Amon Amarth - Twilight of the Thunder God

Chronique CD album (43:28)

chronique Amon Amarth - Twilight of the Thunder God

Oui oui, je sais: l’actualité d’Amon Amarth c’est Surtur Rising, ses épées enflammées, ses volcans pas contents… Mais bon, les mags vous en ont déjà parlé en long et en large, tandis que le général Cobra se chargeait de vous en parler en travers, taillant au passage à ladite galette un costard en forme de peloton d’exécution. Bref: la news n’est plus fraîche, les avis restent tièdes… On est donc loin du « hot topic ». Non moi je vous propose qu’on s’en retourne batifoler en ces temps heureux où le groupe sortait des albums enthousiasmants. Ça y est, j’en vois déjà qui font leur valise et s’apprêtent à embarquer pour les lointains rivages de Versus The World: vous avez raison les copains, c’est bien là l’apogée du viking death metal croustillant… Promis on en reparle sous peu! Mais à vrai dire, aujourd’hui je me proposais plutôt de combler le trou béant que la discographie corandcoïenne du groupe laisse transparaître entre Surtur Rising et With Oden On Our Side.

 

En 2008, les héritiers directs d’Unleashed, Edge of Sanity et Manowar s’offraient une partie de je te tiens, tu me tiens, par la langue-fourchuuuuue-euuuh en compagnie d’un grand ténia des mers, cette séance d’aquagym musicale répondant au doux nom de Twilight Of The Thunder God. Et ouawh les aminches, on ne passait alors pas bien loin de l’impact du Versus The World sus-mentionné! Certes cet album n’était en rien l’occasion de réinventer le style de nos barbares des mers: mid tempo guerrier, épopées héroïques, growl profond et distinct, mélodies tournoyantes, camaraderie virile, champs de bataille fumant, leads aériennes majestueuses… Tous les fondamentaux d’Amon Amarth avaient été utilisés dans les proportions indiquées au sein du Grand Livre des Recettes Nørdik de Måikeaté. Tout ça aurait pu sentir le routinier, voire l’auto-parodie. Oui mais non, par Odin! Comment nos suédois en pagne ont-ils fait pour réussir à sonner aussi grandiosement frais après tant d'albums? C’est un mystère sans doute lié à la qualité des alcools scandinaves (ou pas)... N’empêche, le résultat était là, sous la forme d’un skeud plein d’hymnes exaltant la fierté du courageux pourfendeur-de-crânes-à-coups-de-hache-à-2-mains.

 

Open. Load. Play... A peine a-t-on le temps d’essuyer nos pieds sur le paillasson de ce Twilight Of The Thunder God qu’on se fait recevoir vertement par le morceau titre, compo qui gagne illico son statut de classique. Victorieux, grand, conquérant, ce premier hymne nous balance direct en pleine bataille, au milieu d’ennemis en déroute. Et c’est parti pour trois quarts d’heure à mouiller la chemise de la sueur des braves, le plus souvent au son d’un mélange divin de poils-aux-pattes metal et de sensibilité mélodique (qui – la grosse voix aidant – fait parfois penser à Illdisposed), mais également au son de bonnes vieilles rythmiques thrash et de bonnes grosses twin guitars que seul le chant maintient dans le registre death (écoutez-moi donc « Varyags of Milklagaard »: ça sonne pas comme du heavy teuton peut-être?). On retrouvera aussi ces légers glissements vocaux vers un registre plus black qui accompagnent les moments les plus poignants. Là… Vous y êtes? Pour chipoter, on remarquera que de temps à autre, le groupe a quand même du mal à éviter le registre pompier. C'est vrai, ils sont un peu lourds les sabots de la franche camaraderie suintant de « Guardians of Asgaard ». Et ne serait-ce pas des Oh-Oh-Oh qu’on entend sur « Free Will Sacrifice »? Qui plus est, le milieu de l’album est un peu moins riche en moments forts. M’enfin bon, à ce niveau ça relève surtout du snobisme chroniquatoire.

 

Parce que nom de dieu, il faut vraiment être allergique aux costumes en peau de bête et aux casques à cornes pour bouder un hymne flamboyant comme « No Fear for the Setting Sun », une complainte aussi prenante que « The Hero » ou une déclaration aussi somptueuse que « Live For The Kill ». D’ailleurs profitons de ce titre pour évoquer les invités qui sont venus en studio aider le groupe à finir leurs fûts de bière. Sur « In For The Kill », donc, on pourra goûter aux flèches des archers d'Apocalyptica. Sur le morceau titre, on entendra Roope « Children of Bodom / Synergy » Latvala faire miauler sa 6 cordes, tandis que sur la séance de Brothers-in-Arms-Manowar Death metal qu’est « Guardians of Asgaard », c’est ses cordes à lui que Lars Goran Petrov (Entombed!) fait rugir. Bref, du beau monde, du gros son, des têtes tranchées… C’est la fête!

 

Allez, je vous retiens depuis bien trop longtemps: concluons. Si vous voulez profiter du meilleur de la discographie des Motörhead du viking death larger-than-life et que Versus The World a déjà trop souvent accompagné vos sorties en drakkar, changez un peu d’air en essayant Twilight Of The Thunder God. Une bonne grosse lampée de testostérone nordique sur vos Frosties matinaux, 'y a que ça de vrai, par Skjöld!

 

 

La chronique, version courte: si le grand prix Castorama du meilleur outillage epic vinking death reste attribué au marteau de Thor époque Versus The World, la médaille d’argent revient sans hésitation à la décolleuse à papier peint Twilight Of The Thunder God. Congratulations!

photo de Cglaume
le 27/10/2011

7 COMMENTAIRES

Cobra Commander

Cobra Commander le 27/10/2011 à 09:32:14

Héritiers de Manowar? Tu as mangé une carotte pas fraîche!

cglaume

cglaume le 27/10/2011 à 09:36:27

"De Unleashed, Edge of Sanity et Manowar", espèce de censeur ! :)
Tu ne vas pas me dire que les albums d'Amon Amarth ne sont pas plein de cette fièreté guerrière gentiment ridicule qui fait la joie des fans de Manowar !??

Tookie

Tookie le 27/10/2011 à 09:41:41

Yeahhh !!
D'ailleurs je vais les voir ce soir !! Par Odin ! Où est ma hache et mon casque à cornes ?

Cobra Commander

Cobra Commander le 27/10/2011 à 10:31:42

Dans les pochettes oui, il y a un côté Odino Valhalla... mais niveau musique... Amon Amarth officie dans une autre galaxie que les jacky of steel!
Je trouve.
Pis d'abord, j'ai raison. Toc!

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 03/11/2011 à 21:06:28

Pour chroniquer Amon Amarth, faut pas dire "nom de dieu" mais "noms des dieux". Moi préfère "With Oden on our side "

cglaume

cglaume le 04/11/2011 à 00:10:46

Bien vu. "Noms des Dieux" alors ! :)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 04/11/2011 à 18:10:58

A ton service petit païen !! :)

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