HELLFEST 2012 - Le report de Cglaume - partie 2

HELLFEST 2012 Le report de Cglaume - partie 2 (dossier)
 

 

Samedi 16 juin

 

 

Bordel, les dieux du metal existent ! C’est sûr : c’est forcément eux qui ont mis une branlée aux agités de la nuit dernière, me permettant de dormir (presque) sur mes 2 oreilles. Presque, parce que brrrrr, il fait froid la nuit à Clisson, et que le duvet a du mal à réchauffer ce petit corps de vieux métalleux ayant eu la mauvaise idée de se dessaper avant d’aller piquer son roupillon… Allez zou, p’tit dej’ du brave qui va devoir se bouger le tutu tout au long de la journée et dont l’estomac va devoir éponger des litres de nectar à bulles, et hop, entrée sur le site avant l’ouverture des portes, histoire de profiter de chiottes nettoyées avant que les festivaliers ne les retapissent du sol au plafond. Puis, une fois la vidange faite, direction la Main Stage 2 pour un début de journée clairement placé sous le signe du thrash.

 

 

Suicidal Angels – Main Stage 2 – * le report du touriste * : dégaine typique, backdrop affichant la pochette du dernier album, signée Ed Repka… Avec les grecs de Suicidal Angels, on sait où l'on va et ce qu’on va recevoir : du bon gros thrash bien classique. Et malgré l’heure, un public conséquent est venu se prendre sa dose de gros son. Sur scène, le groupe semble jouir pleinement de l’opportunité qui lui est offerte de jouer dans d’aussi prestigieuses conditions : le bassiste en particulier, a la banane. L’homme circule d’ailleurs pas mal, allant assister le guitariste en fin de solo afin de rengainer son vibrato, ou allant tenir les cymbales du batteur. Côté micro, Nick évolue dans un registre à mi-chemin entre Tom Araya et Mille Petrozza, tandis que le soliste se la joue à l’ancienne, façon guitar hero. Si la réponse du public est relativement bonne, la première tentative de lancer un circle pit tombe un peu à l’eau. Mais la tension monte progressivement, et la 2e tentative sera la bonne. Le premier Wall of Death de la journée sera également à mettre à l’actif des hellènes. Bref, un bon petit démarrage efficace pour se mettre en jambe en ce samedi matin…

 

Gama Bomb – Main Stage 2 – * le report du curieux * : Gama Bomb, j’avoue ne connaître que de réputation. Mais celle-ci m’aura poussé à renouveler l’expérience Main Stage 2. Moins classiquement sérieux que leurs collègues de Suicidal Angels, les anglais sont plus dans le fun et l’approche « sales mômes rigolards »… Le trip Municipal Waste quoi ! D’ailleurs l’un de leurs gratteux arborait pour l'occasion un T-shirt Ugly Kid Joe, bien dans l’esprit pour le coup. Conscient qu’ils n’étaient pas LE groupe attendu de tous en ce début de journée, la chanteur lancera un « Qui parmi vous nous a déjà vus sur scène ? », et un « Ah ouais ? Je suis surpris tiens ! » goguenard lorsque certains se seront manifestés bruyamment – pas dupe, Philly semblait être conscient que ceux-ci pouvaient tout aussi bien être simplement des non anglophones enthousiastes criant pour un oui ou un non... En tous cas le set se déroulera dans la bonne humeur générale… Et les lâchers de ballons-bites, ceux-ci virevoltant au gré des vents en de mâles a(l)titudes.

 

C’est au terme de cette bonne tranche de fun et de thrash que je tombai sur une bande d’amis en goguette, avec qui je décidai donc de rester, finissant pour l'occasion de travailler en extérieur mes tous nouveaux coups de soleil – l’astre solaire ayant manifestement décidé de se montrer et de rattraper le retard accumulé la veille. C’est donc encore et toujours aux alentours de la Main stage 2 que nous restâmes (allez hop, quand on commence avec le passé simple, autant y patauger joyeusement), attendant le premier grand moment de la journée : le retour des belges de Channel Zero. Ce fut l’occasion d’assister du coin de l’œil au set de Kobra And The Lotus, groupe canadien de heavy / hard rock à chanteuse partant un peu trop violemment dans les aigus pour nos oreilles sensibles…

 

Channel Zero – Main Stage 2 – * le report du nostalgique * :

Channel ZeroBordel j’étais pourtant sûr qu’ils étaient belges moi les Channel Zero ! Ils seraient tchèques en fait ? Pourquoi sinon ce « C.Z. » gigantesque en travers de la scène… ? Quoi ? Je ferais mieux de mater le show que de faire des blagues pourraves ? OK ok… Bon c’est vrai que je ne maîtrise pas franchement la discographie des belges, en dehors d’Unsafe et de ses hits mortels « Suck My energy » et « Bad To The Bone », ce qui explique un léger manque de concentration en début de set. Pourtant le groupe se dépense sans compter afin de capter notre attention. Qui plus est, visuellement, ils accrochent le regard : tous les 4 de noir vêtus, les belges ont de plus la chance d’avoir un chanteur charismatique, sorte d’Alice Cooper à cravate en plus jeune. Et puis ils nous auront finalement servi les 2 tubes tant attendus. Quel put*** de moment maman ! Par contre, après « Unsafe », je dois dire que le nouveau morceau présenté ne m’aura pas trop convaincu : plus heavy, plus aigu et plus sombre, pas vraiment de quoi donner envie d’écouter le dernier effort diffusé sur le Canal 0…

 

En toute (et mâle) logique, il aurait à présent été judicieux d’aller devant la Main Stage 1, face au public, et de faire le bilan anatomique des paires de lolos prenant le frais. C’est que c’était alors au tour du groupe de hair metal qui buzze, Steel Panther, d’aller conter ses exploits de lapin serial niqueur à grosse carotte devant un public manifestement conquis. Et il faut bien dire que, bien que de nombreux scientifiques se soient penchés sur la question sans réussir à trouver un modèle théorique permettant d’expliquer le pourquoi de cette étrange manifestation, les mecs androgynes habillés à la mode « Barbie à Woodstock » et qui débitent des discours toujours plus bassement misogynes (au 1,8e degré, oui, accordons-leur le bénéfice du doute), ça pousse les jeunes métalleuses à laisser respirer leurs mamelons au grand air. ‘comprends pas perso’… Allez, on ne s’en plaindra pas trop – ne soyons pas faux-culs non plus… Mais le créneau alloué à la panthère d’acier étant aussi celui fixé par le boss pour l’apéro CoreAndCo du week-end, il aurait été mal venu de rester sur place pour jouer à compte-nichons… C'est donc quelques verres de binouze plus tard, et après avoir vérifié de visu que les membres de la team sont toujours aussi mal rasés, que l’appel du thrash se fit à nouveau entendre. C’est reparti mon kikiiiii !!!

 

Death Angel – Main Stage 2 – * le report du collégien-un-jour-collégien-toujours * : Aaaah, Death Angel !! Que de vieilles K7s « ripoutes » portant le logo des américains ont traîné dans les cartons de mes années lycée… Bon, c’est vrai qu’à l’époque de Killing Season, on avait déjà eu l’occasion de revoir la bande à Rob Cavestany et Mark Osegueda sur les planches de la Loco. Et d’avoir alors été positivement impressionné. M’enfin la perspective de les voir fouler une scène bien plus grande était assez excitante je dois dire. Et bonheur: à l’occasion du 25e anniversaire de la sortie de The Ultra-Violence, le groupe nous offrira l’album dans son intégralité, y compris l’instrumental « The Ultra-Violence » – le morceau n’ayant a priori jamais été interprété sur scène jusque là, aux dires de Mark. Joie !! En parlant de Mark, celui-ci anime le show en vieux briscar qui sait se mettre une foule dans la poche. Entre ses « Bonjour France !! Bonjour tout le monde !! », sa manie de régulièrement fixer quelqu’un dans l’assistance et de lui signifier clairement « Toi là, t’es un vrai, t’es un pote : cheers ! » et ses numéros d’équilibriste – et vas-y que je monte sur des enceintes pas forcément prévues pour –, il aura su convaincre les non-convertis. Toujours très en voix (‘tain cette fin de « Killed As One » !!), le chanteur est techniquement au diapason de musiciens reproduisant toujours aussi bien, un quart de siècle plus tard, la sauvagerie d’un thrash techniquement exigeant. Les californiens auront réussi à nous fait croire pendant presqu’une heure que cette chaleur – qui commençait à salement nous cuire la couenne – provenait de la scène et non pas du soleil. Et le public le rendit bien aux américains, les slammeurs se succédant en vagues régulières et agitées. Bravo messieurs !

 

Bon, c’est pas tout ça mais 1) l’estomac commençant à grogner et 2) le cuir commençant à chauffer, il n'était pas question de s’éterniser ici à compter les marguerites, d’autant qu’il restait encore un gros morceau de thrash US old school à venir… Alors, hop: time to aller faire le plein !

 

Sacred Reich – Main Stage 2 – * le report du surfeur nicaraguayen * : après le thrash classique new generation, le fun crossover thrash et le thrash incisif et technique, place au « thrash’n’roll » et à la bonne humeur de Phil Rind et de ses potos ! Et on peut dire que, si physiquement le groupe accuse le coup – vu qu’à présent Phil ressemble étrangement à John Goodman et que Wiley Arnett, c’est tout simplement Dr House avec les cheveux longs –, côté ‘zic, les américains assurent encore un max ! Et quoi de mieux pour commencer ce concert que l’extraordinaire « Independent », morceau qui fait parti de ces rares titres à régulièrement venir hanter ma vieille caboche sans que je lui aie rien demandé ? Puis le groupe revint à reculons vers ses débuts, passant par The American Way avec « Love…Hate » pour nous balancer enfin un « Ignorance » des familles. Autant vous dire que dans le public, c’était la folie ! Puis The American Way fut à nouveau à l’honneur pour quelques titres, avant que le groupe ne lâche un « War Pigs » d’anthologie. J’avoue avoir un peu regretté cet écart en dehors de leur discographie pure et dure, mais ces réticences furent bien vite balayées, d’autant que « Surf Nicaragua » nous attendait au tournant juste après ! Arghhhhhhh !!! Au final, cette bande de vieux thrasheurs aura délivré ce qui fut pas loin de la meilleure prestation du week-end. Sacrée Rage !

 

On est d'accord: après ce genre de bain de jouvence revigorant, une seule envie: aller rejouer le match avec les copains autour d'une bonne bière bien fraîche... Sauf que Djerv joue au Temple, et que mon petit doigt fait rien qu'à me dire que ce groupe pourrait bien être la révélation du week-end. Allez hop, on se motive, on y croit... On y va!

 

Djerv – The Temple – * le report du fan d'Animal Alpha * :

Quand on vous parle de Djerv, on vous dresse en général le tableau d'un groupe de black avec une chanteuse rock derrière le micro. Le truc intriguant quoi... Quand en plus on connait Animal Alpha, le précédent groupe de Agnete – barré au possible –, le niveau des attentes commence à être sacrément élevé. Et c'était le cas pour bibi: avant même d'avoir entendu la moindre note de la musique des norvégiens, je m'imaginais tomber follement amoureux du truc. D'où une petite déception. 'faudrait jamais se monter le bourrichon comme ça... Mais détrompez-vous : rien à redire au set du groupe. Comme on pouvait s'y attendre, Agnete aura tenu la scène avec vigueur et charisme. En même temps comment ne pas être fasciné par cette grande « dark punkette » à la coiffure blanche improbable, et au magnétisme indéniable, entre David Bowie et Annie Lennox? Et quelle voix! Pour une fois, pas de problème de son à déplorer. Mais malgré cela, les 3-4 premiers titres interprétés auront peiné à me surprendre... Et je dois donc avouer avoir abandonné la bataille plus tôt que prévu. À voir après avoir écouté leur premier album. Mais au fait, Miss Agnete: c'est quoi ces manies de headbanguer dos au public ?

 

Retour à la case repos donc, et tant pis pour Exodus. Et puis il était grandement temps de s'occuper un peu de logistique: c'est que le lendemain midi, une interview est prévue avec Arno Strobl et le groupe 6:33 – en partie présent sur le site du festival... 'faudrait donc penser à booker une salle dans l'espace presse ! Aussitôt dit, aussitôt fait. Et hop, envoi de SMS aux interressés, histoire d'enterriner le lieu et l'heure du RDV. Mais quand c'est aussi facile, quand tout se passe sans accroc, c'est louche... D'où, pour corser un peu l'affaire, ce SMS envoyé en réponse par Nicolas, guitariste du groupe: « Vous êtes gentils les gars, mais moi je suis là en touriste: je n'ai pas accès à la zone presse ». Aaaaaaargh... Heureusement,  l'orga' du Hellfest a eu la bonne idée de confier la gestion de l'espace presse à Roger Wessier de Base Prod', personnage aussi compréhensif qu'omnipotent. Le deal était on ne peut plus clair: « Tu contactes ton gus. Tu le localises. Tu lui dis de ne pas bouger. Et là tu reviens me voir: je te filerai un pass V.I.P. en échange de son pass classique. OK? » Chef oui chef ! Merci chef ! S'ensuivit dans le désordre: SMS, attente, allers, retours, djobi, djoba... Et finalement, au bout du compte, une petite binouze au carré V.I.P. offerte par le Nico en question. Elle est pas belle la vie ? Eh mais, 19h40: 'y a pas des belges qui s'apprêtent à jouer au niveau de The Altar ?

 

Aborted – The Altar – * le report du mec qui a lâché l'affaire après Slaughter & Apparatus * :

Nom de Zeus, ça fait un sacré bail que je n'ai pas vu Aborted sur les planches. Attendez voir: la Loco, en 2006. Ça ne nous rajeunit pas ça ma bonne dame! D'autant que quand on a vu Sven avec les cheveux longs pratiquer un death gore très Carcassien, ça fait drôle de retrouver le même bonhomme sans plus un poil sur le caillou, donner dans une sorte de deathcore brutal et mélodique, jumper comme un pois sauteur et – habitude qui, j'avoue, a le don de m'horripiler au plus haut point – encourager le public à entonner des « Hey! Hey ! Hey! » quand le tempo se ralentit et s'alourdit (« s'enmoshise » quoi). Et vas-y que ça moshe, et vas-y que ça pig squeale... J'avoue avoir eu un peu du mal à y retrouver mes petits. Heureusement, quelques extraits du passé extirpés de Engineering The Dead et Goremageddon vinrent, en 2e partie de set, me remettre du baume au cœur – tout comme la participation de Julien de Benighted sur « The Origin Of Disease ».

 

Allez, un petit tour du côté des marchands de miam-miam pour tenir le coup, et on repart sous The Altar...

 

 

 

 

Napalm Death – The Altar – * le report du seul fan parisien n'ayant jamais vu les anglais sur scène * : Enfin, le Hellfest me donne l'occasion de rattrapper une impasse impardonnable : youpi, ça y est, je vais voir Barney et sa bande arpenter une scène française!! Et arpenter n'est pas un terme choisi par hasard : sur scène, le père Greenway passe en mode « lion en cage » – dans le genre à se jeter contre les barreaux de sa prison le lion, pas le pépère qui baille en attendant la barbaque. Le show commence évidemment par le tout premier titre du tout dernier opus... Et continue ainsi à défricher Utilitarian sur pas loin de 4 titres d'affilé ! Diantre, j'aurais dû bosser un peu mieux cette dernière galette, histoire de pouvoir me lâcher un peu plus... Le groupe bénéficie d'un gros son, mais malheureusement Mitch souffre de problèmes techniques au bout d'une demi-douzaine de morceaux. Décidément, après Gorod la veille... Quelques titres de moi mieux connus me redonnent ensuite un peu de peps – comme « Silence is Deafening » ou « Quarantine » –, mais j'avoue peiner devant des compos plus improbables, extraites pour certaines, semble-t-il, de la période Words From The Exit Wound, ainsi que devant la profusion de morceaux extraits du dernier album. Petits retours en arrière bienvenus, le groupe nous gratifie de quelques incontournables comme « Suffer The Children », « Nazi Punks Fuck Off » ainsi que quelques-uns des légendaires missiles de Scum: « Scum », justement, et « You Suffer » (qui reste le morceau de grind le plus court de l'histoire!). Bref, un set pendant lequel le groupe (enfin surtout Barney!) aura fait preuve d'une grosse patate, mais qui aura été tout particulièrement axé sur leur dernier skeud plutôt que sur une playlist « best of », ce qui aura handicapé les moins à la page – dont ma pomme. Ça m'apprendra à débarquer sans avoir révisé  tiens!

 

22h45, ma journée métallique tire doucement à sa fin. C'est que Machine Head ne m'enchante plus guère depuis longtemps déjà, et que j'ai décidé de boycotter le set des Guns'n'Roses, les caprices de Sa Majesté Axl m'énervant au plus haut point. C'est donc depuis le carré V.I.P. que j'entends avec stupéfaction venir de la Mainstage 1 la mélodie de « Another Brick In The Wall »... On m'aurait menti ? C'est donc en médisant du père Rose autour de quelques bières de plus qu'on attendra l'approche de minuit, et de la dernière friandise de la journée...

 

Entombed – The Altar – * le report de l'inconditionnel de la période Left Hand Path --- Wolverine Blues * : bordel, Entombed! Le lycée, la 2nde, Masters of Brutality, « Stranger Aeons »! Le Hellfest, c'est décidément la fête des vieux cons nostalgiques de leurs années cartable... N'empêche, ce concert là, 'y a pas à chier: je le ferai derrière les barrières de sécurité! Petite angoisse toutefois: le groupe va-t-il accorder la part belle à ses vieux classiques, ou rester dans son death'n'roll le plus récent? À vrai dire, la 2e option me casserait bien les bonbons... Mais quand déboule en guise de mise en bouche « Living Dead », plus de doute: ça va être la boucherie !! Bon, ok: physiquement le groupe ne fait que moyennement illusion, on sait qu'on n'a plus affaire à des jeunes loups. Enfin pour Alex Hellid, honnêtement ça va. Par contre L.G. Petrov ressemble de plus en plus à un Ozzy du death, pataud, vieilli – le pauvre va d'ailleurs manquer de peu de se vautrer depuis le haut de la scène – et arborant une banane un peu niaise... Mais l'animal a encore de l'énergie à revendre. En plus le son se trouve être au rendez-vous. On profite donc à plein des tubes « Out Of Hand », « Sinners Bleed » ou encore « Left Hand Path ». Quel panard! D'ailleurs c'est la fête un peu partout, les abords de la scène étant également remplis de « people » souriant aux anges, comme Sam de Gorod, ou l'ami Layne (pas celui d'Alice in Chains – l'ex-VS webzine...). L'un des meilleurs concerts du fest', sans conteste! « … 'cause I'm bleeding like sinners bleeeeeeeeeeeeed !! »

 

Ce point d'orgue se trouvera également être un point final. Malgré la possibilité d'un concert de Behemoth à proximité, la journée se soldera finalement par une 2e édition de la « Drink 'til 3 in the morning » party, en compagnie des mêmes pochtrons de collègues que la veille... On ne se refait pas! Allez, bonne nuit Clisson... Hips !

 

 

 

Dimanche 17 juin

 

 

Je ne sais si cela est dû à mon « grand âge » ou à une petite nature, toujours utile que ce 3e jour aura démarré un peu difficilement, sur les insistantes injonctions de mon réveille-matin. Bordel, qui est-ce donc qui a dansé en sabots dans les méandres de mon cervelet cette nuit ? D'autant que si dans la boîte crânienne, ça sent le lendemain de bamboula, en surface, ce n'est guère mieux, un grille-pain semblant être constamment en train de me toaster la tronche... Putain, c'est vrai que le soleil a tapé hier !!! L'année prochaine, je prends de la crème solaire, promis... Bon, prenons tout de suite de saines résolutions: aujourd'hui, ça va être journée tranquille. On va se concentrer sur l'interview de midi, et n'aller qu'aux concerts les plus croustillants. Et tant pis pour ma carte de Grand Reporter CoreAndCo-ien!

Pardon donc à Sublime Cadaveric Decomposition, Hour Of Penance et Insomnium, que je serais sans nul doute allé voir s'ils avaient été programmés le vendredi ou le samedi. Mais le programme de la matinée fut tout autre: achat de casquette (pour limiter la casse dermatologique), grosse ronflette dans les confortables hamacs du carré V.I.P., et révision pour l'interview à venir avec Arno Strobl, Nico et Manu de 6:33 – interview que vous pouvez d'ailleurs lire ici. Puis aux alentours de 13h, après ladite interview et un déjeuner sur le pouce, il fut enfin temps de se rendre sur les lieux du premier des 4 excellents concerts prévus pour la journée...

 

 

Brutal Truth – The Altar – * le report du fan resté bloqué sur Extreme Conditions... * :

 

Brutal Truth = lycée = Extreme Conditions... Là, comme ça vous savez à travers quel prisme est écrit ce report. Oui, je suis un vieux con, et je vous offre un aller-simple chez les grecs si vous n'êtes pas contents. J'avoue avoir également été séduit par les 2 titres de Need To Control apparaissant sur la compil' Earplugged sorti... Pfiou, il y a bien longtemps déjà! Mais bon, vous savez comment vont les choses quand on est jeune et sans le sou: on fait des impasses. N'empêche: ce concert, pas question de le faire autrement que bien serré contre les barrières nous séparant de la scène. L'occasion d'entendre la fin du concert de Liturgy, mélopée planante, répétitive – le genre drône hypnotique « ça passe ou ça casse » que pour ma part je trouve saoulant au possible. L'occasion également de constater qu'au Hellfest, on fait de plus en plus attention aux amateurs de metal pour qui il n'est pas forcément facile de trépigner debout dans la boue. Ainsi, sur le bord droit de la scène, dans la fosse aux photographes, l'organisation aura installé des chaises pour un petit couple de métalleux au sein duquel madame est enceinte jusqu'aux gencives – c'est bébé qui va être content !! – tandis qu'à gauche s'installe un handicapé. Puisqu'on vous dit que les métalleux savent vivre!! Arrive enfin le groupe, Kevin Sharp en tête, avec son look de vieux cowboy mal léché, puis Dan Lilker – qui soigne avec de plus en plus de réussite son look de Gustave Parking sans lunettes – et enfin un Richard Hoak qui donne l'impression d'être tout chétif, planqué qu'il est derrière son kit et ses binocles, mais qui assure des cadences de folie sans jamais fléchir. Les américains ne sont pas là pour rigoler, et ça va donc avoiner violemment pendant 3 bons quarts d'heure. Avouons-le: pas toujours facile d'en profiter à plein avec ce son, d’autant plus quand on ne connait que le premier album des grindeux-mais-pas-que. Grosse claque donc, mais un peu brouillonne... Heureusement, l'interprétation de « Time », réclamé à corps et à cris par le lapin jaune de service, permettra de colorer cette fin de set d'une touche franchement jouissive. Pas comblé donc, mais bien content d'avoir vu cette légende vivante sur scène!

 

N'ayant pas franchement envie de me taper les morceaux dépressifs de Forgotten Tomb, la fin du set des américains fut synonyme de retour à la pompe à bière, histoire de remplir les réservoirs gastrique et cystique, et d'attendre tranquillement le concert des Spudmonsters en observant de loin la carrure de déménageur de Candace de Walls of Jericho. Et à 16h30, allez hop, auto-coup de pied au derche pour faire se bouger la lourde carcasse du chroniqueur léthargique, direction la Warzone!

 

 

The Spudmonsters – Warzone – * le report du nostalgique de Stop The Madness * : Bizarre ça... C'est quand même pas fréquent de croiser les Spud's en France, et bordel : le Hellfest est quand même censé attirer les coreux non ? Pourquoi si peu de monde sous cette tente ? Mais attendez… Non, ne me dites pas qu’ils ont programmé Hatebreed en même temps sur la Main Stage 1 ? Tu le crois cette erreur ! Et c'est la Jasta mafia qui raffle la mise ? Si c'est pas malheureux... Serait-ce pour « punir » les vilains Spud boys qui, à l'époque de Stop The Madness, avaient obtenu de Andreas Marschall qu'il leur fasse un artwork sur lequel figuraient (entre autre) Axl Rose et Vince Neil – de passage à Clisson cette année – décapités ? Peu probable… Mais arrêtons de ruminer vainement, et profitons de la joyeuse baffe « thrash »-core balancée par ces piles électriques sur pattes. Enfin dans le genre, c'est surtout le chanteur, Don, qui est particulièrement incroyable: ce jumper invétéré multiplie les slams, les galipettes (l'un d'elles sera d'ailleurs fatale au micro...) et autres high kicks tout en réussissant à assurer sans mal ses parties chantées. Le mec est im-pres-sion-nant, et le show, 200% hardcore, est festif au possible !! On se sentirait presque pousser le bandana et rétrécir le jean jusqu'au-dessus des genoux. Dès le 3e morceau, on s’en retourne à l’époque du premier album (avec « I'm Not Guilty » de mémoire), puis vient « Loyalty », extrait du dernier album. Ça enchaîne ensuite sur « Stop The Madness », puis avec d'autres morceaux récents, le tout oscillant entre punk très up-tempo et thrasheries joyeusement crossover à la Municipal Waste. M'enfin perso', ce que je guette depuis le début, ce sont les 2 tubes « Beer » et « Garbage Day ». Hip hip hip, houra: en fin de set arrive enfin l'hymne célébrant la descente de poubelle... Ce panard !!!! Et pour couronner le tout, les Spudmonsters réussissent sous la Warzone ce que Benighted – habituellement coutumier du fait, mais gênés par la configuration festival – n'aura pas réussi: amadouer la sécurité afin de faire monter une énorme brouettée de fans sur scène, Don finissant par slammer... Sur les planches cette fois ! L'un des tous meilleurs concerts du Hellfest, sans conteste!  

 

A peine le temps de prendre un 4 heures houblonné que sonne déjà l'heure de L'autre concert de metal avant-gardiste, qu'il aurait été inenvisageable de manquer...

 

Vulture Industries – The Temple – * le report du lapinvant-garde * : au Hellfest, la pièce de théâtre du week-end était donnée en cette 2e partie d'après-midi par les norvégiens allumés de Vulture Industries. Et pas la petite pièce de théâtre cheap, avec décors minimalistes et lumière froide. Non, il était ici question d’extravagance, de show avec costumes et accessoires – dont une vieille lampe, une bouteille de vin avec bougie, une échelle, une corde, et même un carcan dans lequel Bjørnar, le chanteur, passera la tête et les mains afin que lui soient lancés, depuis le public, œufs, pain et autres projectiles destinés à le châtier de ses péchés... Non mais quel allumé ! À la fois possédé et génial, l'homme arpentera la scène et se laissera régulièrement aller à des chorégraphies désarticulées rappelant étrangement Joe Cocker, ce qui par ailleurs ne l'empêchera pas d'interpréter avec une facilité bluffante et un talent incroyable des parties chantées, hurlées ou encore murmurées dignes des plus affutés des équilibristes du micro. Le groupe nous jouera surtout des morceaux du premier album – du moins c'est ce qu'il m'a semblé – mais pas que, « The Hangman's Hatch » par exemple, représentant dignement The Malefactor's Bloody Register, et heureusement vu l'extrême qualité de ce dernier album. De la magie, purement et simplement...

 

Enchaîner les concerts de The Spudmonsters et de Vulture Industries, c'était un peu finir le Hellfest en apothéose, d'où – finalement – une absence de remord face à la maigreur de cette journée en terme de nombre de concerts suivis. M'enfin ce dimanche était encore loin d’être fini... Non non, pas du fait de la présence de Lock Up, Trivium (que j'aurais quand même dû aller voir...), Suffocation ou Arcturus (que j'aurais vraiment dû aller voir – « avant-garde », tout ça, je sais, oui oui). Non, le dernier voyage musical prévu au programme était, lui aussi, censé me remettre un cartable sur le dos et me renvoyer au lycée.

 

Mötley Crüe – Main Stage 1 – * le report du gars qui a envie de Feelgood * :

 

quand on a de vieilles K7 de Shout At The Devil et Dr Feelgood qui traînent dans ses tiroirs, on se doit d'aller assister au grand show glamouze de la soirée. Même si, par ailleurs, on aurait bien envie de distribuer des tartes à ces starlettes à gros ciboulot, qui auraient plus leur place dans les bars m’as-tu-vu de Beverly Hills qu'au sein d'une communauté d'amateurs de grosses guitares. M'enfin autant on ne peut plus grand chose pour Axl, autant là j'avais envie d'y croire un peu. Bon, s’il est vrai qu’on aura quand même eu droit à quelques pièces de choix, le constat reste quand même relativement amer: tout ce cirque sent plus les biftons, les chromes sans âme et les bouts de sein en plastique qu'une prestation boostée par l'irrévérence et l'énergie sauvage du rock. Mais allez, ne boudons pas trop notre plaisir, ça fait tout de même drôle d'entendre ainsi, « pour de vrai », les « Shout At The Devil », « S.O.S. », « Looks That Kill » ou « Kickstart My Heart ». Et puis soyons sport: Vince arrive encore à tenir les aigus avec brio. Sinon que reste-t-il de ce show censé en coller plein les mirettes ? Les 2 Go-go danseuses ondulant autour de Vince – ainsi que leurs consœurs encore moins habillées près du carré V.I.P. ? Ce micro pendu à un long câble qui aurait bien pu finir dans la tronche de Mick ou de Vince ? La pause piano à paillettes ? Le faux sang lancé dans le public en fin de set ? Bref, un concert – allez – honnête, mais définitivement trop creux, et manquant de cette fraîcheur et de cette honnêteté qui sont l’apanage des (vrais !) grands. M'enfin c'était toujours bon à prendre, histoire de faire doucement ronronner le moteur à nostalgie.

 

 

 

 

 

Bordel, mais c'est que la pluie se remet de plus en plus à faire des siennes... !! Impossible de rester dehors sans finir comme un Léonardo tombé de son iceberg. Diantre, pas glop pour conclure cette édition 2012 du fest'... Encore du plaisir et de la pataugeoire boueuse en perspective demain, pour la séance de démontage de tente ! Dans ce genre de situation où la fatigue et la pluie tombent brutalement, il reste une issue: le dodo au sec... La suite (et fin) des aventures ? Un réveil forcément un peu morose, et une tente toute dégueulasse laissée telle quelle sur le camping. M'enfin le bilan du week-end ne souffrira en rien de ces malencontreuses – et classiques, finalement – mésaventures météorologiques: l'édition 2012 aura encore été un grand cru, et ce bien que le festival continue à grossir, au risque de se transformer un jour en quelque-chose de trop gros, et de moins « humain ». La bande à Ben Barbaud se dépatouille vraiment bien jusqu’ici ! Pas de doute ni de question existentielle: le Hellfest 2013 se fera une fois de plus avec moi, ou ne se fera pas (‘façon de parler) ! C'est dit. Lapin jaune qui s’en dédit !

 

photo de Cglaume
le 07/11/2012

5 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 08/11/2012 à 21:16:38

Bouffe toi le premier album éponyme de DJERV lapinou, de la bombe de rock Metal mais qui n'a pas vraiment de rapport avec le BM malgré la pub faite dessus.

Et puis bordel THE SPUDMONSTERS !!!

cglaume

cglaume le 09/11/2012 à 06:43:24

Ouaip, je sais bien qu'il va falloir que je rattrape mon retard Djervien !! Toi aussi tu étais au show des Spuds ?

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 09/11/2012 à 10:35:08

Ben non mais suis un gros amateur du groupe depuis "Stop the madness" et sa pochette énorme.
Le jour où ils feront le Hellfest pendant les vacances scolaires, j'pourrai p't-être y aller !! Vu en plus que j'habite à chaï...

Lord Orgazmo

Lord Orgazmo le 26/11/2012 à 09:26:13

Merci pour le report que j'espérais bien pouvoir enfin lire car au plus proche de mes goûts parmi les reporters de Core and Co.
Et le report confirme mes impressions pour pas mal de concerts et me donne une idée pour quelques autres que j'ai loupés.
Pour Napalm Death notamment le son en effet pas top et le tout au final pas si prenant mais pour les avoir déjà vu j'affirme qu'ils sont capables de beaucoup mieux.
Sur Mötley Crüe je les ai pas vus et j'm'en fous complètement mais ton commentaire sur cette bande de pouffiasses me fait précisément comprendre pourquoi ils m'indiffèrent et pourquoi Steel Panther m'enthousiasme, ces derniers sont plus là pour s'amuser que pour se la péter et autant dans la musique que dans leur show ils savent varier leur propos, ont de belles trouvailles et mettent une énergie débordante à faire ressortir tout ça. À revoir tant qu'ils arrivent à se renouveler.
Ah et au passage je viens de découvrir Animal Alpha qui de même est bien plus ma came que Djerv, rien que pour ça un grand merci à toi lapin jaune !

cglaume

cglaume le 26/11/2012 à 11:01:12

De rien ;) Tu peux d'ailleurs trouver une chro de leur dernier album sur Thrasho

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