HELLFEST 2022 - Le week-end de Moland - Première partie

HELLFEST 2022 Le week-end de Moland - Première partie (dossier)
 

 

Dans le jargon journalistique, on appelle ça un marronnier. Le sujet récurrent qu’on aborde chaque année, en rivalisant d’ingéniosité, avec peu ou prou de réussite, pour renouveler son propos. Les soldes, la Foire aux vins, la rentrée des classes, etc. Dans le monde de la musique en général, et celui du metal en particulier, c’est quand l’ouverture de la billetterie lance les hostilités que l’on voit sortir du bois les sempiternels commentateurs, détracteurs compulsifs et thuriféraires fanatiques confondus, du plus grand festival du genre en France, et, n’en déplaise auxdits détracteurs, un des événements mondiaux désormais incontournables en la matière.  Msieudames : le Hellfest.

 

Hellfest 2022

 

Adonc, le Hellfest est au monde des festivals ce que Metallica est à celui des groupes : comme une sorte de réflexe pavlovien, il est de bon ton de s'adonner au metsbashing dès lors qu'on prononce le nom de ce groupe légendaire dont l'aura sort largement du cadre du monde du metal (et c'est sans doute là une des nombreuses raisons pour les edgelords et autres snobs hipsters nourris au pédantisme de salon de le dénigrer), à grands renforts de memes et autres vannes peu ou prou éculés, notamment sur le jeu de batterie de Lars Ulrich ou sur les soli de Kirk Hammett. A contrario, les thuriféraires les plus zélés ne peuvent s'empêcher de classer les albums des Four Horsemen avec force anecdotes personnelles, compte des fois où ils ont pu assister à un des concerts inclus, si possible entre 1983 et 1991. Quoi qu'il en soit, il semble impossible de ne pas exprimer son avis sur ce groupe. Peut-être parce que, qu'on aime ou non, personne ne peut nier l'influence qu'il a eue (et détient encore) sur moult autres, qu'on adule soi-même, tous genres confondus. Je n'irai pas jusqu'à raconter dans quelles circonstances j'ai découvert Metallica, mais une chose reste certaine : en bon vieux fruit des années 80, je me souviendrai de l'effet de Big Bang que son entrée dans le paysage musical mondial a provoqué. Et je suis heureux d'avoir vécu cet instant. Avec déjà la certitude, avant les analyses historiques et génétiques a posteriori des Philippe Manœuvre de boudoir, qu'on tenait là un groupe qui entrerait au patrimoine de l'humanité, n'en déplaise aux esprits chagrins.

 

Le Hellfest, quant à lui, a fait parler de lui au fil du temps, à mesure qu’il gagnait en puissance, en expérience, en qualité. Pour devenir la machine de guerre incontournable tel qu’on le connaît aujourd’hui. Avec ses défauts et ses qualités. Une marque, carrément, presque un objet de pop culture, tant son aura se répand hors du cercle des metalleux de base pour attirer l’attention de médias généralistes. Et cristalliser tous les paradoxes du metalleux français qui consistent à se plaindre de ne pas voir son genre musical préféré médiatisé davantage, mais à vouloir quand même que ça reste une niche pour ne pas devenir fou si ça se démocratisait. Inutile de lister ici tout ce qu’on reproche au festival, ce n’est pas notre propos, il suffit de lire les commentaires sur les réseaux sociaux pour en avoir un large panel riche en redondances et autres raccourcis.

 

 

Jour 7

 

Au-delà des polémiques, pertinentes ou non, on peut admettre une certaine cohérence dans l’association du plus grand festival de France avec le plus grand groupe de metal encore en activité. Metallica constitue une sorte de Graal, puisqu’il n’avait jamais participé audit festival. Sa présence à la 15e édition constitue donc un événement de taille, une cerise sur le gâteau, un point d’orgue historique. Nous commencerons donc notre report par la fin, le 7e et dernier jour de ce millésime inoubliable à bien des égards.

Ce dimanche voit la population de Clisson augmenter de manière conséquente, nombre de festivaliers s’étant déplacés uniquement pour la tête d’affiche de l’édition de 2022. Conséquence : il devient quasiment impossible de circuler devant les 2 mainstages, à en regretter les ligne 1 ou 13 du métro parisien un lundi à 9h du matin. Heureusement, le programme ne se résume pas aux Mets. Pour notre part, nous passerons la majeure partie de la journée à la Valley. Une scène dont il sera majoritairement question dans le présent récit. L’occasion de préciser qu’à titre personnel, en espérant que l’équipe de Barbaud nous lit, puisqu’elle sait se montrer à l’écoute de son public, je milite pour l'indépendance de la République démocratique socialiste de la Valley libre. Avec installation de miradors à l’entrée, culture in situ de champignons et obtention d’un visa pour y pénétrer.

 

year of no lightC’est à 13h que nous entamons cet ultime marathon avec Year of No Light et son post-metal instrumental venu défendre son dernier album en date dont nous avons signé la chronique ultime. Un groupe dont le bassiste arbore un T-shirt de Neurosis, l’un des 5 meilleurs groupes de toute l’histoire du textile, compte forcément parmi ceux à ne pas manquer sur scène. Hélas, le set s’avère outrageusement trop court. A peine 3 titres, parmi lesquels le poignant “Alètheia”, avec sa 1e partie tout en délicatesse et sa montée en puissance qui arrache les tripes et les larmes. Les Français laissent leur place à un set exceptionnel de 2 compatriotes associés sur scène pour l’occasion : Hangman’s Chair et Regarde les Hommes Tomber. Les 2 formations occupent l’espace devant un public doublement conquis en distillant un savant mélange de rage et de mélancolie.

 

A titre personnel, après ces mises en bouche de bon aloi, c’est pour des Italiens que mes tétons frétillaient à la lecture du running order. Les voici en piste dans l’ombre de la Valley : Ufomammut. Qui signe l’un des meilleurs albums de 2022. S'il y a un groupe qui porte bien son nom, c’est assurément Ufomammut. Du reste, si on devait lui attribuer un signe astrologique, ce serait le capricorne : les pieds sur terre et la tête dans les nuages. En clair, tout comme son blase le suggère, le combo transalpin livre une musique qui relève le défi de maîtriser l’équilibre des antipodes : à la fois pesante, bien ancrée dans la fange, et sidérale, baignée dans les nuées. Ce n’est pas un hasard s’il évolue au sein de l’écurie de Neurot Recordings, le label de Neurosis, l’un des 5 meilleurs groupes de toute l’histoire de la lourdeur éthérée. Et c’est en live qu’on saisit pleinement les arcanes de sa musique. Le trio ouvre son set avec le 1e titre de Fenice, son nouvel album. Littéralement une longue entrée en matière de 10 minutes, totalement instrumentale. Couillu, osé, d’une insolence folle. La rumeur imperceptible de voix sourdes comme lancées dans le vide de l’espace se perd dans les battements electro, au choix, d’une machine à maintenir la vie, ou du cœur du cosmos. Lesdits battements se fondent sans crier gare à une rythmique qui se veut nerveuse, en embuscade, quand soudain, au bout de 3 minutes, sans prévenir, la batterie entre en scène, entraînante, emportant dans son sillage guitare et basse, et partant, l’auditeur, pour une course folle qui invite à la danse. La danse : un vocable qui sonne comme la transe. Les nappes de synthé qui se joignent à la fête caressent les mouvements de l’ensemble. Car il s’agit là bel et bien d’un mouvement, le 1e d’un tout homogène que constitue la globalité de l’album. Quand le titre gagne en lourdeur, c’est sans se déprendre de son élan ultra rythmé. Ça groove comme jamais, tout en raclant le sol pour mieux envoyer la terre par pleines poignées dans le ciel. Là réside le génie de Ufomammut. Verser dans une sorte de doom expérimental, en mélangeant à la perfection ses protubérances pachydermiques aux envolées psychédéliques. Le reste du concert est à l’avenant, respectant à merveille la règle des 3L (lent, lourd, long) tout en nous faisant tutoyer l’infini.

 

Aparté dans mon programme, puisque l’équipe de COREandCO  me demande de venir shooter le décorum baroque de Cult of Fire, installé sur la scène de la bien nommée Temple. Je ne suis ni un amateur patenté ni un connoisseur avisé du vaste monde du black metal, je découvre donc ce groupe qui joue sur une imagerie tournant autour des divinités du panthéon hindou. Derrière un autel chargé de candélabres et de bols à prière, le chanteur reste statique tout au long du set, en grand maître de cérémonie, masqué d’un voile noir orné de couronnes de bœuf et coiffé d’une couronne sertie de crânes humains. Les musiciens, également voilés et couronnés, quant à eux, restent positionnés assis en tailleur sur des fauteuils rehaussés d’immenses têtes de cobras. La mise en scène de l’ensemble impressionne et sied à la musique qui ne tombe pas dans le piège de la caricature tout en servant un black metal atmosphérique aux douces mélodies non exemptes d’envolées incantatoires. Belle découverte, merci, les collègues.

 

cult of fire

 

Une fois ma mission accomplie, non sans mal, au vu de la lumière pas évidente et du gigantisme de l’installation, il convient de retourner à la Valley où nous attend un des fers de lance du sludge doomesque : Thou. Nonchalant mais néanmoins charismatique en diable, ce qui relève de la gageure quand on monte sur scène vêtu d’un haut de survêtement à capuche, Bryan Funck mange littéralement son micro avec son regard d’halluciné pour éructer ses plaintes écorchées sans aucune autre forme de cérémonie. La règle des 3L s’en voit là encore parfaitement appliquée au cours d’un set puissant et prenant. Il convient de bien profiter de l’instant, car d’un point de vue stratégique, ne faisant pas partie de la liste des happy few autorisés à photographier le concert de Metallica, je me dois d’aller devant les mainstages pour rejoindre le squat massif orchestré par ceux qui ne veulent pour rien au monde rater ledit concert et espérer y assister dans de relatives bonnes conditions.

 

Cette seconde partie de journée s’annonce donc sous le signe des sacrifices. Tout choix est renoncement. C’est donc la mort dans l’âme que je fais l’impasse sur les concerts de Eyehategod, Napalm Death, Orange Goblin et Mercyful Fate. D’après les échos, ces 2 derniers groupes ont livré un show monumental qui me ferait presque regretter mes décisions. En lieu et place, je me retrouve, après avoir réussi à me faufiler dans la meute aux aguets, sur la terrasse du bar central, qui n’offre qu’une vue lointaine sur un des écrans géants. Et une vue plongeante sur un mur floqué du logo du Hellfest, au pied duquel un homme déguisé en lapin viendra régulièrement se soulager la vessie pleine de bière chaude durant le concert de Metallica, avant de saluer fièrement le public dans les hauteurs du bar. Il n’est que 18h30. La bande à Hetfield n’entrant en scène qu’à 23h, je me prépare donc pour une interminable attente à tenir le siège de mon pitoyable spot, à me fader les concerts de groupes dont je n’ai absolument rien à faire (et dont je n’aurai aucune image à réaliser, puisque je ne bouge pas de ma position) : Avatar et son death mélodique insipide qui gigote beaucoup, Bring me the Horizon et sa pop à minettes acidulée dont le chanteur, vêtu d’un T-shirt aux motifs de tatouages, se montre néanmoins généreux avec son public, Black Label Society mené par un Zakk Wylde en kilt en pleine démonstration de shredding, et Sabaton dont la fadeur des riffs et le manque de variété des compos ne demandent aucun autre commentaire, au risque de devenir odieux. Pour tenir le coup, je me console en saluant mon esprit d’abnégation et en m’émerveillant devant mon endurance et ma capacité à m’infliger une telle séance de torture pour voir (plus précisément, écouter), seulement pour la seconde fois de ma vie, les légendaires Metallica.

 

Quand la magistrale séquence du cimetière du chef d’oeuvre de Sergio Leone, “Le Bon, la brute et le truand”, apparaît sur les écrans, le public, déjà bien tendu, personne ne cédant du terrain, même pour laisser passer quiconque tente de s’extirper de la foule, frissonne de concert. Les happy few et autres VIP se retrouvent au pied du snake pit, cette avancée de scène circulaire qui permet aux musiciens d’aller au contact du public, de jouer parmi les fans, littéralement à leurs pieds, tandis que le reste s’étend à perte de vue sur le vaste espace devant les mainstages. L’attente en valait-elle la peine ? On laisse les sempiternelles allusions au jeu de batterie de tonton Lars aux conversations de comptoir, pour notre part, on ne peut que saluer le professionnalisme du groupe. Il nous sert une setlist solide, composée de hits incontournables et exécutée avec une certaine maîtrise. Ça commence avec “Whiplash”, ça enchaîne avec “Creeping death”. Deux classiques redoutables. De quoi se mettre dans la poche d’entrée de jeu un auditoire déjà acquis à sa cause. Pas mal de titres du black album suivent, avant de finir avec un “Fade to black” délicieux et un “Seek and destroy” opportun pour faire chanter la foule sur son refrain. On peut regretter que les prises de paroles de tonton James relèvent de la récitation rodée par des milliers de concerts à travers le monde, conférant au plaisir effectif une désagréable impression, comme un arrière-goût de manque de spontanéité. Mais ne boudons pas notre plaisir, puisque, en guise de rappel, le groupe conclut avec “Damage Inc.”, l’indispensable “One” et le monumental “Master of puppets”. Deux heures de show généreux, solide et efficace dans le sens où il remplit le contrat. Au même titre que le concert de Tool, l’un des 5 meilleurs groupes de toute l’histoire des programmations, qui clôturait magistralement la précédente édition, Metallica aura sur créer l’événement et donner à cette 15e édition post-covid un caractère exceptionnel.

 

 

Jour 1

 

Hellfest 20222022 sera live ou ne sera pas. Deux années sans concert, c’est dire si les troubadours tout comme le public rongeaient leur frein tels des taulards en perm dans le quartier rouge d’Amsterdam et comme ce millésime s’annonçait d’ores et déjà historique, bien avant l’ouverture. On a déjà parlé de Metallica en tête d’affiche ultime, histoire de marquer le coup. Mais si l’on s’en tient au reste de la programmation, force est de constater que le Hellfest a frappé fort, n’en déplaise aux esprits chagrins qui crachent dessus sous prétexte qu’il vend ses billets avant la moindre annonce de noms. On peut ne pas adhérer à son côté Disneyland, totalement assumé, qui participe pleinement de son identité, que perso, je préfère de loin au néant abyssal d’un Download bâti sur un terrain vague battu par le vent de l’inanité, mais en termes de programmation, il y en a pour absolument tous les goûts : du mainstream le plus putassier au hardcore et le punk, en passant par le black metal, le thrash et le stoner, liste non exhaustive. Quel groupe refuserait de se produire sur l’une des scènes du Hellfest ? Levez la main ! On peut lever son bouclier d’élitiste en taxant son voisin de touriste, mais ce serait user de mauvaise foi au vu d’un programme proposant des groupes qui ne se produisent que très rarement sous nos latitudes. Du reste, cette édition aura offert cette opportunité à des combos français peu connus hors de leur niche, comme, pour n’en citer que 3, Point Mort, Conviction, ou encore Abrahma.

 

Subtile transition vers le groupe qui ouvre le bal. 10h30, c’est pas facile, comme horaire, à peine après l’ouverture des portes de la Cathédrale. Mais on en a vu qui ont tout donné à cette heure matinale et qui, plus tard, ont acquis une notoriété plus conséquente. Exemple ? Gggolddd. Désormais incontournable dans le paysage, la formation batave s’était produite un matin au Hellfest, devant un public qui partagera le même souvenir que le groupe lui-même. Celui de se sentir privilégié. Sans vouloir jouer au porte-parole ou à l’avocat, je pense ne pas prendre trop de risque à affirmer que les gars d’Abrahma étaient bien contents de faire vibrer les planches toutes fraîches de la Valley, nonobstant un set de 30 maigres minutes. En clair, les Frenchies représentaient la 1e occasion pour le public de faire une découverte de bon aloi, histoire de faire mentir les aigris qui médisent sur l’affiche du festival. Je compte parmi ceux qui voyaient pour la 1e fois ce groupe en live, même si je suivais via les réseaux sociaux ses aventures. Il convient de préciser qu’on y retrouve à la basse Alex Martinez, qui habille moult grands artistes avec sa marque Hate Couture, dont la série sur les serial killers vaut toutes les fashion weeks de la Terre. En parlant de prêt-à-porter, j’ai failli ne pas voir ce concert, car, en guise de rituel un peu obligatoire, la 1e mission dont je m’acquitte une fois sur zone consiste à faire la queue devant les stands de merch officiel pour honorer les commandes que mes proches me lancent et pour renouveler ma casquette du Hellfest qui arrive en fin de vie, la qualité du produit restant discutable. Je dois donc avouer n’avoir vu que les 10 dernières minutes du set, ce fut frustrant, mais je sais que nos routes se recroiseront.

 

Hormis un passage dans le temple du black metal pour découvrir pour la 1e fois en live The Great Old Ones et leur black metal lovecraftien et un autre à la War Zone pour, outre découvrir la nouvelle statue à la mémoire de Lemmy, avec sa cigarette au bec qui fume, pour de vrai, si si, voir une énième fois Suicidal Tendencies et son bavard Mike Muir toujours aussi alerte dans ses moulinets de bras et toujours enclin à accueillir sur scène les fans en furie, ce qui relève du pléonasme pour quiconque fréquente assidument la War Zone, je traîne mes guêtres à la Valley pour une journée résolument tournée vers le stoner de bon aloi. Parmi les 6 groupes suivants, je n’en avais déjà vu qu’un seul auparavant : Elder, lors d’une inoubliable soirée au Glazart à Paris, avec Wo Fat et Sasquatch, excusez du peu. Ceux qui y étaient sachent. Elder, ce sont les papes du stoner progressif stratosphérique aussi technique que subjuguant et qui, comble de l’insolence du génie, semblent complètement se balader sans effort quand ils restituent leur musique sur scène. On aura l’occasion de les revoir quelques mois plus tard au Deserfest d’Anvers dans une salle dégueulant littéralement de monde avant de découvrir leur nouvel album, instantanément frappé du sceau du top2022.

 

greenleaf

 

Au rayon des découvertes en live, on commence avec Greenleaf, puis ASG. Ces 2 groupes servent un stoner rock sans fioriture, mélodique en diable, couillu et chaleureux comme l’asphalte grillé par le soleil devant une station-service désaffectée. La journée commence bien et la température à l’ombre de la Valley grimpe naturellement sans que cela pose un quelconque problème à qui que ce soit. Celle-ci ne baissera pas d’un degré avec Elder, puis Witchcraft, pour le coup, un peu mollasson, sans grande conviction ni de grand moment au cours de leur prestation, on les préfère finalement sur album que sur scène, mais heureusement que la journée reste loin d’être terminée, car voici qu’arrive l’un des groupes dont l’annonce du nom à l’affiche avait fait frétiller mes tétons. Black Mountain compte parmi ces groupes dont j’avais commencé à poncer la discographie. Peu partagé, voire pas du tout, dans les groupes Facebook de partage de musique, par conséquent, constituant une découverte potentielle pour tout curieux, son univers mérite le détour, puisant dans le patrimoine de Pink Floyd, il parle aux aficionados de King Buffalo et de All Them Witches, voire de Crippled Black Phoenix. La chanteuse apporte un supplément d’âme surtout quand elle se lance dans une joute enfiévrée avec son pendant masculin. Ça peut se résumer, sur certains titres, à du rock bien pêchu comme ça peut se vautrer de façon presque sexuelle dans un psychédélisme déluré. Les influences nombreuses qu’on y entend ne gênent jamais, car sa musique ne se perd jamais en chemin. C’est même le spectateur qui y apporte ses propres influences. En clair, ce concert constituait un des événements immanquables pour moi. Le concert commence en douceur avec “Mothers of the sun”, dans une ambiance de célébration païenne de l’astre solaire. Avant de monter en puissance dans des tourbillons de groove sensuel avec des titres comme “Druganaut” ou “Angels”. L’envie de se rouler un 12 feuilles en bénissant les forces tutélaires du cosmos.

 

La dernière claque, pas des moindres, administrée dans la Valley, on la doit à Electric Wizard. Dans une ambiance oppressante, saturée de lumières écarlates tout le long du set, parvenant à peine à chasser les ténèbres dans lesquelles ondulent les musiciens, et frémissante à chaque assaut des basses, les papes du stoner doom nous captent dans les rets de leur trip hypnotique, sale et sensuel. Du poisseux “Return trip” au languide “Funeralopolis”,  en passant par le fiévreux “Incense for the damned”, le concert broie le cerveau, les tripes et l’âme dans une épiphanie extatique.

 

Mastodon

 

Quelques jours auparavant, la salle Pleyel à Paris accueillait Bokassa, un des meilleurs représentants de la scène stoner hellène, Planet of Zeus, et surtout, l’un des 5 meilleurs groupes de toute l’histoire des accueils, Mastodon. Fort du meilleur album de 2021, le quatuor d’Atlanta revenait enflammer la mainstage du Hellfest pour un set plus court mais tout aussi prenant.  L’émotion du deuil et de la résilience qui habite Hushed and grim (le show démarre avec son titre d’ouverture, “Pain with an anchor”) se mêle à la férocité du groupe en live, dont la technicité des compos relève de l’évidence, tant les musiciens les exécutent avec une aisance déconcertante. Comme lors de son passage à Paris, le groupe conclut avec un monstrueux “Blood and thunder” sauvage en diable avec son riff central en guise de break, aussi insensé que fulgurant. Entre-temps, il nous aura régalés avec pas mal d’extraits du dernier opus, mais aussi, des pépites des précédents. De toute façon, tout est bon dans le Mastodon. Un groupe qu’il convient de vivre en live, assurément. Sa seule présence érigeait cette 1e journée au rang de réussite totale.

 

 

Jour 2

 

LoudblastLa canicule, on en parle ? Car si 2022 marquera l’histoire du Hellfest par le simple fait de sa double édition exceptionnellement répartie sur 2 weekends et sa tête d’affiche monumentale, tous se souviendront de la chaleur infernale qui aura eu raison de nombre de festivaliers tombant comme des mouches par centaines durant les 1e jours. A titre personnel, le pic de cette chaleur fut atteint lors du concert de Loudblast. L’une des seules fois où je mettrai les pieds à l’Altar, ce sera en milieu d’après-midi, pour un concert archi blindé. D’après les échos, on aura connu une telle affluence également aux concerts de Sepultura et de Red Fang sur lesquels je ferai l’impasse pour les avoir vus déjà plusieurs fois. Sachant que Red Fang, je les reverrai au Deserfest quelques mois plus tard, pour un show monstrueux entièrement constitué de hits générant des tsunamis ininterrompus de slams. Au sujet de Loudblast : le plus vieux groupe de death metal français, emmené par le charismatique Stef Buriez, entame la boucherie avec un extrait de son dernier méfait en date, l’excellent Manifesto. Juste le temps de claquer quelques clichés et me voilà à devoir longer la scène de la Temple qui jouxte celle de l’Altar, pour effectuer un grand détour en contournant la foule et tenter de revenir assister au concert. Sauf que, comme évoqué plus haut, l’espace dégueule de monde, le concert fait plus que salle comble. Je parviens tant bien que mal à me faufiler jusqu’à la partie abritée de l’Altar, impossible d’aller plus loin. Et sans rien bouger d’autre, les gouttes de sueur dégoulinent le long du visage et du corps, le brumisateur paraît bien ridicule. Cette chaleur intense sied bien, dans le fond, au show des Louds, tandis que tonton Bubu harangue la foule se son ineffable “Foutez-moi un putain de bordel !” aussitôt suivi d’une déflagration de corps humains dans la fosse. Encore un groupe qui porte bien son nom.

 

 

Si on assite à 2 autres concerts immanquables dans la Valley, à savoir ceux de Pelican (honnête, bien campé sur ses appuis, sans pour autant faire frétiller les tétons davantage) et de Mono, les papes du post-rock nippon étant pour l’occasion accompagnés de la violoncelliste Jo Quail (découverte au Hellfest lorsqu’elle remplaça au pied levé Myrkur, déprogrammée pour cause de grossesse avancée, ratée un mois plus tard en 1e partie du concert de la Circé géniale Emma ruth Rundle  à Paris, car si t’arrives en retard, tu rentres pas, mais revue en septembre en solo dans une ambiance païennement bucolique au sommet d’une colline au pied des Pyrénées durant le festival l’Homme Sauvage) et ses camarades, pour le coup peu audible durant un set qui doucement monte en puissance pour finir par tout emporter sur son passage, dans des explosions telluriques aussi hypnotiques que les ondulations de la bassiste, la journée sera davantage consacrée à des têtes d’affiche des mainstages. En me rendant au concert de Steel Panther, davantage pour la promesse de réaliser de truculents clichés que pour leur glam rock polisson, je tombe sur la fin du set de Rival Sons. rival sonsGrand plaisir que d’être témoin d’une telle maestria : Jay Buchanan irradie la scène de son charisme, tiré à quatre épingles, portant le show sur ses épaules, même s’il surjoue quelque peu son langage du corps, la sincérité s’exprimant totalement lors d’une chanson, seul avec une guitare acoustique, qu’il dédicace à l’Ukraine. Place aux adeptes des “nichons”, en français dans le texte, pour un show décevant et ridicule. Le féminisme est-il passé par là ? Ont-ils reçu des consignes ? Le groupe semble plus dans la retenue que lors de son dernier passage à Clisson, au même titre que les nombreuses filles qu’il a pour habitude d’inviter sur scène. On assiste à un long moment gênant quand une spectatrice, seule sur une chaise, se fait outrageusement draguer par le chanteur alignant les vannes toutes aussi pourries que malaisantes. On se serait montré plus avisé d’aller voir, à la même heure, Flotsam and Jetsam. Erreur de stratégie. Heureusement, tonton Mustaine rehausse le niveau avec un set hyper pêchu, ne comportant que des tubes incontournables, appuyé par des musiciens aussi talentueux les uns que les autres. Megadeth revient en seconde semaine, on fera alors l’impasse en gardant le souvenir de cette excellente prestation.  La soirée se termine avec Ghost dont le nouvel album reçoit un excellent accueil. Sur scène, comme d’habitude, le groupe de Tobias Forge assure un spectacle millimétré, emmené par les goules vêtues de leur nouveau costume rappelant les Hommes des sables de Star Wars, version steam punk gothique. Devant un public conquis d’avance.

 

 

 

Jour 3

 

Si on a levé le pied, la veille, pour préserver les forces, en se ne rendant sur le site qu’en milieu d’après-midi, cette dernière journée du 1e acte de l’édition 2022 s’annonce au contraire extrêmement chargée, puisqu’on compte arpenter toutes les scènes du site, hormis la War Zone, pour varier les plaisirs, en commençant dès potron-minet (en exagérant à peine) avec un des groupes dont le nom nous avait sauté à la gorge lors de l’annonce de l’affiche : Ecstatic Vision. Peu représenté sur les groupes Facebook de partage musicaux, sa venue constitue un événement en soi, et grand bien nous en a pris, puisque, qu’importe l’heure matinale, ni la longueur du set, réduit à 30 pauvres minutes, le groupe vous emporte tellement loin dans sa débauche d’énergie que le temps se distord pour vous donner l’impression que vous venez d’assister à un set d’une richesse infinie. Et puis, en général, un groupe de stoner rock avec du saxo ne peut pas décevoir, il s’agit là d’une loi universelle. On pense à Red Scalp qui, le jour où le Hellfest le programmera, confirmera l'incontestabilité de cette loi. Quoiqu’il en soit, Ecstatic Vision, ça mouille littéralement la chemise dans un maelström de riffs et de soli aussi enfiévrés qu’une crise de paludisme après un trip opiacé dans un tripot au bord du Tonle Sap. Gros coup de cœur qui sauve déjà la journée. Même si il s’agira là du seul groupe estampillé stoner qu’on aura vu, puisque notre programme, qui fait l’impasse sur Red Fang, joue la carte de l’éclectisme, à l’instar de ce que  nous proposent les différentes scènes.

 

Kontrust

 

Qui dit éclectisme dit bizarreries inclassables. Evacuons de suite 2 cas un tantinet improbables : tout d’abord Kontrust. Ces Autrichiens assument un look folklo, avec leurs shorts tyroliens et la robe idoine de la chanteuse. Ça gigote, ça écarquille les yeux, ça arpente en long et en large la mainstage en lançant des sourires Colgate complices, mais musicalement, j’avoue ne pas comprendre le délire. Comme si ça hésitait entre une espèce de metal feelgood, la pop un brin vitaminée et quelque chose d’à peine plus agressif, sans jamais choisir son camp. Apparemment, le groupe possède son public. Pour notre part, si on s’inflige ce bout de concert, c’est en attendant le suivant qui, pour le coup, malgré son heavy-metal suranné, impressionne par sa maîtrise totale : la voix haut perchée de Zouille ne délivre aucune fausse note quand elle emporte un public de connoisseurs très fourni malgré l’horaire relativement matinal (le groupe aurait mérité de passer plus tard qu’à l’heure du déjeuner) tandis que les musiciens rivalisent d’adresse en exécutant les partitions des tubes qu’ils enfilent comme des perles. Msieudames : Sortilège. Lorsque l’auditoire reprend en chœur “j’aurai le monde entier à ma botte”, j’avoue m’être joint au massacre en frissonnant littéralement. Au-delà de la madeleine de Proust que peut invoquer ce groupe, pour peu qu’on adhère à ce genre à mi-chemin entre le Judas Priest de la fin des 70’s et les 1e Maiden, on ne peut que constater que, fort d’une setlist absolument parfaite, sans temps faible, le groupe continue de s’imposer comme un des chantres du heavy hexagonal. N’oublions pas que le grand Chuck Schuldiner de Death adorait Sortilège, en témoigne le T-shirt qu’il portait sur scène. Le second cas concerne le groupe que nombre de fans de Ghost ont découvert quelques semaines auparavant puisqu’il en assurait la 1e partie. Twin Temple officie sous l’étiquette de doo-wop satanique. Soit : les capes, les bibles et les épées de loges maçonniques sont de sortie, tandis que la chanteuse rappelle vaguement une Amy Winehouse possédée qui invoque l’héritage d’Aleister Crowley, mais l’ensemble, à l’instar du groupe pour lequel ils ouvrent en tournée, mais en moins bien, relève davantage du grand guignol que de l’authentique messe de sabbat. Après, si on apprécie le cabaret de carnaval, pourquoi pas... La vraie foutraquerie feelgood de la journée, autrement plus jouissive que les groupes susmentionnés, nous vient du Japon : tout amateur du manga Death Note et de son adaptation anime connaît Maximum the Hormone, puisque sa musique figure sur la BO. Nous n’aurons aucune image du concert, sur la mainstage, puisque le groupe n’autorise absolument aucun photographe à s’aventurer dans le pit. C’est donc en simple spectateur, au milieu de la foule, qu’on apprécie à sa juste valeur le spectacle dispensé par ces piles électriques qui, quand elles passent sans transition d’une partie à la limite de la J-pop à l’ultra violence du mathcore, remportent tous les suffrages sans que ça ne surprenne ni ne gêne qui que ce soit. Et quand on se rend compte qu’on ne comprend rien aux prises de parole de la batteuse quand elle essaie de nous indiquer dans un nipponglais hilarant à quel moment de la chanson suivante elle attend de nous qu’on chante des paroles que personne n’a retenues, tout le monde s’en fout, sauter dans les airs en beuglant allègrement fera parfaitement l’affaire.

 

L’un des événements de la journée tient dans la présence hautement politique de Jinjer sur la mainstage. Promus ambassadeurs culturels de leur pays, en plein conflit armé contre la Russie, on s’attendait à un discours des Ukrainiens, entre 2 chansons. Je dois confesser mon indifférence, musicalement parlant, ce que propose le groupe me poussant à citer notre cher président Chirac, mais je me devais d’assister à ce moment hautement symbolique. Par solidarité ? Par curiosité ? Pour la postérité ? Qu’importe. La présence du groupe constituait un temps fort du festival.

 

deliverance

 

La Temple mettait en avant ce jour-là au moins 3 représentants de la scène metal française, 3 groupes dont la musique privilégie davantage les énergies telluriques plutôt que la rage sauvage : Deliverance, pour commencer et son excellent black metal teinté de sludge qui aura su réveiller les matinaux venus les applaudir à 11h pour un set trop court, hélas. Pour notre part, nous avions pu en profiter davantage lors de leur passage au festival Post in Paris qui, comme son nom l’indique, s’intéresse à tous les genres qu'affectionnent les collectionneurs de timbres : post-black, post-metal, post-hardcore, post-rock...  Plus tard, Regarde les Hommes Tomber et leur post-black sludgesque passaient une 1e couche de ponceuse dans l’esprit du public, avant leur retour, quelques jours plus tard, en compagnie d’Hangman’s Chair. Plus tard encore dans la soirée, Alcest invoquait les forces des éléments et surtout les esprits des songes pour nous faire tutoyer l’infini, tout en délicatesse. De la délicatesse, 2 groupes vus ce jour-là en possédaient moins : Vile Creature et Inter Arma. Le 1e n’a bénéficié que d’un temps réduit sur scène, mais cela ne lui a pas empêché de vider les tripes canadiennes de son doom sludgesque plombant et puissant sur les planches de la Valley. Emmené par une chanteuse hyper charismatique, le duo se révèle véritablement en live, là où sur album il met davantage l’accent sur les arrangements, notamment avec l’apport de chœurs. Quant à Inter Arma, si sa présence sous la Valley se justifie, puisqu’en général, outre le stoner, on y trouve des groupes de doom, de post-metal, de sludge, il s’avère vain de lui coller une quelconque étiquette, puisque le quintet ricain mélange allègrement le doom, le black, le death, non sans une bonne dose de psychédélisme, le tout servi avec une sauvagerie de bon aloi.

 

Quand on assiste aux concerts de ces 2 groupes, on se dit que dans le fond, les commentaires négatifs sur la programmation du Hellfest relèvent en réalité de la discussion de comptoir autour d’un verre de Suze. Car, au-delà des groupes ayant leur nom écrit en grosses lettres sur l’affiche, quand on s’intéresse à ceux qui se glissent entre les lignes, on se rend compte qu’on y déniche moult formations croisées dans d’autres festivals plus pointus et qui délient moins les langues de tous bords, comme le Roadburn ou Rock in Bourlon. Je me souviens de cette conversation avec un gars qui crachait sur le Hellfest sous prétexte qu’il vend ses billets avant d’annoncer son affiche. Avec des centaines de concerts proposés dans des genres extrêmement variés, au final, je lui rétorquais qu’on pouvait tout de même accorder notre confiance aux programmateurs et qu’il fallait vraiment soit être de mauvaise foi, soit complètement aigri, soit juste blasé, pour ne pas y trouver son compte, et qu’à titre personnel, je n’ai jamais été déçu desdits concerts, à partir du moment où je parviens à trouver un équilibre entre les têtes d’affiche vues et revues mais toujours avec le même plaisir (Maiden, par exemple, on sait à quoi s’attendre, mais le groupe maîtrisant toujours son affaire et son show, ne déçoit jamais, à part les platistes) et les groupes qu’on a peu l’occasion de voir, ceux pour lesquels on ne pairait pas forcément pour les voir en salle, seuls, et les découvertes et les révélations personnelles pures et simples. Je ne remercierai jamais assez ce festival et son éclectisme pour m’avoir fait découvrir en live Uncle Acid and the Deadbeats, Will Haven, Mantar, Envy, BrutusKvelertak, liste non exhaustive. Du reste, il est amusant de constater que nombre de détracteurs du Hellfest fort enclins à lui attribuer tous les maux ne se privent pas de visionner tout de même les captations offertes par Arte Concert. Un peu comme si on appelait au boycott de la Coupe du monde de football au Qatar tout en regardant en cachette les matches.

 

coronerEnchaîner les concerts de Coroner, de Gojira et de Running Wild... Que demande le peuple ? Pour être honnête, nous n’avons assisté qu’à la fin de la prestation des Français sur la mainstage qui avait l’air monstrueuse (la prestation, pas la mainstage), car en face se produisaient les papes du techno-thrash helvète, Coroner, qui ont d’ailleurs remercié l’assistance en s’étonnant de la voir si fournie, toutes proportions gardées : “On pensait vraiment que vous seriez tous devant Gojira”, avoue avec humilité et reconnaissance Ron Broder, bassiste-chanteur. On repense aux détracteurs du Hellfest qui fustigent le fait d’y voir de vieux groupes. Or, sachant que Coroner existe depuis 1983, on se dit que pour notre part, on se réjouit d’avoir l’opportunité de constater qu’un tel groupe qui a tant compté dans le paysage metal des 80’s existe encore et surtout assure encore sur scène. Même en jouant au même horaire qu’une tête d’affiche comme Gojira. D’ailleurs, ces derniers jouissent tellement de ce statut qu’ils en ont oublié que derrière eux, il reste encore un groupe. A la fin de leur set, ils se fendent d’un petit discours de remerciement qui exprime leur “joie de clôturer ce premier weekend” (sic). Le feu d’artifice, majestueux, étincelant, tonitruant, qui se déclenche juste ensuite, confirme cette impression de fin de festival. Si bien que quand montent sur scène les Teutons de Running Wild, l’excitation générale semble être retombée, nombre de festivaliers ayant enclenché le mouvement vers la sortie du site. Impression de malaise, malgré une setlist passionnante regroupant nombre de hits de ce pionnier du heavy speed (le groupe existe depuis les 70’s) naviguant sur les eaux sanglantes et avinées de la piraterie bien avant les plus potaches Alestorm. Le malaise s’intensifie quand Rolf Kasparek tente tant bien que mal de faire chanter le public et insiste malgré le manque d’entrain évident. Nous jetterons l’éponge, à défaut de l’ancre, avant la fin du set, juste après un “Consquitadores” réjouissant mais à la réception poussive.

 

 

photo de Moland Fengkov
le 24/12/2022

3 COMMENTAIRES

Freaks

Freaks le 03/01/2023 à 21:08:02

Sont indécents vos reports.. trop de groupes vus j'en ai même la gerbe :p
Le niponglais c'est savoureux...

Freaks

Freaks le 03/01/2023 à 21:08:52

Nipponglais tu connais...

Moland

Moland le 04/01/2023 à 08:42:03

Hahaha le nipponglais j'avoue je me suis fait plez... Et c'est tellement ça, en plus... Au sujet des groupes vus, je viens pour ça OKAYE. En plus, je bois pas, donc aucune gueule de bois, je peux être sur le pont relativement tôt. Merci d'avoir lu. 

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