HELLFEST 2012 - Le report de Swarm

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JEUDI
Youkaïdi, youkaïda, comme tous les ans, on rempile pour la plus grande colonie de vacances de barbus poilus imbibés de bière de l’hexagone. Cette année est un peu particulière puisque pas mal de changements planent sur ce cru 2012 : nouveau site, jauge revue à la hausse, des points pipis, glouglou, miammiam mieux pensés, un espace presse encore plus classe que l’année précédente, et, surtout, deux nouvelles tentes qui certes ont permis à l’orga de programmer encore plus de groupes mais aussi de thématiser les scènes devant lesquelles nous nous agglutinerons tout le long du week end. Donc, outre les deux inamovibles mainstages (reléguées au fond du site), on trouve la tente Altar, dédiée au death metal, la Temple, dédiée au black, la Warzone, dédiée au hardcore et enfin, la Valley, dédiée aux sludge, au doom ou aux merdiers plus expérimentaux.
Petite nouveauté toute personnelle cette année : j’ai débarqué le jeudi afin de ne rien rater le lendemain et bordel de merde, je suis pas convaincu que c’était l’idée du siècle. Je déboule donc au milieu d’une déjà très impressionnante assemblée de poches à bière qui se dandinent éthyliquement au rythme des plus grand classiques du metôl. Sous la tente du metal corner qui a été stratégiquement montée à l’entrée même du camping cette année (traduire : incitation à la débauche), un dj nous envoie en effet du tube à la pelle à grand renfort de Sepultura, Iron Maiden, Judas Priest, Fear Factory et autre Metallica. Je vous passe le gros des détails mais si je me contente de vous dire que j’ai dansé comme un con et que je me suis payé une jolie gueule de bois le lendemain, ça vous va ?
VENDREDI
Après un réveil (beaucoup trop) matinal, je titube donc vers la Valley afin de voir ce que peut donner un set de Celeste en plein jour et pour le coté décalé, j’ai bien été servi. Les lyonnais dont on peut enfin admirer la frimousse ont bien évidemment laissé tomber les lampes frontales (totalement inutile à11h du mat’) et défendent pour une fois leur musique sans le moindre artifice. Ça ce sent un peu d’ailleurs tant les quatre affreux ont l’air à l’aise (remarque très légèrement ironique pour ceux qui suivent pas). Cela dit et même si le headbanging du bassiste n’est pas le plus convaincant du week end, la musique et le son sont carrément à la hauteur… Rien ne nous empêche de fermer les yeux qui plus est. Bref, une setlist courte (dont je rate le début d’ailleurs, merci la gueule de bois) mais intense qui gomme très efficacement la trop forte ressemblance des différents morceaux issus du registre du groupe. (Toujours les yeux fermés) C’est noir, sans concession, massif et malsain, comme sur les galettes et putain de dieu, j’en aurais aurait bien réclamé un peu plus. Un ami me dira après que c’est plutôt marrant de commencer le festival de l’enfer avec la fin du monde… Ouais, pas faux.
On se remet gentiment sans forcément bouger de la Valley car, de toute évidence, c’est là que mon vendredi en enfer va se dérouler en majeure partie. Next on the list : Doomriders. Et là, pour le coup, je suis un peu dégoutté de voir un groupe de cette envergure fouler une scène du Hellfest aussi tôt (ouais, ouais, tout est relatif me direz vous) surtout quand on pense que le père Newton aurait aussi pu prendre ses copains avec lui et faire jouer Old Man Gloom pour supporter la sortie de leur nouveau disque… Oui ? Non ? Ta gueule ? Ok. Bref, les bostoniens débarquent donc sur scène armés des meilleures intentions et de leur plus beau sourire, c’est déjà ça. La grosse faiblesse de ce second set de la journée sera bien évidemment le son puisqu’il faut bien aborder ce problème récurrent et inhérent à ce type d’événement à un moment ou à un autre. Donc, son moyen pour Doomriders même si j’ai pu noter une belle amélioration tout au long du set. Pour le reste, setlist au poil avec des bon gros bouts de Darkness come Alive et de Black Thunder dedans, une énergie bien convaincante vu l’heure et, une fois de plus, une bonne ambiance générale avec des ricains qui ont l’air tout à fait ravis d’avoir fait un voyage de 12 heures pour jouer une demi heure… Ben j’étais ravi aussi du coup.
On bouge toujours pas de la Valley parce que, visiblement, il faut voir Thou… Je suis incapable de me souvenir du connard qui m’a dit ça mais il paraitrait que c’est bien. Découverte pour moi donc et quelle découverte ! Le quintet nous déballe un sludge très massif, assez moderne et bien tinté d’influences screamo. Ça suinte, ça grince et ça envoie du boudin sous accordé par palettes de 12. Le groupe parvient aisément à distiller autant de malaise dans sa musique que Celeste et, à cette heure de la journée, ça tient de l’exploit. Seul gros bémol à mes yeux : un chant screamé d’autant plus irritant qu’il est invariable et omniprésent… ça gâche un peu mon Noël ça. Sinon pour le reste, encore une belle branlée… C’est pas normal, ce festival commence trop bien, va y avoir une arnaque.
Une arnaque ? Ouais, il a plu… Y a de la boue… Bah, c’est pas 2007 non plus.
Je tente ma première véritable sortie de la Valley histoire, déjà, d’aller m’en jeter un ou deux au coin VIP mais aussi pour faire un détour du coté de la Temple vu que les islandais de Solstafir sont sensés y poser leur amplis incessamment sous peu. Bon clairement, j’aime pas ce groupe mais j’ai suffisamment d’amis (… Enfin, de connaissances) qui surkiffent assez ce bon dieu de dernier album pour que je me dise « allez, si ça se trouve, ça va être le concert du week end ». Ben non. Les zicos sont assez ridicules déjà avec leur chapeau, leur veste à franges et leurs bottes de cowboys (je parle même pas des petites tresses de leur rouquin de bassiste). Mais leur musique… Putain leur musique ! Déjà que je trouvais ça chiant et larmoyant sur disque, clairement, sur scène, c’est vidéo gag. On dirait juste que les islandais ne savent pas quelle attitude adopter vis à vis de leur prestation (t’as qu’à voir les costumes). Le son était bien moyen et ça chante bien faux à l’occasion aussi. Sinon, ça va, j’ai trouvé les compos aussi chiantes que sur disque, c’est cool, je suis cohérent. Bref, un demi set pour moi et puis s’en va.
Nouvel arrêt au stand (ouais, je vais pas tarder à tituber à nouveau) et direction la Valley pour un demi set d’Atomic Bitchwax. Même chose, je connais pas ce truc moi mais une meuf vient de me dire que c’est cool alors moi, con que je suis, j’y vais. Et c’est vrai que c’était cool nom de dieu ! Du bon gros rock joué avec les cojones et 3 grammes de cannabis dans chaque bras. Au menu, sans pour autant connaître la tambouille habituelle du combo, j’ai donc eu droit a une belle rasade de r’n’r, saupoudrée de touches bluesy et généreusement nappée d’envolées spatiales. Ah ouais il est important de noter que tout subjectivisme mis à part, ça joue et ça chante ultra bien (ça sonne pas mal aussi pour le coup)… tellement bien que j’en viens à me demander si les approximations sonores et musicales que je mange régulièrement en concert ne viennent pas essentiellement des musiques extrêmes (ouais bon, là je trolle un peu). De là a dire que tout ce beau merdier colle parfaitement avec mon ivresse naissante, il n’y a qu’un pas.
J’écourte cependant mon petit plaisir coupable pour courir voir la fin du set de Gorod sous la Altar parce que, d’une, c’est des copains et, de deux, avec mon petit pass photo je vais surement pouvoir me faufiler tout près de la scène pour les voir se manger un bon vieux triomphe en fin de set. La tente est effectivement bondée, l’ambiance est positive au possible et les bordelo-toulousains se payent une gentille ovation assez communicative. Pour la musique, je laisserai Cglaume vous en causer, il connaît mieux ses classiques que moi. Mais bon, cocorico quoi !
En tout cas, maintenant que j’ai commencé à me manger du metal, du vrai, je vais visiblement pas en décrocher avant la fin de la journée mais, dans le même temps, je vais retomber de mon petit nuage et commencer à me faire gentiment chier sur les quelques concerts à venir (peut être que je suis bourré aussi tiens)… Excusez donc le style télégraphique :
Darkspace : risible, pas en place, maladroit, totalement raté. Je vais d’ailleurs leur décerner la palme du pire son du fest et leur prodiguer un petit conseil tout amical : si les techniciens s’emmerdent à spacialiser et à mixer les éléments de la batterie en studio comme sur scène et bien, il faut faire pareil avec la boite à rythme (surtout quand on a pas de batteur), sinon, ça fait très mal aux oreilles et au sens critique.
Brujeria : c’est rigolo, ça me rappelle mon enfance. Et puis les mecs sur scène, ils sont rigolos. Comme le chant en espagnol, c’est rigolo ça aussi… Tout comme la reprise de la macarena (« Majijuana » pour le coup) en clôture. Rigolo je vous dit.
Taake : Thrashin’ Trve Black Metal avec une attitude, du maquillage de panda et du pied sur les retours (à foison)… ben moi, je me suis fait chier. Après, me demandez pas d’arguments, j’en ai pas.
Nasum : ok, gros événement et là, pour le coup, j’aurais aimé ne pas bâcler ce report tant j’ai d’affection pour ce groupe. Mais outre une mise en scène introductive assez bandante où on voit le couple d’Inhale / Exhale débouler sur scène sur fond d’alarmes tonitruantes, le set s’est carrément résumé à une bouille sonore au milieu de laquelle les musiciens avaient pourtant l’air de bien prendre leur pied. Mais rien n’y fait, la bonne ambi, ça fait pas tout. J’ai été incapable de rester plus de 5 morceaux (en clair, pas longtemps du tout).
C’est dans la Warzone que je terminerai donc mon vendredi, cette dernière ayant été visiblement transformée en bassin de boue géant. Mais il va bien falloir que je surmonte tout ça si je veux revoir mes petites idoles du crust moderne US que sont From Ashes Rise et Tragedy. Tout commence cependant avec un petit Integrity des familles. Je n’ai jamais été fan de la musique de ces derniers mais j’avoue que l’idée de voir un groupe aussi radical et agressif sur scène éveille ma curiosité. Et il est clair que pour les aspects radicaux et agressifs, j’aurai été servi, ras la mouille même. Sur scène, les ricains provoquent la foule et prennent des poses de méchants garçons tant et si bien que l’on se demande parfois si on est pas en train de se faire une concert de black metal (ou de Kickback tiens). Coté musique, ça avoine tout pareil et même si j’avoue ne pas être fou de ce hardcore un peu binaire, ma nuque ne semble pas tout à fait d’accord avec la tête et envoie cette dernière d’avant en arrière pendant les trois quart d’heures du set. Bah, il me fallait un vrai de concert de hardcore dans le week end, et bien, quitte à en voir un seul, je préfère que ce soit Integrity à Emmure par exemple, merci, bonsoir.
Enfin, bonsoir, non. Avant d’aller gentiment me coucher, j’ai tout de même très envie de voir les deux héritiers de feu His Hero is Gone s’affronter sur la scène du Hellfest. J’ai d’autant plus envie de voir ça que :
- Les deux groupes étaient sensé être morts et enterrés et ces reformations ne semblent pas juste vouées à remplir le porte monnaie puisque des disques sont visiblement prévus pour les deux combos.
- J’ai eu l’occasion de voir les deux groupes dans divers squats et petits rades dans le passé et l’idée de les voir sur une grosse scène, même si le résultat risque fort d’être bien moins bandant, éveille méchamment ma curiosité.
- Euh… je suis fan de ces deux groupes.
- Et… Euh… J’en ai marre du metal et du sludge pour aujourd’hui, ok ?
From Ashes Rise ouvre donc ce bal final avec un set et un son monstrueux. Clairement, je ne pensais pas forcément prendre plus de plaisir à les voir sur une grosse scène en 2012 qu’à 2 mètres de moi il y a dix piges et pourtant la mandale que je me suis prise ce soir là me fait sacrément douter. Après l’introductif et monstrueux Silence le groupe pioche allègrement dans ses trois albums de quoi nous caler pendant 10 ans de plus. De Reaction à Uniforms ou encore The Final Goodbye, le groupe nous fout littéralement à genoux avec un set groovy à souhait servi par un batteur hallucinant de feeling, surtout quand il s’agit d’un merdier aussi stylistiquement étroit que du crust (certes amélioré). Ce putain de batteur me rappelle d’ailleurs M. Signorelli (batteur d’Unsane malheureusement absent cette année mais nous y reviendrons plus loin) et son incapacité à arrêter de jammer sur sa batteuse entre les morceaux. Le groupe conclura ce set sur une version de The Widow rallongée dans le but d’offrir au public un final cataclysmique, hypnotique et libérateur… Bordel, c’est pourtant pas un set de Neurosis qu’on vient de se prendre en pleine poire, si ? Viendront aussi s’ajouter à cette déjà monstrueusesetlist deux petits nouveaux morceaux, Rage of Sanity etRejoice the end, tous deux présents sur le nouveau 7’ du groupe… De très bonnes choses arrivent je vous le dit moi, héhé !
Tragedy passe derrière et, par soucis de complémentarité (ou pas), vont visiblement faire le choix de livrer une version plus musclée, agressive et rapide de leur musique, en nette opposition avec la tempérance, la nuance et le groove de leur petits camarades précédents. Alors ouais, on les aura nos Revenge, nos Vengeance et tutti quanti mais merde, ça prend pas. Le son redevient approximatif, les compos aussi, on saisit mal les nuances mélodiques chères au groupe et je finis par me dire que ce choix de tout dynamiter est assez peu compatible avec ce qu’il me reste de force physique, surtout quand je pense aux british de Doom, qui, en ayant fait le même genre de démarche scénique il y a deux ans, m’avaient véritablement déchiré la gueule. Déception, gueule de bois et retour au camping sans after, sans bière, sans rien.
SAMEDI
Les matinées se succèdent sur le camping bruyant et, très étrangement, les grasses matinées s’allongent. Pour ce samedi matin donc, je me mets gentiment les sets de Rodeo idiot Engine, Jesus Crost et Gama Bomb derrière l’oreille (ça se dit ça ?). Je multiplie les doses de café par deux aussi.
C’est donc tout imbibé de caféine que je m’engouffre sous la Valley pour me caler un petit set d’Amen Ra derrière les esgourdes. Bon, pour faire court (et surtout pour ceux qui ont eu la chance de voir les belges sur scène), ce concert était juste un concert d’Amen Ra comme les autres, sans fioritures, sans anicroches et surtout sans rien qui dépasse. Les compos d’Amen Ra (puisqu’il faut quand même en parler) se cantonnent certes dans un postcore frontal, simpliste et peu original mais force est d’avouer qu’il est fort difficile de ne pas se casser la nuque à headbanger comme un con sur les interminables montées en puissance des belges. Les mecs t’envoient des parpaings dans la tronche sans laisser transparaitre la moindre émotion ni la moindre fatigue tant et si bien que si l’on ne sort pas d’un tel concert avec une envie irrépressible de s’envoyer un de leur albums, on a au moins ce bon vieux sourire inamovible sur les lèvres…
« c’était cool Amen Ra ?
- ouaaaais, c’était cool, comme d’hab. »
Après, c’est comme hier, on décolle pas de la Valley, si ce n’est pour s’injecter des doses indécentes d’alcool. C’est donc 4 ou 5 bières plus tard que je me recolle sous la tente pour assister au set d’Ufomammut. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’on croise ces habitués du Hellfest sur cette même scène (et probablement pas la dernière) et j’avoue que cette fois, je n’y étais pas vraiment et que je serais totalement infichu de pondre une phrase pertinente sur ce concert. Passionnant, non ? Après, si vous êtes pas contents, vous pouvez envoyer un courrier à la rédaction du zine dans le but de ne pas faire renouveler mon pass presse l’année prochaine. Breeeeeef…
Oui, bref, même tente, même scène pour nos très chers New Yorkais d’Unsane. Ces derniers n’ont d’ailleurs pas un pet de chance : sur les 4 fois concerts d’eux auxquels j’ai eu la chance d’assister, je n’ai eu le loisir de les voir dans des conditions normale qu’une seule fois : la première au Fury Fest (2004 ou 2005, la flemme de chercher). Puis ce fut sans Signorelli quelques années plus tard à Bordeaux, une nouvelle fois l’année dernière pour la fête de la musique (toujours à Bordeaux) où le trio s’est vu amputer de la moitié de son set et enfin, là, au Hellfest 2012, avec un Signorelli à nouveau absent. Bah, pas si grave, vu que Coadie Willis de Big Business s’y colle admirablement bien. Après, et comme pour Amen Ra, on se prend la tambouille habituelle dans la gueule, et c’est du très bon. Au programme donc : blues dégueu, disto cradingue, breaks à faire péter n’importe quel pacemaker et colère réelle même si elle est ici conduite par la très bonne humeur palpable du trio. Du reste, on aura droit à tous les grand classiques habituels que sont Scrape, Sick, Against the grain, Only Pain ou encore Alleged. C’est de l’archi connu, ok, mais force est de reconnaître que ça passe crème à chaque fois. Surtout si l’on y rajoute cette reprise sur-débile de Flipper en fin de set qui, si elle entache un peu le coté rural et sans concession du combo, leur assure toute notre sympathie dans une ultime tranche de franche rigolade nettement plus efficace que la Macarena de Brujeria la veille.
A peine sorti de ces chouettes quarts d’heure américains, je me faufile en vitesse vers la Temple où Shining devrait théoriquement déjà avoir ouvert les hostilités parce que… Euh… Et bien… je sais plus trop pourquoi en fait… Peut être parce qu’on m’en a dit beaucoup de bien… peut être même aussi parce que j’en ai écouté à l’occasion en me disant « rappelle toi de ce groupe, ça a l’air d’être pas mal ». Mais non. Rien. Nada. Que dalle. Je me suis farçi la fin de l’intro (qui devait être interminable vu la latence entre les deux tentes) ainsi que deux morceaux et rien n’y a fait. Je me suis bien fait chier. Propre et net.
Retour fissa sous la Valley donc pour se frotter à un de ces groupes qu’il est vraiment très rare de voir par chez nous, à savoir Yob. A ce sujet et au risque de singer ce que mon confrère Viking Jazz en a déjà dit, je ne suis pas hyper fan des deux derniers albums du groupe. Enfin, disons plutôt qu’ils ne ma passionnent pas autant que les deux précédents. Et bien, pas de bol, on aura droit qu’à un seul titre de The Unreal Never Lived avec une interprétation magistrale et crépusculaire de Grasping Air en cloture de set. Du reste, le reste de la setlist est intégralement issue des deux derniers efforts du monstre de Mike Scheidt (et à 10 minutes le morceau, on en a pas eu des masses non plus). Après, sans connaître ces récents titres sur le bout des doigts, je dois quand même dire que la tambouille de Yob m’a tout de même gentiment prise aux tripes, que les compos m’ont parues bien meilleures que sur disque et que la voix de Sheidt n’a pas manqué de me coller ma dose journalière de frissons. Bilan de l’expédition : un concert certes frustrant mais néanmoins passionnant… à revoir (si faire ce peut).
La suite pourrait presque être un copié/collé de l’avant dernier paragraphe : je suis allé voir Enslaved sous la Temple et je me suis ENCORE fait chier. Pourtant ceux là, je les aime bien et ce depuis le début (surtout au début en fait). Je me barre donc après deux morceaux et je loupe la reprise d’Immigrant Song que les norvégiens ont visiblement joué à la fin de leur set… Dammit ! Bah, on va dire que c’était pas l’année du black metal (et consorts) pour moi et que je suis un crétin subjectif, ça vous va ?
Tout ça pour dire que je me retrouve finalement sous la Warzone pour conclure ce samedi avec une de mes plus grosses attentes personnelles pour ce Hellfest 2012, à savoir un Refused tout fraichement reformé et visiblement remonté comme une catapulte si l’on en croit les vidéos que j’ai pu mater sur Youtube en amont de ce merveilleux week end. Je passerai sur la question existentielle de la légitimité d’une telle reformation alors qu’aux dernières nouvelles Refused was fucking dead. Cela dit, on sent que cette problématique pèse tout de même son petit poids quand on voit Dennis Lyxzén se lancer dans de grands discours légèrement démagogiques, longuets, voire justificatifs. Mais bref. Oui, bref. Outre ce petit goût de foutre que l’on a pu tous avoir dans la bouche en voyant Refused revenir d’entre les morts, il faut bien dire que les suédois se la donnent grave. Avec du recul, on a pour ainsi dire eu le droit à un concert de reformation classique et sans surprise mais fort bien exécuté. Tous les tubes ont été joués au millimètre et le groupe a bien pris sa dose d’autosatisfaction. Une fois de plus, le show fût diablement bon, les morceaux diablement bien joués et l’ambiance diablement chaude. Visiblement très marqué par son petit détour par the International Noise Conspiracy, l’ami Dennis se déhanche comme pantin désarticulé dans son petit costume très dandy, et ses petits copains se rangent au même diapason. La setlist ne fait aucun détour innaproprié et on a donc bien droits à nos The Refused Party Program, Summerholidays vs. Punkroutine, Refused Are Fucking Dead, The Shape of Punk to Come, Tannhäuser / Derivè (assez mémorable) et New Noise (assez décevante et molle). Alors ouais, ça manquait de probablement plein de choses pour être un vrai et bon concert de rock comme beaucoup de shows du groupe ont pu l’être par le passé, mais l’enthousiasme et le professionnalisme m’auront au moins permis de voir Refused une fois dans ma vie dans des conditions pas si déplorables que ça. D’ailleurs, à la simple vue du merdier que le coin VIP a l’air de devenir, je décide d’en rester sur cette image pour aujourd’hui et réintègre mes pénates.
DIMANCHE
Le dimanche sera de courte durée pour moi parce que, merde, il y en a qui bossent et qui habitent loin (et qui sont pas courageux ? ok, je prends). Au final, je ne verrai que deux groupes ce jour ci, et, comme un con, je choisirai bien ceux qu’on a décidé de faire jouer en même temps sur le running order, histoire de me contenter de pauvres moitiés de sets. C’est donc avec Monkey 3 que je commence ma très courte journée… Et là branlée. Loin de souffrir des mêmes longueurs que sur disque, le groupe nous envoie une belle dose de Stoner spatial ultra calorique et psychotrope. Le son est vraiment monstrueux et la fatigue remplace allègrement les 3 ou 4 pétards que j’aurais du fumer avant de m’enquiller ce début de concert. J’interrompt néanmoins l’expérience pour courir voir mes petits chouchous de Brutal Truth, qui, tout en cultivant ce même amour pour la ganja mal dégrossie, n’ont pas véritablement décidé de nous faire planer aujourd’hui. Et là, déception : le son est atroce… Enfin, juste assez atroce pour me retirer l’envie de crier « GRIIIIIND » avec un doigt au ciel à chaque blast beat. Je reconnais pas les morceaux courts (ça c’est habituel), mais, pire encore, je n’en reconnais aucun (ça, c’est plus grave)… solution d’urgence : je me barre en courant pour voir au moins les deux derniers morceaux de Monkey 3 avant même que les grindeux de service n’aient pu jouer Time.
C’est donc avec Monkey 3 que je termine ma très courte journée. Bon, en vrai, j’ai bien essayé de m’enfiler un ou deux sets avant de partir, mais mes oreilles n’étaient plus aptes à décoder un concert auquel elles n’avaient pas prévu d’assister. Peine perdue. Je vais m’acheter un vinyle chez MusicFearSatan, m’enfile un dernier sandwich à 5€ et m’évade du Hellfest aux heures les plus chaudes de la journée… Faites moi juste penser prendre mon lundi en plus de mon jeudi la prochaine fois, héhé !
Ah ouais, vous voulez un bilan peut être ?.... Et bien, je retiendrai de cette année toujours cette merveilleuse orga qui fait de ce festival une vraie petite bulle paradisiaque pour ceux qui n’ont peur ni des poils ni des mauvaises odeurs, cette programmation toujours éclectique et qui ne verse ni dans le trop grand opportunisme, ni dans le trop grand élitisme, ces bières pas chères, cette odeur de pisse incroyablement plus tenace et englobante que les années précédentes et ce fameux record de fiole de JägerMeister que j’ai bu m’enquiller cette année.
Que dire de plus si ce n’est que c’est reparti pour une année de concerts dans les caves avant une édition 2013 dont on attend impatiemment le casting…
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