HELLFEST 2022 - Le week-end de Cglaume - Troisième partie

HELLFEST 2022 Le week-end de Cglaume - Troisième partie (dossier)
 

 

Samedi 25/06/2022

 

En ce samedi matin sentant bon le Benco, Madame météo avait décidé de laisser encore un peu les vannes ouvertes, quoique de manière moins généreuse cette fois. La pluie était donc toujours au rendez-vous, mais de manière plus timide – tout l’inverse des écoulements à forte teneur en mucosités douteuses qui s’extrayaient non-stop de mon nez à très haut débit … La 5G et les paquets de kleenex n’ont qu’à bien se tenir ! Ce que des pharmaciens nous diront le lundi suivant, c’est qu’en fait de grosse crève, c’est un sacré bon sang de Covid qui était à l’origine de ces épanchements nasaux, Clissons étant devenu l’espace d’un long week-end le premier cluster de France. Mais le métalleux est solide, et il aurait fallu plus qu’un petit virus de pangolin pour qu’on profite de la musique non plus sur les planches mais entre 4 exemplaires en sapin. Alors saloperie de Corona va te faire cuire le cucul, pour moi c’est reparti mon Kiki !

 

Après un achat de mouchoirs en gros, puis l’acquisition d’un drapeau à l’effigie du Consuming Impulse de Pestilence – qui me servira de foulard protège-gorge et me donnera plus que jamais le look d’un papy durant les 2 jours suivants – il était temps d’aller brûler un cierge sur l’autel de Cromy pour assister à la prestation de Martyrdöd. C’est devant une assemblée clairsemée – alors que le soleil se décidait pourtant à refaire son apparition, et ceci dès le 2nd morceau – que les Suédois nous proposèrent un Crust agrémenté d’atmosphères parfois étonnamment « planantes », limite « doomesques » même (quoiqu’ici les guillemets ne soient pas de trop). Mikael Kjellman, le leader de la bande, s’éclate manifestement, et ça fait plaisir à voir ! Il semblerait par contre qu’il ait un gros paquet de fourmis dans les pieds vu la chorégraphie qu’il nous offre à voir. A sa droite, Gibson en main lui aussi, un sosie de Julien Doré l’aide à revisiter le répertoire de Motörhead. Le propos deviendra un peu plus varié sur la 2e moitié du set, pour finir sur un morceau traversé par de purs riffs de Death Metal des abysses. On vous aurait bien rapporté les propos du Mikael, qui de temps en temps tentait un début de dialogue… Sauf qu’impossible de savoir ce qu’il avait sur le cœur, que ce soit parce qu’il s’en soit tenu au Suédois ou parce que son Anglais est carrément imbittable…

 

A peine le temps de dire « bière » qu’il était déjà temps de courir sous l’Altar pour assister au show de Humanity’s Last Breath, dont le très bon Välde nous a presque convertis au Deathcore l’année précédente. Ambiance pesante, tempos écrasants, c’est à une cérémonie apocalyptico-atmosphérique que ces autres Suédois invitent le public durant 40 minutes. Tripant, lent, inexorable, le show se déroule sans que jamais le groupe ne retire son genou de notre thorax. Toute comparaison gardée, on pourrait tirer un parallèle avec les sensations ressenties lors d’un set de Drone, ou pendant un concert de Godflesh. On mentirait si on disait que nulle impression de monotonie ne s’est fait sentir sur la durée, mais l’expérience reste globalement très positive…

 

Cromy étant décidément très présent dans les esprits malgré son absence physique, il fut décidé de retourner du côté de la Warzone pour voir à quoi ressemble en vrai ce Xibalba dont les mérites ont été vantés à longueur de papiers par notre chroniqueur énervé préféré (pour rappel, ces Ricains nous ont été vendus comme jouant du Death / Doom / Hardcore)… Eh bien désolé de jouer cette note discordante, mais quand on découvre le biniou en festoche, si on a le malheur de plutôt être branché Tech Death et Nawak et qu’on n’a pas pris les substances adéquates, eh bien la chose s’avère trop basiquement Hardcore… Du coup il s’est fait chier le Lapin…

 

Après avoir fait exactement ce qu’il faut pour me faire traiter de trouduc par notre spécialiste en Metal crêtu et teigneux, comment aggraver mon cas ? Facile : en allant sous la Temple jauger l’intérêt d’un concert d’Arcturus, ma pomme ayant tout autant zappé la discographie de ces légendes vivantes du Metal d’Avant-Garde que celle d’Ulver… Il y avait donc de bonnes chances pour que, pour peu que les Norvégiens soient dans un mauvais jour ou que mes oreilles soient trop covidées pour bien faire leur job, tous les éléments soient rassemblés pour provoquer l’ire de notre Xuxu national… Alors dire que je suis sorti 100% convaincu de leur show serait mentir. Mais avec leurs tenues « steampunk médieval », leur attitude débonnaire, et leur petit côtés hippies hilares, les Osloïtes ont su s’attirer immédiatement ma sympathie. Côté musique on eut droit à un Metal à dentelles délicatement tortueux, parfois assez franchement psychédélique, proposant de rares blasts et quelques pointes aiguës. Notre chouchou, il n’y a pas photo, s’avérera être Skoll, dont la basse nous a fait d’agréables gouzi-gouzi dès lors que le bordel ambiant s’estompait suffisamment pour qu’on puisse l’entendre. Côté micro, ICS Vortex est un chanteur bien siphonné aimant peut-être un peu trop les complaintes de pantin schizoïde. Quoi qu’il en soit, quelles que soient les difficultés rencontrées pour entrer véritablement dans leur trip, on reconnaîtra que l’avant-dernier morceau (« The Chaos Path » ?) se sera révélé bien dansant, lui. Ce qui fait qu’au final, si notre impression est plutôt mitigée, elle a quand même plutôt tendance à pencher du côté « Yes papa ! » de la balance…  

 

Etant donné le jour, l’heure et le lieu, il n’y avait pas 36 solutions : on allait rester sur place et s’approcher des barrières pour être fin prêt lorsque Gautier Serre monterait enfin sur scène. Ce n’était pas la première fois qu’on assistait à un show d’Igorrr sous une tente clissonnaise, pour autant l’excitation restait aussi forte qu’au premier jour. Une petite heure d’un Fleshgod Apocalypse lointain plus tard, on était chaud bouillant comme un bébé déshydraté sur une banquette arrière de berline estivale… Sauf que : une, deux, trois… Quinze minutes furent nécessaires pour que le groupe soit enfin d’attaque, des problèmes (d’ordi ?) ayant causé ce méchant faux départ. C’est que ça commençait à gronder devant la scène. Hé, Gautier : faut passer sous Linux ! N’ayant pas suivi l’actualité people, je découvrais pour l’occasion que Laurent Lunoir et Laure Le Prunenec avaient laissé la place à de nouveaux venus. Alors autant j’étais confiant que JB Le Bail, ex-Svart Crown grimé en Abbath noir et or, saurait sans doute être à la hauteur de Mr Öxxö Xööx, autant je voyais mal comment quelqu’un, aussi douée soit-elle, pourrait succéder à l’extraordinaire diva dingo originale. Eh bien croyez moi ou non mais Mme Aphrodite Patoulidou aura quasiment réussi à m’arracher quelques larmichettes sur un « Tout Petit Moineau » excellentissime. Quelle chanteuse nom de dieu !!!! On aura également tripé sur un « Camel Dance Floor » tout éclairé d’orange et or – comme tous les passages plus typés orientaux du set. Gautier quant à lui ne se contentera pas de se cacher derrière son ordi et ses performers mais ira tâter tantôt de la guitare, tantôt de la flûte, le loustic ayant – après toutes ces tournées et dates triomphales – pris une assurance qui, quand on a pu rencontrer le Monsieur hors concert, ne va pas de soi au vu de son caractère a priori peu extraverti. Vous excuserez l’envoyé spécial lamentable, mais ayant vécu ces petites 40 minutes en plein kiff, je n’ai pas perdu de temps à prendre des notes pour vous faire savoir si la batterie étant moins audible sur tel morceau ou si Martyn a brillé plus particulièrement sur tel autre : c’était mortel de bout en bout, et picétou !

 

Après un tel coup au palpitant, un tour au VIP s’imposait. L’occasion d’y croiser… Des costards-cravates ?? Eh oui, c’est que Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture macronienne, avait profité du raout clissonnais pour faire parler d’elle et s’offrir un concert gratuit des Guns’n’Roses. Mouaif… Pour retourner au plus vite dans une atmosphère plus en phase avec les lieux, une seule solution : Discharge ! Et ce n’est pas parce qu’on ne connait que très mal leurs albums qu’on ne se prendra pas un gros coup de pied au derche ! Et bam, comme prévu, on réceptionnera leur zic de sauvages comme un rangeo 45 fillette dans les coussins fessiers, le manque de finesse de leur répertoire n’ayant d’égal que leur hargne de vilains roquets ! Mais face à une prestation se prêtant aussi peu aux longues descriptions qu’un bloc de béton tout mastoc et tout gris (… on n’oublie pas que je ne maîtrise vraiment pas leur répertoire !), la seule chose notable qu’on retiendra au final c’est que c’est un sosie de Balladur qui semblait maltraiter la batterie pendant la petite heure qu’a duré le set (comment ça « arrête la mauvaise bière » ?) !

 

Bon allez, retour à la case people devant la Main Stage 1 pour la prestation des Guns’n’Roses, que j’essaierai cette fois de regarder un peu plus sérieusement que lors des éditions précédentes – merde quoi, y a même une ministre dans le public, ‘faudrait pas qu’elle ait des trucs à raconter que je n’ai vu moi-même de mes yeux ! Pour ouvrir leur concert les Américains optent pour la facilité (jeu de moooooot !) avec un « It’s so Easy » qui, forcément, fait mouche. Et permet de constater qu’Axl a quand même un peu perdu de sa superbe vocalement parlant (oui, parce que sur les autres plans on était déjà au courant), le chant du leader ayant un peu de mal à décoller vers ces aigus nasillards pour lesquels il est connu. Le prêche reste donc pendant longtemps grave et terne, avant de devenir enfin plus piquant en toute fin de titre. A mon grand bonheur, le groupe reste collé au cul de son plus grand succès, la wah-wah de Slash annonçant ensuite « Mr. Brownstone ». L’occasion de regarder un peu les musiciens qui accompagnent les superstars de toujours, et de découvrir derrière les fûts un gaillard tatoué répondant au nom de Frank Ferrer, et derrière le clavier le mignon minois de Melissa Reese. Le festival du gros son continue ensuite avec un « Welcome to the Jungle » qui m’aurait mis la banane si celui-ci n’avait pas été exécuté à 90 km/h plutôt qu’aux 150 attendus, le groupe ne risquant pas de se choper une contravention pour excès de vitesse pour le coup… Arrivé à ce point, il devenait clair que c’était une pale copie du groupe de l’époque devant lequel on faisait le pied de grue, le seul ancien à conserver notre affection étant ce sacré Slash avec sa bonne vieille Gibson. Suivirent un « Back to Black » dont on se demande bien ce qu’il foutait là en 4e position… Alors oui, je sais, Axl a été donner de la voix dans les rangs du groupe australien, mais quoi ? Les Californiens n’ont pas un répertoire suffisant, il faut qu’ils engrangent les pépettes en allant taper dans les albums des petits camarades ? Bon allez, reconnaissons que côté chant pour le coup ça tenait la route. M’enfin je dois bien admettre que certes, je suis resté jusqu’au bout (… ou presque), mais ce n’est pas franchement parce que le show m’a scotché. On signalera en pagaille un « Rocket Queen » abimé par un long solo chiant, une reprise de « I Wanna Be Your God » rafraîchissante parce qu’avec Duff McKagan derrière le micro, et puis… Non, rien que vous puissiez deviner par vous-mêmes, le groupe n’étant plus vraiment intéressant à voir sur scène, la hargne teigneuse, voire sulfureuse, des débuts ayant été ravagée par la graisse et le fric.

 

Après un petit tour en compagnie de l’autre équipe au sein de laquelle j’essaie de répandre la bonne parole de la musique qui colle des frissons, cette journée s’achèvera comme elle avait commencé, devant la scène de la Warzone, dans le sanctuaire des punks belliqueux et des guitares qui crachouillent, afin d’y célébrer la bière tiède et la baston en compagnie de The Exploited. La grosse différence entre ce dernier concert de la journée et celui l’ayant immédiatement précédé, ce n’est pas l’ancienneté, ni le manque de surprise d’une setlist cousue de fil blanc, mais le putain de niveau d’énergie qui semble ne pas vouloir baisser du côté des Ecossais. Faites comme Wattie, ne voyagez pas en jet privé, ne changez pas de panoplie en cours de show, ne sniffez pas de la coke à même le string des groupies, mais tapez-vous sur le crâne avec votre micro, beuglez comme un clebs, et à 65 balais vous continuerez de cracher des « Fuck ! » sur scène devant un public qui tomberait des nues s’il apprenait votre âge canonique. Cette journée se serait donc achevée de la meilleure des manières si, celle-ci s’achevant donc vraiment comme elle avait commencé, il n’y avait eu ce putain de mal de gorge…

photo de Cglaume
le 24/12/2022

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 25/12/2022 à 18:36:41

DISCHAAAAAAAAAAAAAAARGE !!!! Pour Wattie : si il doit toujours être à donf de cc mais pas sur un string !

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