Hellfest 2017 - Le week-end de Cglaume - deuxième partie

Hellfest 2017 Le week-end de Cglaume - deuxième partie (dossier)
 

 

Samedi

 

 

Les calepins à spirales ne sont définitivement pas adaptés à l’agitation d’un festival ! C’est la conclusion à laquelle j’arrivais logiquement après avoir dû remettre tant bien que mal de l’ordre dans mes notes de la veille, éparpillées un peu partout dans le sac à dos après que la colonne vertébrale métallique du carnet ait décidé de prendre des vacances… ‘crebleu ! Du coup la journée du samedi commencera par un tour au rayon papèterie du Leclerc, histoire d’acquérir de quoi continuer à griffonner mes impressions pour tenter, une fois la raie confortablement ensablée sur une plage de Copa ou de Cabana, de vous restituer tout ça en un riant report. L’épisode ne nous empêchera nullement d’assister au tout premier concert de la journée sous l’Altar, histoire de voir quel type de barbares s’étaient vus assigner la mission de chauffeurs de pit. Au premier regard, les Vortex of End semblent jouer les hommes-sandwichs pour Tampax – en mode « après » plutôt qu’« avant ». C’est en effet tout ruisselants de bon gros jus d’hémoglobine que les Français sont venus nous vendre leur Black/Death pas content. Une fois abstraction faite de la trombine de minet du guitariste-chanteur et de la « hipster touch » du bassiste à bacchantes – après tout, le Black est censé choquer, et là, du coup, c’est réussi – on profite d’une musique qui passe de la véhémence de circonstance à des passages plus « Folk épique », quand ce n’est pas pour traverses des phases hypno-incantatoires pas dégueu… Par contre les looks un peu décalés de nos amis ne les empêchent pas de tomber à plein dans les clichés misanthropiques de la grande famille des pandas : communication 0 avec le public, regards arrogants, c’est-moi-le-plus-vilain-t’as-vu-méprisable-public-humain?, on est loin des potacheries d’Abbath. Mouais. Allez, pour une mise en bouche ça le fait quand même…

 

Après cette demi-heure de je-te-tiens-tu-me-tiens-par-la-barbichette mortellement sérieuse, rien de tel pour se laver les oreilles que d’aller tâter de la Warzone. Ça tombe bien, la scène devait justement être laissée au Crossover-Thrasheux de Verbal Razors qui – on parie ? – n’allaient sûrement pas être du genre à se prendre la tête, eux. Doté d’un chanteur keupon à lunettes vertes et attitude ranafoot seyant parfaitement à de tels lieux (coucou tu vois mes lunettes. Coucou tu les vois p’us je me cache la tête dans le Tshirt), les Tourangeaux sont exactement le genre de lascars qui vous foutent la patate et la banane à peu de frais. Et vas-y que je fais des oreilles de lapin au guitariste, et vas-y que je remercie le Motocultor (arf !) : Simon nous régale de pitreries tel un Bernie Bonvoisin jeune et punk (… ce qui ne nous fera regretter que plus amèrement la prestation de 19h sur la Main Stage) tandis que ses potos nous labourent joyeusement les feuilles de leur riffs pas bêtes mais méchants. Et puis comme l’occasion n’est pas si fréquente de traîner près de la scène-du-bout-du-site, j’en profite pour aller tester une « salle à brumisateurs » salvatrice, puis pour aller constater le recyclage de l’hélico qui, jusqu’à l’édition précédente, était crashé au sein du VIP.

 

Mais hardi les gars, il est 11h40 : cravachons jusqu’à l’Altar où doit se dérouler le premier des gros événements de la journée. C’est qu’ils ont beau être français et avoir mis des arcs-en-ciel dans nos oreilles de Techno-Death addicts à l’époque de notre prime jeunesse, nous n’avons jamais eu l’occasion de voir Carcariass sur scène jusqu’à aujourd’hui ! Old school à souhait (pas dans le sens « bullet belt & co » : dans le sens ‘y-du-Thrash-dans-mon-Death), le groupe dégage une modestie inversement proportionnelle à son niveau technique, et inspire une sympathie qui n’aurait pas été moins forte si le groupe avait omis de faire distribuer quelques T-shirts au fanas du premier rang. Super détendus et souriants, Raphaël Couturier, Pascal Lanquetin et Bertrand Simonin délivrent un Death technique aéré, cool, presque Rock’n’Roll (mais oui !), ceci malgré des séances de tapping de folie guitare&basse qui prolongent agréablement l’exercice entamé la veille par Animals As Leaders. Un changement de guitare difficile, un morceau un peu amputé par une coupure involontaire ? No problem : c’est la bonne humeur et le feeling qui priment ! Quelle belle leçon que celle donnée par les Bisontins, qui nous rappellent que la Rock Star attitude n’est pas la tare inévitable qui doit forcément affecter tout musicien qui non seulement maîtrise son instrument comme un dieu, mais a de plus composé de véritables petits chefs d’œuvre. En parlant de chef d’œuvre, c’est du plus réputé de leur opus – Killing Process – que nos amis tirent la 2e moitié de leur set (avec « Tragical End », « Watery Grave » et « Mortal Climb »), le reste des morceaux étant tiré de Sideral Torment, ainsi que du petit dernier. Grand requin blanc : 1 – Lapin jaune : 0.

 

Et puisqu’on est dans le Death technique, restons-y : après la Carcariass fiesta, l’instant est tout indiqué pour aller au VIP récupérer le promo du dernier album d’Exocrine, groupe d’impressionnants tricoteurs bordelais (leur manager est le même que celui de Gorod : ça promet !) dont on vous a déjà parlé en ces colonnes. Par contre la nécessité d’effectuer la première purge de la journée alliée à une queue péniblement longue au niveau des chiottes conduiront logiquement au zapping total de la prestation d’Ultra Vomit. Tant pis : cette année l’optique c’est d’effectuer des impasses stratégiques afin de pouvoir vivre au premier rang certains concerts particulièrement croustillants. Et justement, devinez quoi : Igorrr doit prendre possession de la Temple à 13h35 !

 

Alors certes, contrairement à Carcariass dont je goûtais 2 heures plus tôt pour la première fois le goût en live, j’ai déjà eu l’occasion de voir Gautier Serre sur les planches. C’était en mai 2012, à La Java, en compagnie de Vladimir Bozar. A l’époque, Igorrr venait de sortir Nostril, et Gautier se produisait tout seul derrière sa console. Pas de Laure, pas de Metal Blade, pas de gros buzz dans la sphère metal : juste du gros son iconoclaste et – déjà – un véritable génie pour les mariages improbables. Mais dans ce contexte d’effervescence féerie-métallique, sous la vénérable et large toile de tente de ce lieu mythique, fort de compos toujours plus ambitieuses et toujours aussi peu consensuelles, qu’est-ce que tout cela allait donner ? Les fan-clubs de Krisiun et Antaeus réunis allaient-il faire un bon accueil au tondu à gros beats ? Le groupe saurait-il occuper tout cet espace et convaincre ? Tu m’étonnes… ! Ayant rapidement atteint les barrières contre lesquelles je vivrai un concert d’anthologie, je profitais de l’avance pour suivre le soundcheck : ce fut l’occasion d’observer des musiciens concentrés, limite tendus peut-être, Gautier arborant un Tshirt « Cannibal Corpse » pouvant éventuellement aider à mieux faire passer la pilule des Tchac-Poum électroïdes auprès d’éventuels haters. Ayant sorti le grand jeu costumé, on pouvait apercevoir aux limites de la scène un Laurent grimé comme le néandertalien néo-zélandais qu’il aime incarner sur les photos et les clips auxquels il participe, tandis que de son côté Laure était plus sobrement vêtue en égérie lyrico-gothique à bas-araignée. Puis arriva l’heure fatidique, et mon cerveau se déconnecta au rythme du best-of livré par le groupe, la gorge ayant parfois du mal à réprimer un trop plein d’émotions paroxystiques. Si le groupe offrit un large panel des morceaux présents sur Savage Sinusoid (« IeuD » et « Opus Brain » évidemment, mais aussi « Spaghetti Forever », « Viande », « Cheval »… Mais pas « Houmous » ?) – au total 6 morceaux sur 10 –, il nous permit également de fêter Hallelujah via « Tout Petit Moineau » et « Grosse Barbe », ainsi que Nostril grâce à « Caros » et « Moldy Eye ». Bordel qu’elle est belle la vie ! Et le public de réagir en tel nombre et avec tellement d’enthousiasme que Gautier se permettra de finir sur un pied de nez avec « Robert », morceau a priori le moins Hellfest-compatible, qui pourtant ne vit pas l’audience fuir d’horreur. C’est qu’il est plein de potentiel et de bonnes surprises le public Metal ! J’en aurais presque eu envie d’embrasser un fan de Manowar, c’est dire ! Alors : bientôt un groupe Nawak Metal au stade de France ?

 

Après un tel concert, dur dur d’atterrir. Du coup je n’essayais même pas, et me rendais au VIP pour tenter de croiser le maître d’œuvre de la fiesta qui venait de s’achever. Oui mais non : où que je fouille, je restais bredouille. Tant pis. Descendant progressivement du petit nuage rrrose où je planais depuis une bonne heure et demie, ce n’est que tardivement que je m’en allais voir du côté de la Mainstage 1 si Joe était toujours un sale môme. Arrivé sur la fin pour « Everything About You », l’impression qui dominait était celle d’un je-m’en-foutisme maximum, genre « vas-y public, chante à ma place, perso ça me gave ». Je ne regrettais donc ni mon arrivée tardive en ces lieux, ni le fait d’être passé à côté d’Ugly Kid Joe à l’époque de son succès. Décalage vers la gauche pour la suite des évènements afin de voir si Pretty Maids saurait recréer en moi l’émoi du jeune lycée qui découvrait, ravi, Futur World et Sin-Decade. Mouais… Si la bande de quinqua/sexagénaires qui s’agitait du haut des planches était manifestement bien rôdée, la musique proposée manquait sérieusement de sex-appeal. Mon dieu, c’est « Ken Hammer » le gras double à Stetson derrière la guitare ? Aïe aïe aïe… En plus les Danois décideront de commencer leur set sur des compos récentes, qui – forcément – ne me parlèrent guère. Du coup, bien qu’un vent frais agréable ait rendu la station debout sous le soleil presqu’agréable, je finis par lever le camp assez vite, quasiment sans remord à la pensée que des bouts de « Future World » seraient à coups sûrs livrés en pâture au public dans quelques poignées de minutes…

 

C’est à se demander si ce ne sont pas les bonnes fées du Metal barré qui œuvrèrent pour faire bander mou les papys de la Main Stage 2 : en effet, le repli stratégique effectué prématurément vers le VIP fut l’occasion d’aller enfin taper la discute avec un Gautier Serre détendu de la casquette, les orteils à la fraîche dans la fontaine du VIP, au coude à coude avec Laure et Sylvain. C’était là qu’il était le « Future World » de la musique métalisée, et pas en compagnie des « Jolies Minettes » danoises !

 

Mais il n’était pas non plus question de se laisser détourner des toiles de tentes alentours, d’autant qu’une démonstration de guillotine polonaise était prévue à 17:40 sous l’Altar. Winds of Creation, Nihility : ces titres n’ont rien perdu de leur force d’évocation 15 ans après, même si la suite de la carrière de Decapitated ne nous a plus souvent emmenés aussi haut ni aussi loin que ces 2 actes fondateurs. Il n’y aura malheureusement pas la moindre trace du légendaire premier opus lors de ce set clissonnais, mais finalement, tant pis : la prestation s’avérera une saine entreprise de réhabilitation qui n’aura pas besoin des Vents de la Création pour ravir votre serviteur et le pousser à s’agiter la couenne lors des fougueux assauts menés par les Polonais. Et ceci pas uniquement sur l’énorme « Spheres of Madness », qui est – je l’imagine – un incontournable du répertoire du groupe. C’est tout du long qu’on s’est fait laminer avec un grand sourire aux lèvres, les mandales assénées étant aussi massives qu’hyper carrées, typiques de ce « son polonais » qui a fait la réputation de la scène locale. « Blood Mantra », issu de l’avant-dernier album, fut l’occasion d’un bon gros circle pit – d’autant plus facile à mettre en place que le public répondra particulièrement présent – mais pas aussi gros que celui qui retournera les lieux à l’occasion de « Nest » – lui aussi tiré de Blood Mantra. Et ce déluge de décibels de nous faire réaliser que, depuis « Spheres of Madness », le groupe se plait à pratiquer un riffing qui ménage une large place à des saccades monumentales, dans un registre qu’on aurait envie de qualifier de « Djent Death Metal » – même si le terme ferait sans doute hurler les intéressés. Bref : si on n’aura pas perdu la tête lors de ces 50 minutes intenses, on aura salement fait bosser les cervicales !

 

Bon, alors : est-ce que Trust va réussir à faire mieux que les autres papys de la journée, Pretty Maids et consorts ? Réponse sans appel : Pouah, que non ! Quelle catastrophe que ce « retour » tout petit tout moche ! Quelle saine expérience que de pouvoir jauger ces dinosaures du Hard au milieu de tant d’autres groupes, histoire de réaliser l’ampleur de la cata’ et d’éviter ainsi de claquer de la thune pour aller les « applaudir » seuls en scène, lors d’un concert forcément étalé sur plus de minutes. Dire que ce groupe a fait peur en son temps… Alors non, musicalement ce n’est pas devenu complètement ridicule, mais quel décalage entre l’aura initiale, les textes… Et l’attitude ! A présent Bernie Bonvoisin fait rire, jaune. Déguisé d’un bob et d’une chemise dégueulasses, caché derrière des lunettes de soleil de « star inaccessible », le frontman a l’air aussi antisocial que Cyril Hanouna. Et s’il faut reconnaître à l’écoute de « Marche ou Crève » qu’il lui reste de la voix, il n’en va plus de même avec la tête, qui a besoin d’antisèches afin de ne pas se vautrer sur les textes, sans doute pour éviter que l’Antisocial ne perde son François au lieu de son sang-froid… Pitoyable. Passablement énervé par l’attitude jemenfoutiste du Bébert au micro, je passerai finalement la plupart du set (que je me suis forcé à suivre presqu’intégralement) à m’extasier devant la jeunesse de Christian Dupuy, leur nouveau batteur (il a 21 piges, vraiment, pas 15 ?), et sur l’éternelle allure de Laurent Voulzy de Nono à l’abord beaucoup plus sympathique que son acolyte de toujours. Il faudrait s’interdire d’assister à ce genre de concert, et d’écouter un « Antisocial » dont l’une des forces était la conviction qui était mise dans ses textes : que signifie un tel titre aujourd’hui, sinon « Sortez les pépettes vieux croutons nostalgiques : on va passer dans les rangs pour la quête » ?

 

Pour prendre du plaisir devant des vieux titres, il y avait quand même une alternative rafraichissante en cette fin d’après-midi : elle consistait à aller écouter les Pastors of Muppets passer au crible de cuivres fanfaresques « Masters of Puppets », ou encore « Domination ». Voir des copies con-en-forme de A. Young, Slash, Lemmy, D. Mustaine et Shagrath déconner en mode Steve’n’Seagulls sur des classiques du Metal, ça vous aurait réconcilié les fanclubs de Periphery et Impaled Nazarene !

 

Oui, c’est vrai : pas de vraie bonne raison pour avoir loupé le set de Soilwork, si ce n’est la bière et les amis. En même temps je suis passé à côté de leur petit dernier, et je les avais déjà vus lors de l’édition 2014. Du coup pas besoin d’un mot d’excuse de ma môman.

 

Et la séance de bullage de durer jusqu’à 20:45, heure stratégique à laquelle j’avais prévu d’aller me placer tout au-devant de la Valley pour vivre l’expérience dans laquelle je plaçais le plus gros espoir de cette édition : Primus. Mais replaçons si vous le voulez le contexte. Vous le savez ou non : je suis un gros fan de Fusion et de Metal barré en tous genres. Malgré cela je dois confesser un certain nombre d’impasses impardonnables dans le genre. Il y a quelques années de cela, le festival m’avait permis d’en combler certaines, comme Waltari et Skindred que je découvrais in situ, le souffle court et des étoiles plein les yeux. L’édition 2013 terminée, je sautais sur la discographie de ces 2 groupes exceptionnels, et depuis CoreAndCo s’est comme par miracle retrouvé enrichi des chroniques de leurs discographies – parce que ça aurait été un crime de faire autrement. Mon attente, vous la devinez sans doute : renouveler l’aventure avec Primus. Car des américains je dois avouer ne pas connaître grand-chose, si ce n’est les titres « My Name is Mud » et « Wynona’s Big Brown Beaver », dont les clips m’ont « bizarrement » plus marqués que la musique. Les quelques écoutes accordées à Pork Soda – acheté peu de temps avant le fest’ – n’ayant pas suffi à me convaincre, je croyais dur comme fer que la fièvre du live suffira à me faire basculer du côté « bassy » de la Force. Mouais… Déçu-déçu-déçu le lapin. Mais sous le déluge de vos insultes, laissez-moi vous livrer le ressenti d’un amateur de bzoïngueries métalliques devant la prestation de Les Claypool et ses amis. En quelques mots : si le Woodywood Pecker de la basse grimé en Pr Tournesol que j’ai observé sur les planches a parfaitement réussi à faire de son instrument une excroissance aussi dodue que sexy, la répétitivité hypnotique avec laquelle tournaient ses riffs faisait complètement perdre le côté funky de la chose. Parfois c’est limite si le rendement créatif ne semble pas réduit à « 1 riff de basse slappé = 1 titre » – problème que l’on touchera plus douloureusement du doigt sur « My Name is Mud » que Mister Claypool conclura sur une quarantaine d’occurrences du riff principal, chacunes ponctuées par les « Hey ! » d’une assistance à fond-à fond-à fond. J’avoue qu’à l’opposé, j’ai fini passablement agacé par l’exercice, d’autant plus qu’une véritable fournaise régnait sous la tente, réduisant nos cervelles à l’état de beignets fondus. Autant l’univers visuel complètement cintré du groupe me parle, autant les sonorités qui jaillissent de cette basse m’aguichent au premier abord, autant ça semble cuit : Primus m’emmerde… Gros snif, si si, je vous jure : j’y croyais. M’enfin je vais quand même tenter de faire tourner encore et encore Pork Soda, pour tenter de mieux saisir cet univers qui, manifestement, en a séduit beaucoup. Bordel nos atomes respectifs semblent crochus pourtant, non ? On en reparle dans quelques temps en ces mêmes colonnes…

 

Peu intéressé par Apocalyptica, je rentrai donc noyer mon chagrin au VIP. Heureusement il n’était pas prévu que cette journée se termine sur une touche aussi noire : j’avais dans le viseur le tout dernier show de la Warzone, où Suicidal Tendencies – jamais vu lors d’un seul putain de concert depuis toutes ces années, mais comment est-ce possible ? – avait pour mission de me retourner tout l’intérieur du dedans. Ayant en tête la tactique gagnante de l’année précédente, qui m’avait permis de voir Body Count aux premières loges, je sacrifiais une fois de plus le concert d’Opeth (les verrais-je un jour ?) pour aller me coller contre les barrières de la fosse aux tigres… Ou presque, car trois quarts d’heure avant le début des hostilités, les abords des barrières de sécurité étaient déjà bien remplis. Je me contentai donc d’un 2e rang, derrière une accorte cougar qui n’était manifestement pas venue là que (que ? queue !) pour Mike Muir. Après avoir ouvertement badiné avec ses compères de gauche et de droite, elle se rendit vite compte de la présence d’un lapin juste derrière elle. Et vous savez ce qu’on dit des lapins : elle cherchera à le vérifier dès les premiers morceaux du set, obligeant le mari fidèle que je suis à échanger ma place avec un autre représentant de la gent masculine pour empêcher que ma carotte ne finisse râpée entre ses sacrément expertes mains ! Mais revenons à la musique. C’est la même merveilleuse fièvre nostalgique que celle qui chauffait mon front lors des concerts de Ludwig Von 88 et Body Count qui se manifesta à nouveau pour l’occasion. Tu m’étonnes : dès le soundcheck le public est à bloc. En même temps que le groupe qui, quand il ne slappe pas de la basse, est déjà en mode déconne rigolarde. Et puis le bonus d’un Dave Lombardo qui rôde près du kit de batterie c’est une sacrée cerise sur le hotdog ! Qui plus est, loin de l’image de frontman bouffi que les photos promo laissaient voir il y a quelques grosses poignées d’années de cela, c’est un Mike Muir dans une forme olympique qui arpenta la Warzone en ce samedi soir de feu. Quelle patate, quelle tchatche… Et quel retour vers « Ces Années-là » bordel ! Imaginez : le concert démarre sur « You Can’t Bring Me Down ». Foliiiiiiiiiiiie furieuuuuuse ! Et ce soir ce sont les papys qui seront aux anges, le set leur étant clairement dédié : « I Saw Your Mummy », « Possessed to Skate », « Subliminal », « War Inside My Head », « I Shot The Devil »… Like in the fuckin’ 80s muthafuckaz ! Tout juste les newbees auront-ils droit à « Clap Like Ozzy », extrait du petit dernier, et – plus vieux quand même – à « Cyco Vision » et « Freedumb », extraits de l’album du même nom. Véritablement possédé par le démon de Venice et habillé de pieds en cap comme un membre de la ST army, mon voisin de droite sera vite repéré et invité à aller vivre le show sur scène… Le veinard ! Mais la folie sera aussi douce en bas, où les slammeurs déferleront avec une abondance n’ayant rien à envier à la quantité de sueur ruisselant sur le visage du Miko mouillé. Et c’est sur un « Pledge Your Allegiance » grandiose que le show finira, la scène étant pour l’occasion remplie des bienheureux possesseurs d’accès backstage qui n’auront dès lors plus à se faire tout petits sur les bords. S-T bordel !!

 

 
photo de Cglaume
le 18/11/2017

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements