MOTOCULTOR Festival 2012 - Les samedi 18 et Dimanche 19 août

SAMEDI 18 AOÛT

Réveil comme dans un sauna et c’est partit pour une deuxième journée sous le cagnard breton.

On commence doucement avec les Nantais de Direwolves et leur gentil hardcore bien policé et pas toujours très carré à la batterie, mais de l’énergie et deux trois mélodies à la Boston HC qui ressortent du lot. Petite entrée en matière face au ridicule batteur de Sublime Cadaveric Decomposition qui n’en met pas une dedans avec un jeu vraiment mauvais et pas adapté au style vaguement Gore Grind du combo. Une petite frappe un son mauvais et des compos pas franchement intéressantes, seul le guitariste s’en sort bien. On va donc poursuivre avec du Rock’n’roll, du vrai ! Les Peter Pan Speedrock que je n’avais jamais eu l’occasion de voir en concert m’ont mit une bonne claque avec du jeu, du son, et du peps. On chevauche sa moto et on part défier à grands coups de riffs les charognards sur la route 66. Gros son de batterie avec un bonhomme qui sait frapper, un putain de bon drive sur la guitare hyper chaleureux, et une basse gling gling maniée par un géant à la barbe et à la casquette qui me rappelle étrangement un certain Jérôme Marchiset… Pour l’amoureux de Zeke que je suis c’est un vrai régal et sous ce soleil, il ne manquait plus que les cactus et les aigles pour s’y croire vraiment ! Blockheads comme à son habitude fout le bordel, joue n’importe comment mais avec du cœur et de l’énergie à revendre et représente à merveille l’esprit Grindcore dans son essence la plus pure et dégénérée. Sous une nouvelle formation (une guitare et changement de bassiste) le groupe Nancéen n’a pas perdu de sa verve et nous sert du neuf avec un album enfin enregistré et prévu pour on ne sait pas trop quand. On à hâte en tout cas leur sincérité fait toujours plaisir à voir et les morceaux de Human Parade ou de Shapes Of Misery sont toujours aussi efficaces en live. Une belle leçon d’humilité et de longévité. S’en suivra une prestation qui n’a rien à voir avec The Adolescents et leur punk-rock californien à l’ancienne et à roulettes. De la fraicheur et de la sincérité aussi apportée par ce groupes de papy qui nous replonge dans la fin des 80’s, skate et bières en mains. Sans parler de ce tube « Amoeba » présente sur la bande son de Tony Hawk Pro Skater 3 qui m’a fait des frissons… halala que de nostalgie, un plaisir de voir ce groupe programmé dans un festival européen ! Bon je passerai sur la prestation décevante de Crowbar qui ne m’a fait ni chaud ni froid, avec un son tout caca et une setlist pataude, sans parler de ce groove inimitable tant il est chiant quand la sauce ne prend pas… un concert qu’on finira sur le parking à boire des bières. Un peu trop de bières d’ailleurs car on en ratera Napalm Death (c’est pas comme si on ne les avait pas déjà vu 10 fois auparavant) privé de Shane Embury pour problème de santé je crois… On arrivera donc sur le site pour un bout de Municipal Waste toujours aussi taré, thrash, skates et zombis radioactifs de circonstance. Bon je n’ai jamais accroché plus que ça même si le concept me plait assez, un concert qui est loin de m’avoir marqué si bien qu’on en retournera au camping jusqu’au lendemain. On aura tout de même entendu le set entier de Septic Flesh et leur metal extrême bigarré qui ne m’a jamais plu. Trop froid, trop symphonique, trop de blabla et pas assez de riffs, la musique des grecque fait banqueroute à mes oreilles.

DIMANCHE 19 AOÛT

Dernier jour de festival, celui où on est pressé d’arriver au lendemain car la fatigue commence vraiment à nous peser, et dans le cas présent celui avec le moins de concerts intéressants pour ma part. J’ai râté Impureza pour la 3^ème fois, autant j’aime le death metal et j’ai fait espagnole deuxième langue autant j’ai toujours eu du mal à supporter le chorizo... La bonne surprise de la matinée en revanche ça sera Oil Carter ! Les français et leur metal à moto façon Black Label Society meets Pantera en plus stoner m’a vraiment plu. Bien ficelé avec un très bon son, une bonne présence d’un chanteur ayant un faux air de Dave Grohl et des compos plutôt sympathique, le groupe tient la scène et fait bouger la tête sans prétention mais avec honnêteté. Un groupe que je reverrai avec plaisir s’ils passent dans le coin, ou que je conseillerai aux programmateurs en manque de première partie. Inhume ? Collision ? non bof jamais accroché, par contre je bougerai mes fesses pour aller voir Audrey Horne l’autre groupe du bodybuildé Ice Dale d’Enslaved. Je ne me souvenais plus trop à quoi ressemblait le rock aux accents vintage du combo de Bergen mais la qualité était au rendez-vous dans mon souvenir. Et ma mémoire ne m’a pas fait défaut, la prestation du groupe était excellente. Un son vraiment bon, un chanteur juste, des grattes qui n’en font pas trop (bon y’en a des tonnes c’est vrai mais ça passe) et des mélodies qui ne sont pas sans me rappeler du bon vieux Ozzy (genre période Randy Rhoads ou Jack E. Lee). Rafraichissant et très intéressant musicalement avec des petites harmonies de voix bien senties et des lignes de basses sympa, bref un moment très agréable avant le désastre Pervert Asshole si vous voyez où je veux en venir… Musicalement aux pâquerettes, un show qui mise sur la provoque et le crados, une perte de temps complète ! On attendra donc Krisiun pour revenir sur le site et voir les brésiliens débouler leur death metal bas du front. Toujours aussi plat, mais toujours aussi efficace, les frangins à moustaches balancent gros et fort, mais c’est tout le temps pareil… Un jeu de batterie des plus inintéressant (Paul Mazurkiewiczpasserait presque pour avoir un jeu varié et groovy à côté de lui…) un chant assez linéaire lui aussi et un death metal pas si technique à la guitare (sans parler des solos inutiles) j’ai un peu de mal a accrocher. Mise à part les morceaux de Bloodshed le reste de la discographie du groupe me laisse finalement assez indifférent. On passe donc à la suite sans tarder avec Behemoth que je n’ai pas vu depuis belle lurette malgré leurs passages répétés aux différentes éditions du Hellfest. Un set de gros tubes, millimétré en terme de show, mais avec un son moyen : des guitares beaucoup trop écartées dans la panoramique sonore et une basse assez quelconque. A part ça, Nergal à l’air plutôt en forme même si on sent que son chant n’est plus aussi balèze qu’avant, on espère qu’il retrouvera toutes ses capacités ! Car mine de rien, ça envoie bien, entre les morceaux à 10000 à l’heure, « Demigod », « Decade Of Therion », « Slave Shall Serve » c’est dans les mids tempos angoissant que les polonais sont les meilleurs avec « Ov Fire And The Void », ou « Alas, Lors Is Upon Me ». Parmi les tubes on retrouvent du plus vieux avec un titre de Satanica pas terrible et un de l’EP And the Forests Dream Eternally, bel effort pour les fans d’hantant. On suit avec les bataves de Textures que j’aimais tant sur leurs deux premiers albums et j’ai complètement lâché après, suite à leur manque de régularité. La faute à un changement de line-up et à un dernier album qui à mit du temps à sortir et qui n’est du coup plus trop dans l’aire du temps. Le combo de Tilburg et son metal technique façon Meshuggah (surtout Destroy Erase Improve et Chaosphere) meets Devin Townsend des débuts (genre les 4 premiers albums) à donc prit un petit coup de vieux ou de retard. Les morceaux de Silhouette et de Dualism le petit dernier ne font donc pas spécialement mouche (à part « Awake »), et le systématisme polyrythmique n’est pas forcément utilisé à bon escient. Il y a toujours eu ce soucis chez Textures, l’utilisation du contre-temps et des rythmiques balèzes propre à leur style n’est pas forcément musicale et je vais beaucoup le ressentir ce soir. Alors les titres de Drawing Circles sont superbes et me replongent pas mal d’années en arrières mine de rien, mais il m’a manqué cruellement des titres de Polars leur premier effort sortit en 2004. Je me suis senti vieux tout à coup… j’ai eu la même impression qu’au dernier concert en salle de Dillinger Escape Plan que j’ai vu où tout le monde chantait les refrains mélodiques mais personne ne connaissait les rythmiques des premiers albums. De toute façon, vu le peu de personne présentes devant la scène et l’accueil peut réceptif offert au groupe ce soir, je pense que c’était plutôt révélateur des goûts plus metal du public du fest. En parlant du loup, ou plutôt du panda, c’est Immortal qui peine à faire son entrée sur scène devant –cette fois ci- une audience complète. Même si je n’ai jamais accroché plus que ça j’apprécie 2/3 titres autour d’une bière et d’un peu de saucisson, ce que j’ai moyennement retrouvé ce soir là. Il semblerait que ça soit à son accoutumée, mais j’ai trouvé Abbath complètement à la ramasse (il suffisant de l’entendre reprendre son souffle entre deux titres d’ailleurs). Un set de tubes certes  (“Sons Of Northern Darkness”, “In My Kingdom Cold”, “The Call Of The Wintermoon”, ou“One By One”) maispas carrépour un sou. Autant j’aime le côté rock’n’roll cradingue dans le Black Metal, mais je ne trouve pas cela très approprié pour Immortal. D’aucuns diront que c’est ça qui est TRVE, moi je dis que c’est dommage, surtout que la prestation n’était pas desservie par un super son, et était particulièrement courte. Je me met dans la peau du fan et ressent un peu de déception malgré tout.

Fin de fest comme toujours avec une dernière nuit presque blanche, merci aux dégénérés mentaux de foutre le bordel jusqu'à 6h du matin, de renverser les poubelles du camping et de tout casser sous prétexte alcoolique. Pas certain que j’y remettrai les pieds l’an prochain, sauf si la programmation vaut le coup (autrement dit un poil meilleure que cette année, malgré les 2/3 bonnes surprises), dissuadé par une organisation plus qu’hasardeuse, mais encouragé par des prestations sonores potables et une affluence vivable. C’était un reportage pour COREandCO régional en direct de Theix, à vous les studios.

Viking Jazz

le 05/09/2012