Sepultura - Machine messiah

Chronique CD album (50:00)

chronique Sepultura - Machine messiah

Ces derniers mois, les papys ont fait preuve d'une belle résistance.
Alors que beaucoup de pieds étaient posés sur la pelle qui devaient creuser la fosse commune de KoRn, Iron Maiden, Kreator, Metallica etc., tous ces groupes ont fait preuve d'un véritable sursaut, d'une étonnante vitalité et d'une inspiration rafraîchissante. A cette petite liste de vieux remueurs s'ajoute désormais Sepultura grâce à "Machine Messiah".


  

(Ici, un fan qui avait enterré un peu vite de nombreux groupes des années 80 et 90)

 

"Gna gna gna Cavalera, gna gna gna changer de nom, gna gna gna c'est plus pareil et gna gna gna". Inutile de passer des heures à alimenter le débat stérile du "c'était mieux avant", c'est juste différent maintenant.
20 années ont passé (il est peut-être temps à autre chose), le line-up a évolué (c'est la vie), le groupe a gardé le même nom (c'est un autre débat...futile), mais l'éclectisme musical qui règne dans la bande a offert quelques moments parfois brouillons, certes, mais aussi géniaux, qui font qu'aujourd'hui Sepultura compte encore.

Sur les 10 dernières années, le groupe n'a jamais cessé de se secouer le boulard : que ce soit en se montrant un peu plus audacieux sur les albums conceptuels comme "Dante XXI" et "A-lex" ou en proposant des choses plus classiques et rentre-dedans (limite bas de front) avec "Kaïros" et (plus réussi) "The Mediator Between The Head And Hands Must Be The Heart".


La dernière galette, malgré ses nombreuses qualités, était finalement un peu plate, surtout lorsqu'on la compare à ce "Machine Messiah".

La grande qualité de ce disque revient à sa gestion du rythme sur la longueur et à sa grande variété.
Pourtant, l'entame un peu pataude du titre éponyme aurait de quoi décourager. Son tempo un peu lent et sa lourdeur effacent les bonnes idées et l'interprétation des musiciens. 
Sauf que les brésiliens ont décidé de jouer aux montagnes russes : "I am the enemy" se joue vite, fort, percute direct.
Avec "Phantom self" on comprend définitivement les intentions du groupe : agiter et surprendre.

 

A partir de ce troisième morceau, il devient évident que le groupe veut faire bouger ses lignes. Une production de Kevin Codfert, le guest d'Elyes Bouchoucha [clavier de Myrath] et la présence du Myrath orchestra sont des signes qui ne trompent pas : pour avancer, il faut un coup de main...venu d'ailleurs. 

Le côté "ethnic-world-metal" est plus appuyé, surtout sur le premier single "Phantom self". Mais les brésiliens ne tombent pas dans le piège de "gaver" leur son, de l'apesantir, ou d'en faire quelque chose de pompeux. Au contraire, le jeu de Kisser qui consiste à imiter les cordes classiques rend l'association brutalement ludique. Mais la réussite est totale sur "Resistant parasites" et "Sworn oath" dont l'écriture et l'inclusion des arrangements sont plus "fines".

 

Des titres qui sont autant d'occasions de découvrir véritablement de quoi est capable Casagrande derrière ses fûts : varié, puissant, il est devenu en l'espace de 3 ans une véritable locomotive pour tout le groupe.
Or, quand la section rythmique va, tout va.

Andréas Baiseur balance bien quelques riffs et soli monotones, mais il a aussi pas mal d'éclairs de génie et du groove qui montrent aussi bien sa motivation que son doigté sur ce disque. 
Malgré le classicisme d' "Alethea", du riff principal de "Sworn oath", il y a toujours un moment marquant dans chaque morceau pour rattraper un élément un peu faiblard.

 

Il y a aussi des compos sur lesquelles tout le monde sort de sa petite zone de confort. Pour "Iceberg dances", Sepultura a profité d'une séance de muscu de Green pour enregistrer un morceau instrumental quasi-world-prog'. Une belle surprise et une pause salvatrice à la mi-temps de l'album.

On sent aussi que personne ne joue à l'économie. L'intensité et l'effet de surprise du disque ont tendance à légèrement retomber durant la seconde moitié du disque, cela n'empêche pas chacun des protagonistes d'y aller à fond. Comme à son habitude, Green donne toujours plus de coffre quitte à en faire des caisses, mais jamais l'album ne traîne : la tracklist étant bien équilibrée.

 

"Machine Messiah" est à la fois une suite logique pour Sepultura, car il concentre pas mal d'éléments musicaux en gestation depuis quelques albums, mais il est aussi un pas de côté à la route que c'était tracé le groupe. Malgré toutes les péripéties connues par la bande, ce groupe est increvable.

photo de Tookie
le 10/02/2017

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/02/2017 à 12:46:21

Gna gna gna Cavalera, gna gna gna changer de nom, gna gna gna c'est plus pareil et gna gna gna.

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 11/02/2017 à 18:46:03

Surtout que Derrick Green a plus d'années au mic de Sepultura que Maxou. Ecoutez 2 fois, il est pas mal ce disque.

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