Neurosis - Through Silver in Blood
Chronique CD album (01:10:37)

- Style
Post-hardcore - Label(s)
Relapse / Neurot - Date de sortie
2 avril 1996 - Lieu d'enregistrement Brillant and Coast, San francisco - enregistré par Billy Anderson
- écouter via bandcamp
Bon, j’annonce une fois de plus : chronique plus que subjective. Première chose: cet album est celui qui m’a fait découvrir Neurosis en son temps (la belle affaire!). Deuxième chose qui reste corrélative à la première: impossible de ne pas se faire scotcher par les premières minutes du disque à cette époque (et encore maintenant)! Alors que les gros sons massifs et lisses de « Roots » ou de KORN sont de mises dans toutes les chaînes audio rebelles de 1996, Messieurs Kelly, Edwardson et Von Till nous réservent une surprise de taille: les guitares sont tout aussi massives et lourdes que dans les productions suscitées mais avec bien plus d'amplitude , de chaleur, d'énergie(et bien moins de compression).
Quant à la basse, on peut presque dire qu'elle se cantonne à un rôle rythmique tant elle est saturée mais cela apporte également à cette rugosité du son. Bref, le premier clivage avec « enemy of the sun » est bien là: Neurosis a enfin le son de gratte qu'il mérite (pour la batterie, faudra attendre Monsieur Albini sur « times of grace »). Mais, je ne me suis finalement penché que sur un détail tant le contenu du disque est bien plus important que le son qu'il a. De ce coté, Neurosis est bel et bien toujours Neurosis.
On retrouve sa lourdeur, sa noirceur absolue, ses ambiances passionnantes, son chant à trois têtes... Mais surtout, on reconnaît cette propension à toujours évoluer. Du coup, pour 1996, la principale évolution se situe dans la manière qu'a Neurosis d'envisager sa musique. Pour le coup, on a plus trop affaire à de vrais morceaux... Tout y est plus progressif, plus ambiant et pourtant plus frontal encore (et cela restera le nerf du talent de Neurosis jusqu'à « Given to the rising » en 2007, voire plus longtemps encore)... Les morceaux s'étirent, passent d'un mouvement à l'autre et nous enferment dans une spirale hypnotisante tout au long du disque. Quasiment plus de refrain (sauf sur "locust star", tube et single de l'album) mais toujours plus de montées, d'intros, de samples. Tout cet aspect est par ailleurs renforcé par l'intégration bien plus pertinentes des rythmiques tribales dans les compos (quel vilain mot pour parler d'une chanson de Neurosis, erf!).
Pour ce qui est des samples, on peut noter l'arrivée d'un nouveau membre dans Neurosis en la personne de Noah Landis; le line up n'a pas bougé depuis et Noah est donc le dernier membre a avoir intégré la névrose! Et bien, gros changement ici encore tant les samples sont à la fois bien plus nombreux et présents que par le passé: boucles, claviers, ambiances dissonantes et résonnantes... ça pullulle littéralement (c'est d'ailleurs l'album de Neurosis où les machines ont la plus grande importance, ce genre de délire étant par la suite de plus en plus l'apanage de l'alter ego de Neurosis, TRIBES OF NEUROT)! Les machines sont donc omniprésentes mais tout en étant parfaitement intégrées à la dynamique des morceaux... Le résultat est littéralement effrayant parfois (les sons distordus et dissonants sur "eye").
Après, les grands moments de « through silver in blood » sont très nombreux : le riff d'ouverture de l'album, lancinant mais effrayant, les magnifiques parties de pianos sur "Aeon" ainsi que son riff de fin, grandiose, la violence hallucinante de "purify", les cornemuses (rien à voir avec Korn) à la fin du même morceaux, le refrain dans ta face de "locust star", les ambiances étourdissantes de "become the ocean", le dernier morceaux sludgy et apocalyptique comme Neurosis ne l'a jamais été, etc.
Neurosis se montre une fois de plus tel qu'il a su rester : régulier sans être figé, novateur sans partir dans tout les sens, ambiant sans être mou, violent sans être rapide, génial sans être incompréhensible. Neurosis bat une fois de plus son propre record et s'apprête à reproduire l'exploit au moins encore une fois (mais on en reparlera).
10 COMMENTAIRES
Sam le 24/07/2007 à 11:00:09
pour moi le point culminant de la discographie de Neurosis (pile entre le magique "Enemy of the sun" et l'impressionant "Times of Grace", quelle époque!!!). Intemporel. Très bonne chronique (il faut oser s'attaquer à ce genre de disque, chapeau!)
swarm le 24/07/2007 à 14:13:30
hi! hi! merci... bah, il était dans la disco de Neurosis... obligé d'y passé donc.
swarm le 24/07/2007 à 14:14:01
ouh! la faute!
(((viking jazz))) le 24/07/2007 à 14:33:03
pas mon preferé mais quel skeud ! avec Locust Star qui démonte tout a mi-parcours rahhhhh !!
swarm le 25/07/2007 à 06:45:46
Purify pour moi! de la première seconde à la dernière, un chef d'oeuvre.
immemorial le 28/07/2007 à 19:46:38
"strengh of fates" un titre jouissif qui monte en puissance pour finir sur l'apocalypse.
bonne chro, et superbe album que j'écoute en boucle depuis des années...
Gui le 02/08/2007 à 01:47:42
ha coco ! encore une chronique de neurosis...t'en a pas marre de te retenir... Mais FAIS LA TA CHRONIQUE DU DERNIER KORN !
pour moi ! hé hé...
swarm le 06/08/2007 à 04:21:15
oui, mais après les gens vont dire que je suis méchant...
Y Thiên le 17/12/2007 à 15:44:27
bravo! belle chronique!
frolll le 20/01/2011 à 02:22:16
De l'ordre du tout grandissime DANS TA FACE, malsain. Chef d'oeuvre.
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