The Crown - Royal Destroyer

Chronique CD album (45:45)

chronique The Crown - Royal Destroyer

Ça s’est joué à je-te-tiens-tu-me-tiens-par-la-barbichette. Rien de tel que cet impartial jugement de Salomon – un peu adapté à la sauce CoreAndCo, il est vrai – pour se répartir les albums les plus convoités. En l’occurrence ici mon collègue Xuaterc et moi-même nous disputions les derniers Psykup et The Crown. Quand le verdict est tombé, le Breton de Gironde a hérité de Hello Karma!, tandis que le lapin francilien s’est vu attribuer Royal Destroyer. L’avantage dans le cas de figure présent, c’est que vu la qualité des 2 opus en question, il n’y a eu ni gagnant ni perdant.

 

Mais trêve de digressions sur la cuisine interne du zine: rebraquons plutôt les spots sur la célèbre formation suédoise. Vous vous rappelez peut-être qu’à l’époque des sorties de Doomsday King et Death Is Not Dead, ça avait drôlement tiré la tronche chez les fans? Heureusement Cobra Speed Venom était venu consoler tout ce petit monde. A un point tel que l’album avait fini en 6e position de notre Top 2018. Après ces hauts et ces bas, il faut bien avouer qu’on hésitait un peu sur l’attitude à adopter: fallait-il guetter ce 12e album (on prend en compte The Burning et Eternal Death) depuis les jumelles du président du Comité d’accueil des fans de la Couronne, ou bien à travers la lunette de visée du chasseur achevant une bête mal en point – le ponctuel sursaut de 2018 ne faisant que précéder une inévitable agonie?

 

Au final on a bien fait de sortir les colliers de fleurs et le mousseux. Parce que Royal Destroyer, c’est d'la balle! Bon, certes, sa pochette est relativement vilaine (on croirait un album de Heavy fossile bricolé au Chili), et il n’est peut-être pas aussi excellent que son prédécesseur (… ça se discute)... Mais foutre, il nous offre une belle occasion de nous prendre une grosse branlée brutalo-mélodico-666!

 

Puisqu’on a déjà évoqué le « Gloups » provoqué par la pochette, continuons à causer des quelques autres chtards qui rendent ce nouvel album un brin moins sexy que ce qu’il aurait pu être. Tout d’abord le son: bien qu’enregistrées comme précédemment aux studios Fredman, certaines compos du nouvel album souffrent d’un son un peu voilé, comme étouffé sous une cloche hermétique. C’est au niveau des guitares que parfois la chose me chiffonne, mais peut-être devrais-je régler mon equalizer un peu moins dans le rouge côté basses (…bah oui mais crotte: les basses c’est trop bon!)? Un autre grincement de dent se produit sur les plus de 6 minutes de « Ultra Faust »: c’est quoi ce pavé tout biscornu? Il n’y a qu’une chose de constante dans cette compo: on passe toute sa durée à attendre le break ou le riff d’après, en espérant que ce sera enfin celui qui permettra au biniou de décoller. Sauf que ce sauveur n’arrive jamais… (ou se cantonne dans une zone de confort bien trop tiède). Dernier reproche que certains adresseront peut-être à l’attention de la cuvée 2021: quelques morceaux jouent la sécurité / la facilité en servant du The Crown typique, sans grosse valeur ajoutée. Sur « Full Metal Justice » par exemple, ou encore sur « Scandinavian Satan », qui nous ressort les mêmes plans à la Impaled Nazarene que « Total Satan ».

 

Oui mais en fait non. Parce que Royal Destroyer est bien plus « Rhaa Lovely! » que « Rogntudju! ». Et ce dès « Baptized in Violence », qui nous opère des amygdales en 1 minutes 18 secondes chrono. Cracra, lapidaire, futé comme un molosse assurant la sécu du RN, le titre pourrait avoir été co-écrit avec Wolfbrigade tant il est vilain, Mötorheadien 2.0 et crassement Punk. Mais – gloups? – on flippe en voyant que « Let The Hammering Begin! » affiche une durée de 6:13… Penses-tu: intense de bout en bout, le titre bouillonne dans l’acide swedo-mélo-extrême en variant intelligemment le propos (on notera même de courtes interventions de clavier dans la tourmente). « Motordeath » vous le connaissez déjà, puisqu’il s’agit du premier single… Et ce n’est pas pour rien: celui-ci est effectivement le plus mémorable des nouveaux titres. Un nouveau favori des prestations live, c’est certain! « Glorious Hades » adopte quant à lui l’allure du pendule lourd du tempo, ses oscillations s’avérant suffisamment groovy pour qu’on ne s’ennuie pas. « Devoid of Light » passe une première moitié à tortiller du riff comme le plus coquinou des Morbid Angel avant de brûler des hectolitres de kérosène à la mode, à la mode Death/Thrash de chez eux. « We Drift On » est la surprise moelleuse de l’album: heavy, apaisé, sensible presque – électro-acoustique même, par moments – il réussit à séduire sans baver, à bercer sans filer mal au cœur. En même temps c’est le type de ballade lors de laquelle on est instamment invité à headbanguer. Et « Beyond The Frail » de finir sur un riff à l’écho délicieusement glacé, avant de lancer le moteur à toute allure sur les sentiers de la gloire militaire.

 

Vous prendrez bien un petit digestif après le massacre?

Eh bien non, désolé, n’ayant pas reçu le morceau « Absolute Monarchy », je ne pourrai vous en parler. En même temps que serait la vie sans surprise?

 

Tout vénère, tout Satan’n’roll, tout mélo-fonceur comme on l’aime, Royal Destroyer continue donc sur la lancée de Cobra Speed Venom, sans réaliser un nouvel exploit mais sans non plus décevoir. On en profite donc sans prise de tête, en se disant que bon sang de bois, si les concerts nous manquent autant, c’est clairement parce qu’on aimerait y entendre à nouveau ce genre de compos furieuses!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: fin du suspense, fin du stress: Royal Destroyer est de la trempe de Cobra Speed Venom, et non pas boiteux comme Doomsday King. The Crown a définitivement retrouvé sa panoplie en cuir, ses instincts pyromaniaques et ses riffs brûlants, entre Punk, Death/Thash suédois et Rock’n’Roll de l’extrême.

photo de Cglaume
le 09/03/2021

5 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 09/03/2021 à 12:17:48

Y'a surtout "We Drift On" qui racle les bas fond de l'océan. Un album assez accrocheur et immédiat mais qui peine à rester dans l'encéphale. Un 7,5 me parait juste.

Xuaterc

Xuaterc le 09/03/2021 à 12:37:19

Du bon The Crown bien classique, un peu en dessous de Cobra Speed Venom mais au dessus largement de Death is not dead (c'est pas dur)

sepulturastaman

sepulturastaman le 09/03/2021 à 23:18:14

We drift on est à l'image de la pochette, mais ta chro me redonne envie d'y croire.

Freaks

Freaks le 09/03/2021 à 23:41:01

8,3 pour les commentaires et le Lapin retombe sur ses pattes

Freaks

Freaks le 09/03/2021 à 23:48:00

We drift on est sympa mais j'trouve ça poussif, après c'est que mon avis hein! ;)

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

HASARDandCO

Thy Catafalque - Meta
Volfoni - I
Chronique

Volfoni - I

Le 02/07/2018