Compilation - Combat Nasal vol.10

Chronique mp3 (1:07:00)

chronique Compilation - Combat Nasal vol.10

Vu que vous aimez faire plaisir (mais si, mais si...), nul doute que sous le sapin 2013, en plus du Kindle Fire HD, des exemplaires du traité de Shampooïnophonie en 4 tomes signés par Nabilla et du coffret The Retinal Circus deluxe avec-le-Blu-Ray-le-string-Devin-et-le-casse-noix-Ziltoïd-inclus, vous aurez glissé dans les souliers et les lecteurs MP3 de vos proches le volume X de la compilation Combat Nasal. Parce que dans le genre cadeau qui fait grave plaisir, ce condensé de bon goût – qui, petit rappel, vous amène sur un plateau et pour pas un rond le plus croustillant du metal non signé – se pose là. D’autant qu’une fois de plus, Arno Tartruffe Strobl et Cyril Tartarin de Mazakscon se sont bien cassés le cul (… peut-être mutuellement d’ailleurs, connaissant les lascars, vu qu’il s’agit de l’opus X) afin d’accoucher d’une sélection particulièrement gironde.

 

Si des fois vous découvriez l’existence de la compil’ à l’occasion de cette 10e bataille nasale (…« Q69? », « Argh, il a coulé mon porn-à-fion!! »…), sachez qu’il y a quand même un ticket d’entrée pour goûter à plein cette fiesta métallique: il faut être aussi ouvert d’esprit qu’un charcutier musulman. Car au cours de la grosse heure que durent ces 16 morceaux, vous allez vous prendre dans les écoutilles du grind&gruik, du bon vieux hard vintage, des petites incongruités limite nawak, des compos de jeunes loups riffant à coup de rasoir et autres stoneries rugueuses, le tout en provenance de France et d’ailleurs. Même pas peur? Alors on y go!

 

Comme souvent au Naseau qui Latte, le coup d’envoi de la compil' est un coup de maître. Et ça ne nous étonne pas plus que ça quand on découvre que, cette fois, le nez-claireur n’est autre qu’Impureza, groupe de Death Sangria orléanais qui nous avait déjà positivement impressionnés sur La Iglesia Del Odio. Mariant les castagnettes et la langue de Cervantes (…euh, c'est moi ou ils chantent « Minable Enculade » lors de l’intro-flamenco du morceau?) à la puissance majestueusement dévastatrice d’un Nile, ce morceau nous rappelle avec à propos qu’on a malencontreusement loupé la sortie de leur nouvel opus (Eh Cobra, tu te penches sur la question?). Puis ça grand-écartise un max lors d’un enchaînement sur les très vintage Bad Bones qui, bien qu’italiens, s'apparentent à une version Bon Jovisée de Mötley Crüe, avec néanmoins un peu du grain sablonneux d’un ZZ Top – enfin on va dire, vu que je suis aussi fan que connaisseur du genre… Arrive ensuite ZE découverte of ce nouvel épisode. LA surprise juteuse qui met du Boudoum-Baah dans le cœur et les oreilles. LA cause d’un achat compulsif de plus. Moon Tooth, qu’ils s’appellent, ces américains. Et ils pratiquent un mélange très personnel entre l’hyper agitation d’un The Dillinger Escape Plan facile d'accès et les élans thrash prog’ de Nevermore – avec en bonus, pour finir de séduire le chaland, une légère touche de soleil subtilement fusion. Craquage de slip cglaumien sans appel. On en reparle sous peu…

 

Bon allez, on va faire comme d’hab’: vu qu'après 3 morceaux il semble évident qu’on ne va décemment pas pouvoir passer à la loupe chacun des 16 titres à la queue leu leu, on va plutôt piocher de-ci de-là, thématiquement et/ou selon les envies. Reprenons-donc la saga orléanaise débutée avec Impureza pour causer à présent de Santa Cadabra, groupe qui ne se contente pas d’avoir un nom en forme de joli point d’interrogation, mais qui s’avère également prêcher l’iconoclasme métallique en fusionnant metal/rock sombre, rythmique impatiente et vocaux féminins barrés évoquant une version vaguement hip hop d’Asphodel (Pin-Up Went Down). Quand on découvre que derrière ce groupe se cache en fait Stephan Zag-Zero – M. Akphaezya himself – on se dit que décidément l’animal aime sortir des sentiers battus en compagnie de charmantes et talentueuses chanteuses! Sauf que quelques pistes plus loin, les coreux thrashisant de Those Bloody Arms – qui eux aussi nous viennent du 45 et ont eux aussi Steph à la 6 cordes – nous montrent que ce guitariste versatile peut tout à fait envoyer du lourd sans chercher à casser les codes métalliques établis. Décidément, entre Jeanne la Pucelle qui entend des voix et la schizophrénie de Mister Zag-Zigoto, le chef-lieu du Loiret ne semble pas très propice à la stabilité psychologique! Du côté des suédois de Sneaking Past Dogs, on s’engage dans une fusion moderne free style vraiment intéressante, bien que pas facile d’accès – quoique cette dernière affirmation ne s’applique pas au refrain de « Sleepers » qui dévoile une mélodie sublime à qui aura le courage d’attendre son éclosion à 2:23. Groupe à creuser, définitivement. On part ensuite en Hongrie pour (re-)découvrir une formation dont Mihai – le leader de Dirty Shirt – nous avait déjà parlé: Subscribe. Ce groupe nous rappelle le metal moderne, jeune, libre et inspiré de Spellbound Dazzle dans ce qu’il a de plus profond et de moins barré. « Bitter Boundary » est en effet un morceau grand, immédiat, accrocheur, qui n’hésite pas à recourir à un piano et à des chœurs de petits minots afin que les mélodies puissent y déployer leurs ailes librement, sans l'entrave d'interdits castrateurs. Pas le plus violent des morceaux de l’opus, certes, mais un titre vraiment prenant!

 

Combat Nasal vol. X est également l’occasion de se rabibocher avec Bad Tripes, combo déglingore dont le 1er album, Phase Terminale, ne m’avait pas convaincu, entre autre du fait d’un trop plein d’approximations. Mais ce coup-ci le mélange de metal abrasif, d’accordéon, d’harmonium déluré et d’attitude punk franchouillard fait mouche. Même que, pour y mettre un peu d'emphase, on pourrait dire que « Foutre Tombe » fleure bon la renaissance phénixienne, et s’il est vrai que je ne suis toujours pas fan de la voix et des textes de la furie officiant derrière le micro, j’avoue être tout de même curieux de savoir ce que leur nouvel opus a dans le bide. On passera rapidement sur la prestation des très bons techno-thrasheurs de Voight Kampff – car je vous en ai déjà dit tout le bien que j’en pense ici – pour mentionner le très bon metal mélodico-modernico-Klonospherien de The Ekpyrosis dont le « Earth » ne nous lâche plus les synapses une fois qu'il s'y est agrippé – ceci malgré une prod un peu rugueuse. En bout de course, la paire Strobl-Mazak nous fait le coup habituel du morceau geignard… Sauf que bizarrement, cette fois on s’y laisse prendre. ZERO propose pourtant ce qu’il faut bien décrire comme une sorte de grunge dépressif... Mais « State Of Mind » possède une telle profondeur et dégage un tel magnétisme qu’il est très difficile de résister à sa force d’attraction.

 

Comme d’habitude, bien qu'ayant passé sous silence pas mal de formations, soyez assurés qu'aucune d’elles ne propose un morceau faiblard. C’est juste que le stoner, le metal tortueux et le bleuargl metal ici proposés me parlent bien moins que les groupes ci-dessus acclamés. Alors certes, maintenant avec internet on se dit qu’il n’est plus besoin de passer des plombes à écouter des compilations pour faire de belles découvertes. Sauf que justement, Combat Nasal est là pour vous éviter 1) de perdre votre temps à écouter des bouses sur Youtube 2) de louper des pépites dont l’intro vous aurait bêtement gavés au bout de 30 premières secondes difficiles. Alors ne jouez pas aux feignasses autistes: téléchargez Combat Nasal vol.X, puis les épisodes précédents, et préparez-vous à écarquiller les yeux et les oreilles comme jamais!

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: de quoi, vous avez besoin d’une version courte de cette chro? Vous ne devriez même pas avoir besoin de chro du tout: allez me télécharger cette excellente compilation gratuite sur le champ!

photo de Cglaume
le 15/01/2014

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