Hellfest 2018 - Le week-end de Margoth - Troisième partie

Hellfest 2018 Le week-end de Margoth - Troisième partie (dossier)
 

 

Journée du dimanche

 

Malgré le fait que j'ai grappillé un peu de sommeil supplémentaire, cette journée du dimanche s'est inscrite sous le signe de la fatigue. En même temps, étant sur Clisson depuis mardi avec un confort spartiate, des nuits courtes contrebalancées par des longues journées bien remplies, il est un peu normal d'arriver à un moment où l'on souhaite lever un peu le pied. Ce que j'ai fait – de manière relative. Ça n'a pas empêché de se lever de bonne heure et de bonne humeur, histoire d'aller sur le site dès son ouverture pour se poser en haut de la Warzone pour un petit déjeuner de champion et profiter ainsi du site sous son jour le plus désertique. Puis de décoller pour les Mainstages afin de braver la foule des plus irréductibles qui ne lâchent rien. On reste d'ailleurs dans le propos guerrier avec Orden Ogan. Les Allemands ont d'ailleurs fort bien réussi leur pari de sortir des festivaliers de leur lit avant qu'ils n'aient eu le temps de crier grasse mat'. L'accueil est chaleureux, preuve que le groupe était attendu de pied ferme, notamment par tous les amateurs de folk, qui ne se font pas prier pour headbanguer et chanter du refrain fédérateur à gorges déployées. Les Allemands leur rendent d'ailleurs fort bien la pareille avec leur show carré et rôdé au possible façon « deutsch qualität ». Malheureusement pour moi, on ne peut pas dire que les voir sur les planches me fasse changer mon opinion plus sévère et tranchée que la majorité de l'assistance : il manque quand même un élément fort important, à savoir charisme et personnalité. Ce qui est autant valable pour le côté scénique, quelconque et trop statique vis-à-vis du propos, que musical où on est loin d'atteindre une typicité telle qu'on peut l'entendre chez des Korpliklaani ou des Alestorm.

 

On reste dans le germanique avec Primal Fear. Pas d'imagerie ni de grigris cette fois-ci, on se contente d'un heavy/power de tradition au capital efficacité garanti. Avec du charisme et un peu plus de mouvement, le tout tenu avec la rigueur typiquement allemande. Notamment grâce à son Monsieur Propre de frontman, Ralf Scheepers, dont la voix ne faiblit pas tellement malgré les années qui passent, même si l'on sent bien par moment qu'elle ne peut plus partir autant sur les aigus qu'il y a quinze ou vingt ans (l'hymne « Metal Is Forever » notamment). Ce qui ne l'empêche nullement de prendre le contrôle du public avec une aisance insolente tant ce dernier ne se fait pas prier pour taper dans les mains et chanter à tue-tête. Efficace, clair, net et sans bavure !

 

Sur la scène d'à côté, Shinedown ne s'en tire pas avec autant de louanges. Déjà, la transition est de taille entre heavy/power « plus européen tu crèves » et du metal/rock calibré américain à portée plus juvénile. Qu'importe, on sent comme une légère passation de relais en terme de public. C'est qu'à 13h30, il était temps pour les quadra/quinquagénaires d'aller déjeuner. Les autres, eux, auront le droit à un début d'hostilité mené tambour battant avec le plus gros hit du groupe, « Sound Of Madness » où le frontman montre d'emblée qu'il n'est pas venu pour la sieste digestive tant il va trouver directement son public. Jusqu'à littéralement traverser la fosse en milieu de course. Malheureusement, passé l'autre moitié, les choses se gâtent. Shinedown se décide à partir dans une dynamique beaucoup plus mollassonne, notamment à grand renfort de balades et autre mid-tempos soporifiques. Et franchement, j'avoue n'avoir été là que pour accompagner un pote – car, non, à la ville, je n'écoute pas de ça – mais il m'a semblé avoir entendu au gré des soirées où les Floridiens accaparaient la playlist des morceaux autrement plus remuants qui auraient davantage eu leur place dans un festival de metal, surtout lorsqu'on ne bénéficie que de quarante minutes de temps de parole. Bref, aussi vite j'aurais pu être séduite durant les cinq premières minutes, aussi vite j'ai lâché prise.

 

Qu'il en soit bien clair : In This Moment, je n'ai jamais trop accroché au délire. Et ce n'est pas faute qu'on m'en fasse écouter en soirée. Mais bon, je me suis quand même laissée entraîner dans la fosse aux lion(ne)s. C'est que beaucoup m'ont dit que c'était un truc à voir au moins une fois. J'ai vu donc... Je ne pourrais pas vraiment dire si j'ai écouté réellement mais une chose est sûre : j'ai vu et je n'en ai pas loupé une miette. Non pas pour mater spécifiquement le postérieur parfois à peine recouvert de Maria Brink – mais nul doute que les cameramen ont dû bien se rincer l’œil, eux –, surtout à cause de cette mise en scène tout bonnement abracadabrantesque. Longue robe rouge (ou bien n'est-ce qu'un long drap un peu cousu, allez savoir), grandes griffes, masque étrange orné de coquillages... Il n'y a pas à dire, la madame sait se mettre en avant pour magnétiser les yeux. D'autant plus qu'elle donne dans la chorégraphie exagérément théâtrale. Au point où l'on vienne se dire qu'on n'aurait sans doute pas fait mieux si l'on cherchait un compromis entre Ghost et le cabaret du Moulin Rouge. D'autant plus que la tenue change à chaque titre, le fait d'avoir une doublure empêchant que ces excès de coquetterie n'entachent sur le rythme global. Un festival de l'extravagance qui magnétise un maximum en terme d'acuité visuelle. Qui n'aurait d'ailleurs pas fait tache il y a quinze ans sur un live d'Otep, à la sortie de l'étrange House Of Secrets tant les costumes et mises en scène correspondent à merveille à son ambiance. Au final, oui, j'ai vu. Je ne sais toujours pas trop quoi en penser mais j'ai vu.

 

Les insupportables Asking Alexandria auront tôt fait de me faire fuir vers l'espace VIP rejoindre mes compères de 'zine pour assister à l'interview de Psykup. Puis de prendre un dernier verre avant de quitter notre Pidji en chef, frustré de devoir partir peu de temps après. Je suis quand même le Lapin qui gambade joyeusement vers la Valley, tout content d'assister au concert de Zeal & Ardor. J'avais l'espoir que ce concert fasse changer mon regard sur ce projet à l'idée aussi singulière que géniale de mélanger black metal, indus' et musique d'esclave dont la mise en pratique m'a laissée complètement de marbre sur album. Il y a comme un truc, en l'état, qui ne fonctionne pas et qui fait que je n'arrive à pas à rentrer dedans, même si je ne saurais trop en expliquer les causes. Le show m'aura peut-être permis d'y répondre un peu plus : le côté cérémoniel. Quand je prends leur concept, j'y vois de la capoeira, une vision un peu exotique et faussement joyeuse dont le côté extrême aurait apporté comme ce côté torturé de la condition d'esclave. Zeal & Ardor l'aborde davantage comme une sorte de messe un brin païenne mise en musique de la manière la plus solennelle qui soit. Autant dire que cela vient créer un énorme conflit d'intérêt. Et en live, cet aspect solennel est davantage amplifié par une prestation hyper statique, totalement dénuée d'une quelconque communication de la part du groupe. Chose que je ne vais pas forcément leur reprocher tant un groupe comme Igorrr ne fait pas mieux sur ce plan-là mais encore une fois, ça m'a un peu chiffonnée tant cela a d'autant plus montré l'écart d'interprétation de l'idée qui a servi de base au projet. Et m'a laissé pas mal sur le carreau. Ce qui m'a permis d'admirer les réactions de l'assistance, en communion totale avec le délire. Ce qui montre pleinement que Zeal & Ardor a cette capacité de dégager une très forte aura, le tout, sans trop de scénographie, ni même de discours. Ce qui est, en soi, un exploit impressionnant.

 

Dernière pause de la journée avant de rallier les Mainstages où je vois les derniers moments d'Arch Enemy. Trop peu pour en juger pleinement mais je reconnais qu'Alyssa ne manque pas de charisme, contrairement à mon appréhension qui ne m'avait jamais quittée depuis le départ de sa frontwoman emblématique. Après s'être pris le tandem « We Will Rise » / « Nemesis » qui tue tout ce qui bouge, on n'en attend pas moins niveau show puissant de Megadeth. Et en lieu et place de Dave Mustaine, c'est Hodor de Game Of Thrones qui squatte le micro dans un premier temps pour son petit instant pub en faveur du jeu World Of Warcraft. Histoire de faire jeune et geek, j'aurais tendance à dire que cet instant se situe entre le WTF et le OSEF total. La page pub passée, on retrouve enfin des visages familiers et attendus... Enfin, on suppose puisque l'on n'entend que la batterie et de légers grognements nasillards dignes d'une après-trachéotomie. Et je n'exagère le propos en rien... Un coup d’œil à l'écran et la situation s'avère d'une certaine manière cocasse : voir Mustaine, Loureiro et Ellefson tricoter énergiquement leurs cordes sans qu'on ne puisse les entendre, il y a comme un petit quelque chose de rigolo. Qui se métamorphose en une certaine tristesse plus la blague dure (à croire que les ingés-son en façade étaient partis au bar pour ne pas se rendre compte de cette bévue sur la quasi-intégralité du premier morceau). Les cordes finissent par revenir néanmoins et il faudra une bonne moitié du set pour que le son retrouve un équilibre correct. Même si le rack de traitement de voix semble avoir été le grand oublié de la partie. Mustaine n'était déjà pas en grande forme physique et vocale – ce qui ne l'empêche pas d'être de très bonne humeur et bien plus loquace que de coutume, notamment pour rendre hommage à Vinnie Paul décédé aujourd'hui –, l'absence d'effets n'a fait qu'amplifier cette problématique. A tel point où l'on se demanderait presque si l'on ne tiendrait pas le prochain client de la Grande Faucheuse. Malgré tout, même si le son redevient somme toute correct, il est bien trop tard, le mal est fait, impossible de se plonger dans le concert. Dommage car la setlist est quand même excellente, s'aventurant même sur des morceaux pour ainsi dire jamais joués en live (« The Conjuring ») et s'accompagnant d'un Michael Amott, fraîchement sorti de scène, en guest de luxe sur « Symphony Of Destruction ». Jusqu'au départ définitif du combo avec pas moins de huit minutes d'avance... et nous laisse comme une petite pointe de tristitude dans nos cœurs.

 

Il vaut mieux ne pas trop s'éloigner tant on sent pertinemment que les Mainstages sont pleines comme un œuf. L'effet Iron Maiden dont le top départ s'approche dangereusement sans nul doute. Ça tombe bien, la suite du programme s'arrête sur la scène voisine avec Alice In Chains. Le groupe de la scène grunge des années 90 que j'affectionne le plus sans l'ombre d'un doute, principalement pour son identité plus lourde, à la limite du stoner, voire metal, que le reste de la concurrence de cette époque. William DuVal, le remplaçant du regretté Layne Staley qui fait maintenant bel et bien partie des murs, nous l'a dit « cela fait douze ans que nous ne sommes pas venu en France » (dans la langue de Molière, une attention sympathique). Un moment rare que l'on se doit d'assister, apprécier et de chérir. Ce que j'ai gentiment fait, sans trop avoir eu besoin de forcer. Le son, déjà, retrouve ses lettres de noblesse, et surtout, les tubes, principalement issus de la première partie de carrière du combo, sont enfilés comme des perles. Grande joie d'entendre des « Again », « Them Bones », « Man In The Box », « Hollow » ou encore « Would ? » quand bien même le registre d'Alice In Chains ne s'est jamais forcément inscrit dans la joie de vivre. Énormément d'émotions, notamment sur un « Nutshell » joué en hommage pour Vinnie Paul et surtout avec un « Rooster » de toute beauté joué en final. Un grand moment de cette édition, assurément !

 

Le hasard a fait que Lapin se trouvait positionné à deux pas de ma position, c'est tout naturellement que je le retrouve afin d'assister au concert d'Iron Maiden. Sans faire l'erreur de tenter de se trouver sur l'alignement de la première Mainstage tant tout aux alentours était littéralement noir de monde. Et comme on voyait quand même un petit bout de scène avec une très bonne visibilité des écrans, on ne s'en tire finalement pas trop mal. Même si ce concert représente mon tout premier contact live avec la Vierge de Fer, j'admets que le sujet reste un peu épineux dans le sens où mes goûts à son égard sont en passe de mutation. Allez savoir pourquoi, plus le temps passe et plus j'ai tendance à préférer le Iron Maiden des débuts lorsque Paul Di'Anno était encore au micro. Non pas par préférence vocale mais pour le côté plus in-your-face de la musique qui allait droit au but sans jamais se perdre dans des longueurs que j'aurais tendance à trouver aujourd'hui parfois inutiles. Dire que lors de mon adolescence, je jurais énormément sur les frasques plus progressives de Senventh Son Of The Seventh Son, voilà une évolution de goût on ne peut plus radicale ! C'est d'ailleurs ce que j'ai parfois ressenti durant ce show : un rythme qui s'éternise parfois un peu trop dû à certains choix de setlist s'attardant sur les périodes plus progressives du combo en milieu de prestation et qui se montre un peu indigeste en configuration festival à mon goût. Un constat que Lapinou semblait partager, d'autant plus que ces petits moments longuets m'ont entièrement focalisés sur sa petite réflexion qui désacralise tout un symbole : la nouvelle coiffure de Bruce Dickinson lui donne véritablement la dégaine d'Alain Delon ! Constat carrément criant lorsqu'on le voit arboré de sa chemise bouffante blanche dans sa cage lors de « Hallowed Be Thy Name ». Après, pour le reste, Maiden est resté Maiden : du spectacle impressionnant (l'avion du début de show, le combat à l'épée entre Dickinson et le trooper, l'immense Eddie gonflable, on en passe des belles et des pas mûres), théâtral (en même temps, Alain Delon quoi...), avec des discours dans un français loin d'être dégueulasse de la part du frontman (un peu longuet quand même parfois)... Et surtout, une bonne pléiade de classiques vu que cette tournée n'est focalisée que sur le vieux répertoire et non ses disques les plus récents. Et qu'on aura beau dire, entendre en live des « Fear Of The Dark », « Run To The Hills », « The Number Of The Beast », « Ace High » (de loin, mon titre préféré du groupe !), « The Evil That Man Do » et autres joyeusetés profondément gravées dans l'Histoire du Heavy Metal, ça a ce petit quelque chose de réellement magique. Surtout lorsque c'est la première fois. Et dans la tête, on préférera se focaliser sur tous ces bons moments en lieu et place des phases d'emmerdes ressenties en moitié de course.

 

Lapin me quitte pour finir son Hellfest à sa façon (apparemment, de manière posée avec godets au VIP) tandis que je ne m'avoue pas encore vaincue. Même si j'admets ressentir un gros coup de pompe pour l'appréhension de la prestation de Marilyn Manson. Et puis, braver la foule vraiment dense et compacte sur quelques mètres afin d'atteindre les toilettes aux arrières n'a arrangé en rien ce constat. Phase rythmée par l'hommage vidéo à Vinnie Paul mélangé au trailer d'annonce des cinq premiers groupes confirmés pour l'année prochaine. Une bonne chose au demeurant d'ailleurs de savoir un peu où l'on mettra les pieds l'année prochaine lors de l'achat des pass en septembre/octobre. La forme, en revanche, m'a laissé un peu pantoise. Américaine en diable avec ce petit côté « j'en fais des tonnes pour finalement pas grand-chose » étant donné qu'on ne peut pas dire que Mass Hysteria, Carcass, Dropkick Murphys, Manowar et Slayer soient des événements exceptionnels et jamais vus dans l'histoire du festival. L'interlude passée, le Révérand entre en scène sur la seconde Mainstage. Position pas évidente lorsque l'on passe après le côté « spectacle décapant » de la Vierge de Fer, il faut l'avouer. Et on le remerciera de ne pas s'être focalisé sur un côté grand spectacle afin d'essayer de se hisser à la hauteur de ses prédécesseurs. Bien au contraire, par rapport à une période, autrement plus exagéré en terme de show caricatural (dans le sens le plus mauvais du terme), on peut dire que Marilyn Manson donne sur cette tournée dans le dépouillement. Jamais de changement de tenue, juste quelques danseuses topless (sponsorisées par Silicon Valley) pour le côté sulfureux, et on part à l'assaut. Une simplicité qui lui va fort bien et rentre d'ailleurs en totale adéquation avec le constat que j'ai tiré lors de ma chronique de son dernier album où il aurait tendance à mettre considérablement en retrait son personnage et toute la provocation grossière qui a pris, à une période, des allures bien trop guignolesques pour être intéressantes. Bien sûr, je conçois que cette évolution ne soit pas du goût de tous tant elle dénote de toute la symbolique que représentait Manson lorsqu'il était au sommet de sa gloire. De mon côté, j'aurais tendance à la trouver pertinente. C'est que le Révérand n'est plus tout jeune maintenant, il a passé l'âge et se montre aujourd'hui sous un jour plus posé, moins sulfureux, même lorsqu'il s'agit de jouer les classiques (« The Fight Song », « The Beautiful People »...). Il reste encore un peu ancré par une fascination latente de la destruction mais ne se place plus sous celui de l'auto-destruction. Cette prestation l'a montré et une bonne partie du public semble l'avoir pris comme un deuil pur et simple tant elle représentait comme une sorte de mise à mort du personnage d'antan. De mon côté, je n'en attendais pas moins de lui, histoire de rester raccord avec ce qui a été fait avec ses deux derniers albums que j'ai étonnamment beaucoup apprécié alors que je pensais qu'il n'y avait plus rien à attendre de lui. Une nouvelle approche qui, je trouve, ne fait qu'une meilleure mise en valeur du répertoire de Mechanical Animals (son meilleur album à mon sens) dont les extraits ont occupé, à mon grand bonheur, une belle place dans la setlist (« Rock Is Dead », « I Don't Like The Drugs... », « Coma White », « The Dope Show »). Mon seul regret quant à cette prestation est qu'elle soit arrivée si tardivement dans le festival tant je l'aurais encore mieux appréhendée et considérée si je n'aurais pas été dans une phase de fatigue au bord d'être en PLS.

 

Il est temps de s'engouffrer dans la dernière ligne droite et rassembler les dernières forces pour Nightwish sur la scène voisine. Placée d'abord à distance, je ne tarde pas à bénéficier du dernier regain de vitalité de l'agonisant, afin d'atteindre les abords de crash barrières en extrémité de scène. Parce que le fait que les écrans restent sur un plan fixe assez éloigné de la scène, ça va bien cinq minutes mais c'est quand même bien frustrant. Et au moins ce nouveau placement de choix m'aura-t-il permis de retrouver un peu de pêche. Parce que si j'admets toute ma passion pour Mike Patton, Floor Jansen est également en haut du podium de mes considérations sur tout ce qui concerne la catégorie féminine du chant. Et ce, depuis After Forever, ce qui représente un beau laps de temps. Après, je l'admets, j'aurais préféré qu'elle continue dans un registre plus couillu que celui de Nightwish mais il faut reconnaître que la Hollandaise se réapproprie avec énormément de classe les répertoires passés du combo, sublimant même à de nombreuses reprises celui de Tarja Turunen en se montrant bien plus technique. Même si, bon, j'admets que le choix de setlist ne m'a pas forcément transcendée plus que cela tant il manquait des classiques marquants, pas toujours inscrits dans les singles tant Nightwish a le chic pour choisir les mauvaises vitrines (entre « Nemo », « Élan » ou « Amaranth », on est gâté niveau niaiseries pas du tout représentatives des bons aspects présents dans les albums concernés). Où sont les « Wishmaster », « Stargazers », « Planet Hell » et autres « Elvenpath » bordel ? Par chance, le charisme de Marco Hietala et de Floor Jansen – qui n'est heureusement pas tombée dans le piège de se la jouer princesse – font quelque peu oublier ces gros manques. Jusqu'au moment du « Ghost Love Score » final qui vient tout pardonner. Car bon, si je reconnais objectivement qu'un titre-fleuve de plus de 9 minutes est un peu hors-de-propos en festival, cette surprise m'a subjectivement mise quasiment à genoux (gros cadeau pour fan que voilà), les yeux humides. Comme si l'adolescente que j'étais, qui se ravissait de la qualité magistrale de Once et n'aurait jamais imaginé entendre cette merveille en live dans ses rêves les plus fous (encore moins avec Floor au micro d'ailleurs), était de retour. Claque magistrale de clôture qui m'aura permis de rentrer au camping avec plein d'étoiles dans les yeux, une perle lacrymale encore présente au coin de l'œil. Et me donner du baume au cœur dans ma veillée aussi tardive qu’éthylique alors que mon corps atteint pourtant ses dernières limites. Encore un de passé, bon dieu !

photo de Margoth
le 06/11/2018

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