Hellfest 2015 : le dossier ! - Le week-end de Viking Jazz

Hellfest 2015 : le dossier ! Le week-end de Viking Jazz (dossier)
 

 

Pour les fidèles lecteurs de Core and CO qui finissent par me connaître un peu au travers de mes incessantes critiques, vous savez sûrement que le Hellfest est une occasion immanquable pour en foutre plein la tronche gratuitement à qui croisera mon chemin, sans retenue aucune, et sans remords.

 

Comme à mon habitude je partais à Clisson la verve déjà bien aiguisée, le taux de tolérance (pourtant faible d’ordinaire) frôlant le négatif et une apathie certaine à l’égard de cet événement que je fréquente depuis 10 ans et 11 éditions. Je m’étais préparé psychologiquement à râler à tout va, à être déçu par les concerts, à critiquer la prog, les groupes, le public, les infrastructures, le son. En bref rien ni personne d’allait y couper !

 

On entame donc comme il se doit le jeudi, avec son lot d’embouteillages (blocage quasi à l’arrêt pendant 2h) plein de débiles qui font la queue festivalier devant la tente VIP et qui ne comprennent pas un mot d’anglais, un monde FOU sur le camping dès le jeudi 19h qui nous oblige à nous mettre à perpette la galette. Ca commence bien ! Et par-dessus le marché il fallait que la chaleur s’invite pour nous faire encore plus transpirer, comme si l’an passé n’avait pas suffit en terme de festival caniculaire, il fallait remettre le couvert. Ah et j’oubliais les splendides décorations du « Hell City Square », sorte de mini ville façon Disney Land goudronnée (la seule bonne idée de cette initiative !) aux devantures en carton pate aussi hideuses qu’inutiles. Mais bon, j’ai déjà fait un foin sur ce truc l’an passé, ça serait redondant de râler encore à ce propos. MAIS l’an passé, il n’y avait pas de stand Blizzard.. Vous voyez le tableau : metal/geek/heroic fantasy, où comment faire passer les metalleux pour encore plus en marge auprès des medias qu’ils ne le sont déjà. Et surtout, on a évidemment que ça à foutre que de trainer à l’entrée du site pour voir des sculptures d’Orques et des branleurs qui font des solos de mauvais goût devant un ventilo. Bref..

 

L’arrivée sur le camping ne se fait plus par cet abominable pont qui a, l’an passé, brisé à tout le monde non seulement le dos (merci les marches à monter avec tout le barda de camping à transporter), les jambes (on est pas assez fatigué en fin de journée après être resté debout devant 10 concerts et piétiné sur des kilomètres c’est certain) et les burnes (les embouteillages c’est tellement plus sympa pour créer des liens avec son prochain). Bon point vous allez dire ? Oui sans compter la tonne de gravier de merde parfait pour enliser les diables et autres chariots de camping, bloquant toute la circulation, épuisant avant même d’être arrivé, foutant de la poussière partout ce qui rend désagréable toute tentative de ventilation respiratoire. Je passerai le bordel aussi futile que dispensable des exposants avant l’entrée du camping (et oui parce qu’un extreme-market en dehors du camping et du site ça ne suffisait pas) pour souligner en revanche la qualité des sanitaires. Il n’y a pas à tortiller, les toilettes sèches c’est quand même moins dégueu, ça sent moins le ragondin crevé à 200m à la ronde et ça reste relativement propre plus longtemps. Devrais-je féliciter les festivaliers d’avoir prit soin des WC ou d’avoir pour une fois été respectueux des infrastructures à caca ? Manquerait plus que ça.

 

Bon malheureusement étant arrivé trop tard pour voir les copains nantais de Malkavian et les bordelais de Leather Priest (avec Shiran et Michell de Monarch !) jouer sur le Metal Corner, je bouderai comme à l’accoutumée ce refuge à soulards. Les concerts ça sera donc demain !

 

*twist inattendu*

 

 


VENDREDI 19 JUIN

 

Bon à ce stade, j’ai déjà été bien infect, vous vous dîtes surement « à quoi bon lire son report ça va être incendiaire tout du long blablabla. ». D’ordinaire j’aurais dit OUI,  mais figurez vous que cette année j’ai été déçu de ne pas être déçu. Peu de points négatifs, malgré une programmation qui ne m’emballait pas à 100%, tant dans les infrastuctures que dans le son, la gestion des flux etc. Bon ok il y a toujours ces PUTAINS de décorations immondes qui font passer le Hellfest pour Intervilles (les décos des mainstage et autres sculptures sur le site clairement dispensables). Enfin tout ça pour dire que cette introduction punitive était un leurre, et que j’ai finalement passé un festival plutôt pas mal !

 

Samsara Blues Experiment

Après avoir fait un tour au nouvel espace VIP (extrêmement agréable mais insuffisant en prises de courant haha) pour arriver sur le site et en écoutant de loin Bolzër (déjà vu en salle à Rennes) qui aurait mérité un meilleur son, et surtout une meilleure tranche horaire. On commence donc par la Valley, qui s’avère avoir changé de tronche cette année, en troquant son traditionnel chapiteau pour une grosse structure en dur, beaucoup plus spacieuse ! A grosse affluence, gros effort de la part de l’orga d’avoir mit en place une vraie scène digne de ce nom pour une scène qui contient au moins 60% de la prog que je vais aller voir ce week end. Bon en revanche, ça n’a pas empêché la salle d’être blindée si tôt le matin et de peiner à accéder au concert qui, de toute façon, m’a fait royalement chier.

 

Truckfighters

Le temps de faire un vague tour sur le site entre deux concerts et d’observer que les infrastuctures sont assez bien pensées : petits trottoirs pour délimiter les allées, beaucoup de pelouse (très agréable) et pas mal de points d’eau accessibles mine de rien. En retournant sous la Valley je constate également la présence d’écrans géants à l’entrée des scènes, permettant d’annoncer les prochains concerts à venir (avec horaires s’il vous plait) ainsi qu’aux retardataires de regarder les concerts depuis l’extérieur. Bien vu !

 

Je retrouve donc mon fidèle webmaster pour le concert des suédois de Truckfighters, que j’étais très content de voir depuis le temps. Même si je n’aime que leur premier album, découvert à sa sortie, je me disais que leurs dernières sorties passeraient mieux l’épreuve des planches que du disque.. Mais non. Autant l’intro du premier morceau de Gravity-X le-dit premier brûlot du trio, fait hurler la foule et donne une énergie d’enfer dès le début du concert, autant le reste du set était d’une chianlie sans nom. Du rock planplan à minette, ultra bateau, malgré un son bien fuzzy, qui nous fera chier au plus haut point, et qui nous fera décamper sous la Warzone au bout de 3 titres. Mention spéciale au guitariste foufou qui court partout et qui aurait pu se fendre d’une Dave-Grohlerie en se vautrant de la scène tant il faisait le mariol. Au moins, ça aurait égayé le concert.

 

 

Defeater

Direction donc la Warzone, recluse au fin fond du site, mal branlée, sans écran géant… On voit les priorités du fest à présent, exit l’esprit Hardcore, pas assez bankable ?

Un concert que je n’avais pas vraiment prévu d’aller voir, tant par le running order chevauchant, que par les conditions. Et effectivement, Defeater n’est pas fait pour jouer en pleine journée, et encore moins en extérieur. Toute la hargne et l’émotion de leur musique se doit d’être impactée au plus prêt de son auditoire, et les voir perchés sur une grande scène, loin de son public frustre autant que cela dessert l’énergie et l’émotivité de leurs compos. Je ne comprends pas pourquoi l’orga ne se décide pas à remettre à l’honneur et en valeur cette scène hardcore qui était pourtant leur fer de lance à leurs débuts.

 

Vallenfyre

Trêve de plaisanterie, attaquons les choses sérieuses et velues. Un petit tour sous la nouvelle Altar/Temple qui tout comme la Valley bénéficie d’une nouvelle infrastructure en dur et toujours communicante (mais exit la disposition en L mal branlée) et d’un système de son BIEN meilleur que toutes les autres années. Enfin je vais pouvoir apprécier les concerts de death metal au Hellfest sans avoir mon plaisir gâché par un son de chiasse. Les vétérans Anglais ont tout massacré avec leur album Splinters l’an passé et j’avais hâte de me prendre la même branlée sur scène. Même si le son n’était pas parfait, on a quand pu profiter d’un death old school inimitable et d’un Gregor Mackintosh à la voix tonitruante. Même si l’ensemble manquait un peu de patate, le gras était bien présent et les tubes de leur dernier disque ont fait mouche (le puissant « Scabs » en intro, la lourdissime « Bereft », la péchue « Savages Arise », la très Celtic Frost « Splinters » en passant par quelques titres de leur premier album). Pas déçu donc, même si ça ne restera pas dans les meilleurs sets du festival, j’étais quand même content de voir ces musiciens se démener toujours autant sur les planches après tant d’années à écumer la scène dans leurs divers projets. Les passages les plus lents étant évidemment les mieux mis en valeur par un son faisant moins de bouillie qu’à l’ordinaire, j’attends avec impatience Coffins !!

 

High On Fire

Je m’attendais à un concert en demi-teinte pour être honnête. Je n’aime que la moitié de la discographie du side-project de Matt Pike et de son gros ventre, et j’appréhendais un son infect. Mon appréhension sera un peu moins vérifiable que d’habitude, le set étant pas mal axé sur le dernier album en date du combo que j’avais encore bien dans les oreilles, facilitant la compréhension des compos. Bon comme prévu le son n’était pas fantastique, rendant brouillon les passages les plus speed, mais la lourdeur de l’ensemble était des plus efficace. Les gros tubes sont de sortie, et le démontage de nuque également grâce à une artillerie de riffs puissants qui restent bien en tête. Seul réel bémol musicalement parlant, le jeu du batteur très (trop) typé metal, sans groove, mettant un peu à la traine certains passages qui nécessiteraient un peu plus de finesse.

 

Envy

Après avoir entendu un peu partout que le combo japonais avait enfin retrouvé sa superbe, il me tardait de vérifier ça de mes propres oreilles en live, surtout après les dernières prestations décevantes que j’avais vu de leur part. Beaucoup axé sur leur dernier LP donc, les nippons ont effectivement sut revenir à leur source. Un set plaintif et plein d’émotions, bien aéré par des passages post-rock (de leur période pourtant décriée) et parsemé de quelques morceaux du culte « All The Footprints… ». Un groupe habité, qui nous aura fait vibrer comme à la bonne époque (on se rappelle de ce concert incroyable en 2005 au Fury Fest), à grands coups de frissons et de tension. Une très belle prestation de la part d’un groupe que j’avais presque oublié tant leur période post-rock niaiseuse m’avait ennuyé. Bel effort donc, et beau rattrapage !

 

Mastodon

Après deux albums aussi tubesques que grand public, il fallait s’attendre à ce que leur auditoire soit plus jeune qu’à l’accoutumée. J’entends par là que passé les tubes de « The Hunter » et de « Once More ‘Round The Sun », où tout le public se sent obligé de chanter les refrains clairs, il n’y a plus personne. Rien de plus insupportable, surtout sous une Valley bondée (on se demande pourquoi le groupe n’était pas sur une main-stage ??). Mais peu importe, ça ne m’a pas empêché de prendre un pied fou devant la prestation du combo d’Atlanta. Un jeu de lumières au top, un son nickel, des musiciens avec la patate (on a eu peur du début de concert de Brent Hinds un peu pâlot mais qui s’est bien rattrapé en venant faire ses solos endiablés sous le nez des photographes). Une setlist basée essentiellement sur leur dernier album (avec tous les morceaux les plus catchy), un peu du précédent, quelques titres de « Leviathan » (le super groovy ‘Megalodon’ et le très beau ‘Aqua Dementia’) pour  satisfaire les vieux grognons ainsi que deux autres de « Blood Mountain » (le speed ‘Bladecatcher’ et ‘Crystal Skull’ pour terminer le set). Un peu déçu que « Remission » et l’excellent « Crack The Sky » eut été éludés, mais on comprend vite que le groupe a adapté sa setlist pour promouvoir son nouveau disque et surtout plaire à sa nouvelle fan-base. Globalement sans fautes, autant dans l’attitude que dans l’exécution, Mastodon s’impose après une prestation désastreuse en 2007 sous la pluie (je ne crois pas les avoir revus depuis). Un groupe qui sera définitivement une figure du rock des années 2000/2010 pour les générations à venir. Les nouveaux Metallica sans l’ombre d’un doute. Et sans Lars Ulrich, que demande le peuple.

 

Woven Hand / Meshuggah

J’attendais le show de Woven Hand après une journée bien heavy pour me détendre un peu les oreilles. Cependant, et étonnamment la qualité du son laissait fortement à désirer et je n’ai pas du tout apprécié le peu de la prestation que j’ai pu voir sous une Valley déserte. Je me dirige donc vers Meshuggah, groupe de ma prime jeunesse que j’admirais autant que je les conchie maintenant. Ok le son était parfait, ça joue, le jeu de lumière calé au poil de cul sur les rythmiques complexes du combo font mouche, mais il reste le plus important à pécher. La musique. Ils ont vieilli, ont peut-être fait le tour de ce qu’ils avaient à dire, mais est-ce une raison pour se tirer vers le bas en proposant un metal aussi basique ? Passé de pièces maitresses d’un genre qu’ils ont inventé à des compos aussi basiques, dont les rythmiques se captent en 2 mesures même sans connaître les morceaux  c’est vraiment lamentable. Même si le groupe joue toujours ‘Rational Gaze’ (le plus easy du fabuleux « Nothing » en plus…) et le tube ‘Future Breed Machine’ on repassera pour « Chaosphere » et les vieilleries efficaces (malgré un rappel issu du super « Catch 33 »). Grosse déception de voir une nouvelle fois ce qu’est devenu Meshuggah, mais je l’attendais…c’est ma jeunesse qui en prend un coup.

 

Slipknot

Bon, suite à l’épisode Meshuggavé je me dirige tant bien que mal vers la main-stage pour voir un autre groupe de ma jeune adolescence. Evidemment, c’est blindé, on ne voit rien, même l’écran géant manque de visibilité, mais on brave tous la foule pour se frayer un chemin et voir la bande de Des Moines d’un peu plus près. Si le groupe n’a pas fait forte impression à son dernier passage au Fury Fest en 2004, j’avais un peu peur d’une réaction similaire cette année. Mais non. Le public, autant des minots du lycée que des vieux qui viennent se remémorer leurs jeunes années, se mélangent et font face à des hordes de débiles mentaux qui n’ont pas vraiment évolués depuis leurs années collège. Ambiance scandale donc. Musicalement et scéniquement, la déception bat son plein également avec un groupe qui s’est considérablement assagit. Même si les tubes des deux premiers albums font plaisir à entendre (on n’a pourtant pas eu le droit à ‘People=Shit’ ou ‘Left Behind’) le reste est d’une niaiserie sans nom. Autant le groupe ne fait plus peur et ne saute plus partout en se tapant dessus mais il pourrait axer son set sur l’ambiance et ne pas faire semblant d’être ‘des oufs’. Bon Corey Taylor nous bassine entre tous les morceaux pour nous dire qu’il nous aime et que c’est super blablabla (il ferait mieux de la fermer pour conserver sa voix hurlée qui est devenue minable), bref, le même discours tramé depuis des années au fil des festivals, et le reste du groupe est plutôt communicatif mais ça en reste là. Pas la folie donc, malgré l’attente de voir ce groupe sur scène au moins une fois. On aura quand même le droit au fameux sitting sur ‘Spit It Out’ (dont les parties un peu rappées sont pauvrement exécutée) plutôt impressionnant vu la populace présente devant la scène. Un coup dans l’eau, on préférera revoir le DVD « Disasterpiece » pour se rappeler que ce groupe nous faisait de l’effet à une époque.

 

 

Samedi 20 juin 2015

 

 

Elder

Autant leur premier album ne me fait ni chaud ni froid, classique au possible, mais « Lore » leur petit dernier en date est une sacrée pépite. Très riche en écriture (avec son petit côté Mastodon dans les solis de guitare) le trio a véritablement passé un cap. Et celui de la scène est également une étape positive pour le groupe qui délivre une prestation sans fautes, bien que trop courte. Une journée qui commence bien sous la Valley.

 

Monarch!

Voila on y est, des années que j’attends de voir la bande de Bayonne programmée au Hellfest. Quel plaisir de voir enfin les copains sur cette grande scène depuis 10ans que je les suis. Et il n’y a pas à dire, c’est gros. Je n’avais pas vu le groupe live depuis 2ans, avec un line-up différent donc, et on sent qu’ils se sont bien rôdés depuis. On commence lourdement avec le premier titre d’Omens qui fait sacrément mal grâce à un son (comme toujours) monstrueux. On enchainera avec un titre de leur dernier disque « Sabbracadaver » pour terminer par leur dernière reprise ‘Cherry Bomb’ultra pêchue. L’ambition en termes de riff a changée depuis leur début, on harmonise (le péché mignon de Shiran) et on joue plus sur les mélodies qu’auparavant et l’ambiance s’éthérise. Ce qui m’amène à affirmer clairement : Thorr’s Hammer est mort, vive Monarch! HUH !

 

The Wounded Kings

Un vrai plaisir de retrouver mes amis anglais avec qui j’ai déjà partagé la scène, surtout quand à mes côtés se trouve leur ancien bassiste que je croise tous les ans sous la Valley. Un très bon concert avec un nouveau line-up (l’ancien chanteur guitariste est revenu, et le second guitariste d’avant est passé à la basse, vous suivez ?) qui met la part belle au riff et à la répétition. Bien servis par un son plus que correct, et même si le groupe manque de charisme et d’entrain (mis à part leur excellent batteur), la prestation fut des plus agréables.  Bon ok on parle de Doom donc nécessairement ça se traine le cul, mais le groupe a quand même réussi son pari, nous casser les cervicales à deux à l’heure. Ca me va.

 

ASG

« Finally we made it » annoncera le guitariste chanteur d’ASG en montant sur scène. Par contre l’ingé son a quelque peu raté le coche en nous infligeant une façade atroce. Gavée de sub, on n’entendait rien d’autre que des infras, foirant complètement le groove et les riffs stoners du combo. Intenable et clairement décevant, mais je ne blâmerai pas le groupe pour une fois.

 

Coffins

Un des groupes que j’attendais le plus de ce week end. Les japonais amateurs de death old school aussi pesant que gogol nous auront ravis. Un super son, crade comme il faut, puissant tout pareil, une attitude excellente et des compos qui font mouche. Des mids-tempos utlra puissants, aux passages doom en passant par des parties rapides pour se désosser le crâne (mais pas trop rapides quand même) on aura autant souri par le côté joussivement débile de leur musique que par leur efficacité. J’espère sincèrement que le groupe a été une découverte pour les quelques curieux venus sous la Altar (assez vide malheureusement) tant il mérite de se faire connaître. HUH !

 

Killing Joke / Body Count

Le seul gros dilemme du week end en terme de programmation, qui se soldera par un zéro pointé. J’étais super content de revoir Killing Joke, ayant bien écumé leur discographie depuis la dernière fois, mais l’engouement aura été de courte durée. En plein après-midi, sous le cagnard, devant une foule éparse, avec un son littéralement de merde (que du kick et du chant) le groupe aura du mal à me convaincre, surtout avec une setlist moderne faisant passer leur post-punk pour de la techno de rave party vu les conditions. Moi qui attendais les vieux tubes bien froids et kitsch, l’ambiance et le son ne suivaient pas du tout pour rendre cette atmosphère palpable.

 

Je me dirige donc, bougonnant vers la Warzone pour voir Body Count et quel bordel j’ai trouvé devant la scène. Blindé de chez blindé, impossible de rentrer plus loin que le côté de la scène. A part s’installer à une barricade et écouter Ice ‘Motherfucking’ T raconter de la merde, il n’y avait pas grande chose de plus à faire, ni a espérer d’ailleurs. Dur de dire si le concert était bien du coup, ayant juste entendu quelques morceaux de loin. Pour une fois que je suis déçu de ne pas avoir vu un groupe et pas après les avoir vu. Acte manqué ? Ce n’est pas souvent que la scène hip-hop est représentée au Hellfest, il aurait peut-être fallu prendre les devant et les mettre sur une main-stage pour que tout le monde puisse en profiter, et les découvrir.

 

 

 

Skinless

Je retrouve Jim, l’ancien bassiste des Wounded Kings pour prendre ma dose de beat-down et de mosh devant Skinless sous la Altar. Et même si le son n’était pas parfait, quelle prestation mes aïeux !! Skinless frappe fort et dur, là où ça fait mal, et recommence sans pitié. Du gros riff, des purs breaks, des mid et des beat-down à faire danser n’importe quel tétraplégique fan de Dying Fetus et de Suffocation. Si le groupe a toujours été un second couteau dans cette scène américaine très hardcore dans l’attitude et l’énergie, à l’instar de Pyrexia, il livrera un set sans concession, peu importe le nombre de personnes devant la scène, et peu importe ce qu’on dit ou pense d’eux. Un gros massacre.

 

Faith No More

Je voulais ne serait-ce qu’apercevoir Mike Patton de loin, mais pas spécialement assisté au show de Faith No More, un peu trop crooner italien pour moi. Bon, une case à cocher dans ma liste des groupes cultes des 90’s à voir en concert, et ça s’arrêtera là n’étant pas fan plus que ça. Un set qui avait l’air un peu moins mou que ce que j’attendais des deux derniers titres que j’ai pu voir.

 

Feu D’artifice

Ah le fan service pour nous faire tous croire qu’on est une belle famille de passionnés. Merci les gars pour cette belle quenelle. Même si on est tous d’accord que cette initiative musicale et cet univers doivent être représentés en France, et que l’événement couvre bien tout le spectre metal/hardcore/punk, on peut quand même émettre des réserves sur l’ensemble du fest et de sa programmation (bon je ne vais pas revenir dessus). J’ai eu l’impression que ce feu d’artifice et ce speech essayait un peu de nous le faire oublier et de faire passer la pilule en mettant le paquet sur les moyens pyrotechniques. Mine de rien, ça valait le coup visuellement et ça permettait à tout le monde de se réunir et de se dire que c’est pas si mal quand même ici.

 

 

Obituary

Bon trêve de plaisanterie, de lumières dans le ciel et de jolies phrases pour nous tirer une larme. On vient voir Obituary et ce n’est pas pour rigoler. Le groupe sera une fois de plus imparable (malgré ce guitariste soliste insupportable) autant dans la setlist que dans le son. Le rouleau compresseur floridien est toujours aussi efficace et son armée de tubes (du premier album ‘Slowly We Rot’, ‘Bloodsoaked’ et ‘Intoxicated’ à ‘Don’t Care’, ‘Infected’, et quelques titres de « The End Complete ») fait des ravages (même les morceaux récents passent plutôt bien sur scène). Que dire, les frangins Tardy mènent la barque avec toujours autant de jus, ce qui termine parfaitement une journée riche en gras. On en redemande !! HUH !

 

 

 

Dimanche 21 juin

 

 

Sofy Major

Remplaçant je ne sais plus quel groupe, je me suis longuement tâté à bouger ma carcasse endolorie sous la Valley. Accompagné de Pidji notre cher webmaistre, j’ai finalement cédé à la pression du boss, étant assez réticent à la musique des Clermontois. Pas mauvaise du tout, mais trop influencée, les compos de Sofy Major ne me font plus trop d’effet depuis qu’ils ont découvert Torche et les Melvins. Et ça se ressent vraiment trop dans leurs titres, c’en est presque embarrassant. Cependant quelques titres super efficaces, une bonne énergie et un son tout à fait correct sauront me convaincre. Bon point les gars, mais sortez le nez de votre manuel du petit stoner illustré.

 

Tribvlation

La découverte du festival. Je ne connaissais que de nom ce groupe suédois et j’ai été bien avisé de faire le curieux sous la Altar ce matin là ! Leur mixture de black et de death est dure à définir, mais est dans tous les cas résolument ROCK. Une belle leçon d’écriture, pas putassière pour un sou, ni cliché, et encore moins imbuvable dans son mélange des genres. Un son super, une attitude simple, des ambiances léchées, en bref tout bon. La surprise du fest qui m’a bien motivé à me pencher sur la discographie du groupe.

 

The Great Old Ones / Code Orange

Sortant ravi de Tribvlation, je traverse l’Altar vers la Temple pour voir les français de The Great Old Ones qui m’avaient plutôt bluffé l’an passé au Motocultor par leurs compos travaillées et l’ambiance de leur set. Un coup dans l’eau cette fois ci avec un son un peu brouillon (à trois guitares et 4 chants, pas évident il faut avouer) qui gâche considérablement l’ambiance de leur black metal assez aérien. Je me dirigerai donc vers la Warzone pour voir si le quatuor Code Orange fait mieux. Et bien, non. Ou du moins pas transcendant. Un son moyen, une attitude « fuck tout », des compos efficaces mais au ras des pâquerettes, un manque de chaos pour rendre cette prestation vraiment puissante. On a l’impression que le groupe tente vaguement des trucs entre deux moshpart ou beatdown et du coup parait classique au possible. Dommage, à réécouter sur album.

 

Red Fang

Autant il y a deux ans j’avais prit une taule monumentale, mais cette année c’est le four complet. Propulsés sur la mainstage, les américains nous servent tubes sur tubes, mais peu inspirés, avec un son moyen et un manque de proximité qui nuit réellement à sa musique. Le nouveau disque est à la belle, mais beaucoup trop soft à mon goût il en perd son intérêt de groupe de rock à bières. Un peu lissé par le temps on sent que le groupe s’est rangé dans une case qui marche, grand public, mais qui du coup semble délaissé les auditeurs plus velus des premiers jours.

 

Russian Circles

Pas spécialement friand du groupe sur album j’étais tout de même curieux de voir le groupe sur scène. Je ne me souvenais pas que leur musique était instrumentale, et dieu que c’est chiant ! Un son potable, l’envie de bien faire, les musiciens sont plutôt communicatifs pour un groupe instrumental, mais la musique… L’ennui total, manque de pêche, d’envolées, de nuances peut-être d’une certaine façon. Sans doute pas les conditions idéales, tant pis, je vais en profiter pour poireauter devant les barrières pour être bien placé pour le prochain groupe.

 

Weedeater

Je l’attendais avec un peu d’appréhension ce concert. Non pas que le groupe m’ai déjà déçu sur scène, mais leur dernier album est tellement un flan total à mes yeux que j’avais peur d’être mitigé face aux nouvelles compos. QUE NENI ! La bande à Dixie à toujours autant la patate et détruit les nuques à tours de riffs. Efficace au possible, c’est un des groupes les plus puissants sur scène. Alors ok, les nouvelles compos ne cassent pas trois pattes à un alligator, mais le jeu de scène et le son font le reste. Ce nouveau batteur (batteur de Whores. à la base, groupe tout aussi génial) est une pure merveille. Entre son groove sans nom, et son jeu de scène « show-off », il capte tout de suite l’attention et arrive presque à éclipser les grimaces et autres singeries du déglingué bassiste. Les titres phares de « Goliathan » sont évidemment de la partie, et le couple gagnant « God Luck And Good Speed » - « Jason, The Dragon » à droit à sa place dans le set avec son lot de tubes plus ultimes les uns que les autres. Rien à redire, un set parfait, quoique trop court, un son baveux et fuzzy à souhait, il manquait peut-être de vieilleries des deux premiers pour véritablement faire de ce show un des meilleurs du festival.

La valeur sûre.

 

Grave Pleasures

Anciennement BeastMilk, le groupe à l’album unique, tubesque et tout bonnement sans fausses notes m’a donné l’eau à la bouche. Sur scène, c’est une autre histoire. C’est tellement bien exécuté que ça en devient chiant. Le son est bon, le chanteur (également dans Hex Vessel où il excelle dans les lignes de voix riches et fines) vocalement nickel, tout le monde joue bien, le public est chaud…mais on s’ennuie. Trop aseptisé peut-être, manque de folie, quelque chose faisait défaut à ce set. On lui préfèrera Audrey Horne dans le même genre heavy rock puissant aux riffs aussi accrocheurs que les lignes de chant restent en tête. Extrêmement surpris par ce concert qui m’a laissé sur ma faim. Encore un groupe que je réécouterai avec plaisir sur album mais dont les presta live se feront sans moi.

 

Cannibal Corpse

C’est un set bien étrange que nous a livré le groupe de Buffalo. Assez mid tempo, avec le monstrueux ‘Scourge Of Iron’ pour ouvrir le concert, ‘Evisceration Plague’ et ‘Stripped, Ripped and Strangled’, le groupe accélère au fur et à mesur du set. Set qui d’ailleurs nous à semblé être extrêmement court ! Axé sur leur très bon dernier album « A Skeletal Domain » le set était varié mais sommaire entre le moyen « Torture» et les classiques « Vile », « Eaten Back To Life », « Tomb Of The Mutilated »,  et « The Bleeding ». Malheureusement on comptera seulement un titre de l’excellent « Kill » à l’ambiance et au son particulièrement réussis (dont le dernier en date se rapproche pas mal) et les éternels grands absents « Gore Obsessed » et « Gallery Of Suicide » dont la mise à la trappe me désole toujours. Surprenant au début donc dans sa setlist et son ambiance, le set s’est un peu essoufflé avec les enchainements de classiques ‘I Cum Blood’, ‘A Skull Full Of Maggots’, ‘Hammer Smashed Face’ et le final ‘Devoured By Vermin’. Toujours bon, indubitablement, Cannibal Corpse impose toujours son style, mais on sent que l’âge commence un peu à peser sur leurs prestations. A quand un set entièrement composé de titres mid-tempos jouant sur l’ambiance pesante et poisseuse de leur morceaux les plus rampants ?? A creuser.

 

 

 

 

 

Limp Bizkit

Certains crient à la blague, d’autres au génie, personnellement j’ai toujours aimé ce groupe et son second degré. Une fois de plus, celui-ci sera démontré par un groupe s’en branlant complètement de l’avis du public en jouant tout et n’importe quoi (des medleys aux covers). Pour le reste, si on aime, c’est efficace. Durst chante plutôt bien, les rythmiques sont toujours aussi pêchues,  le flow (bien qu’un peu mou) fait hocher de la tête et les compos donnent envie de remonter sur un skate après avoir enfilé un baggy. Je ne peux pas être impartial avec ce groupe que j’écoute toujours avec autant de plaisir, mais je comprends que l’attitude rien à branler puisse laisser perplexe. Après je ne cache pas que trop de cover/medley donne au set un sentiment de foutage de gueule pour le public qui vient écouter des tubes. Si « Chocolate Starfish… » et « Significant Other » sont bien représentés, le reste du set sera relativement anecdotique et il manquait tout de même ‘Nookie’ pour que l’avalanche de tubes soit complète. Je suis tout de même content d’avoir vu un groupe de mes jeunes années, même s’il est un peu tard et que leur impact à considérablement diminué. Loin d’être transcendant donc, mais plaisant.

 

 

Korn

Encore un groupe qui nous replonge dans les années baggy (j’ai oublié de parler de Snot au passage),  avec l’édition 2013 (Coal Chamber, P.O.D., Skindred, Papa Roach) on a quasiment fait le tour ! Bon la nouvelle formule Korn fait couler pas mal d’encre, leur côté electro, dubstep et autres merdouilles inavouables ne fonctionne pas très bien. Le groupe a donc eu la bonne idée pour les 20ans du premier album d’y revenir et de montrer à tout le monde qu’ils en ont encore sous le pied ! Avec un line-up quasiment d’époque (depuis le retour de Head en tout cas) reste ce nouveau batteur prétentieux et inintéressant à écouter pour interpréter ce génial premier opus et dans l’ordre s’il vous plait !! Grosse surprise et surtout une réelle opportunité d’entendre live des titres que le groupe n’a sans doute pas joué depuis leurs deux premiers disques. Ce que j’ai trouvé particulièrement bien vu, c’est d’avoir joué la carte de la sobriété, sans artifices, flammes, costumes, lumières ou je ne sais quoi. Même le célèbre pied de micro designé par feu H.R. GIGER n’était pas sur scène. Revêtu du lui aussi célèbre survet’ ADIDAS le groupe a essayé de se replonger dans l’esprit de cette époque, et c’était fort appréciable. Un plaisir d’entendre sur scène ‘Ball Tongue’, ‘Need To ‘, ‘Faget’, ‘Helmet In The Bush’ et même la piste cachée ‘Daddy’ aux ambiances claustrophobique et suintant le mal être. Et surtout, j’allais enfin pouvoir entendre sur scène mon titre préféré ‘Clown’ dont les faux départs de l’album ont été malheureusement exécutés à la perfection par une coupure de la façade au moment où le groupe lançait réellement le début du titre. Ca ne s’invente pas. En guise de rappel on aura tout de même le droit à ‘Falling Away From Me’ et ‘Freak On A Leash’ histoire de satisfaire les fans. Une initiative chaudement accueillie pour un groupe que tout le monde a plus ou moins éclipsé, mais qui nous rappelle que c’était mieux avant, c’était même super bon.

 

 

 

Conclusion

 

Je vous ai fait peur avec cette intro classique « je ne veux pas y aller ça fait chier » ? Je me suis fait peur aussi, finalement cette 10ème édition du Hellfest à Clisson n’était pas le fiasco que j’attendais. Loin de là même, entre les trucs pratiques, le retour du skate sur le site, le son considérablement amélioré sous les tentes, on ne retiendra que peu de points noirs hormis une prog déjà vu ou pas forcément des plus pertinentes pour une édition anniversaire. Le fest à beau être éreintant, le camping bruyant et les chiottes malodorantes, les conditions (mis à part le cagnard) étaient relativement bonnes cette année et ce qui faisait défaut à la plupart des concerts les années précédentes s’est enfin débloqué, merci les nouvelles tentes et des ingés sons qui ont enfin prit le pli de nous faire une façade correcte à presque tous les concerts.

 

 

 

De là à dire que je suis content et que j’y retournerai volontiers, il y a de la marge, mais on verra l’an prochain si je grogne toujours autant à l’annonce des premiers noms, ça sera peut-être bon signe finalement.

 

 

photo de Viking Jazz
le 01/09/2015

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