Compilation - Combat Nasal vol.12

Chronique mp3 (1:00:48)

chronique Compilation - Combat Nasal vol.12

« Lapin: Bonne compil’?

Les Combat Nasal Men: Très. La routine…

Lapin: Beaucoup de bons groupes non signés en ce moment?

Les Combat Nasal Men: Pas mal.

Lapin: Et vous arrivez à les faire signer?

Les Combat Nasal Men: Le moins possible! ... Ce type de combo est beaucoup plus inspiré en liberté que sur un label.

Lapin: Pourquoi?

Les Combat Nasal Men: Parce qu'une fois embrigadé, il se fait contaminer par le concept de bankabilité... »

 

Les fortiches, les abonnés aux Cahiers du Cinéma et autres rats de fond de cinémathèque auront peut-être vaguement reconnu ici une parodie des propos échangés par Bernard Blier, Jean Carmet et Gérard Depardieu au sein de Buffet Froid.

 

« Et pourquoi pas un extrait de Mon Curé Chez les Nudistes aussi? Il a gagné un lecteur DVD en jouant au bingo ou quoi le cglaume? »

 

Pas du tout. C’est juste que j’ai maté la VHS sur le magnétoscope de ma mamie dimanche dernier! … Bande de vils persifleurs! La vérité, c’est que cet échange introduit « Huntig Fever », la petite tuerie de Death/Black virulent que Mithridatic balance en tête de cortège pour nous expliquer qu’il serait de bon ton de laisser nos souliers croûtés sur le paillasson, à l’entrée de ce 12e volume nez-patant. Et il s’avère qu’il est tout à fait adapté – moyennant les quelques adaptations « à la marge » ci-dessus – pour rappeler à l'auguste assemblée des lecteurs ici réunis quelle est la nature de ce pot-pourri Metal concocté par Arno Strobl et Mazak: comme lors des 11 épisodes précédent, Combat Nasal nous propose une juteuse sélection de groupes aussi prometteurs que non signés. Pour que nous ne puissions plus jamais dire "On ne savait pas"...

 

Alors bien que la compilation soit ouverte à tous les styles de musiques « Poils & Cuir » sans aucune restriction objective, il faut bien reconnaitre que la présente cuvée mise plus sur la Bête que sur la Belle. Car en plus de l’introduction mithridatique ci-avant évoquée, on retrouve parmi les 14 nouveaux morceaux une bonne moitié de gros barbares à la gorge généreusement tapissée de mucus. Parmi eux figurent Blame – qui sait tourbillonner et blaster comme le Scarve d’Irradiant, mais dont l’approche va-t-en-guerre le rapproche quand même plus du Bidasse Metal ricain furax –, Lelahell – dont le « Kalimet Essir », outre des shrieks et des bœuteries rappelant Krabathor, laisse entrevoir des riffs extrêmes très subtilement parfumés d'effluves en provenance de son Algérie natale –, Havenless – quand même un rien moins poilu, vu qu’il plaira notamment aux fans d’Opeth –, Heboïdophrenie – dont le bon gros Death de brutasse rappelle tantôt Crusher, tantôt Illdisposed – ou encore Deadly Whispers – plutôt axé sur les excès de vitesse Thrash/Death à la Impious / Hatesphere, quoique dans une version plus « veste à patches ». Et cette liste pourrait aisément se voir augmentée du « Jesus Sucks » de Warfaith, le Thrash fonceur des Lorrains étant aussi tempéré et délicat qu’un Capitaine Caverne lancé à plein galop sur un brachiosaure mal luné.

 

Pour le reste, la tracklist s'avère comme à son habitude variée et riche en agréables surprises. Enfin de surprises il ne devrait normalement pas en être question pour toi cher lecteur, car nous t’avions déjà prévenu que le Metal extraterrestre plein de basse et d’énergie bondissante de The Erkonauts est une tuerie, tout comme le Nawak Punk symphonique de Luke Kelly, et le Néo (…mais bô) barjot de Human Vacuum (ce style qualifiant assez mal, il est vrai, le morceau « Tout s’efface » qui, bien que très bon, n’est pas forcément représentatif). Restent quelques OVNIs qui vous parleront ou non en fonction de comment l’architecte qui a conçu vos oreilles a fait son boulot: car Numbers propose un Metal Prog/Djent à synthé souffrant d’un chant pas toujours suffisamment chargé en testostérone, Oil Carter fusionne un Pantera from New Orleans avec ZZ-Top, Omrade s’aventure dans un Ushuaïa Ambiant Cyber Metal qui fonctionne d’autant mieux si dans votre piaule brûlent des bâtons d’encens, et Flayed se vautre sans retenue dans un Hard’n’Blues largement fourré à l’orgue Hammond. Autant de parfums que l’on trouve captivants ou écœurants, selon l’égout et les coups d’leurre.

 

Alors on ne s’en étonne plus, mais on en frissonne toujours autant de plaisir: Combat Nasal c’est la nouveauté, c’est la mixité, c’est la douce caresse d’un parpaing lancé par Hulk et réceptionné dans le foie, c’est de la sueur, de l’audace, de l’inédit… C’est un best of de la vie sur la planète Metal quoi! Alors laissez vos oreilles vivre, que diable!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: sur ce 12e volume, Combat Nasal muscle un peu son jeu en axant une bonne moitié de sa tracklist sur le Death-qui-éclabousse et ses amis. Mais c’est évidemment bien plus que ça, et notamment l’occasion de [re]découvrir – car il n’est jamais trop tard – The Erkonauts, Luke Kelly & compagnie!

photo de Cglaume
le 15/12/2015

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