HELLFEST 2019 - Le week-end de Tookie - Troisième partie

HELLFEST 2019 Le week-end de Tookie - Troisième partie (dossier)
 

 

HELLFEST JOUR 3

 

 

Ce qu’il y a de marrant avec le troisième jour d’un festival, c’est qu’on a l’impression d’être chez soi. Le premier jour on se sent un peu perdu, même si on avait déjà ses habitudes les années précédentes, on se cherche quelques repères.
Le 2ème jour on est l’aise, le troisième on entre dans une merveilleuse routine.
On se réveille, on petit-déjeune avec les copains, on se gare pour la 3ème fois d’affilée à la même place sur le même parking des impôts ( !), et, à 11h, on va voir Gold une bière à la main, comme si c’était normal, comme si c’était ainsi que notre vie allait se dérouler jusqu’à notre mort.

Et comme je le disais avec cette chronique, Gold a plutôt tendance à te donner envie de rapprocher la date de fin de tes jours. Gold, c’est pas jouasse. Mais c’est un véritable plaisir à voir sur scène : des membres hétéroclites dans leurs attitudes et leur manière de jouer, une setlist qui pioche dans les quatre albums sortis en 5 ans (!) et une interprétation vraiment belle au micro, très fidèle au studio. Pas d’artifice dans Gold, juste une belle non-joie de vie qu’ils ont réussi à nous transmettre en 30 minutes.

L’ambiance est différente lorsque Brutus monte sur scène sur la Warzone.
Et merde, on est dimanche et c’est la première fois que j’y mets les pieds pour un concert qui m’intéresse : cette scène aura quand même pué la lose pour les coreux cette année.
Surtout que Brutus n’est pas très core, mais c’est très très bien !
L’attraction principale est évidemment Stepfanie Mannaerts qui, en plus d’être une excellente batteuse, est une très bonne chanteuse. La facilité avec laquelle elle mêle les deux est assez impressionnante et éclipse injustement la performance du binôme masculin pourtant parfait.
Il y a de tout dans Brutus, de l’émotion, du rock’n’roll, de la violence. Lorsque le groupe se décrit «entre Slayer et Savages», la plaisanterie vaut presque la vérité : la formule en trio fonctionne parfaitement, chacun étant audible et apporte une pierre à l’édifice de compos directes mais riches d’influences et de sous-genres.
Pas au bon endroit, pas au bon moment, pas assez longtemps : Brutus méritait encore mieux qu’une Warzone blindée un dimanche midi…

Et c’est là que s’arrête MON Hellfest.
J’avais vu tout ce que je voulais voir…Mais la journée, elle, avait encore de belles promesses à tenir :

«Va voir Messa, c’est cool !» me dit-on. Et c’est le cas ! Ecoutez, allez voir Messa ! Mais les connaisseurs stoner / doom / sludge ont été déjà charmés par ce chant féminin et cette partition musicale vraiment emballante.
Bien plus que le set en demi-teinte de Yob qui peut être à la fois épique, foufou et terriblement chiant. C’était tout de même un bon concert sous une Valley qui n’a pas désemplit…jusqu’à Arabrot.

Arabrot est un pari personnel. Ne pas aller brûler ma peau de blond aryen sous un soleil de plomb avec en fond Clutch (quand même) pour un groupe norvégien dont je ne connais rien. Mais le quintet me branche : son histoire (un chanteur qui tel un phoenix renaît de ses cendres après un cancer), son logo (un sexe féminin), des machines faites pour l’indus, un chanteur avec un chapeau traditionnel (qu’est-ce que ça fout là ?): aller voir Arabrot symbolisait le choix du fan VS celui du « chroniqueur qui se croit toujours plus malin en allant voir les trucs dont tout le monde se branle ».
C’est sans regret que j’ai découvert des Scandinaves soufflant un « indus alternatif glacial » (pour trouver ce descriptif je me suis bien mis dans ma peau de chroniqueur).
C’était passionnant à suivre, pas toujours accessible, ça mélange plein de styles, c’est sûrement plus passionnant en live qu’en studio (j’ai quand même acheté le dernier album deux jours après) et ça méritait plus qu’une tente à moitié vide et peu éveillée.

Un peu plus tard Cancer Bats a bien secoué la Warzone en étant fidèle à lui-même, Testament a toujours la classe malgré les années, Stone Temple Pilots a définitivement tué le fan ado en moi avec une presta déprimante…de médiocrité, Anthrax est toujours aussi volontaire sans être convaincant (surtout avec une setlist pétée de reprises) Vltimas m’a pas mal déçu son live mou du genou (bien que l’album studio tourne régulièrement) au point de regretter de ne pas être allé voir la version sobre de Phil Anselmo qui jouait en face. Plus tard le projet Slash and Myles Kennedy a commencé à me donner envie de rentrer à la maison.
Seul Lamb of god a sauvé cette fin de journée / début de soirée avec un show vraiment agressif et brutal : les années se suivent et se ressemblent pour ce groupe qui en a toujours sous la pédale (à l’heure où j’écris ces mots, c’est le Tour de France).

Puis vint le temps de Refused : j’aime bien les Suédois, y compris l’album de leur retour sur lequel tant de monde a dégueulé (parfois à juste titre) et leur passage au Hellfest m’a convaincu qu’il fallait être encore plus fan du groupe. C’est hyper vivant, classe, brillamment interprété, leurs titres défoncent, nouveaux comme anciens. En revanche pas de surprise : la setlist est la même depuis des semaines et Dennis Lyxzén finit dans le public dès le premier morceau (bon, c’était « Rather be dead », histoire de faire plaisir à tout le monde avant d’enchaîner sur « The shape of punk to come »).
En terrain conquis, avec ses valeurs sûres, le groupe déroule et sort un très bon concert…

Et là…clap de fin.
Quoi ? T’es pas allé voir Slayer ? Ben non, déjà vu 3 fois et déjà ennuyé 3 fois… 

Et Tool ? Non plus.

Parce que, vois-tu cher journal, le Hellfest, ce ne sont jamais vraiment les têtes d’affiche qui en font la beauté. Sauf dans le cas de Gojira. Gojira est au-dessus de tout.
(Et aussi parce que 700kms nous attendent dans 8h, que Tool j’aime bien et que je suis bien le seul parmi mes camarades à m'y intéresser...et que je savais que je survivrai très bien sans les voir).

INSTANT TOPITO

TOP 5 des Concerts :
-Envy
-Cult of luna
-Gojira
-Daughters
-Brutus


TOP 5 des trucs chiants :
-Les gens qui fument sous les tentes. Je dois être positif au cannabis. J’ai eu les yeux rouges deux jours, j’ai éternué des boulettes de shit pendant une semaine. Le temps de sortir un morceau de gâteau de son emballage plastique et me le mettre à ma bouche, il avait pris un goût de space cake.
-Les gens bourrés en festival : être en festival ne donne toujours pas plus le droit d’être pénible avec ton prochain / ta prochaine.
-Les gens. Parce qu’ils avancent pas dans les couloirs, parce qu’ils sont sales, parce qu’ils pensent qu’un déguisement c’est cool et drôle.
-Le passage entre la Warzone et le reste du site, toujours blindé.
-Les gens qui montent dans la roue et qui ont vue sur ton kiki. J’ai un voisin de pissotière, un peu timide, qui est sans doute encore bloqué à l’heure qu’il est.

Bonus des trucs chiants : 90% de la prog’ sur la Warzone.


TOP 5 des trucs vraiment sympas :
-Les touristes, moins nombreux cette année on dirait.  « Pas de chaises pliantes » au contrôle de sécurité : AMEN !
-Le son globalement bon sur toutes les scènes.
-L’immense majorité des bénévoles, toujours aussi agréables et souriants…et courageux quand il s’agit de déboucher un urinoir dans lequel des porcs jettent des saloperies…
-La zone restauration.
-Ben la prog’ quand même, parce que t’as toujours moyen de trouver quelque chose de bien et dans tes goûts.

TOP 1 de ce que je compte faire l'an prochain à Clisson pendant le festival : 
-Revenir.

photo de Tookie
le 28/10/2019

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