Doomed Gatherings (Huata + Windhand + Pombagira + Year Of No Light) le 18/04/2014, Le Glazart, Paris (75)

Huata + Windhand + Pombagira + Year Of No Light (report)

JOUR 1

 

Bon commençons par présenter ces excuses au groupe Hull, j'en parlerai pas car j'ai aucun souvenir de le musique, donc au lieu de me faire une idée en matant des lives sur youtube je préfère ne rien dire. Quand on a rien à dire on la ferme.

 

Ceci étant dit, je m'attaque à Inter Arma : J'ai eu peur au début, les mecs ils envoient la purée recette grindcore joué par des sludgy, et moi le mélange des genres j'aime pas trop ça. Heureusement c'était juste pour le début du concert, après ils se sont calmés pour jouer du sludgecore avec un chant hargneux à défaut d'avoir du coffre. Le plus surprenant avec leur musique ce sont les longues montées en intensité (comme savent si bien le faire les groupes de post-core) qui n'aboutissent jamais sur le break qui tue ou le déferlement cathartique mettant fin à ce mécanisme (je dis mécanisme car d'habitude, à la fin ça pète, c'est comme ça, sauf chez Inter Arma) et c'est bien joué de leur part.

 

Elder : le groupe a emballé la salle sauf moi ! Pourtant leur rock désertique et vraiment très très bien foutu.

Mais moi j'accroche pas, alors que leurs riffs sont sympa, rappellent bien le désert, le chant est clair, les rythmiques ont un groove qui sent le sable et les cactus mais rien y fait j'arrive pas à rentrer dedans. Les longs passages sans voix sont peut être trop classiques mais de qualité, mais ça ne m'évoque rien, ni le grondement du el camino vert pomme ni l'envie de bouffer du bitume. Pour moi il manque vraiment l'étincelle de folie qui dynamiterait ce désert rock ultra classique mais ultra chiadé. Puis je reconnais que sans être bourru il est rudement masculin et cela sans empiéter sur du stoner gras ou du blues.

 

Windhand : le groupe le plus classique et traditionnel de la soirée. Et bizarrement et logiquement je ne devrais pas exhaler de joie sur ce groupe : déjà le chant est clair tout le temps et mélodique en plus. La chanteuse (j'y reviendrai un peu plus tard), à défaut d'avoir un charisme monumental (il paraît qu'elle est timide), arrive à tenir la foule comme il le faut. Sans me leurrer, je pense que cela vient de l'unité de leur musique et du groupe. Leur musique et lourde, lente, mélodique mais abrasive et surtout hypnotique, presque rituelle mais on n'entend pas la magie noire dans ce groupe ; c'est comme si Electric Wizard (le vrai Jusqu'à We Live) jouait moins con et bovin et en plus raffiné.

Pour revenir à la chanteuse est-ce qu'un jour ils arrêteront de gueuler à poil quand une nana est sur scène ??? Les gars, la beauferie laissez-la chez vous, nous nous en porterons que mieux.

 

 

JOUR 2

 

Après ma perte de temps à l'expo Art Robotique (oui je sais c'est con d'être ouvrier et d'aller voir une expo sur des machines outils ou de robotique), le truc de bobos à la con qui n'ont jamais foutu leurs pompes de sécu en usine et qui pensent qu'aligner des lits d' hôpitaux et de faire une micro mélodie avec leur moteur de mise à hauteur c'est de l'art ; je leur conseille les concepts de geek qui font la mélodie de Mario avec des grappes de lecteur de disquette ou de cd, - Ah excusez moi on me souffle dans l'oreille que c'est pas de l'art c'est geek. Heureusement que l'expo sur la black musique relève le niveau de façon considérable. Ok pourquoi raconter ma vie, pour vous dire que j'écourtais ma visite à la cité de la musique pour me pointer une heure trop tôt au glazart, et comme ci cela ne suffisait pas je m'installe connement devant la sortie de secours avant de me prendre la porte dans la gueule. Z'ont du bol chez Huata que je ne sois pas un nerveux sinon il retournaient en Bretagne sans leur claviériste. Bref...

 

Huata : dire que je viens pour Huata n'est pas loin de la réalité :  oui j'aime Huata, donc je ne suis vraiment pas neutre (remarquez j'ai toujours contesté ma pseudo neutralité).

Et la je dois dire chapeau les mecs, c'était le panard. Pourtant c'est pas vous qui avez joué ni le plus fort ni le plus massif. Le concert a commencé par un space-doom à la fois tellurique et lourd, réussissant l'exploit d'être quand même plongé dans l'éther.

Puis nous sommes envoyé au centre magnétique de la terre, dans le noyau liquide et ferreux. C'est forcément plus lourd et le côté space-doom est remplacé par par du fuzz massif.

Troisième acte, on remonte lentement la croûte terrestre en passant par les failles sismiques, musique plus rocailleuse, toujours aussi lourde et chaude.

En gros le concert de ce soir a admirablement balayé votre carrière. Ça démontre une sacrée maturité.

 

Pombagira : déçu de ne pas être rentré dans le show. Même si la musique du duo est toujours lourde, lente et redondante, ce soir elle me semble plus calme plus douce, aussi rassurante et bienfaisante que les jolies formes de sa nana ; mais elle m'a aussi semblé plus triste comme une pluie automnale lourde, triste, épuisante et accablante. Pendant tous ce show j'ai ressenti un feeling proche de la procrastination, j'ai tout de même fini envoûté comme bercé par la musique du duo.

En trois mots : berceuse, pour, doomsters.

 

Year Of No Light : J'ai le droit de critiquer le public de bobo, hipster ??? Et je peux le prouver : il ne restait plus qu'un sandwich végé à la cantine mécanique... Je sais j'ai eu le dernier !

Faut dire que les bordelais étaient particulièrement attendus par le public, le deuxième soir c'est bien eux qui ont eu le plus gros parterre d'auditeur (si on enlève les bobos et autres hipsters c'est Huata qui a eu le plus bel accueil), et je ne vois pas trop pourquoi. YONL nous gratifie d'un ENORME et vibrant (par contre je pense que la palme du gros son leur revient) son, enfin mur massif et sonore serait plus juste. Mais le mur est froid et austère presque repoussant, les musiciens ne semblent pas nous l'envoyer en pleine face mais donne l'impression de se camoufler dedans. Et moi ça me gave, c'est ultra-massique froid, ça vibre mais quand le batteur est au clavier ça m'emmerde, heureusement que lorsqu'ils accélèrent le tempo ou que le groupe laisse jouer les deux batteurs ça me botte un peu plus, mais c'est trop peu pour m'emballer.

 

Necro Deathmort : Alors là, master coup de cœur de la soirée. Le duo anglais nous envoie un doom à b.a.r (boite à rythme pour les lents du bulbe) joué comme du metal-indus teinté de black. Et quand je dis black metal je pense surtout à l'esprit guerrier que j'entends chez Eibon. Le duo nous inflige des compositions impitoyables, tantôt martiales tantôt trip-hop échappé de l'enfer, presque dansant même si le cavalier qui mène la danse ressemble à un T800 malfaisant prêt à t'écraser à tout moment. C'est ça en plus d'être noire leur musique et malfaisante ! Les deux musiciens passent leur voix à la moulinette distro/noisy/harsh pour l'incorporer à leur musique comme n'importe qu'elle instrument ou boucle. Ils ont clairement jouer la musique la plus terrifiante de la soirée.

 

The Body : Alors là on va clairement dans le drone, un poil noisy tellement ça vibre de partout à la guitare. Mais la voix quoi, c'est le croisement entre les piaillement d'oisillons et le dernier couinement d'une machine avant la mise au rebut, en plus j'ai l'impréssion qu'il se casse la voix à chaque fin de cri. Bref moi j'accroche pas vraiment au drone et je reste scotché par la performance de Necro Deathmort.

 

 

JOUR 3

 

Normalement le jour 3 est annoncé comme le « desertfest stage » il devrait y avoir beaucoup moins de vibrations que le jour précédent.

 

Hop je recolle mon couplet sur la présentation des excuses car Mr. Peter Hayden me laisse aucun souvenir.

 

Gonca : power trio stoner instrumental à la karma To Burn, voila le nom est lâché mais que voulez-vous il y a tant de similitudes et autant de qualités qu'il est tentant de le faire. Il y a eu pendant ce concert le plus gros groove du festival, grâce au duo basse-batterie aussi lourd qu'impéccable . Il y avait peut-être à peine assez de guitare au début mais une fois celle-ci mise un peu plus en avant c'est parti pour du très gros, très très gros stoner ultra groovy au possible. Gonga est un excellent producteur de groove qu'il distille à la kilotonne dans un rock burné est sudiste.

 

The Early Of Mars : Voilà enfin un peu de folie dans ce festival puisque les anglais viennent avec un poussin dans leurs bagages, certes c'est une contre basse régime slim-fast et électrique (mais elle aura le meilleur son du festival, bien percutant net et vif, le total opposé du reste du festi) avec option rockabilly. Déjà le chanteur communique avec le public, sa façon de chanter (notamment sur ses intonations) est emprunté au registre ci dessus. Les rythmiques jouent aussi du côtés pin-up, il y a du fun, du cool, de la contrebasse, du tempo élevé (ce qui nous change des jours précédent et nous fait du bien), il y a du bonheur, et surtout leur musique est gavée de swing remue popotin jovial. Du bonheur musical et une grosse surprise.

 

The Socks : L'habit ne fait pas le moine, quand j'ai vu le groupe je me suis dis : « la dernière fois que j'ai vu de tels look c'était chez T.Rex et chez Blue Cheer » et la paf ! le Sep' il remballe ses stéréotypes, car on a le droit à du très très gros rock burné. Moi qui pensais écouter du rock coolos époque Pompidou/Giscard je me retrouve à me faire savonner les oreilles au sable et au cactus (remarquez, je l'ai bien mérité). Les The Socks baignent le rock dans une sauce hard-rock amicalement punk. Le dernier morceau résume pour moi leur concert : un morceau à la Queens of the Stone Age avec Jimmy Hendrix en leader.

 

Dark Buddha Rising : pour ce dernier groupe (à ma grande surprise, voir plus bas) nous retombons dans le doom-sludge, brise nuque et binairement hypnotique. Les passages les plus noizy ne sont pas toujours les plus réussi, notamment le premier, mais pour contre balancer le tout les passages sludge avec une voix screamée sont lourds, noirs, tendance doom-slugy moderne donc pas trop teinté hardcore, tandis que les passages doom eux sont carrément abyssaux et envoûtants. Ma grande surprise c'est que j'étais persuadé qu'il y avait 6 groupes, et bien sur la premiere personne que je rencontre n'était pas française, et comme je parle pas un mot d'anglais direction le mec qui vend les très belles affiches, qui m'annonce que oui, effectivement, Dark Buddha Rising est le dernier groupe du festival.

photo de Sepulturastaman
le 19/05/2014

1 COMMENTAIRE

Carcinos

Carcinos le 19/05/2014 à 19:19:25

Je tiens à dire que au niveau de sa pseudo neutralité, Sepult est véritablement vierge, pour preuve, je ne savais pas qu'il était là, et si j'avais su je serais allé le voir directement ! Désolé si le claviériste t'a secoué, ce soir là on était un peu stressé vu que notre voiture louée s'était fait emmener par la fourrière un peu moins de deux heures avant le concert... Merci pour le report, et puis la prochaine fois, viens boire une bière avec nous !

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

HASARDandCO

Trivium - Ascendancy
Xetrovoid - Nowhere To Run