HELLFEST 2019 - Le week-end de Cglaume - Seconde partie

HELLFEST 2019 Le week-end de Cglaume - Seconde partie (dossier)
 

 

Samedi 22 juin

 

Bien qu’exempt de toute interview, ce samedi sera pour moi LA grosse journée du fest’. Celle avec les plus grosses attentes… Et la plus grosse murge à la bière depuis mes années estudiantines ! Mais n’allons pas trop vite en besogne et commençons, comme toute bonne matinée clissonnaise qui se respecte (…ces dernières années du moins), par un premier tour sous l’Altar. C’est aux Allemands de Dawn of Disease qu’il revient de faire sonner le réveille-matin, ce qu’ils s’emploieront à faire avec d’autant plus d’efficacité que leur Death viril mais néanmoins mélodique se prête particulièrement bien à l’exercice. Les trombines de vikings des bonhommes collent tout particulièrement avec les morceaux joués, ceux-ci sentant fort la Scandinavie et le sucre glace, sans toutefois négliger quelques rythmiques purement Thrash. La formule fonctionne bien, la nuque commence à se dérouiller… Sauf que l’heure matinale laissera devant la scène un parterre relativement clairsemé – souci qui n’est pas à imputer à la qualité de la prestation, mais aux forces d’attraction conjuguées de Morphée et Bacchus.

 

Mais c’est à quelques encablures vers la gauche, sous la Temple, que la journée commencera vraiment. Avec LA grosse surprise / révélation de cette édition 2019 – pour moi du moins : Shaârghot. Parce que ces petits gars bien de chez nous ne sont rien de moins que les petits-cousins maléfiques de Punish Yourself, aussi décadents que tout de noir vêtus. Et c’est avec une version locale de La Crampe que ceux-ci débarquent sur scène afin de démarrer un show improbable de SM/Guignol/Indus aussi efficace visuellement qu’irrésistible musicalement. Dans les yeux donc, une cour des miracles futuriste hallucinée où règne Etienne Bianchi, leader Rock’n’Roll barré mi-Marylin Manson mi-Johannes Michael Gustaf Eckerström (Mr. Avatar). Dans les oreilles, un gros Metal Indus extrêmement dansant, qui rappelle justement Punish Yourself, mais aussi Ministry. L’immersion est complète, les yeux sont écarquillés, les doigts claquent : c’est la baffe! Et le show de se dérouler sans temps mort, faisant intervenir tantôt des masques d’aliens mécaniques, tantôt le lynchage d’un pauvre hère plein aux as, tantôt une guitare laser. Dans le public on vibre au son de « Break Your Body », on s’abandonne à cette « Bang Bang » PARTY, on prend tout ce qui vient avec le même plaisir : c’est la teuf à Gotham City !

 

Pas facile d’enchaîner après un tel rush d’adrénaline. Heureusement, pour la suite on part sur de la valeur sûre avec Skindred, qui en est déjà à son 3e Hellfest en très peu de temps. C’est sur la bande-son de l’arrivée de Darth Vader que Benji et ses copains débarquent cette fois encore… Et c’est parti pour une demi-heure de Reggae Metal euphorisant toutes dents dehors ! Avec pour commencer « Sound The Siren », extrait de Volume, qui voit les non-initiés halluciner sur ce volubile chanteur au flow particulièrement impressionnant (et décalé, dans le contexte hellfestien). Sur le tube « Rat Race » – complètement dément dans cette atmosphère surchauffée – Benji la joue « If you’re happy clap your hands »… Bon c’est vrai que jusque-là, pas grand-chose de neuf. Mais bon dieu que ça fout la patate ! Mais du neuf il va à présent y en avoir avec « That’s My Jam », extrait du nouvel album qui tient la route, mais ne plafonne clairement pas aussi haut que le reste. Puis le groupe enchaîne avec l’ultra-efficace « Kill The Power », s’offre un mini-hommage à Prodigy via un court extrait de "Out Of Space", avant de conclure sur les valeurs sûres « Nobody » et « Warning », dernier morceau sur lequel, cette fois encore, on finira en faisant tourner les T-shirts / serviettes. ‘y a pas à tortiller: même si ça ne change pas des masses d’une fois sur l’autre, Skindred en festival, ça le fait toujours autant !

 

La suite des festivités nous force – sans mal – à retourner sous l’Altar pour y retrouver Trepalium, qu’on n’aura pas vu si souvent que ça depuis la sortie de l’excellent Voodoo Moonshine. Comme prévu, derrière le micro ce ne sont plus les dreads de Kéké qui s’agitent, mais bien les lunettes et la coupe à la Desireless de Renato Di Folco. Et la transition entre les deux se fait sans mal, le nouveau chanteur dégageant une vraie bonne humeur. Le show commence fort sur les doigts qui claquent de « Fire on Skin ». Problème : le son est un peu moyen, la voix pas hyper audible, et cela continue sur le morceau suivant – « Insane Architect », le meilleur extrait de H.N.P. – avec un mix pas idéal entre les différents intervenants. Mais petit à petit les choses s’améliorent, et l’on peut profiter enfin du meshugroovy « Guede Juice », puis de la tuerie totale « Possessed by the Nightlife », toujours issue du même EP. Arrive le moment attendu (par moi du moins) des nouveaux morceaux extraits de l’album à venir : « ...To The Sun » s’avère bien groovy, et passera sans aucun doute comme une peste à la lottre (!), puis « Everything's Supposed to Be OK », à la rythmique plus coulante, et qui réserve un gros final moshy qui déboîte. On a hâte de l’entendre en entier ce 5e opus ! Le tube « Moonshine Limbo » va ensuite être prétexte à un bon vieux Wall of Death des familles, puis on reste sur l’EP et le clôt avec « Damballa’s Voodoo Doll ». Les adieux se joueront en mode flashback sur « Vesania », l’un des morceaux-phares d’Alchemik Clockwork Of Disorder – qui, cette fois, ne sera pas représenté par le légendaire « Sick Boogie Murder ». Grosse prestation donc, et grosse suée, pour une formation qui a le groove dans la peau et qui n’a même pas réellement besoin des cuivres pour faire swinguer les métalleux !

 

 

Puis, comme les traditions ça a parfois du bon, petit passage au VIP pour retrouver les collègues à l’occasion du CoreAndApéro annuel. Aaaaah, le team building, c’est top quand c’est fait dans un cadre aussi sympa !

 

Ensuite retour sous l’Altar pour écouter ce-groupe-que-forcément-tu-vas-adorer puisque il balance du gros son à la fois technique et mélodique. C’est accompagné de quasi toute la team que l’on va donc voir les Américains d’Allegaeon, en espérant s’en prendre plein les mirettes. Malheureusement les conditions ne seront pas rassemblées pour un coup de foudre immédiat, le problème venant sans doute en partie d’un placement malheureux face au mur d’enceintes de droite – pas l’idéal pour avoir un bon son. Et en effet, c’est une bouillie technique sympa mais un peu indigeste qui va nous être servie. On se réveillera quand même au bout de quelques morceaux, sur une intro hispano pas crado, puis plus tard sur un titre carrément accrocheur dès la première écoute, ainsi que sur le titre ultime, plus facile d’approche et clairement plus fédérateur. Conclusion : Allegaeon ça a l’air bien bon, mais comme souvent, la découverte en fest’, c’est pas l’idéal pour ce genre de groupe…

 

Et après la bonne surprise Shaârghot, il semblait évident que ce bon feeling Indus festif devait être prolongé en allant voir les Toulousains de Punish Yourself. Direction la Temple, donc, pour aller mover son booty devant un freakshow particulièrement bariolé. Danseur cul nul orange & vert, meuleuse geyser-à-étincelles, tétons moulins-enflammés, solo de perceuse à percussion : un concert de ces barjots fluos c’est l’assurance de zéro temps mort et d’une Margoth s’abandonnant à la fièvre des paillettes Disco/Indus ! Le lapin se laissera aller, lui aussi, à cette petite heure de joyeuse décadence musicale omnisexuelle, tout juste gâchée par un dernier morceau lancinant, et du coup quelque peu chiant. Mais malgré cette révérence trop peu explosive, on reste quand même sur une bonne impression.

 

Fort d’une bonne dynamique quasi-ininterrompue – putain que ce samedi dépote ! – on enchaîne donc directement sur le show d’Archspire dont le dernier album avait carrément atterri en tête de mon top 2017. Inutile de vous dire que j’avais de grosses attentes par rapport à ces quarante minutes de Death aussi moderne qu’ultra-technique. « We’re not Fucking Manowar ! » C’est sur cette évidence narquoise qu’Oli Peters nous accueille dans son seyant costume de basketteur avec sa gouaille de rappeur urbain. Puis le show part à fond les ballons sur le dernier titre du dernier album, et force est de constater que ça joue incroyablement carré. Mais pour bien rappeler que malgré le niveau technique de folie, les gugusses restent de joyeux larrons, nos asticots lancent un gimmick que l’on retrouvera le lendemain sous la griffe de Municipal Waste : le clamping. Allez, tout le monde fait les pinces de crabe avec les mimines ! Gné ? Et le groupe de rester coincé – à mon plus grand plaisir – sur Relentless Mutation jusqu’au tube mitraillette « Involuntary Doppelganger », toujours aussi impressionnant. Mais au fur et à mesure que le show avance, il faut quand même bien avouer que la chose s’avère bourrative, cette succession de tricot guitaristique au milieu de la tourmente finissant par fatiguer la mule… On ressort donc de l’exercice plus impressionné que convaincu, en se disant qu’il s’agit peut-être là d’une musique qui se déguste plus pleinement sur CD.

 

Et c'est à partir de là que tout est parti en sucette. Fort de la conviction qu'un quadragénaire ne peut pas finir dans un état lamentable en ne buvant que du jus de houblon, ma vieille pomme a fait se succéder les pichets en une valse ininterrompue, tandis qu'en parallèle les notes censées être prises afin de rédiger le présent report devenaient de plus en plus approximatives... Pour se réduire rapidement à peau de chagrin! Après quelques temps à bavasser avec Martyn de Joe la Mouk et Harun de Trepalium, il y eut manifestement une dernière excursion sur le site pour aller voir Def Leppard sur la Main Stage 1... Mais mes souvenirs du show sont aussi précis que mes notes sur le sujet sont abondantes (Manifestement ils ont joué « Let's Get Rocked »). Puis ne restent des dernières heures de cette journée que quelques clichés piteux où l'on voit un CoreAndCoreux porteur de casquette, hilare, poser avec Seb de Sublime Cadaveric Decomposition, embrasser goulûment certains collègues... Et comater le long d'une palissade de fond de VIP. C't'une honte lapin !!

photo de Cglaume
le 28/10/2019

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