Roadburn 2011 (Weedeater + Candlemass + Sunn o))) + Circle + Year Of No Light + Hooded menace + Ramesses + Acid King) le 14/04/2011, 013, Tilburg

Weedeater + Candlemass + Sunn o))) + Circle + Year Of No Light + Hooded menace + Ramesses + Acid King (report)

Comme chaque adepte du Stoner Doom dont je fais partie, le traditionnel pèlerinage en ce lieu saint qu'est Tilburg se devait d'être accompli. Et pèlerinage, c'est est un pour sûr ! Partir de Rennes seul, en bus, pour rejoindre mes camarades Belges et perdre au passage mon sac de voyage, cela a tout d'un road trip. Je ne vais pas me limiter au Roadburn du moins pas pour le paragraphe qui suit. Ceux qui sont pressés de lire tout ce qui concerne leurs groupes préférés n'ont qu'à baisser les yeux un peu plus bas.

Merde, c'est pas la Tchéquie pourtant ! J'ai bien de la chance d'être reçu par les compères de be-metal, un webzine belge encore tout jeune, ils ont pu me prêter des vêtements, et j'ai pu me réconforter avec quelques délicieuse bière Belge. Mais pas que : j'ai assisté à une soirée qui compose le BIFFF Festival, un festival du film fantastique implanté maintenant depuis 29 ans dans le paysage Bruxellois. Que du bonheur : des films de zombies, des animations avec pleins de petites marionnettes, les réalisateurs et acteurs qui se baladent, sur un fond de cliché horreur-gore délicieux, et surtout un festival vivant : est-ce que vous avez déjà eu l'occasion de regarder un film comme si vous regardiez un concert ? J'ai eu l'occasion de tenter l'expérience au BIFFF : le public applaudit quand le sang gicle, il rit quand on coupe la tête, des blagues typiquement Belges fusent lorsque le suspens se fait trop lourd. Pas la peine d'intellectualiser la chose, ici on est là pour passer du bon temps, et certains films comme par exemple "Valhalla rising" ne laissent pas une bonne impression générale au public dont la réaction ne se fait pas attendre. Un excellent festival dont je recommande la prochaine édition, et vu qu'il s'agira de leurs 30 ans, on peut supposer qu'ils feront les choses en grand !

Passons maintenant au Roadburn : arriver enfin dans cette rue piétonne où se trouve l'entrée de la salle, c'est un peu comme se dire qu'on a enfin trouvé la terre promise ! Une douce odeur de fumée verte berce les narines tandis qu'un drone bourdonne déjà au fond de l'oreille. Les cheveux longs se traînent un peu partout, les gens discutent en Anglais, Français ou Hollandais. On pénètre dans les salles : une très grande, très accessible, la mainstage, et puis le reste : le midi théâtre se trouve à 5 minutes à côté. C'est pas loin mais étant donné la petitesse de la salle, ça a causé du désagrément, forcément. Les deux autres salles étaient tout aussi petites.

Et c'est le premier défaut du Roadburn : les salles sont blindées, et si l'on veut profiter d'un concert, on est obligé d'attendre encore plus longtemps que le temps du set pour être bien placé, et j'ai raté un certain nombre de groupes à cause de cela. Ceci explique en effet le peu de places disponibles pour un tel festival, et je comprends à présent tout l'intérêt de faire un festival en plein air. Au moins, aucune chance qu'on rate un concert.

Le second défaut du Roadburn, c'est le son : on est dans des salles de concert tout ce qu'il y a de plus correct, et pourtant le son se retrouve tout petit, la batterie devient un jouet, la basse vite assourdissante, on a du mal à bien entendre les artistes. Si dans les petites salles il y avait du mieux, la différence n'était pas frappante pour autant.

Le troisième défaut du Roadburn, c'est le peu de merch qu'on y trouve. Surtout, le fait de voir que d'un jour à l'autre le vendeur a monté les prix de 2€ partout ! Le sale business des disques pue, et surtout, le choix n'était pas si génial : autant aller à Musifearsatan, au moins on ne se fera pas arnaquer.

Au delà de ça, c'est un bon festival avec une très bonne ambiance, où les artistes sont très accessibles; vous l'allez voir. Mon premier concert, c'était Alcest, un espèce de post rock pleurnichard qui n'a pas tardé à me saouler. C'est là que j'ai voulu enchaîner sur Year of no light, mais hélas, la green room était pleine à craquer, problème qui sera récurrent pour moi hélas. Je me suis donc pointé direct pour attendre Zoroaster. Et Zoroaster c'est bien ? Eh bah, y'a une certaine énergie, mais les musiciens n'étaient pas dedans, et hélas quelques problèmes techniques sont venus à bout de ma patience. Au bout d'un quat d'heure de jam, je suis parti pour aller voir Acid King, une valeur sûre. Les longs riffs de Lori dont je parle dans un live report précédent font mouche, et derrière un film qui mélange par une couche d'acide des riders sur leurs chopper et une cérémonie sataniste de série B fait son effet sur la foule. Mais ! Je me rend compte à la fin que j'ai complètement loupé Ghost, qui d'après les avis, avait opéré une messe des plus réussies ! Bref, j'étais un peu parti du mauvais pied pour apprécier le Roadburn sous son meilleur jour.

De toute façon, le midi theatre était plein. Et de toute façon, le groupe est encore jeune, ils auront l'occasion de jouer plus tard. Nonobstant Wovenhand que je ne connais guère, je suis allé voir les Bloodfarmers, un vieux groupe de Doom Stoner, bien content de pouvoir jouer. Un groupe en place, une voix juste et de bonnes compos. C'était pas la folie, mais ce groupe reste un bon groupe à mes yeux... Et tant pis pour Blood Ceremony aussi.

Je préfère aller voir Pentagram ! Pardon, quel show ! Bobby, ce drôle, nous fait des cabrioles, des grimaces que même Jim Carrey ne pourrait imiter ! La set list choisie était clairement orientée vers les morceaux les plus lourds, ceux qui marchent le mieux, "Ghoul", "Into the ground" ou encore "Relentless". Les yeux exorbités de Bobby captivent, son corps malade mais classieux se déplace avec agilité parmi les masses qui compose le reste du line up. Un très bon concert, et Pentagram : une valeur sûre, pour moi c'est comme du Cathedral, mais sans les défauts de Cathedral.

Donc j'ai loupé Cough, mes collègues de Be-metal avaient surtout voulu voir Today is the day, je suis donc allé voir Godflesh, par curiosité, car je ne connaissais pas jusqu'ici. Non, je sais bien, c'est super connu Godflesh, mais que voulez-vous, on n'a que deux oreilles. Et là : waw. Godflesh, ou le paradis industriel, la chappe de plomb qui fait trembler la salle comme si on était en enfer. En enfer ! On était vraiment en enfer ! Pas la peine de "voir" le groupe, le mieux était de se terrer au fond de la salle pour apprécier en autiste l'album Streetcleaner joué en entier pour l'occasion. J'ai aimé Godflesh, je pense que ça serait bien qu'ils rejouent avec tout un line up complet quand même, ça ressemblerait plus à un concert. La soirée venant, je vais traîner au merch, et à côté de Bobby qui fait sa séance plus ou moins dédicace et blablatage avec un peu tout le monde, je m'achète un t shirt des Blood farmers. Je reviens à la salle avec ce t shirt, j'essaie d'écouter Count Raven : le chant est faux. Rien n'est plus terrible pour moi que cette révelation. Je m'attendais à un chanteur fantastique, et... Le chant est juste faux. Je m'aperçois alors qu'autour de moi, une bande de quatres gars m'entoure et me regarde en se marrant. L'un se décide à me parler : "Mec, on est Blood farmers !" Je regarde mon t shirt, je le regarde, mais oui merde c'est lui qui chantait tout à l'heure ! Bref je reste à causer avec ces sympathiques personnages, puis je pars car le chant faux de Count Raven m'exaspère.

Le lendemain, Vendredi : c'est reparti. Mais Earth, bof, pas envie. Aluk Todolo ? Oui, mais la salle est pleine. Pfff... J'arrive donc bien en avance devant Void ov voices, bien décidé à découvrir le projet solo d'Attila. Celui-ci se voue à un mélange de chant de gorge (le Khoômi) et au chant grégorien, de manière sepulcrale, et avec une intensité dans sa voix que peu arrivent à donner aujourd'hui. Il est facile de critiquer un chant, et c'est donc sans surprise que j'ai pu entendre des retours négatifs là dessus. Pour ma part, Attila a un talent vocal, et cela me suffit.

Puis vient Winter, qui n'avait pas joué depuis plus d'une quinzaine d'années, rassemblé pour ce festival par l'impulsion de Sunn o))), à qui on avait donné libre cours au choix des groupes à venir jouer ce Vendredi. Et Winter a joué. Et c'était monstrueux. Une ambiance froide de mort s'est tout de suite installée dans la salle, et le rythme implacable de l'espèce de Doom death à la Celtic Frost a eu son effet. Peut-être que ce groupe s'est rassemblé surtout par et pour l'argent, mais le résultat en valait la peine. Winter, après toutes ces années, est un excellent groupe de scène.

Après Winter, je bouge au midi theatre pour voir Pharaoh Overlord jouer avec Circle : déception, c'est peut-être bien, mais ce n'est pas du tout ce que j'attendais, et je n'ai pas d'affinités avec la musique qu'ils jouaient. Pharaoh overlord, que je voulais voir sans compromis ce week end, se cachait derrière plusieurs représentations et au final, tout cela m'a embrouillé, et je ne les ai pas vu. Au tour de Corrosion Of Conformity : du metal, un son sec et petit, j'ai l'impression d'avoir le dernier album de Saviours devant moi, ça respire pas le rock ça, ça sent pas vraiment la poudre, pétard mouillé je vous dis ! Du coup je m'en vais.

Après avoir mangé, je reviens dans la main stage pour voir d'en haut le concert de Sunn o))). Vingt minutes de retard, en plus de la demi heure qu'on a passé à les attendre, super. Puis enfin le rideau s'ouvre, pour... Laisser place à un nuage impénetrable de fumée. Je ne vois rien. Apparement, c'est Keiji Haino qui est venu chanter en premier. Le son est extrême, mais je ne décèle pas grand chose d'intéressant là dedans. Tant pis, je m'en vais aussi. J'aurais dû aller voir Hooded menace plutôt, eux au moins ils n'étaient pas en retard !

Le lendemain : je vais directement voir Candlemass. Eux commencent à l'heure, ça déconne pas au moins. Le chanteur actuel, Robert Lowe, m'avait agacé au Hellfest à force de se trémousser comme une mauviette et à loucher (non mais n'importe quoi hein) avec autant de niaiserie. Mais là, ça va, ouf. Il s'est un peu calmé, et sa voix reste très bonne, on peut apprécier le show. Et Candlemass, c'est bon, mais bon c'est pas super fou non plus. Ceci dit je tiens jusqu'à ce que le groupe entamme l'album Doomicus epicus metallicus sorti en 1986, et c'est alors Johan Längqvist, qui avait enregistré le chant sur cet album voici 25 ans, qui revient sur scène. Lui au moins ne se trémousse pas, c'est déjà ça, et sa voix, si elle est moins spectaculaire, ne manque pas de souffle, comparé à Robert que sa gymnastique a dû essouffler plus d'une fois.

Je pars faire un tour, et je me plante tout à fait devant la main stage pour ne pas rater le meilleur concert de ce festival : Weedeater ! Et comment ! Les bouseux se ramènent et déclenchent un larsen / drone sans fin, prenant bien le temps de faire quelques grimaces et à s'engueuler entre eux comme des pochtrons. Puis ils enchaînent sur l'hymne "Good luck and good speed". J'exulte, et je prends mon pied. Ce groupe a su dès le début mettre une ambiance, un groove monstrueux et rare, la salle est conquise. Le set sera trop court, mais délicieux. Les quelques morceaux du dernier album se glissent là dedans non pas pour "remplacer" l'ancien, mais pour le "compléter", et c'est plus avec cette façon de voir que je m'en irais écouter ce dernier album plus tard. Les joints tournent, on est en Hollande, et je me retrouve avec trois cônes le temps du show. Ça restera pour moi un moment légendaire, et l'occasion de clamer haut et fort que je n'ai jamais vu un aussi bon groupe sur scène. Weedeater rentre dans "ma" légende.

J'enchaîne de loin sur Ramesses qui avait commencé son set, noir et sans espoir. Ça fait du bien d'entendre les cymballes chtoniennes sonner, les tambours de l'apocalypse vibre, et surtout, le marteleur en chef qu'est Mark Greening, de nous démontrer une fois de plus son jeu particulier mais si convainquant. Hélas encore, la salle est trop petite et je ne pourrais pas en voir grand chose.

Si on allait voir Ufomammut ? "Ouai, pour se marrer alors" répondis-je. Mais même pas : une queue de 150m environ précède l'entrée du Midi Théâtre, alors que la salle est déjà pleine. Non, je ne ferais pas la queue pour voir 45 minutes d'ambiant mou du fion.

Voilà, le festival se termine. J'aurais bien profité plus de la convivialité de la Hollande, mais il fallait bien que je rentre. Chez mes compagnons à Bruxelles, et ce dimanche soir j'assiste donc à un autre concert au Magasin 4 : Alkalys, Microphonics et enfin Year of no light qui nous présente sa BO toute fraîche sortie du film "Vampyr". Le magasin 4 est un complexe qui se situe dans le coin des zones industrielles désaffectées de Bruxelles, pas loin aussi d'une rue où tous les groupes viennent répéter. Une chouette salle, d'une taille idéale pour apprécier le concert qui s'annonce.

Alkalys, c'est du post rock un poil post hardcore peut-être, j'en sais rien je ne maîtrise pas ce genre musical. Je dirais, c'est comme Totorro (post rock de chez moi), mais en un peu moins gentil, mais gentil quand même. Quelques notes engrenées qui délivre une puissance émotionnelle assez intense, une batterie puissante, le trio est entièrement instrumental. Sympathique. Le groupe suivant, je ne le remarque que lorsqu'il s'arrête de jouer : un one man band qui fait un ambiant noise. Cela a été pour moi complètement plat, passif, je n'ai rien écouté du tout.

Puis c'est l'heure des Year of no light. Le noir se fait, les musiciens au nombre de six s'avancent et prennent leurs instruments. Mais ils s'écartent du centre de la scène, et au lieu de regarder leurs instruments ou le public, ils regardent -comme nous- l'écran et le film. Tout le monde est donc tourné vers ce film, "Vampyr", dont je ne comprendrais pas grand chose hélas, peut-être parce que j'étais trop absorbé par la musique lourde mais non moins fine de YONL, mais peut-être aussi parce que l'alcool avait un peu embrumé mon esprit à ce moment là. Pourtant, eux ils suivent. Ils s'appliquent, surveille les mouvements des personnages pour pouvoir les accompagner musicalement. Il s'agit là d'une BO vivante !

Voici donc me péripéties dans le nord. J'y aurai perdu mon sac donc mes fringues, mes t shirts de Doom, mon collègue Belge aura eu un accident, on aura accumulé pas mal de merde durant le séjour. Mais c'était aussi un réel plaisir à certains moments, et dans tous les cas, inoubliable !

photo de Carcinos
le 29/04/2011

10 COMMENTAIRES

mat(taw)

mat(taw) le 29/04/2011 à 10:29:01

et RWAKE?

Carcinos

Carcinos le 29/04/2011 à 11:59:28

J'ai pas vu Rwake. Quand je les avais vu au Hellfest j'ai pas aimé. Chacun ses goûts hein ;)

Pidji

Pidji le 29/04/2011 à 12:24:10

Héhé c'était pourtant vraiment excellent RWAKE au Hellfest :D

slipman

slipman le 29/04/2011 à 17:11:00

j'ai fait le roadburn les 3 années passées et d'après ton report je ne regrette pas cette année vu le surplus de monde qu'ils acceptent sur le site

chauvesourie

chauvesourie le 30/04/2011 à 07:55:53

heuuuu pour godflesh,le line up complet ces Justin K. Broadrick et Benny George Christian Green,sur disque comme sur scéne!!!!!de temps a autre des gars viennent sur scéne,mais a la base ils ne sont que 2.....vue en 91 (on été a peine une centaine dans la salle) et ma foi sa tué sa mémé :))) aprés il faut aimer cela hein,pas évident!!!!

vkng jzz

vkng jzz le 02/05/2011 à 15:43:48

je cautionne pas du tout l'élitisme et la hype entourant ce festival malgré ma dévotion aux styles présents..

mat(taw)

mat(taw) le 02/05/2011 à 16:14:52

Moi c'est la vénération de godflesh que j'ai toujours eu du mal à saisir. Ok à l'époque c'était cool, un peu novateur et ça a inspiré du monde mais dans la série monstres qui ont été sévèrement pompé et qui sont cultes je préfère de loin HELMET à l'époque. Mais bon, on pourrait en débattre des heures. Et pour rester cultes ils auraient ptet du arrêter définitivement après Aftertaste. Je sais que pidji ne me contredira pas ;)

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 02/05/2011 à 17:16:20

Dans le temps, on a partagé une scène avec Alkalys... des gens bien comme il faut ;-)

Carcinos

Carcinos le 02/05/2011 à 17:55:51

Concernant Godflesh, je suis complètement novice dans le genre, si j'avais vu Helmet peut-être que j'aurais eu la même réaction, peut-être pas d'ailleurs. Alors vénération ou pas, j'ai aimé ce que j'ai vu, et sans que rien ne vienne influencer mon jugement (ce qui est rare, d'autant plus qu'il s'agit là d'un groupe connu et reconnu)

sepulturastaman

sepulturastaman le 03/05/2011 à 01:04:50

Aftertaste aurait du rester le dernier disque d'Helmet oh que oui, c'est l'un des rare disque qui me donne le sourire je sais pas pourquoi ça marche à chaque fois, cette intro ultra cultissime (terme galvaudé je sais), rah rien de l'évoquer j'en souris.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements