « Clone » référentiel, qui montre la volonté du quatuor de bousculer les clichés inhérents au Death, avec une production limpide, chaude, extrêmement précise, sans être chirurgicale. Il est diificile de croire qu'il s'agisse d'un premier album tant les intentions du groupe semblent claire et que sa recette paraît aboutie. Il n'y a pas que la production à être d'une précision folle : les rythmiques sont au cordeau, avec une batterie, une basse, des guitares calées au millimètre. Le riffing rappelle à la fois celui de Morbid Angel (Domination) et celui de Sepultura (Arise, écoutez ce passage...). Malgré leur jeunesse, la maîtrise technique des musiciens est impressionnante sans en mettre plein les oreilles non plus, chaque plan suinte le travail. Le taff abattu par Mario Duplantier (19 ans au moment de la sortie de l'album) est époustouflant, avec un jeu immédiatement identifiable, mais les autres ne sont pas en reste : le solo de bsse en tapping sur « 04 » n'est un exemple parmi tant d'autres.

 

Sont déjà présents les fameux « breakdowns » qui sont devenus la signature de Gojira et sont déjà d'une efficacité démoniaque. Quant à eux, les vocaux sont plutôt éclectiques et ne correspondent pas aux standards DM, râpeux, criards, clairs. Ces derniers permettent au groupe d’insuffler à la fois du groove et un aspect atmosphérique à son Défouraille Metal, raccord avec le concept qui tourne autour des rapports entre l'homme et la Nature (« I want to live in the forest forever »).

 

Avec Terra Incognita, Gojira pose déjà avec une assurance folle les bases musicales du Metal à la fois lourd, groovy qu'il a développé sur les albums suivants et qui lui a apporté un succès international inédit par son ampleur pour un groupe français.

photo de Xuaterc
le 30/01/2022

6 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 30/01/2022 à 12:10:00

Diantre, ça fait longtemps que je ne l'ai pas sorti celui-là !!

Seisachtheion

Seisachtheion le 30/01/2022 à 12:35:56

Oooooooh le Jimmy ! 

Xuaterc

Xuaterc le 30/01/2022 à 12:36:20

Moi aussi !a faisait longtemps que je ne l'avais pas sorti, quelle claque à chaque fois

Tookie

Tookie le 30/01/2022 à 17:59:54

"Lizard skin" fait partie de ces grands moments que je ne vivrai plus jamais.
La batterie est extraordinaire, le riff principal me fait l'effet du passage d'une râpe à fromage sur la gueule, ça part dans tous les sens mais ça reste limpide. Tu vas de surprise en surprise...sur un morceau.
Alors quand ce titre s'ajoute à une douzaine d'autres tout aussi bons, ça fait un album qui, 20 ans après, me colle toujours des frissons de plaisir.
On est dimanche, pour le gamin qui sommeille encore en moi, ça mérite une note "école des fans".

Xuaterc

Xuaterc le 30/01/2022 à 18:13:17

Je n'ai pas mis la note maximale du fait des albums qui suivent...

8oris

8oris le 30/01/2022 à 23:18:22

Pareil que Tookie!
Je me souviens de "Love" et son clip magnifique, de "Clone" qui est un morceau parfaitement track-listé ici!

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements