Inferno metal festival 2019 - Jours 3 et 4

Inferno metal festival 2019 Jours 3 et 4 (dossier)
 

 

DAY 3 : UNE TRÈS GROSSE JOURNÉE, À UNE EXCEPTION PRÈS…

 

  1. Cette troisième journée, malgré le fiasco de son dernier concert, a été incroyablement dense, au point que je ne suis pas convaincu avoir eu la qualité d’écoute nécessaire – la fatigue n’aidant pas… – pour apprécier réellement un tel enchaînement de talents. Comme la veille, tout commence avec du Death/Thrash au Kniven – mise en bouche parfaite –, cette fois-ci avec Nekromantheon. Les organisateurs ont bien veillé à respecter l’équilibre géomusical du pays, puisque s’étaient exprimés la veille les furibards de Sepulcher de Fusa d’où viennent également Inculter et Reptilian, alors que Nekromantheon, dont la bassiste-chanteur et le guitariste sont surtout connus pour être les membres d’Obliteration, sont originaires de Kolbotn, patrie de Darkthrone et Desecration. Là encore, la cinquantaine de personnes autorisées – pas plus, sinon c’était la mort par asphyxie – ont eu droit à un Thrash guerrier, rugueux et faussement bancal. Très bon et ambiancé, en tout cas parfaitement raccord avec le lieu, puisque les cheveux des musicos venait souvent à coller au plafond !

 

J’ai enchainé de suite au Rockefeller sur le concert de Der Weg Einer Freiheit, programmé étonnamment tôt. Moi qui ai chroniqué leur dernier album live, aucune surprise ici, mais le plaisir d’écouter la performance des Allemands (avec notamment "Frei", "Skepsis, Part I/Part II" et "Aufbruch") et leur Black atmosphérique ténébreux était bien réel. Mise à part la caisse claire de Tobias Schuler, trop mise en avant, la qualité du son était assez remarquable. Et Nikita Kamprad, quelle voix !!! Même le décorum a été particulièrement soigné. Un concert abouti donc. Je poursuis mon agréable besogne avec l’un des deux vainqueurs du tremplin Inferno. Une surprise, forcément ! Il s’agit du groupe norvégien Acârash. Né en 2016 à Oslo, la plupart des membres viennent du groupe de rock avant-gardiste The Void qui sévissait lors des années 1990. Leur musique est un mix original de blackened heavy metal, de doom et de hard rock occulte, avec un son très 70’s. Les chaines, bracelets cloutés et ceintures de bastos étaient de rigueur sur scène ! Leur dernier album de 2018, In Chaos Becrowned, formait la quasi-totalité de leur set, un peu répétitif mais – à l’exemple de "Shadows Roam" ou de "Cenotaph in Flesh" – très rythmé et headbangant.

 

Der Weg Einer Freiheit

 

Les pionniers du metal extrême finlandais Impaled Nazarene n’ont pas manqué leur passage à l’Inferno pour rappeler au public, nombreux et enthousiaste, qu’ils étaient bien les garants d’un Black brutal, authentique et sans concession ("Motorpenis", "1999 : Karmageddon Warriors" et consorts). Pour ma part, j’y ai trouvé une musique distrayante (pas mal les lignes de basse), mais sèche, plate et sans relief avec un Mikka Luttinen goguenard, plus hâbleur que chanteur, qui n’a pas manqué de faire reprendre en chœur un très frais « Fuck Sweden ! » à l’audience. Certains morceaux étaient bien vilains, dont le conclusif "Armageddon Death Quad". Un régal donc pour les fans, et seulement pour les fans…

 

La scène du Rockefeller fait place ensuite à l’anti-Luttinen, à savoir Gaahl, figure légendaire du metal norvégienne. Gaahls Wyrd n’avait pas encore officiellement sorti son album, dont j’ai pu défendre par la suite ses très nombreuses qualités. Pourtant, on n’a pas simplement eu droit au concert habituel composé d’un patchwork de morceaux de ses anciens groupes (Gorgoroth, God Seed et Trelldom), même si j’ai écouté avec un grand plaisir "Incipit Satan" ou "Exit Through Carved Stones".  L’Inferno a eu droit en effet à trois morceaux de GastiR - Ghosts Invited avec "From The Spear", "Ghosts Invited" et le bien punchy "Through And Past And Past". Bien que très poussée, avec un effet de réverbe parfois déstabilisant, la voix de Gaahl, alternativement agressive et pénétrante, a été mise au service d’un très bon Norwegian Black Metal gothique et épique, bien moins monolithique que celui proposé juste après par Taake et son sulfureux leader.

 

 

Ce dernier se dit le garant du « True Norwegian Black Metal », mais pourtant il en existe un qui a déployé un talent inouï juste avant lui sur le John Dee, c’est Thomas Eriksen, alias Mork. Construit depuis 2004 autour d’un projet solo, Mork s’est vu doter d’un véritable line-up que dix ans plus tard avec des débuts en live effectués en 2015. Leur concert tombait en même temps que la sortie de leur 4e album Det Svarte Juv, chez Peaceville Records, avec quatre morceaux joués ce soir-là ("I Flammens Favn", "På Tvers Av Tidene", "Karantene" et "Siste Reis"). Une release party s'est même tenue en plein fest. Deux autres étaient extraits de l’excellent Eremittens Dal ("Hedningens Spisse Brodder" et "I Hornenes Bilde"), tandis que l’album Isebakke étaient mis en avant à la toute fin du set avec "Dype Røtter" et une partie de "Valen", cover de Burzum peut-être meilleur que l’original. Cette référence n’est pas le fruit du hasard, car Mork avec son Black’n’Roll tourmenté a proposé ce soir-là une performance mémorable, avec un son et une atmosphère d’une noirceur et d’une mélancolie profondes, nous ramenant irrémédiablement au début des années 1990. Salué par ses pairs (Aura Noir, Darkthrone, 1349), Mork est sans doute LE gardien actuel le plus solide du TNBM. Je comprends mieux la file de personnes devant leur stand, afin de récupérer à tout prix l’un de leur t-shirt. Et pour être tout à fait franc, j’ai bien les boules de ne pas avoir fait de même…

 

Par contre, s’il y a bien un merch de groupe que je ne porterai pas sur les épaules, c’est celui de Bloodbath. D’accord, je n’ai pas aimé leur dernier album The Arrow of Satan Is Drawn, joué à quatre reprises sur la scène du Rockefeller (contre trois fois chacun pour Nightmares Made Flesh et Resurrection Through Carnage), mais leur prestation a été abominable, à l’image du textile dégueulasse qui était accroché à l’arrière-scène. J’ai eu droit à un Death brutal suranné servi en bouillie. Un gloubi-boulga innommable, dont la pire a été le son de la batterie, inidentifiable. Où était passé bordel Martin Axenrot, ce génie de la batterie, peut-être l’un des meilleurs à ce poste avec Gene Hoglan et Daniel Erlandsson ? Et ben, pour l’écouter réellement, il a fallu attendre Opeth le lendemain … ! Et que dire du chant de Nick Holmes !? Il a fait monter sur scène un fan pour chanter "Eaten", le dernier morceau du set ; or, il est tombé sur Sindre Wathne Johnsen, chanteur guitariste de Deception, un groupe norvégien de death mélodique. Et ben comment dire … ? Il lui a mis la branlée ! Placer Bloodbath en headline a donc été une erreur. Les remplacer par 1349, par exemple, étant donné leur performance du lendemain, aurait été pas mal du tout. Mais tout cela est bien difficile à anticiper…

 

Résumons :

-Le confirmé (''je fais le taf et je le fais bien'') : Der Weg Einer Freiheit et Gaahls Wyrd ex-aequo 

-La surprise : Acârash

-La claque : Mork 

-La déception : Bloodbath

-Le prix spécial : Nekromantheon

 

Quelques setlists :

Nekromantheon

1. Gringo Death

2. Coven of the Minotaur

3. Scorched Death

4. Cryovolcanic Eruption

5. Twelve Depths of Hades

6. Devolutionary Storms

7. The Visions of Trismegistus

8. Blood Wisdom

9. Rise Vulcan Spectre

 

Acârash

1. Cadaver Dei

2. Gathering of Crows

3. Legio Obscura

4. Shadows Roam

5. In Chaos Becrowned

6. Sacrifice the Winter Wolf

7. Below Ceremonial

8. Cenotaph in Flesh

 

Impaled Nazarene

1. Apolokia

2. I Al Purg Vonpo

3. My Blessing (The Beginning of the End)

4. In the Name of Satan

5. Damnation (Raping the Angels)

6. Outro

7. Condemned to Hell

8. The Crucified

9. 1999: Karmageddon Warriors

10. Penis Et Circes

11. For Those Who Have Fallen (intro)

12. Motorpenis

13. Ghettoblaster

14. Quasb/The Burning

15. Armageddon Death Quad

 

Mork

1. Hedningens Spisse Brodder

2. I Flammens Favn

3. På Tvers Av Tidene

4. Karantene

5. Siste Reis

6. I Hornenes Bilde

7. Dype Røtter/Valen

 

Bloodbath

1. Fleischmann

2. Let the Stillborn Come to Me

3. So You Die

4. Chainsaw Lullaby

5. Breeding Death

6. Weak Aside

7. Like Fire

8. Bloodicide

9. Cancer of the Soul

10. Warhead Ritual

11. Outnumbering the Day

12. Mock the Cross

13. Cry My Name

14. Eaten

 

DAY 4 : DES SURPRISES ET DES CLAQUES À LA PELLE

 

Blast sur blast, avec un trip allant crescendo jusqu’aux deux performances stratosphériques clôturant cet Inferno 2019 : voilà ce qu’a été cette quatrième et dernière journée. Pas de Kniven aujourd’hui. J’entame de suite mon ascenseur émotionnel avec Cult of Fire qui ouvre ce dimanche la scène du Rockefeller. Le décorum saturé de couleurs, de symboles et d’odeurs, les rituels, les costumes, l’ambiance musicale d’un Black épique et occulte mêlant orgue samplé, guitares cristallines et riffs agressifs, tout était là pour transporter un public à nouveau réceptif et emballé, et à l’issue très ému. Et j’ai été l’un d’eux… Merci à ces Tchèques !

 

Cult of Fire

 

 

Le John Dee offre ensuite à Vingulmork la possibilité de jouer son Blackened Thrash Metal. Ces Norvégiens, second vainqueur du tremplin, propose une musique agressive qui est une combinaison plutôt réussie entre The Crown et Old Man’s Child. On a eu droit à trois bons morceaux de leur EP Avgrunn, qui ne devait sortir que deux mois plus tard ("Ytterst", "Eternally Swallow, Eternally Keep" et "Land of Nothing"). Énergie sympa sur scène, spécialement celle du chanteur. Cette énergie, le frontman d’Archgoat en a été à peu près totalement dépourvue. C’est la déception de la journée, d’autant plus aigue que je connaissais assez bien le travail de ces Finlandais, dont The Luciferian Crown. Le problème technique rencontré au cours du live n’a pas aidé, mais Lord Angelslayer à la basse et Ritual Butcherer à la guitare ont été tout du long immobiles et inexpressifs. Ils avaient sérieusement l’air de se faire chier ; du coup, leur concert a été bien chiant.

 

Complètement assommé par Archgoat, je me dirige sans plaisir vers le John Dee, où m’attend AltarEgo, un vieux groupe de Death hollandais, qui a repris vie en 2016, après des changements incessants de line-up, avec l’arrivée de la chanteuse Janneke de Rooy de Paper Doll Decay. Ils ont même changé de nom en 2018. Je vais être franc : leur live a été une distribution gratuite de pains, surtout de la part du plus ancien de la bande, le gratteux Marcel Verdurmen. Mais, malgré le décès de la mère de l’un des musiciens quelques jours avant l’Inferno, ils ont tous mis une telle énergie dans leur concert, avec un sourire et un dynamisme communicatifs, que nombreux ont été ceux qui ont pardonné de tels défauts. La fin du set avec "Unfinished Business" et "The Fallen One" (belle entame à la basse) a été bien remuante. AltarEgo nous a rappelé que les concerts de metal ne se réduisent pas seulement à la technique, car ils imposent aussi une interaction avec le public. Et, de ce point de vue, le contrat a été rempli !

 

La frontman d'AltarEgo

 

Programmés juste après, les Hollandais de Carach Angren ont fait le boulot. Leur Horror Black Metal n’est pas arrivé à la cheville du Cradle of Filth des années 1990. Mais les p’tites animations prévues (clavier désarticulé, élévation d’une partie de la scène) ont donné une impression plutôt positive de leur concert, avec quelques morceaux sympas (''The Carriage Wheel Murder''). Leur musique à la fois violente et symphonique est cohérente. Je regrette toutefois un clavier exploité a minima, ainsi que des choix de mise en scène dispensables (égorger un faux mannequin d’où est sorti un flot de sang et lui faire un début de cunni n’avait pas grand intérêt). La performance visuelle des Norvégiens de 1349 a été, quant à elle, bien plus impressionnante : c’est d’ailleurs la meilleure de tout le fest. On a eu droit à un jeu incessant et spectaculaire de détonations et de mises à feu, comme pour ''Slaves''. Il faisait très, très chaud dans le Rockefeller ! Cette ambiance surchauffée a permis de contrebalancer un Black certes furieux et rempli de haine, mais somme toute très classique. Le public a eu droit à quelques gourmandises nouvelles, comme ''Dødskamp''.

 

L’Inferno s’est achevé en apothéose sur les deux scènes principales. Le John Dee a vu le retour des Islandais de MisÞyrming, alors qu’Oslo avait été en 2015 la première sortie du groupe, loin de son île natale. Quatre ans après, la boucle est bouclée : voilà MisÞyrming en quasi-clôture de l’Inferno, après avoir fréquenté ces dernières années la plupart des gros festivals continentaux, dont le Hellfest. D.G. et ses comparses ne vont pas manquer l’occasion pour démontrer l’étendue de leurs talents. Leur album de 2015 Söngvar elds og óreiðu n’est pas tout seul, puisqu’ont été joués en exclusivité cinq morceaux de leur nouvel album Algleymi sorti un mois plus tard, dont l’aérien ''Hælið'' en intro et l’intraitable ''Með Svipur Á Lofti''. Ce n’était pas quatre musiciens qui me faisaient face ce dimanche soir, mais quatre furies qui ont tout emporté sur leur passage. Tout bonnement époustouflant !

 

D.G. de Misþyrming

 

 

Le tout dernier live est celui des Suédois d’Opeth. Mikael Akerfeld était en forme ce soir-là puisque, sans doute en réaction au « Fuck Sweden ! », ces premiers mots ont été les suivants : « Bonjour, nous sommes Opeth, nous venons de la capitale de la Scandinavie »… ! Ok, le ton est donné ! Akerfeld a parlé, beaucoup parlé, peut-être plus de 10 mn en tout ! Et les lignes qui vont suivre ne tiennent pas compte de son arrogance agaçante et de sa morgue insupportable. Précisons-le d'emblée : la setlist ne comporte absolument AUCUNE originalité, avec notamment la sainte trinité opethesque ''Sorceress''/''Ghost of Perdition''/''Demon of the Fall'' ou encore l’épuré ''Cusp of Eternity''. Et pourtant, le concert a été génial, sans faute, d’une netteté à couper le souffle, d’une maîtrise technique presque froide au service d’un son parfait. J’ai très longtemps été imperméable à 100% au Death prog’ et jazzy de ce groupe, mais je dois bien l’admettre (le travail de sape mené par une de mes proches amies a sans doute fini par payer) : nolens volens, je ne vois pas aujourd’hui, mis à part nos Frenchies de Gojira, de groupes aujourd’hui sur la planète metal proposant derrière chaque instrument un tel condensé de talents. Tout simplement. Même le batteur, méconnaissable la veille, a été incroyable. Voilà une fort belle manière de clore ce festival, non … ?

 

Et, enfin, Opeth...

 

Résumons :

-Le confirmé (''je fais le taf et je le fais bien'') : Carach Angern et 1349 ex-aequo 

-La surprise : Cult of Fire et AltarEgo ex-aequo 

-La claque : MisÞyrming et Opeth ex-aequo (les deux plus grosses du fest) 

-La déception : Archgoat 

 

Quelques setlists :

Vingulmork

1. Ytterst

2. Eternally Swallow, Eternally Keep

3. Painting Lives

4. Long March

5. From Promise

6. White Dress, Black Heart

7. It Will Suffice

8. Collapse and Rebuild

9. Land of Nothing

 

1349

1. Godslayer

2. Maggot Fetus... Teeth Like Thorns

3. Slaves

4. I Am Abomination

5. Sculptor of Flesh

6. Riders of the Apocalypse

7. Chasing Dragons

8. Postmortem

9. Chained

10. Dødskamp

11. Serpentine Sibilance

12. Atomic Chapel

13. Golem

14. Cauldron

 

MisÞyrming

1. Intro : Hælið / Söngur heiftar

2. Allt sem eitt sinn blómstraði

3. ...af þjáningu og þrá

4. Ísland, steingelda krummaskuð

5. Er haustið ber að garði

6. Friðþæging blýþungra hjartna

7. Með svipur á lofti

8. Ég byggði dyr í eyðimörkinni

9. Alsæla

 

Opeth

1. Sorceress

2. Ghost of Perdition

3. Demon of the Fall

4. In My Time of Need

5. The Devil's Orchard

6. Cusp of Eternity

7. Heir Apparent

8. The Drapery Falls

9. Deliverance

 

Malgré une volonté chevillée au corps de mettre en avant les formations autochtones, porteuses d’une musique extrême sans concession (Black, Thrash, Death) et pas forcément connues, les organisateurs de l’Inferno Metal ont fait preuve d’une réelle ouverture, musicale d’abord, en proposant pas mal de Doom et quelques groupes de Stoner et de Post-metal, géographique ensuite en donnant une place étonnamment importante à leur voisin suédois, porté en tête de gondole lors de trois soirées sur quatre. Tous les choix, révélant une précision et une connaissance remarquables, semblent avoir été effectués à dessein. Seul regret, je le répète : la place médiocre du Post-BM. Ces petites réserves mises à part, j’ai pris énormément de plaisir à suivre ce festival. Mais à dire vrai, étant donné les conditions et le contexte de mon voyage, il ne pouvait en être autrement… Mes goûts musicaux sont ceux qu’ils sont, mais une chose est sûre : je ne suis pas près de retrouver en un même lieu et dans un même moment, une telle densité.

 

Voilà, il ne me reste plus qu’à conclure : j’ai fait l’Inferno baby !!!

 

P.S. : Au fait, l’affiche du prochain Inferno (9-12 avril 2020), à l’occasion de son 20e anniversaire, commence gentiment (et joliment) à se garnir : Kreator, Venom, Mayhem, Marduk, Ihsahn, Kampfar, Ved Buens Ende, VREID, Cadaver, Myrkskog, Russian Circles, Bölzer, Benighted (cocorico !), Whoredom Rife, Uada, Djerv, Hamferð, Torche, Dyscarnate, 1914, Solbrud, Sylvaine, Valkyrja, Asagraum et Xenoblight.

photo de Seisachtheion
le 27/09/2019

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