HELLFEST 2013 : le dossier ! - Le report de Viking Jazz

HELLFEST 2013 : le dossier ! Le report de Viking Jazz (dossier)
 

 

 

Nous voilà encore une fois embarqué pour Clisson et 3 jours de festival toujours avec autant d'appréhension (surtout par rapport à l'affiche). Il faut avouer que depuis ma première participation à cette grosse machine en 2005 mon interêt pour le plus grand rassemblement des musiques extrêmes en France ne cesse de décroitre. La faute à une programmation qui ne se renouvelle que trop peu, et dont les petits groupes sont petit à petit mit sur le carreau. Ajoutez à cela une affluence multipliée par 10 depuis le retour dans le 44 du fest et la multiplication des scènes (6 désormais contre 2 en 2006), et vous obtenez un casse-tête pour s'organiser son week end "détente". Si les erreurs du passé sont belles et bien derrière le staff, on notera une gestion parfaite de l’événement, auquel seule la météo viendra foutre la merde. Niveau camping rien à redire, la présence de grandes tours de couleurs pour se repérer, avec des chiottes à leurs pieds facilite la tâche pour retrouver sa tente parmi les nombreux campeurs déjà présents le jeudi. Je n'ai pas mit les pieds sous le metal-corner en revanche, comme d'habitude en fait, une animation qui n'a pour moi aucuns intérêts, on se bouffe déjà assez de mecs qui crient tout au long du week end.

VENDREDI 21 JUIN

Pour un premier jour de festival la prog était plutôt bonne, de quoi démarrer sur les chapeaux de roues, et surtout de quoi en avoir plein les pattes (pourquoi diable la Warzone est-elle si loin ?!). Niveau infrastructures on retrouve les classiques depuis plusieurs années, avec une déco de sculptures metalliques plutôt chouette (surtout le soir venu), feux de joies, stands de bouffe et de picole en veux tu, en voilà. D'ailleurs le coin bouffe est regroupé en deux grandes allées qui prennent une allure de marché de Noël, plutôt sympa pour se détendre et sentir le graillon (ainsi que les kebab frites à 7€ et des poussières). Petite nouveauté, des distributeurs de bière ambulants, tonneaux sur le dos se baladent sur tout le site en quête des plus assoiffés. Amusant mais c'est peut-être poussé un peu loin la consommation d'alcool sur le site.. Un rapide tour au metal-market nous permettra de nous rendre compte assez vite qu'on achètera pas grand chose cette année malheureusement. Heureusement que Throatruiner Records et MusicFearSatan sont présent malgré tout !


EAGLE TWINEagle Twin :
Premier concert du week end, arrivé carrément à la bourre suite à un réveil la tête vous devinez où.. Je m'étais refait le dernier album du groupe dans la semaine pour en savourer les morceaux sur scène, connaissant la puissance délivrée par le duo en live, mes attentes étaient donc assez grandes. Malheureusement le volume n'était pas au rendez-vous et ne m'a pas trop aidé à rentrer dans la fin de set du combo qui pourtant sait tenir une scène. Frustrant !

Vektor / Bison BC / Bane :
Énorme surprise sur album - Outer Isolation m'a fait forte impression - j'avais hâte de découvrir sur scène le techno-thrash typiquement 90's de Vektor. Mais c'était sans compter sur le son minable de la Mainstage pour me gâcher mon plaisir... Je rebrousse donc chemin pour essayer de mettre mes oreilles en lieu sûr, et prenant le chemin de la Valley, je constate que ce n'est pas le duo que j'attendais de voir sur scène (Black Cobra) mais Bison BC qui s'est glissé dans le planning suite à une annulation. Un stoner-doom assez typé metal aux relents de Mastodon et compagnie qui ne me fait pas plus d'effets que cela sur album et qui s'avère particulièrement inaudible sous la tente ce matin là.. Je rebrousse donc encore une fois chemin pour essayer d'avoir une place convenable pour le concert de Bane, les vétérans du Boston HxC que j'adore. Mais c'était sans compter une pluie battante qui va s'abattre sur nous durant la mise en place du groupe et qui me fera prendre la route du camping pour quelques heures. Le cauchemar de 2007 nous hantant encore, c'est avec précaution que nous éviterons au maximum de nous faire tremper.

Black Breath :
Me voilà enfin de retour sous la Valley pour voir les ricains de Black Breath et leurs compos Entombed-like. Gros son (merci les hm-2) mais mal équilibré (où est la basse ??? et que fait ce kick aussi en avant ??) et pour la première fois un circle pit et du gros pogo sous la tente normalement dédiée aux musiques lentes. Pour le coup, on se demande ce que faisait BB ici tant leur death'n'roll groovy et parfois bien lourd dénote avec la programmation de la journée sous la Valley (mise à part une signature chez Southern Lord ?). Mais peu-importe, des morceaux de Sentenced To Life et de Heavy Breathing nous foutent une grosse patate dans le lard, et même si je n'ai pas du tout aimé le jeu du batteur, on ressortira avec une grosse impression de maitrise et une leçon de riff catchy. HUH !

Deez Nuts :
Bon, histoire de changer un peu je me rends devant la Warzone, scène dédiée au Hardcore/Punk et affiliés qui pour une fois est en extérieur et non sous une tente. Grossière erreur qui ne mettra pas du tout dans l'ambiance les coreux venus mosher sur le hardcore limite fusion de Deez Nuts qui se prennent pour plus méchant qu'ils n'y paraissent. Un poil léger et un petit son ne rendra pas du tout la pêche attendu, et l'ambiance n'y est décidément pas.

Pallbearer :
Parti sous la Valley pensant voir Black Pyramid, c'est en réalité Pallbearer qui sera sur place pour un show qui n'a pas manqué de me surprendre. N'étant pas particulièrement touché par leur musique sur album (qui semble pourtant avoir bonne presse) j'ai été agréablement surpris par un stoner-doom qui lorgnait d'une certaine façon du côté d'un Pelican période Australasia avec des parties assez perchées et un chant bien aérien avec des parties un peu psychédéliques. Finalement, cette approche moins lourde du style m'a assez plu et de belles mélodies soutenues par un chanteur juste auront su me convaincre du potentiel du groupe. Desservi par un son plutôt correct également, c'est le premier concert du week end qui me fait redécouvrir un groupe qui ne m'avait pas convaincu plus que ça sur album. Bon point.

Primordial :
Bon cette fois j'y vais ! J'ai raté Primordial à chacune de leurs apparition au Hellfest et je suis décidé à me rattraper. Malheureusement écourté à cause d'un retard de vol et d'un traffic autoroutier perturbé, le set du combo Irlandais n'en sera pas moins intense et haineux. Un chanteur ultra charismatique qui arrangue la foule et qui chante comme un possédé, un son qui leur colle bien et une setlist bien trouvée (des trois derniers albums), tous les éléments étaient là pour passer un bon moment. Leur black assez mélancolique et lorgnant sur des mélodies rappelant des trad celtiques dans leurs sonorités à vraiment quelque chose de spécial à mes oreilles ("Coffin Ships" interprétée ce jour là en est le parfait exemple). Ce jeu de batterie assez minimal et cru, ce son feutré et ces lignes vocales aussi désabusées que profondes, on sent toute la personnalité de la musique des irlandais dans ce set et c'est d'autant plus remarquable compte tenu des soucis techniques imposés par ce retard. Remerciant et s'excusant auprès du public présent, le groupe quittera les planches ovationnés et c'est amplement mérité. Une bonne leçon de musique.

Sleep :
Le temps de passer devant Ceremonial Oath et de constater leurs baffles empilés en forme de croix à l'envers (haha) et de poireauter pour être bien placé devant Sleep, le temps commence à être un peu long. Heureusement que la journée se termine en beauté avec deux super groupes sous la Valley. Une tente blindée, et pleine d'abrutis complètement défaits qui font n'importe quoi viendront bien évidemment me gâcher tout mon plaisir (réminissence des Melvins sous cette même tente une ou deux années plus tôt). Si le son est plutôt cool tout devant, il était semble-t-il bien plus fat derrière..ça m'apprendra à vouloir me placer et à m'attendre à l'apocalypse du fuzz. Cependant, si j'attendais ce groupe avec impatience (Dopesmoker a changé ma vision du riff depuis le lycée quand même, je leur devait bien ça) ma déception n'en fût que plus grande. Chacun joue dans son coin sans écouter les autres (même Pike que je considère pourtant comme le Zakk Wylde du doom), les riffs ne s'enchainent pas du tout avec fluidité (on à l'impression que chaque partie est jouée l'une après l'autre sans transitions) et le jeu du batteur de Neurosis est NUL ! Un manque de groove immonde qui ne colle pas d'une miette avec la musique de Sleep. S'écoutant jouer, se complaisant dans des breaks à la con, j'ai vraiment détesté ce mec le temps d'un concert. Pénible au possible son jeu ne met ni en valeur les riffs du groupe, ni l'ambiance des compositions.. Chris Hakius ne m'a jamais autant manqué. Et que dire de la setlist.. les tubes de Holy Mountain, et.. et.. 8 patterns d'un riff de Dopesmoker...Merci bonsoir. Une reformation surfaite au possible à mon sens, et vide d’intérêt (et Matt Pike à la cigarette électronique c'est quand même la plus grosse blague du monde).

Neurosis :
Passé cette grosse déception, je m'en vais donc me placer devant la régie pour apprécier un peu mieux l'ambiance globale de Neurosis qui nous avait laissé un souvenir tellement fort en 2007 sous un orage battant en clotûre de festival. Hormis la basse qui sonne toujours d'une dégueulasserie sans nom, le son fût plutôt bon et les zicos, bien qu'ayant prit un sacré coup de vieux, ne semblent pas trop crevés. Mais que dire de la setlist, axé sur le dernier album (ou non-album au choix) ? A part un titre de Through Silver In Blood pour cloturer le set un de Times Of Grace et du moyen Given To The Rising, on restera sur notre faim. Surtout avec des interludes chiants au possible entre les morceaux, et A Sun That Never Sets et The Eye Of Every Storm toujours absents des concerts, couplé à un jeu de lumière minable et inexistant, on à pas passé le moment magistral qu'on attendait, loin de là. Déçu.
 

 

SAMEDI 22 JUIN

Seconde journée qui commence sous un ciel assez menaçant, et une météo toujours capricieuse (soleil, pluie, vent, soleil, pluie, vent à alternance régulière) ce qui va un peu gâché la fête. On observe en rentrant sur le site, et même sur le camping l'affluence qui a fortement augmentée pour cette journée sous le signe du hard rock fm et du neo metal. On redoute la même cohue du samedi où Kiss, Europe et toute la caravane du 3ème âge du rock'n'roll ont joué la première fois à Clisson, et c'est malheureusement la même expérience qui nous attend, rendant l'accessibilité du site et la fluidité des déplacements amoindri.

 


Audrey Horne :
Après une bonne nuit de sommeil, je ne me suis pas pressé pour retourner sur le site et c'est seulement vers midi que j'ai daigné bouger pour voir le rock'n'roll des norvégiens d'Audrey Horne. Une prestation au Motocultor l'an passé qui m'avait enchanté, et qui se renouvelle sous la Mainstage ce midi là. Toujours aussi efficace, avec un son potable (miracle pour une grosse scène ici...), une bonne présence scénique (merci Ice Dale d'Enslaved et ses poses de rock star) et une setlist bien pensée, le groupe fait clairement mouche. Toujours ce petit côté Ozzy qui me revient sur 2/3 morceaux, tout à fait plaisant. Une bonne mise en bouche..enfin en oreilles.


POD :
C'est au tour du neo de POD qui s'est reformé pour un album l'an passé plus de 10 après l'excellent Satellite de passer le cap de la scène. Même si le son était un peu mou, on a quand même senti l’énergie drainé par le combo de San Diego et le charisme du chanteur (sans dreads quasi méconnaissable) et on comprend pourquoi le groupe à fait autant bougé les foules à l'âge d'or des baggys et du phrasé hip-hop dans le metal du début des années 2000. Les gros tubes sont de sortie ("Alive", "Boom", "Youth Of The Nation"), et malgré un set assez court de nouveaux titres viennent le ponctuer (dont pas mal de passages reggae assez déconcertants). Finalement la musique des californiens n'a pas tant vieilli contrairement à ce que j'attendais, et ça joue plutôt bien. Un bonne ambiance se ressent tout au long du set on sent les sourires sur les visages des nostalgiques venus se remémorer leurs années skate au collège (enfin je parle pour moi en tout cas). Rafraichissant.


Monstrosity :
Un des groupes qui m'a fait venir au Hellfest cette année et une des plus grosse déception du week end. Un son merdique, une base rythmique dans les choux (ça jouait à côté, le batteur avait une frappe minable et j'en passe) et un charisme de poulet. Bon il est certes difficile de faire oublier George Fischer mais tout de même, j'en attendais plus de la part d'un groupe capable de sortir un album comme Imperial Doom...

Coal Chamber :
Tant pis pour le death metal qui décidément n'était pas le point fort de cette édition 2013 et direction la mainstage pour voir les vilains de Coal Chamber, eux aussi reformés pour l'occasion. Et là c'est une toute autre histoire qui va nous être contée par Dez Fafara (47 ans quand même le bonhomme) qui n'a pas perdu de sa verve, de ses tatouages moches et surtout de sa voix ! Un charisme assez balèze je dois dire, avec un guitariste débile qui casse tout sur son passage, et un batteur qui n'en fait qu'a sa tête à faire n'importe quoi sur scène. Une ambiance de feu, je ne m'attendais vraiment pas à ça. Un son super gros, une setlist de malade (tous les tubes, de "Loco" à "Dark Days"), un public motivé, gros jeu de batterie et un chanteur qui nous ressert des lignes à la perfection. Un des groupes de néo les moins estimé de sa génération (peut-être un poil plus sombre que les autres?) et à tort, car voilà ils nous ont donné une sacrée leçon après 10 ans d'inactivité. Toujours aussi plaisant, un petit "Sway" où tout le monde chante en chœur le fameux "the roof is on fire" finira ce set aussi nostalgique que vivifiant. Un des concerts les plus parlants du week end.

Red Fang :
Passons un peu de temps au camping, et passons outre Karma To Burn qui sans son batteur emblématique et sans basse n'a pas fait grande impression à mes oreilles difficiles, c'est en revanche Red Fang qui va me surprendre. N'en attendant pas grand chose car plutôt banal sur album, le groupe se sera révélé d'une efficacité imparable sur scène. Un son au top (merci les Sunn Beta) une ambiance de feu, un public venu en masse les acclamés, et des tubes en veux-tu en voilà. Du gros heavy-rock qui tache, du riff, des chœurs, du groove, du son, bref la grosse recette rock'n'roll qui fait mal à la nuque. Tantôt lorgnant vers QOTSA, dès fois vers The Sword voir Torche sur certains passages, la palette de Red Fang est finalement assez large et tape dans le mil. Une super surprise pour un concert qui sera un des plus passionnant de cette édition alors que je n'en attendais strictement rien, l'efficacité brute et poilue comme on aime. Un grand bravo.

Converge :
Après une claque pareille, difficile de se remettre dans le bain, mais on attendait quand même Converge de pied ferme pour nous en foutre plein la tronche. Après un super concert lors de leur dernier passage au HF, j'attendais la même puissance, et une setlist aussi bonne. Malheureusement l'ambiance plein-air de la Warzone cette année gâchera un peu la fête: pas de réel entrain ou d'ambiance durant le show, malgré un "Jane Doe" et un "Concubine" en rappel pour rappeler aux vieux grincheux ce pourquoi on aime tant ce groupe.. Ajoutez à cela un son vilain et des morceaux -certes efficaces- mais inintéressants du dernier album ainsi que des titres d'Axe To Fall, trop metal pour du Converge à mon goût (de la double pédale sans déconner...) qui auront une grosse part dans le set ce soir là. Une setliste assez mitigée donc, une ambiance un peu froide, il a manqué deux choses essentielles à ce concert: une tente pour l'ambiance et la chaleur et plus de vieux titres pour se dévisser les vertèbres.

Cult Of Luna :
Passons outre la petite déception de Converge pour revoir un groupe qui à chaque fois nous met une tarte monumentale: Cult Of Luna. Les suédois, fiers d'un nouvel album, reviennent en force avec un set d'1h30 pour nous enfoncer dans leur post-hardcore aussi mélodieux et aérien que puissant et lourd. Si Vertikal ne m'a pour l'instant pas fait autant d'effets que Eternal Kingdom, les titres interprétés ce soir seront relativement efficaces et ne dénoterons pas avec les autres du set (malgré une touche electro prononcée qui semble diviser les fans). L'ambiance est parfaite, les lights sont sublimes comme à chaque fois, les chansons bien posées et accompagnées d'un son très correct, bref la prestance scénique des nordiques n'est plus à démontrer. Les tubes des trois derniers albums sont là, les atmosphères se mettent en place à merveilles, les subtilités des mélodies font mouche et le jeu de batterie me ravie toujours autant. Un pur moment en compagnie des suédois qui reste pour un moi une des plus grosses valeur scénique tous styles confondus. Hellfest 2013 catégorie post-hardcore Cult Of Luna - 1, Neurosis - 0

Korn :
Le temps de sortir rejoindre la mainstage pour voir si Korn va enfin jouer au Hellfest (on se souvient de frasques assez ridicules de leurs part deux années durant) et on entend un "Maze Of Torments" d'anthologie sous la tente où Morbid Angel officie... J'aurai du rester là pour voir le groupe de Tampa plutôt que Korn. Un son minable, un parterre bondé de chez bondé (une journée particulièrement peuplée, à la limite des capacités du site il faut le reconnaitre) et malgré le retour de Head à la seconde guitare et des effets vidéos sympa, un set qui fait flop. Les nouveaux morceaux dubstep sont très moyen et mal interprétés (bien que Davis ne chantera pas aussi faux qu'attendu) et on sent que les musiciens ne sont plus autant à fond sur les anciens tubes, et notons également le jeu du nouveau batteur passablement insupportable qui à le don de les gâcher bien comme il faut... J'avais envie de les voir pour le principe, et me rappeler mes 14ans, mais pas de cette façon. Je n'ai vraiment pas pu rentrer dans ce concert qui m'a semblé bien plat et sans âme. Direction camping donc.

 


DIMANCHE 23 JUIN

Etrangement une journée assez vide que ce dimanche de cloture. Le peu de metal extrême, surtout niveau death metal, fait cruellement défaut à cette programmation 2013. Autant l'an passé était relativement bien fourni, je me sens un peu orphelin de la Altar tent cette année, et cela portera préjudice à mon planning dominical, relativement vide..



Cryptopsy :
Après avoir râté toute la matinée de concert dont Truckfighters (damn it !) et Inquisition, j'ai tout de même eu le temps de voir la fin du set de Cryptopsy que je n'avais pourtant pas prévu de voir. La faute à un nouveau line-up dont seul Flo Mounier est le rescapé d'origine, et à deux derniers albums qui font honte au nom culte du death metal québécois que représente Cryptopsy depuis les 90's. Le son n'est pourtant pas si mal, et un ou deux titres des vieux albums seront tout de même les bienvenus, mais on sera surtout venu voir le jeu de batterie incroyable de Mounier. Supersonique et avec un touché vraiment spécial, on retrouve sa patte qui à fait les lettres de noblesses du groupe (ça, les riffs mortels, les breaks de basse de folie et le chant de Lord Worm). En fait il est seul sur le tableau à sauver tant bien que mal les meubles. Dommage...

GRAVEYARDGraveyard :
Direction la Valley pour du rock 70's devenu à la mode en 2013. Cherchez l'erreur. Graveyard fait bien son travail, même si le son est petit et que scéniquement ça n'envoie pas autant que ça devrait, et on se prend à taper du pied tranquillement sur les morceaux ultra classiques et Sabbathien du combo. Ca n'invente rien mais ça se permet quelques envolées façon jam qui nous montrent quand même l'alchimie des musiciens et leur savoir faire. Pas un mauvais moment à passer loin de là, mais relativement plat et convenu.

Pig Destroyer :
En revanche, en terme de convenance ce n'est pas Pig Destroyer qu'il faut aller chercher. Le groupe joue du grind comme il faut, à moitié bourrin monstrueusement efficace et à moitié punk n'importe comment. Et c'est parfait ! Le chanteur est moitié nul, Scott Hull fait des pains, ils passent un bon moment et envoie le bouzin avec un gros son, franchement on n'en demandait ni plus ni moins. De quoi nous donner encore plus envie de voir Agoraphobic Nosebleed en concert qui se devrait d'être encore plus jusqu'auboutiste que P.D. Autant je trouve à redire sur album, autant là on peut se permettre d'en avoir rien à secouer et juste grinder avec eux comme des mongols. Play fast or don't !

THE SWORDThe Sword :
Un des groupes les plus inspirés en matière de riff sur une paire d'album, avec un super son que j'attendais au tournant. The Sword, non comptant de rencontrer un grand succès aux USA (merci Metallica) vient enfin fouler nos planches, avec le sourire s'il vous plait, et un son pas mal. Sans plus, mais pas mal, voilà ce qui ressort de ce concert dont j'attendais beaucoup. Si Apocryphon ne me fait ni chaud ni froid, j'avais par contre été séduit par le précédent Warp Rider, et le parfait Age Of Winter, dont je voulais plus que tout entendre des morceaux live. La setlist ne sera pas folichonne non plus, et malgré les détails d'arrangements fort sympathiques (synthé, taurus et samples psyché) il manque un truc. Pas la claque que j'attendais même si j'ai passé un bon moment devant les américains, une performance qui me donne envie d'écouter leur premier album et d'en rester là car je n'ai pas retrouvé sur les planches le groove et la puissance des riffs des disques.

Danzig :
Je ne connais pas beaucoup la carrière musicale de Danzig, mais ce que qui m'est parvenu dans les oreilles ne m'a jamais déplu, je vais donc en curieux sous la Valley voir ce que ça donne. Bon déjà le son est nul, et le jeu typiquement clinique du batteur de Type-O derrière les fûts ce soir là ne va pas arranger la chose pour apprécier le concert aux relents parfois kitch de certains riffs. Si je ne reconnais que très peu de titres, je serai en revanche surpris de la présence de Doyle Wolfgang von Frankenstein (arf) le guitariste immense et body-buildé des Misfits pour en interpréter quelques titres. Anthologique surement pour les fans, anecdotique pour moi.

Swans :
THE SWANSVoilà en revanche un set que j'attendais de pied ferme. Constatant le site, le camping et les salles se vider au fur et à mesure de la journée, nettement moins rempli que la veille, je vais pouvoir apprécier ce concert en comité assez réduit pour une clôture de festival ce qui est d'autant plus appréciable. Du beau monde sur scène, du bon son en façade, un charisme certain, une atmosphère intimiste et profonde et un set de plus d'1h30 à couper le souffle. Si The Swans est la répétition incarnée sa discographie n'en est pas moins riche et variée, et aucun morceau ne va se ressembler ce soir malgré une ambiance mystique et entêtante qui perdurera tout le set. Entre feedback, passages improvisés, répétitions de pattern jusqu'a épuisement, lenteur, frénésie shoegaze, le groupe va brasser large sans jamais se perdre pour autant. Envoutant et destabilisant, puissant, retenue aussi parfois, la musique du groupe aura vraiment placé la barre très haute, et la classe qui en ressort est remarquable. Un moment de musique experimentale, contemporaine parfois, inspirée et singulière, un grand moment.

Napalm Death :
Juste le temps de voir un bout de set des Anglais à la verve aussi acérée que leurs riffs, j'ai nommé Napalm Death. Même si ça fait 20 fois que les vois au bas mot, je prend toujours plaisir à me prendre une dose de tubes grind old school dans les dents. Si la setlist est la même depuis 5ans (le medley de Scum, les tubes d'Harmony Corruption et j'en passe) on trouve quelques surprises disséminés de ci-de là. Et si les morceaux de la période post-Pintado (depuis The Code Is Red... jusqu'a Utilitarian) sont aussi efficaces sur album que sur scène, je leur préfère largement la première période (surtout que Dany Herrera commence à battre un peu de l'aile derrière les futs). C'est donc comblé que je sortirai de la tente après un "Siege Of Power" de la bonne époque qui est un de mes titres préférés. Encore un concert de Napalm death qui me donne envie de regarder à nouveau le Live Corruption condensant à mon sens les meilleurs morceaux et le meilleur line-up du groupe. Une fin de festival mouvementée donc !

 


Mon Bilan du week end


Comme tous les ans je ne veux pas y aller et pourtant j'y met les pieds, le Hellfest à toujours raison de moi. Si je grogne toujours sur le son, le monde et que ma motivation est au plus bas la veille du départ, j'en ressort finalement toujours relativement content. Cette année pas tant par les concerts mais par une ambiance relativement bonne. Pas de débordements sur le camping, une organisation au poil comme depuis quelques années, et malgré un nombre trop important de groupes, de scènes et de festivaliers, le site reste relativement vivable en dehors des heures de pointes. La gestion d'un tel événement est une sacrée affaire, et je souligne le professionnalisme avec lequel l'équipe du Hellfest s'en est encore une fois tirée. Pas mal de chiottes disséminés un peu partout (et nettoyées souvent) n'empestent pas tout le site, diversité niveau bouffe et boissons, plus 2/3 services plutôt pratiques (recharger son portable, banques pour retirer jetons et espèces...) qui enrichissent les commodités sur le site en lui même. Si le son est effectivement dégueu sur 80% des groupes et que 70% des groupes sont déjà passés, on fini toujours par y revenir, ça serait dommage de rater le plus gros événement des musiques extrêmes (bien qu'on puisse mettre des guillemets sur le terme cette année) à 1h de chez soi. Allez, un petit effort sur la programmation et à l'année prochaine, sans doute.

 

photo de Viking Jazz
le 29/07/2013

4 COMMENTAIRES

karajuju

karajuju le 30/07/2013 à 13:35:41

Merci pour le report...par contre en réalité c'est plutôt 60% des groupes qui NE sont JAMAIS venus au Hellfest ;-) (94 groupes sur 160 dont c'était la 1ère participation).

pidji

pidji le 30/07/2013 à 15:15:55

Héhé oui je pense que c'est par rapport aux têtes d'affiche qu'on a déjà vu que cette impression s'est fait sentir ;)

Cobra Commander

Cobra Commander le 31/07/2013 à 09:02:31

Zapper Krisiun, préféré kor, à Morbid Angel...
Tssss...
Vous êtes VRAIMENT des zombis gothiques! :D

vkng jzz

vkng jzz le 06/08/2013 à 16:55:08

Krisiun déjà vu, Morbid Angel aussi plein de fois, j'ai voulu - à tort - changer de crémerie..

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