Neurosis - pain of mind

Chronique CD album (34:24)

chronique Neurosis - pain of mind

Putain, pas facile de chroniquer un album de 1987! Moi, à l'époque, je devais être en CE2 et j'écoutais de Francis Cabrel et mes vinyles de Dorothée. Encore moins facile quand il s'agit du premier album d'un groupe qui a réellement marqué au fer rouge les visages du métal, du hardcore et de la musique expérimentale par la suite... Et puis merde! Du rock en général en fait. Bien plus difficile encore de chroniquer la rondelle quand on voit ce qui la sépare de ce que l'on peut entendre du groupe à ce jour.

 

Donc, Pain of Mind, pour faire court, c'est quatorze chansons d'un anarcho-punk hardcore brut de décoffrage bien influencé par Discharge  et consorts... A un premier degré d'écoute, ça a sacrément vieilli : le son est très léger (mais pas dégueu du tout) et les compos sont bien en dessous de ce que des formations comme Tragedy  ou From Ashes Rise  nous ont habitués à entendre même si on ne peut nier que ça tatane sévère. Mais bordel, on est en 1987 quand même! Et pis c'est pas tout. A mieux écouter tout ça, on se rend compte qu'il y a bien plus. Dès l'introduction de « self-taught infection » et son méchant riff de basse sépulcral on comprend que le but de Neurosis  n'est pas juste de balancer du punk crust bourrin à tout va. De même dans des titres comme « reasons to hide », « black »ou « grey » (ils kiffaient bien les nuances de gris à l'époque), on sent qu'Edwardson et Kelly, seuls membres actuels à avoir joué sur cet enregistrement, se sont autant fait trouer la tête par Discharge  que par Black Sabbath. On retrouve donc des parties de guitares clean, des gros mid tempo limite doom, des mélodies crépusculaires et plein d'autres trucs qui préfigurent très modestement ce que va devenir par la suite Neurosis. Les paroles, quant à elles, sont certes très connotées crust (dégoût frontal de la société, etc.) mais déjà avec ce symbolisme qu'on leur trouvera par la suite (« Fascist is anarchist is one, one makes the other and the other is one. Just reflections of black and white »). De même pour l'artwork qui est tout simplement phénoménal, empreint d'imagerie crust encore : cauchemardesque, horrible mais réel. Le monde allait vraiment mal en 1987, et Neurosis voulait absolument nous le faire savoir et tous les moyens étaient bons. On se retrouve donc avec un témoignage des débuts du groupe qui est loin d'être anecdotique et qu'on se surprend à écouter encore avec non seulement respect mais aussi plaisir.

 

A noter que la réédition du disque sur Neurot en 2000 s'accompagne d'un live et de versions démo plus ou moins dispensables. A noter aussi qu'une compilation, « the word as law », avec des inédits, des lives et une merveilleuse reprise de Joy Division fera suite à ce premier album.

photo de Swarm
le 10/03/2007

3 COMMENTAIRES

mat(taw)

mat(taw) le 10/03/2007 à 14:42:12

hooouuu cette photo quoi... y a du dossier

Pidji

Pidji le 11/03/2007 à 11:56:33

C'est clair, elle doit bien dater !

fantomas

fantomas le 01/04/2007 à 19:45:50

non, c'est pas possible, c'est pas eux, ils n'ont pas de barbe !

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