Metallica - Ride the Lightning

Ride The Lightning, « The blue one with the little electric chair on it », l’album par lequel, pour moi, tout a commencé. Pour une fois, un peu d’histoire personnelle, afin de replacer le contexte. A cette époque, mon quotidien musical est composé de groupes tels que Rainbow, Aerosmith, Motörhead ou encore Iron Maiden, pour la grande majorité en vinyles. Jusqu’au moment où le CD du deuxième album de Metallica ne surgisse dans ma vie. Dès les premières minutes, je réalise que c’était là le type de musique que j’attendais sans le savoir. Les portes du Metal extrême viennent de s’ouvrir devant moi. Pendant plusieurs semaines, les trois premiers titres résonnent sans cesse dans chambre de jeune adolescent. Laissons maintenant de côté ces souvenirs humides vieux de plusieurs décennie pour se concentrer sur les aspects purement musicaux. Bon, au regard de ce qui précède, je peux difficilement affirmer que je vais être 100% objectif… Mais le chroniqueur l’est-il jamais?

Ride The Lightning sort à l’été 1984, quasiment un an jour pour jour après Kill’Em All, composé de titres écrits et interprétés de nombreuses fois en concert, mais dont la production (et le titre) ne sont pas du goût du groupe. Cette dernière, cette fois-ci, est confiée à Flemming Rasmussen qui permet au groupe de laisser libre court aux velléités de sophistication imposées par la participation de Cliff Burton, le dantesque bassiste, à la composition, avec son bagage de musique classique et de Jazz.

Les quelques mesures d’arpèges de guitare acoustique qui ouvrent l’album laissent vite la place à un véritable brûlot Thrash, l’un des morceaux les plus rapides des Mets, « Fight Fire With Fire » et son riff en trémolo pendant le refrain. Le titre éponyme qui suit, bâti sur un tempo moyen qui s’accélère brusquement pendant le solo de guitare, est un chef-d’œuvre en matière de construction, d’arrangements. Contrairement à Kill’Em All, RTL mêle constamment avec intelligence et élégance brutalité Thrash et mélodie Heavy, ce qui fait du Metallica de cette époque le plus européen des groupes de Thrash américains.

Avec avoir fait sonner le glas, l’intro mythique de « For Whom The Bell Tolls » retentit, le morceau est et reste un PPO des prestations live du groupe (joué 1545 fois sur 2055 concerts donnés au moment de l'écriture de ces lignes). La présence en suivant de la power ballad « Fade To Black » fait déjà couler beaucoup d’encre et attire pour la première (et pas la dernière) fois des accusations de trahison. Gorgé d’émotions et chanté entièrement en voix claire, il montre un nouveau visage du groupe, qui n’a pas peur d’explorer de nouveaux territoires au risque de se mettre à dos les plus étroits d’esprits.

Vient ensuite la doublette mal-aimée « Trapped Under Ice » et « Escape ». Loin d'être mauvais, ces deux morceaux souffrent du fait de se trouver parmi des tires excellents qui sont tous devenus des classiques. Plus tard, James Hetfield a révélé que la seconde avait été composée sous la pression de la maison de disques, pour que le groupe compose une chanson plus « radio friendly ». Elle est tellement détestée qu'elle n'a été jouée qu'une fois live en 2012.

Autre classique parmi les classiques, le biblique « Creeping Death » (joué 1573 fois lui) remet RTL sur les rails de l'excellence. Un enchainement de moments de bravoure (matez-moi ça, en particulier à 4'25) qui précède l'instrumental « The Call of Ktulu », inspiré de H.P. Lovecraft (une fois encore merci Cliff Burton), et doté d'un monstrueux solo de basse.

Ride The Lightning est un des ces classiques hors du temps, fruit de quatre musiciens en feu (les solos de Kirk Hammett n'ont jamais été aussi bons, dans le sens où ils sont tous à leur place, en s'intégrant parfaitement au morceau), avec une production qui n'a pas pris une ride (ah ah ah).

Merci papa.

Xuaterc

le 12/12/2021