HELLFEST 2022 - Le week-end de Cglaume - Première partie

HELLFEST 2022 Le week-end de Cglaume - Première partie (dossier)
 

 

Mercredi 22/06/2022

 

« Ça y est, c’est bon, cette fois on y est ! » Pourtant, bien que débarqué sain et sauf en gare de Clisson, on a un peu du mal à y croire… Alors c’est bien vrai, cette fois c’est sûr, on va à nouveau pouvoir s’agiter la tignasse devant l’Altar, aider les âmes trébuchantes à se remettre debout en périphérie de circle pit, et demander à un désoiffeur de nous remplir le pichet à ras bord ? Bordel que ça fait du bien ! En plus, pour les ceusses qui comme moi « se contentent » d’un Hellfest 2, la coupe est remplie plus généreusement que par le passé : 4 jours, eh oui mon vieux, ça commence dès le jeudi, tu le crois ça ? 33% de rab’ !

 

Oui alors bon, désolé de jouer les rabat-joie dès le deuxième paragraphe, mais quand on y regarde de plus près, on n’y gagne pas tant que ça au final. Parce qu’un Hellfest normal, ça commence le jeudi après-midi, aux portes du camping, en buvant les premiers godets avec les copains autour des nombreux concerts sans chichi mais bien pêchus qui animent le Metal Corner. Le jeudi 20 juin 2019 par exemple, Argue ouvrait les hostilités à 14:20. Alors qu’en ce jeudi 23 juin 2022, je « vous le donne Emile » : le premier groupe qui se produit c’est Phil Campbell et ses boyz… à 15:30 ! Alors, tu la sens l’arnaque ? Mais allez, soyons sport : dès 13:00 il était possible d’aller se poiler devant le Catch de Dessinateurs à Moustaches au niveau de la Hellstage, alors ayons la râlerie mesurée, et reprenons le fil naturel de notre chronologie en commençant par poser nos valises en terre promise clissonnaise.

 

Une fois posé le barda et éclusé la première canette, où c’est-y que le festivalier a envie de se rendre ? Sur le site du fest’ bien évidemment, la meilleure excuse pour s’y rendre étant le classique « Allez on va voir si on peut retirer les pass dès aujourd’hui, comme ça ce sera fait ! ». Traverser Clisson en ce joli mercredi plein de T-shirts noirs est d’autant plus agréable que tout plein de groupes se sont installés dans les rues de la ville pour riffer à qui mieux mieux. Alors forcément, on s’y attendait un peu, mais non, il n’y aura pas moyen de récupérer le précieux sésame dès ce jour 0. Pas grave, le trajet nous aura permis de prendre la température des lieux, et de se fendre d’une mini-prestation d’« ASMR-core » au micro d’un vendeur de bidoche pour festivaliers qui n’en demandait pas tant ! Et plutôt que de grignoter un sandwich trop gras en écoutant le Prout/Grind de Max Pet-gaz ou le Patathrash de Eddy Bitch-Hell, on se montera le bourrichon tranquillou avec les potos métalleux autour d’un apéro dinatoire de compète !

 

 

Jeudi 23/06/2022

 

Driiiiiiiiiiiing !!!! Quoi… 7h du mat’ ? Rhaaa mais quel abruti ! Le pire c’est que ce n’est pas la première fois que, lors de congés en pleine semaine, j’oublie de désactiver l’alarmes « Réveil des marmots ». N’empêche, quel crétin je fais ! Pour le coup, aujourd’hui pas de risque de louper les premiers groupes… Et puisqu’on a « un peu » d’avance, c’est l’occasion d’aller en repérage du côté du Metal Corner où traînent déjà des potos… et où, à l’occasion d’un tour de désoiffage du côté des robinets d’eau (… car ce liquide ne se met pas uniquement dans le Pastis !) on découvre par le plus grand des zazards que ceux-ci offrent de large ouverture sur les douches du site, certain(e)s festivalier(e)s s’avérant plus exhibo que gêné(e)s par ce manque flagrant d’intimité.

 

Et puisque certains apprécient qu’on les voit à poil, autant rester dans la thématique en allant se poiler devant le Catch de Dessinateurs à Moustaches, troupe qui s’invite sur une Hellstage chaud-bouillante. Le principe ? Le public décide d’une succession de thèmes – généralement crétins – sur lesquels deux catcheurs-dessinateurs – aux personnalités forcément très typées – vont devoir plancher pour accoucher d’une affiche, et ce en un temps limité. S’ensuit un vote du public et la désignation du vainqueur. Si ce spectacle marche du tonnerre, ce n’est pas tant du fait de ces règles à la mord-moi-l’Interville que de personnages outranciers mais « attachants » qui déconnent à fond les ballons, toujours sur le fil entre too-much-too-beauf et nawak-fandard. La chose est animée par un Mr Loyal gouailleur mi-Huggy les Bons Tuyaux, mi-Snoop Dogg, mi-Eddie Murphy (… et mi-molette, évidemment), est mise en musique par un DJesus qui tape aussi fort dans les grosses guitares que dans la Techno qui move du boule, et est féminisée par un couple de Gogol Danseuses dont une brunette particulièrement frapadingue et carrément survoltée – il devait y avoir du kérozène dans ses choco BN ! Parmi les catcheurs on citera dans le désordre une mère indigne qui s’est faite avorter sur scène, un Breton qui a jeté du quatre-quarts et des algues dans le public, Super Saucisse… Que dire de plus ?

 

Après cet amuse-bouche particulièrement goûtue, il était temps de s’attaquer au dur : les concerts. Quoique pour être parfaitement honnête avec vous, cette première journée n’était pas non plus exceptionnellement riche en promesses de gros kiffs musicaux : côté  Mainstage 1 ça sentait fort l’EHPAD (UFO, Whitesnake, Scorpions), la Valley n’était pas beaucoup plus lapin-compatible que d’habitude, sous l’Altar c’était journée sucre triste et emphase (Therion, Insomnium), et pour couronner le tout les deux formations que j’attendais le plus – Zeal & Ardor et Slope – jouaient en même temps… Plutôt que d’aller jouer au Scrabble avec papy Phil Campbell, l’envoyé nawakement spécial en terres clissonnaises commença donc par aller retrouver quelques collègues là où ceux-ci traînent en période de disette, puis tomba avec plaisir sur les Dirty Shirt au grand complet qui – c’est vrai – participaient enfin à ce grand événement sur l’affiche duquel ils semblent tellement à leur place. Ce fut l’occasion d’en apprendre des vertes et des pas mûres, sur leur trip mouvementé pour arriver jusqu’ici (retrait de permis en option), sur les émoluments de ce type d’artistes (pas des masses ramené au nombre de participants), sur les conditions d’accueil (Hellfest camping pour tout le monde, et pas d’endroit sûr où stocker le matos – je peux vous dire qu’ils flippaient de se faire visiter leurs vans, ce genre de mésaventures n’arrivant que trop souvent)… On  voit les choses différemment quand on sait ce qui se passe backstage ! Pour autant cela n’empêchait pas nos amis d’être heureux comme des gamins, les pieds dans l’eau du bassin du VIP !

 

En début de fest’, quand la musique n’est pas encore tout à fait bonne-bonne-bonne, c’est le moment idéal pour aller visiter le site et se sustenter. Petit tour à la Warzone, donc, pour aller dire bonjour à Lemmy et se chopper un repas vegan (au moins pas besoin de faire la queue !) agrémenté d’une glace bière & fraise/menthe – si si, au Hellfest ça existe ! Passage vers les Main Stages pour constater l’érection (!) de 4 « tridents » entre autres chargés de porter d’imposantes grappes d’enceintes. Puis rencontre avec le jeune métalleux que nous avions parrainés en 2019 quand, encore mineur, il avait besoin d’un adulte pour pouvoir rentrer sur le site : la passion a fait son chemin depuis puisque celui-ci est à présent à la tête du site Metalife, qu’il est ici avec une accred’ presse et qu’il organise des événements comme le Metalifest… Chapeau bas ! Mais trêve de procrastination : à 17:40 le rendez-vous était pris pour interviewer les Allemands de Slope, et il n’est jamais inutile de se préparer un peu avant, histoire de bien se remettre toutes les infos en tête et de refaire le plein de houblon afin de diminuer le stress ! Et comme bien souvent les appréhensions se seront avérées bien inutiles, les deux chanteurs étant aussi adorables que volubiles – le fait qu’ils aient un bon coup dans le nez ayant sans doute aidé ! Mais vous pourrez constater la chose par vous-même en jetant un œil à ladite interview (… qui ne saurait tarder si elle n’est pas déjà en ligne).

 

Pour boucler la boucle il était ensuite temps de se diriger vers la Warzone afin d’assister au concert des loustics fraîchement interviewés. Alors évidemment, cela faisait suer de devoir louper Zeal & Ardor, programmés au même moment, d’autant que leur dernier album est particulièrement bon… Mais on les avait déjà vu en 2018 ! Dès lors Slope devenait un choix naturel – même si on aurait également aimé voir Steve Vai, le guitariste aux doigts venus d’ailleurs. Et c’est un groupe tenant toutes ses promesses en live devant lequel on aura finalement l’occasion de se dandiner, la grande partie de leur très bon Street Heat restituée en cet après-midi nous confortant dans notre affection pour cette fusion Hardcore / Funk Metal couillu taillée sur mesure pour plaire aux fans des Beastie Pup et des Mucky Boys. Oui, ce ping-pong vocal soutenu, cette basse hyper funky, ces coups de nerf et ces effets wah-wah fonctionnent super bien ensemble… On espère bien que de ce mariage naîtront encore beaucoup de rejetons discographiques !

 

Sur le chemin du retour, un coup d’œil lancé en direction de la Main Stage 1 permettra de vérifier que David Coverdale est toujours coincé dans un état batard à mi-chemin entre un lifting à moitié réussi et une imitation convaincante de vieux pruneau (Cyril, on avait dit pas le physique !), que Steve Vai n’a pas dû avoir envie de quitter les planches puisqu’il a manifestement changé de Main Stage autour de 20:30, et que le Serpent blanc s’est récemment doté d’une bassiste aussi compétente que charmante (Cyril, on avait dit pas le physique #2 !).

 

Mais c'est la Main Stage 2 qui va véritablement attirer notre attention par la suite, parce que Helloween y est annoncé, et que Helloween c'est le lycée !! Et pour le coup j'ai senti comme de violentes mais jouissives poussées d'acné en découvrant – tout le monde était au courant, oui je sais, désolé je ne lis pas Cheveux Gris & Pesbytie Magazine – que le set non seulement rassemblait Kai Hansen, Andi Deris et Michael Kiske (tous relativement en voix, ça fait plaisir !), mais qu'en plus il offrait un cocktail de compos tirées de Walls of Jericho et des deux Keepers ! Centré autour d'une citrouille-batterie trônant au beau milieu de la scène dans une ambiance cartoon 90s typique de l'époque, le set commence sur un « Eagle Fly Free » qui fait décoller comme un seul homme à la fois  sourcils et  commissures des lèvres : bordel que c'est bon ! En y regardant de pas trop près – c'est quoi ce gratteux gothique au crâne en partie rasé ? (Cyril, on avait dit pas le physique #3 !) – on se croirait de retour dans le laboratoire du Dr Stein... Et c'est bien sur ce titre que le show continue, tandis qu'un cartoon en « 3D carton » diffusé sur les écrans rappelle à ceux qui ne seraient pas au courant qu'Helloween rime avec « badine », et que ces Messieurs ne se prennent pas plus au sérieux que cela. Les bonnes surprises régressives vont ainsi continuer – à la notable exception de « Best Time », extrait de leur dernier album – Kai prenant même le micro pour un enchaînement old school d'exception « Metal Invaders / Victim of Fate (!!) / Gorgar / Ride the Sky »... De Dieu si je m'attendais à ça ! En rajoutant là-dessus une couche de « Future World », « How Many Tears » et « I Want Out » par là-dessus, c’est une assistance de vieux fans carrément comblés que vous obtenez à 23:00 !

 

Deux salles, deux ambiances : le vol retour en provenance de Citrouille Land passant devant l'Altar, il était inconcevable de ne pas faire une pause devant Septicflesh. Certes j'ai un peu perdu le fil de leurs sorties ces dernières années, mais après tout c'est également le cas avec les Teutons d'Helloween, ce qui n'a pas empêché le show précédent de m'en coller plein les mirettes ! Le constat sera par contre moins positif avec le groupe hellène : massif, cyclopéen, sans la moindre place pour un peu d'oxygène ou un signe de décontraction, le show donné ce soir écrase l'assistance. Alors c'est vrai, je suis arrivé en plein milieu, et j'étais de fait placé loin de l'action, mais le constat est sans appel : je ne suis vraiment pas arrivé à rentrer dedans...

 

C'est sans rien en attendre que je suis alors retourné devant la Main S...on de Retraite, pour voir si les Scorpions piquent encore un peu, maintenant qu'ils sont épaulés par Mikkey Dee (ex-Motörhead) à la batterie (… ça fait 6 ans ? Fichtre!). Alors c'est sûr, le chant de Klaus Meine commence à fluctuer un peu à présent (c'est qu'il a 74 ans l'animal !), et puis les solos casse-couilles de basse et surtout de batterie, en dehors du fait que ce n'était déjà plus à la mode dans les 90s, bon dieu qu’est-ce que c'est péniiiible ! Mais on se laissera quand même ramollir le cœur le temps d'un « Send Me an Angel » (… Heeere I Aaaaaaaaam ), puis sur un « Wind of Change » évidemment dédié à l'Ukraine. Mais je ne réussirai pas à passer la barre d'un « Tease Me Please Me » vraiment trop crémeux... Tant pis pour « Still Loving You » ! On reviendra quand même pour l'hommage à Lemmy, qui consistera principalement en une longue séance de diapos (OK OK, on a compris : Lemmy connaissait tout le gratin) suivie de l'annonce par Mikkey et Phil Campbell du dépôt des cendres du chanteur-bassiste à l'intérieur de la nouvelle statue massive érigée à son honneur.

photo de Cglaume
le 24/12/2022

5 COMMENTAIRES

Freaks

Freaks le 03/01/2023 à 21:02:24

Zêtes choux les lapins!! De gauche à droite - Pidji, lapin, moland (déduction pour ce dernier?)
Tu as déshonoré le culte du Nawak en loupant Zeal and Ardor.. Il en pense quoi son prophète? Mouaha!
Oui je sais, déjà vu en 2018 c'est bon la ramène pas hein :p

Freaks

Freaks le 03/01/2023 à 21:31:52

Si vous voulez garder l'anonymat du mystère jcomprendrai hein! ;)

cglaume

cglaume le 03/01/2023 à 22:27:31

Haha, 1 bonne réponse sur 3: je suis avec les deux chanteurs du groupe Dirty Shirt

Freaks

Freaks le 04/01/2023 à 08:33:34

Mouaha déso Pidji, j'me dis

Freaks

Freaks le 04/01/2023 à 08:34:13

j'me disais aussi, whoua il a pris un sacré coup de vieux le gars :p

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