Psykup - Interview du 24/06/2018

Psykup (interview)
 

Puisqu’on est à Clisson, on va commencer par une petite question à propos du Hellfest. Votre show d’hier était un bon best-of de ce que propose le DVD. Depuis le public c’était vraiment super ! Et depuis le haut de la scène alors ? Il y a eu des couacs que nous n’avons pas vus ? C’était tout comme prévu ? Mieux que prévu ?

Ju : C’était cool. C’était yo-pizza-jump !

Milka : C’était yo-pizza-jump en effet. On était super contents de la réaction des gens surtout. Parce qu’on jouait quand même sous l’Altar. Et on peut dire qu’on n’était pas hyper « couleurs locales ». Mais les gens ont été fabuleux, hyper ouverts. On ne nous a pas jeté d’animaux morts ! Et ça nous a galvanisés à mort. Du coup ça a semblé durer à peine 2 secondes...

Parce que c’était plus d’adrénaline que sur la tournée ?

Ju : Non mais c’est juste que 40 minutes sur un événement aussi énorme tu ne les sens pas passer. Je suis sûr que quand on va voir des images on va halluciner parce qu’on ne se rappelle même plus vraiment ce qui s’est passé. C’était tellement fort… Du coup ça va trop vite.

Victor : Ça laisse un gros goût de reviens-y !

 

Une tournée de reformation, le réenregistrement du Temps de la Réflexion, un nouvel album et la tournée qui va avec, un DVD live, le Hellfest. En moins de 4 ans vous avez abattu un boulot monstre, et largement reconquis le trône où vous étiez assis avant de vous éclipser, il y a en gros 10 ans. Tout se déroule donc selon les plans du Hannibal de l’Agence tout Risque on dirait. Et la suite alors ?

Milka : Plein de trucs de prévus. Là on va faire un calendrier, nus, avec des rugbymen. * rires *

Vous avez tous des ballons de la même taille ? * rire *

Milka : Il faut savoir qu’on a pris Victor pas uniquement pour ses capacités guitaristiques, hein ! * rires *

Victor : Gros ballon ! * rire *

Milka : Disons quand on a eu fini Ctrl + Alt + Fuck, vu qu’on était vraiment hyper contents de ce qu’on venait de mettre en boîte – un album hyper sincère qui nous donnait vraiment le sentiment d’avoir passé un cap –, c’est pas qu’on n’a pas été surpris du retour qu’on a eu, mais on partait déjà avec la conviction que ça allait bien se passer. Alors après il y a des nuances, évidemment : ça va se passer bien ? Super bien ? Extrêmement bien ? Va savoir… Mais honnêtement on y croyait vraiment.

Vous aviez déjà l’idée du DVD en tête à l’époque ?

Ju : Non, absolument pas. Quand on s’est reformé à la base on voulait ne faire qu’une date. Chez nous, pour le fun, pour les 10 ans de Jerkov, notre label à l’époque. Et puis après les gens ont gueulé parce qu’ils voulaient une date à Paris. Donc on l’a faite, et il s’est avéré qu’elle a été complète très vite. Et puis après on a enchaîné avec une autre date, et on y a repris goût. Ça nous a également permis de nous tester, pour voir comment on gérait ce retour aux affaires. De mon côté j’ai eu à nouveau envie d’écrire des morceaux. Au début ça devait être un morceau ou deux… Au final ça a été un album. Puis de fil en aiguille ça a été le DVD, la réédition du premier album… Et on en arrive aujourd’hui à parler d’un 5e futur album !

Et pour le Hellfest vous avez été bookés de longue date ?

Ju : Ah non ça c’est arrivé au dernier moment. Ça faisait quelques temps qu’on essayait d’y participer, sans résultat. Notre tourneur et notre manager ont poussé pour que ça se fasse, mais l’orga’ nous a dit non au départ. Et puis il se trouve qu’il y a eu un désistement sous l'Altar – ce qui explique pourquoi c’est là qu’on a fini. Et comme apparemment on était en haut de la pile de ceux qui potentiellement pouvaient s’y produire – il semblerait que des gens du Hellfest également poussaient pour qu’on y joue – ça nous a permis de nous retrouver à jouer le samedi, à cet horaire idéal. Mais comme disait Matthieu, on anticipait un peu les réactions vu la couleur de cette scène…

En même temps le rose au milieu du noir, ça marche toujours * rires *

Ju : C’est vrai du coup qu’on a bénéficié du fait qu’on tranchait par rapport au reste de la programmation. Et logiquement, ça aide à ce que les gens retiennent un peu plus ta prestation. D’ailleurs c’est à la fois notre force et notre faiblesse – notre force quand même, surtout – ce fait de trancher, de manière générale..

 

Quand on regarde le DVD, on a l’impression qu’il y a une grosse part d’improvisation dans vos concerts. Et puis à vous revoir ici, on se rend compte que cette part n'est pas forcément si importante que ça. Par exemple quand tu balances « Joue Despacito, joue Despacito ! » sur l'« Autruche »…

Ju : Ça typiquement, c’est de l’improvisation ! Je ne l’ai pas refait sur d’autres dates. Faut dire que l’« Autruche » c’est LE morceau qui libère nos instincts adolescents les plus primaires. Du coup c’est le morceau sur lequel on s’autorise à vraiment faire des conneries. On a comme ça quelques moments, quelques plages de liberté où ce qui se passe n’est jamais exactement la même chose que la fois d’avant ou d’après. Par contre là, sur le Hellfest, on sort forcément un set un peu plus rodé. Plus ça va plus on a des samples à placer, plus on joue au clic, histoire que l’expérience live soit plus « plein la gueule ». Mais vu notre nature, on a du mal à réprimer cette part de délire qui fait partie intégrante de nous…

 

D’ailleurs sur le DVD, pendant « Brazilian Massage », on devine qu’une bande d’hurluberlus se pointe pour jouer des percus et du tambour dans la fosse. Qu'y sont-ils et – s'ils étaient bien officiellement prévus à la fête – pourquoi dans la fosse et pas sur scène ?

Ju : Normalement on aurait dû les voir bien mieux sur le DVD, mais malheureusement on a eu des galères de caméra qui leur ont été fatales. On trouvait ça plus convivial qu’ils débarquent dans le public, au milieu des gens, plutôt que sur scène. Par contre on ne peut pas vraiment les emmener partout avec nous à chaque fois. Typiquement hier, sous l’Altar, ça aurait été problématique je pense * rires *.

Et la réplique "Une seule guitare pour les gouverner tous", c'est sorti comme ça, ou bien ça fait des années que tu te disais « Si un jour je pète une corde, je la place » ?

Ju : Non, c’est venu tout seul. Du coup les gens qui n’étaient pas à Toulouse ce soir-là ne comprennent le pourquoi du comment que quand ils trouvent le bonus caché du DVD. En tous cas sur le moment ça m’a libéré de dire cette connerie, parce que l’incident m’avait bien gavé intérieurement.

La formule marche tellement bien que c’est carrément devenu le nom dudit bonus.

Ju : Oui, du coup c’est le nom qu’a choisi Angel (NDLR : Fonseca – le réalisateur du DVD).

 

Pour la sortie de Live in Bikini, les fans ont été conviés à une avant-première dans un grand ciné parisien, et à cette occasion Ju tu portais un T-shirt Taxi Driver. A noter que le lieu rappelait évidemment la pochette de Succube, l'album de Manimal plongé à 100% dans l'univers du 7e art. Par ailleurs, quand on te suit sur Facebook, Ju, on se rend compte que tu y parles plus souvent cinoche que Musique. Alors, n'y aurait-il pas, maintenant que vous avez accompli déjà beaucoup de choses sur le plan musical, d'autres envies – comme des envies de caméra par exemple ?

Ju : Oui, il y a un truc dans les tuyaux pour moi depuis quelques temps…

Mais tu n’as pas le droit d’en parler * rires *

Ju : J’en parlerai quand ça se confirmera sinon ça va me porter la scoumoune ! Mais en effet il y a un projet déjà pas mal avancé qui me tient à cœur depuis un moment…

Et en dehors de ce projet secret, tu n’aurais pas déjà une activité plus orientée vers le cinéma ?

Ju : En fait à une époque j’étais critique officiel dans un journal. C’était il y a assez longtemps. Et aujourd’hui j’écris sur le site de quelqu’un qui bosse à L’Ecran Fantastique. Et après, ce que je fais sur ma page Facebook, c’est juste un petit plaisir personnel supplémentaire, pour partager des opinions. D’ailleurs c’est marrant parce qu’Arno de Black Bomb A m’a dit qu’il lit souvent ces posts, et qu’il est en général du même avis – il est assez cinéphile en fait. Après de manière plus générale l’univers cinématographique fait partie de Psykup je pense…

… Et de Manimal !

Ju : Voilà, et de Manimal aussi.

C’est vrai que l’Ombre et la Proie c’est également un titre de film.

Milka : Ctrl + Alt + Fuck aussi !

* rires *

D’ailleurs il faut le déposer ce titre ! Parce que pour un film, ça claquerait! Ça va peut-être donner des idées à certains…

Milka : On n’est pas bon pour ça, pour déposer des trucs…

Ju : C’est Milka qui a eu cette très bonne idée de titre

Et sinon ça ne vous tenterait pas de vous lancer dans un disque / film, comme par exemple Hypno5e avec Alba, son « road movie musical » ? Ou une B.O. peut-être ?

Ju : Là-dessus on est open ! Après c’est vrai que ça a déjà beaucoup été fait. Il faudrait trouver des angles d’attaque différents pour que ce soit pertinent. Et puis aujourd’hui on est dans une approche plus directe. Après nous on rêverait de faire partie de ce genre d’aventures. Dans cet esprit c’est vrai que Le Journal des Jeux Vidéo avait utilisé « Fuck Me ‘Til The End of Times » pour illustrer un article sur un jeu de guerre…

Milka : Ah ça, sur des jeux vidéo avec des zozos qui trucident des aliens, là ça passe bien

* rires *

Milka : Après Alba ça a été fait dans le cadre du projet acoustique d’Hypno5e. C’est un contexte particulier. Nous c’est plutôt… * se lance dans une série d’onomatopées musicales hystériques *

Ju : Aujourd’hui on est dans une optique différente. On veut se concentrer sur des morceaux qui tapent !

Et vous vous sentiriez capables d’écrire avec ce genre de contrainte qu’est un support vidéo auquel il faut coller ?

Ju : Perso je l’ai déjà fait pour le documentaire sur Nicolas Winding Refn, le mec qui avait fait Drive… Et The Neon Demon aussi, qui est mortel. J’ai écrit trois morceaux dans ce cadre, et c’était complètement ça : on me demandait « Là j’aimerais tel type d’ambiance… ». J’ai fait principalement de l’Electro pour l’occasion, arrangée un peu à ma sauce, mais très Electro quand même, et cinématographique – autrement dit assez « ambiant ». J’ai également écrit pour le spectacle de Dédo : son intro, son entrée, sa sortie, des bonus. Là, c’était plus Metal « de base »… Et donc plus simple! 

 

Comme tu évoques Dédo on va en profiter pour rebondir dessus – même s’il n’est pas spécialement girond – en vous demandant comment vous vous êtes rencontrés les uns et les autres ?

Ju : Je l’ai rencontré à une soirée Halloween, à Paris, chez des amis communs. Et il se trouve qu’on a flashé l’un sur l’autre. Parce qu’on se ressemble vachement – c’est marrant on est né à très peu de jours d’intervalle. Et on a vraiment les mêmes goûts cinématographiques, musicaux… Au niveau de nos caractères également, notre façon de voir les choses. Bref ça a matché. Dans la foulée on est allé ensemble au festival du film fantastique de Gérardmer alors qu’on se connaissait à peine. On a donc passé une semaine ensemble, dans un chalet, à faire les cons et se marrer, à mater des films. C’est vite devenu une amitié très forte. Naturellement je l’ai impliqué dans Rufus Bellefleur, il a participé à des clips…

Il nous a en effet parlé de « coaching » pour le 2e album de Rufus. C’est quoi, dans ce cadre, du « coaching » ?

Ju : Il nous a fait un peu de coaching scène, un peu de scénographie pour le spectacle monté pour ce 2e album. Et par la suite je l’ai invité à jouer Jésus dans le clip de « Cooler Than God ». On est toujours en cheville d’une manière ou d’une autre…

Comme on en parle, combien de tartes à la crème ont été utilisées sur le clip ?

Ju : * se retournant vers les autres * Combien ils en avaient faites déjà ? 40 ?

Milka : 48 !

Donc il y a du bluff au niveau des scores affichés alors ! De mémoire il y avait beaucoup plus pour Jésus

Ju : Jésus s’en prend 3-4 au début, et puis plus rien. Après en effet, tout le monde en prend plein ! Matthieu s’est révélé un super lanceur de tartes – sans doute parce qu’il faisait du basket * rire * Mais Dédo était très bon aussi

Milka : Dédo, vu que je lui en ai envoyées plein dans la gueule, dès qu’il a été question que je m’en prenne une, il s’est direct’ porté volontaire pour me canarder

* rires *

Ju : C’est un gaucher monstrueux

Milka : Il m’a dé-truit la gueule !

Ju : Il a une fausse patte… A la Rocky tu sais ! Impressionnant.

 

Lors de la soirée au Grand Rex vous avez évoqué un nouvel album. Par ailleurs vous nous avez dit que pour composer à nouveau il vous faut de nouvelles motivations, de nouvelles envies. Alors quel va être le carburant pour la suite ?

Ju : C’est déjà ce qui se passe entre nous. Le feeling général… On va tous dans la même direction, avec la même envie, et c’est très important. Sinon personnellement j’avoue que ce qui m’intéresserait ce serait d’expérimenter encore de nouvelles sonorités. Et travailler plus particulièrement le son, avec Victor qui est très branché matos. Moderniser notre son, et peut-être se trouver une identité à ce niveau aussi, parce que ça, ça nous manque un peu. On a déjà une identité stylistique, et d’image, c’est vrai, mais je pense qu’il nous manque une identité sonore encore plus prégnante.

Si je me rappelle bien l’interview dispo sur le DVD, si à l’époque le groupe avait arrêté les frais, c’était qu’il n’y avait plus trop cette unité. Que les compos plus Prog, plus planantes, ça ne te parlait plus trop, à toi, Matthieu ?

Milka : Prog ? C’est un gros mot ça ! Non le mot que j’utilisais à l’époque c’est que c’était devenu trop « cérébral ». Il fallait que je me prenne 2 Efferalgan avant d’apprendre les morceaux… On était dans cette dynamique-là. Donc j’ai dit aux copains que j’allais assumer la tournée jusqu’au bout, mais je ne me sentais pas de continuer dans ce trip-là… Je ne voulais pas nous mentir, me mentir, ni mentir aux gens. Ça ne sert à rien. Il y a tellement de groupes qui le font... Je préfère vraiment bosser à Auchan que jouer une musique qui ne me plait pas assez. Du coup, de discussions en discussions avec Ju, il y a eu finalement cette inflexion nouvelle vers quelque-chose de moins cérébral. Ju était d’ailleurs le premier à reconnaître qu’en effet, on était allé assez loin dans cette direction. En réécoutant We Love You All, il a admis en fait que…

Ju : … J’ai rien compris * rire *

Milka : Lui-même il lui a fallu 3 Efferalgan !

Donc pour la suite, même si vous ne savez pas forcément encore où vous voulez aller, ce sera quand même plus dans la continuité de Ctrl + Alt + Fuck qu'un retour à We Love You All?

Ju : Ah oui oui... Après on dit toujours qu'il faut prendre ce qu'il y avait de mieux avant, l'optimiser, rajouter des choses nouvelles : le renouvellement dans la continuité quoi. C'est ça qui m'intéresse. Mais effectivement, avec We Love You All à l'époque on a atteint le top de ce qu'on pouvait faire dans le genre. C'était too much. Même si lui il adore cet album * montrant Victor *. C'est pour ça qu'il rigole.

Milka : Lui, il voudrait faire We Love You All 2 !

Victor : Non non. J'adore We Love You All parce qu'il est très riche: il y a énormément d'idées, il y a un morceau de Rap au milieu, les thèmes sont super – avec des titres comme “Birdy”... Mais je lui reproche sa longueur et ses morceaux de 10 minutes. Tous les morceaux sont fabuleux, mais ils devraient tous faire 4 minutes. Pour moi on devrait refaire cet album-là, car il y a la richesse apportée par les 2 guitaristes – David Castel (Vidda) apportait une patte qui est super intéressante – un son au top – on entend bien le jeu de Brice... Il y a plein de choses qui se passent dans cet album. Mais les morceaux sont trop longs

Pas vraiment au format festival, en effet.

Ju : Voilà.

Victor : Mais les 4 premières minutes de chaque morceau sont fabuleuses * rire *

Milka : Il y a des choses à récupérer !

Ju : J'entends ce que tout le monde dit, j'essaie de le recracher correctement...

Victor : Le fond était bon, le format ne l'était peut-être pas.

Ju : C'est qu'à l'époque j'étais dans un état d'esprit qui m'a poussé dans cette direction. C'est une question de ressenti, de ce qui se passe dans ta vie...

Victor : Je pense que l'idée pour la suite c'est de mélanger le bon côté de toutes ces périodes.

* Brice arrive *

Ju : Brice, tu as un truc à dire sur ce que tu souhaiterais pour le prochain album ?

* Prend le micro, et énonçant comme un participant à l'Ecole des Fans... *

Brice : Bonjour, je m'appelle Brice Sansonetto...

* rires *

Ju : Brice is in da place !

Brice : Alors pour le 5e album je voudrais un truc qui trace, qui parte un peu moins dans tous les sens que ce qu'on a fait jusqu'à maintenant... Tout en retrouvant un peu de folie.

On ne peut pas dire que Ctrl + Alt + Fuck manque de folie pourtant...

Brice : Non, justement: continuer dans la lignée de Ctrl + Alt + Fuck ça me brancherait bien.

 

Pour revenir à l'interview visible sur le DVD, vous faites la remarque qu'en France c'est "Psykup" (accent marqué sur le P) alors qu'à l'étranger c'est "Sykup". Ça veut donc dire qu'il y a une visibilité du groupe hors de France... Savez-vous dans quelle mesure ? Vous avez beaucoup de fans à l'international?

Ju : Il y a des fans dans pas mal de pays... Mais peu à chaque fois. En France on en a pas mal, mais nettement moins ailleurs. Alors oui, tu vas avoir un fan qui t'écrit du Mexique, un autre de Finlande, un autre des Etats-Unis, mais ce n'est pas assez pour pouvoir tourner. Il faut que ça grossisse, que les gens nous connaissent plus. Il y a encore beaucoup d'endroits où les gens n'ont jamais entendu parler de Psykup. Et même encore dans certaines régions de France...

Milka : Dans la Creuse notamment

* rire *

Ju : On a encore un taf énorme pour se développer de ce point de vue. Mais de toutes façons c'est sans fin. Parce qu'à part si t'es Michael Jackson, c'est rare que tout le monde te connaisse. Mais comme disait Matthieu, en effet, maintenant on a soif de conquérir d'autres pays.

La distribution ça joue pas mal de ce point de vue...

Ju : Oui et non. C'est la promo qui fait vraiment la différence. Par exemple We Love You All était distribué par Season of Mist, et donc présent dans 25 pays quand même, voire un petit peu plus...

Milka : Après si côté promo rien n'est fait localement, ça ne sert à rien au final

Ju : T'as un CD dans un bac et puis c'est tout.

Milka : Ce qui pourrait être intéressant pour nous, ce serait de rencontrer un label avec une aura internationale. D'ailleurs ça ne signifie pas un gros label. Juste quelqu'un qui a une image de marque. Du coup les fans qui font confiance au label pourraient ainsi nous découvrir. C'est souvent comme ça que ça se passe. Le problème encore une fois c'est qu'on n'est pas dans une case assez spécifique. On ne fait pas du Metalcore, on ne fait pas de la “Musique paysagère” – du Metal-destructuré-planant-machin...

C'est vrai que trouver un label qui vous ressemble c'est un peu chaud. Mais le fait qu'un artiste comme Igorrr ait été signé sur Metal Blade, ça donne un peu d'espoir, non ?

Milka : Bien sûr! Igorrr c'est super. D'ailleurs on a joué avec eux, c'était top!

Ju : Après Igorrr je pense que c'est plus facile à ranger dans une case que Psykup. Parce qu'il n'y a pas une partie brésilienne au milieu, il n'y a pas des cuivres qui se pointent tout à coup pour faire du Jazz... Bon, OK, un petit peu quand même. Mais on comprend mieux les choses: tu as un mec qui braille tout le temps, il y a une fille qui fait du chant lyrique régulièrement... On comprend assez vite où on est. Et même si c'est ultra barré – ma mère n'écoutera jamais – je pense que les métalleux extrêmes peuvent s'y retrouver. Psykup par contre, ça toujours été le truc compliqué pour les labels : où est-ce qu'on nous met ? Et puis on aura beau faire plein d'efforts on ne va pas se renier non plus. C'est au système aussi de bouger. Comme pour Korn à l'époque. Quand ça a déboulé ça ne ressemblait à rien. Que ce soit le chant, la cornemuse, les looks, le son : tout était nouveau. Et tout le monde s'est mis à l'écouter, alors que ce n'était pas du tout le truc qui pouvait marcher. Et c'est devenu énorme, entre autre parce que ça a été très bien vendu. Bien sûr, ils avaient un truc à part. Mais n'empêche, ça a été HYPER bien vendu, et au bout d'un moment tout le monde écoutait Korn. C'est comme au cinéma: si demain un film nécrophile devient ultra connu et bankable, eh bien on n'aura plus que des films nécrophiles pendant 5 ans

Nekromantik, partout * rire *

Ju : Nekromantik ça n'a pas marché des masses, en dehors du circuit... Non mais mon exemple est assez extrême. Mais il y a des gens qui arrivent à trouver un juste milieu. System of a Down a trouvé le juste milieu entre MTV et le Metal plus bourrin. A un moment donné c'est devenu un peu trop MTV pour moi, mais bon, ils sont bien la preuve que c'est possible. Il y a des créneaux des fois où tu peux passer et hop, tu choppes le meilleur des 2 mondes.

Milka : Regarde Alain Souchon !

Ju : Alain Souchon, oui. * rire * En plein entre le Death et la Musique classique. * rire *

 

Dernière question, en mode “Perdu de vue”. Il y a 15 ans, sur le 2e album de Agora Fidelio on pouvait entendre un clarinettiste nommé Colas Courjal. C'est lui à l'époque qui m'a fait découvrir Sors la Tête. Depuis j'ai complètement perdu sa trace : tu as des nouvelles Matthieu?

Milka : Alors Colas, aux dernières nouvelles, il travaillait pour la télé. Notamment au Community Management de – je balance hein – Nagui, Hanouna, et je ne sais plus quelle nana devenue célèbre avec la télé réalité...

Ju : Il ne voulais pas que ça se sache par contre * rire *

C'était un mec bien pourtant à l'époque * rire *

Milka : ... Et il semblerait que des 3, la plus sympa ce soit la minette du Loft. Comme quoi !

Je suppose donc qu'il n'est plus à Toulouse

Milka : Non, il est sur Paname à présent.

Ju : Question intéressante sur Colas Courjal !

Je me suis dit: celle-là, on n'a jamais dû leur faire * rire *

Milka : Et alors, test: il jouait sur quelle chanson Colas ?

Je suis désolé, l'album d'Agora je l'ai écouté parce qu'il joue dessus, mais pour être honnête c'est pas trop mon trip... * piteux *

Milka : T'as pas bossé assez ton interview là * rire *

Bon je te paie un coup à boire, ça compense (ça a bien marché avec Ju) ? * rire *

Milka : Deal !

photo de Cglaume
le 07/02/2019

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